1re rentrée à la nouvelle École secondaire francophone Michelle-O’Bonsawin à Toronto |RADIO-CANADA|
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RADIO-CANADA – Alice Dulczewski, publié et mis à jour le 5 septembre 2023
’est un événement attendu depuis de nombreuses années par les familles francophones de l’est de Toronto. La nouvelle École secondaire Michelle-O’Bonsawin (anciennement appelée Greenwood, NDLR) ouvre ce matin ses portes pour sa première rentrée scolaire.
Pour les parents, il s’agit d’une grande victoire.
Ça représente des générations de gens qui se sont battus pour avoir une école secondaire francophone dans l’est de Toronto.Une citation dePascale Thibodeau, parent
Les enfants des premiers parents qui ont réclamé cette école sont déjà diplômés aujourd’hui. Moi-même, j’ai commencé à m’impliquer lorsque mes enfants venaient juste de commencer l’école élémentaire. Ça a pris tellement d’années
, raconte Pascale Thibodeau, mère de Nieve, une élève de 13 ans.
Avant l’ouverture de cette école secondaire, les familles résidant dans l’est de Toronto devaient faire des choix contraignants si elles voulaient obtenir une éducation de langue française de la maternelle à la fin du secondaire.
Ma fille devait prendre le métro pour se rendre au Collège français au centre-ville
, explique Pascale Thibodeau. Cette nouvelle école va réduire son temps de trajet de moitié. Elle pourra même y aller à vélo.
Si l’École secondaire Michelle-O’Bonsawin n’avait pas ouvert ses portes, Alexandre Leclerc, papa d’une élève, aurait même songé à mettre ses enfants dans un établissement secondaire de langue anglaise.
On n’était pas prêts à ce que notre fille de 12 ans prenne le métro,
explique-t-il. On aurait peut-être essayé un an, mais il faut dire qu’on a plein d’écoles secondaires de qualité en anglais dans le quartier
, continue-t-il.
Le Torontois originaire de Montréal est soulagé et heureux que sa fille Arielle puisse continuer son parcours scolaire en français.
À Toronto, mes enfants font beaucoup d’activités sportives, etc. avec des enfants anglophones. C’est donc très important pour nous qu’ils puissent aller à l’école secondaire en français
, explique Alexandre Leclerc.
Qui est Michelle O’Bonsawin?
Michelle O’Bonsawin a été nommée première juge autochtone à la Cour suprême du Canada en septembre 2022. La Franco-Ontarienne née dans le Nord de l’Ontario et membre de la Première Nation d’Odanak a auparavant servi à titre de première juge abénakise à la Cour supérieure de justice de l’Ontario.
Une école pour renforcer les liens entre francophones
De son côté, la Franco-Ontarienne Erinn Clark attend l’ouverture de cette école depuis 12 ans.
Pour cette maman, l’importance de cette école va bien au-delà de l’enjeu académique.
Une école en français signifie une communauté en français, car c’est toute une communauté qui se regroupe au même endroit.
Une citation de Erinn Clark, parent
Erinn Clark pense même que l’ouverture de cette école secondaire va resserrer les liens des francophones de l’est de Toronto. L’école sera un endroit pour faire des rencontres, pour que les parents puissent se reconnaître
, dit-elle.
Lorsque mes enfants allaient au Collège français, je n’avais pas de contact avec les autres parents parce que l’école est au centre-ville
, explique Erinn Clark. Elle a hâte de constater l’impact du nouvel établissement sur les liens entre des familles francophones de ce secteur de la ville.
Heidi Pospisil, membre de la Coalition de parents pour une école secondaire de quartier (PESQ), a milité pour l’ouverture de cette école pendant des années. L’ouverture de cette école est bel et bien un moment important pour notre communauté. Le travail de divers parents pour avoir cette école secondaire de quartier est remarquable
, dit-elle.
Une question d’équité
Pour Marc Hull-Jacquin, un autre parent, c’est vraiment une question d’équité entre les écoles francophones et anglophones
.
En tant que francophone et Canadien, je m’attends à ce qu’on ait accès à une éducation de qualité pour les jeunes.
Une citation de Marc Hull-Jacquin
Quelque 175 élèves de 7e, 8e et 9e année seront accueillis par une toute nouvelle équipe académique.
Dans les prochaines années, on va ajouter une année à la fois, la 10e puis la 11e et ensuite la 12e année
, précise Michel Laverdière, directeur de l’Éducation du Conseil scolaire Viamonde.
Qu’en est-il de l’espace extérieur?
Après des années d’attente, le Conseil scolaire Viamonde a finalement reçu 16 millions de dollars de la province en 2018 pour mettre sur pied un projet d’école secondaire dans l’est de Toronto.
Plusieurs sites avaient été proposés et c’est le site de l’ancienne école Greenwood qui a été choisi. L’ancienne école de langue anglaise a été complètement rénovée pendant deux ans et est aujourd’hui prête à ouvrir ses portes.
Néanmoins, certains parents déplorent l’absence d’un grand espace extérieur pour les élèves et reprochent le manque de parité avec les écoles anglophones du quartier.
Il n’y a pas de grande cour, de terrain de soccer ou de piscine. C’est le côté un peu négatif
, déplore Alexandre Leclerc.
Le père d’Arielle se demande toutefois si des arrangements ne pourraient pas être trouvés avec d’autres établissements.
La situation du parc Felstead
Le directeur des communications du Conseil scolaire Viamonde, Steve Lapierre, confirme qu’une entente avec la Ville de Toronto est toujours en cours de ratification pour que l’école puisse organiser des activités de groupe dans le parc Felstead, qui se situe en face de l’établissement. Il ne peut toutefois pas en révéler les détails.
Il précise par courriel que l’entente vise à une utilisation du parc pendant la journée scolaire pour des activités avec des groupes d’élèves, sans que l’école ait à demander de permis spécial
.
Le directeur des communications rappelle d’ailleurs qu’il s’agit d’un parc public, il n’est pas interdit aux élèves de le fréquenter.
Steve Lapierre ajoute qu’un espace extérieur sera aménagé sur le toit de l’école pour que les élèves puissent y prendre l’air, faire du sport ou socialiser
.
Avec des renseignements fournis par Émilie Daveluy