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30 ans de gestion scolaire pour les francophones de la Saskatchewan |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Publié le 15 juin 2023

Il y a un peu plus de 30 ans, le 2 juin 1993, le gouvernement de la Saskatchewan amendait l’article 23 de la Loi sur l’éducation, ouvrant ainsi la porte à la gestion scolaire francophone dans la province.

Dans le cadre de la Charte canadienne des droits et libertés, l’article 23 stipule que les minorités linguistiques francophones ou anglophones ont le droit à l’instruction dans leur langue.

À la suite de l’amendement de la Loi sur l’éducation, la Fransaskoise Anne Leis se rappelle qu’un grand travail a été entrepris par les parents fransaskois.

Anne Leis parle en entrevue dans son bureau de l'Université de la Saskatchewan, à Saskatoon.
« Ça faisait tellement longtemps qu’on attendait ce moment! », affirme Anne Leis. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA

On se rencontrait presque toutes les semaines ou tous les quinze jours pendant deux ans. On se rencontrait jusqu’à minuit le soir, indique celle qui a été nommée la première présidente de l’Association des parents de l’École canadienne-française de Saskatoon.

« Ça faisait tellement longtemps qu’on attendait ce moment! »— Une citation de  Anne Leis, Fransaskoise

[On se rencontrait] pour trouver des écoles, pour trouver des infrastructures, pour tout mettre en place. [Il fallait voir] de quoi avait l’air la loi scolaire, comment étaient tous les règlements qui sont liés à la loi scolaire, s’assurer que ça faisait du sens, explique Anne Leis.

Pour l’ancien directeur de l’Association provinciale des parents francophones, Roger Gauthier, le 2 juin 1993 représente la plus grande victoire de la communauté fransaskoise.

Homme assis dans un bureau.
Dans le cadre des Rendez-vous fransaskois 2021, Roger Lepage a animé un atelier mettant en lumière l’importance de l’article 23. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA

De son côté, Roger Lepage, l’avocat ayant défendu la cause devant la province, reconnaît toutefois que, 30 ans plus tard, le travail est loin d’être terminé.

Il reste beaucoup de défis pour la communauté francophone. Le plus gros défi, pour moi, c’est un manque d’écoles de proximité, déplore-t-il.

On n’a pas suffisamment d’écoles. Ça fait que je pense que le gouvernement doit s’engager dans un processus pour bâtir 13 nouvelles écoles d’ici 5 ans, estime M. Lepage.

« Il y a beaucoup de travail à faire si on veut encore être ici pour un autre 30 ans. »— Une citation de  Roger Lepage, avocat

L’avocat fransaskois a fréquemment invoqué l’article 23 dans les causes qu’il a défendues, notamment pour la création de nouvelles écoles primaires à Regina, Saskatoon, Prince Albert et Ponteix. Ces quatre affaires sont toujours en cours devant les tribunaux.

Un long combat

Il a fallu plus de 11 ans après l’entrée en vigueur de la Charte canadienne des droits et libertés pour que le gouvernement saskatchewanais modifie la Loi sur l’éducation.

En 1984, la Commission des écoles fransaskoises a d’abord proposé un projet qui avait pour but de permettre aux francophones de gérer leurs écoles. Le gouvernement conservateur de Grant Devine a toutefois rejeté cette demande.

En décembre 1986, Roger Lepage s’est présenté devant le juge Ross Wimmer de la Cour du Banc de la Reine de la Saskatchewan pour plaider la cause des Fransaskois. Le juge Wimmer a rendu une décision favorable aux francophones en 1988 en reconnaissant leur droit à des institutions scolaires distinctes.

D’après les dernières données de Statistique Canada, près de 16 000 enfants saskatchewanais seraient admissibles à l’éducation en français.

Or, seuls 2000 d’entre eux sont inscrits dans une école francophone, selon l’Assemblée communautaire fransaskoise.

Avec les informations de Geneviève Patterson et Campbell Stevenson

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