Aller au contenu

110e anniversaire du journal Le Droit |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Publié le 28 mars 2023

Le 27 mars 1913, le quotidien Le Droit a été publié pour la toute première fois. Depuis 110 ans, cette institution se consacre à l’actualité qui touche la communauté d’expression française en Ontario et dans l’ouest du Québec. Nos reportages d’archives témoignent des luttes et des changements vécus par le journal Le Droit tout au long de son histoire.

La première parution du journal Le Droit, le 27 mars 1913.
PHOTO : RADIO-CANADA

Un journal pour la sauvegarde du français en Ontario

En 1913, le journal Le Droit est créé par l’abbé Charles Charlebois, de la congrégation des Oblats de Marie Immaculée, pour lutter contre le règlement 17 qui interdit l’enseignement du français en Ontario.

« Le journal Le Droit, c’est plus qu’un journal, c’est une institution. Une institution liée, dans l’esprit d’un peu tout le monde, à la vie de la communauté d’expression française en Ontario.  »— Une citation de  Louis Martin, journaliste animateur, 1983

Cet organe de presse est essentiel à l’épanouissement de la francophonie, en particulier celle de la capitale nationale.

Le 15 mars 1983, l’émission Première page présente un reportage du journaliste Normand Cloutier qui aborde l’apport du journal Le Droit dans la communauté franco-ontarienne.

À cette époque, Le Droit est en voie d’être vendu à la société Unimédia, qui possède déjà plusieurs journaux, dont Le Soleil et l’hebdomadaire Dimanche matin.

Comme le raconte le journaliste, Le Droit appartient alors à Novalis, une maison d’édition fondée à Ottawa en 1936 par la congrégation des Oblats de Marie Immaculée. À compter de 1976, la communauté religieuse tente de se départir de l’entreprise.

Unimédia, le nouvel acheteur, s’engage à respecter certaines conditions : le journal doit rester d’inspiration chrétienne, il doit demeurer au service des Franco-Ontariens et il doit rester politiquement indépendant.

Au moment de l’achat du journal par la société Unimédia, le quotidien tire à 45 000 exemplaires par jour et 450 employés y travaillent.

Le reportage nous présente l’intérieur de l’imprimerie du Droit, une des plus modernes à l’époque.

« À la fin de la guerre, le lectorat du journal se répartissait moitié-moitié entre les deux rives de l’Outaouais. Il se trouve aujourd’hui en grande majorité du côté québécois. »— Une citation de  Normand Cloutier, journaliste

En raison de l’explosion démographique de la région de Hull-Gatineau, Le Droit est devenu principalement le journal des Québécois de l’ouest, mais il continue à refléter les réalités des francophones de l’Ontario.

Le Droit est acheté en 1987 par le groupe Hollinger, propriété de Conrad Black.

Fulgence Charpentier, journaliste au Droit de 1922 à 1999

Le 1er janvier 1993, le journaliste Guy Gendron rencontre Fulgence Charpentier, qui pratique et observe le journalisme depuis trois quarts de siècle. Âgé de 98 ans au moment du reportage, le chroniqueur a commencé à travailler au Journal Le Droit en 1922.

Fulgence Charpentier a aussi été le premier ambassadeur canadien en Afrique francophone. À près de 100 ans, il dévore encore cinq journaux par jour et tient toujours une chronique hebdomadaire pour Le Droit.

Selon ce communicateur chevronné, l’âge lui permet de moins se tromper, de se rappeler les événements passés et de faire des comparaisons.

« Les journaux sont plus intéressants à lire aujourd’hui parce que l’information y vient beaucoup plus vite. »— Une citation de  Fulgence Charpentier, journaliste 1993

Même si, au moment du reportage, Fulgence Charpentier rédige toujours sa chronique à la main avant de la recopier à deux doigts sur une machine à écrire, il ne tarit pas d’éloges pour ses jeunes collègues. Il estime que les changements technologiques apportent beaucoup d’avantages aux journalistes d’aujourd’hui.

Fulgence Charpentier a tenu sa chronique dans le journal Le Droit jusqu’en 1999. Il est décédé en 2001 à l’âge de 103 ans.

Des changements de main, mais une mission qui demeure

Le 27 mars 2013, la journaliste Nathalie Tremblay assiste au centième anniversaire du quotidien, organisé par la Ville d’Ottawa. Le tirage y est alors de 30 000 exemplaires par jour. Son reportage qui retrace la riche histoire du quotidien est présenté au Téléjournal.

L’historien Michel Prévost y mentionne que Le Droit a d’abord été créé en prenant comme modèle le journal Le DevoirC’est un journal de combat, note-t-il.

Dans les années 1990, la saga de l’hôpital Monfort ravive cet esprit de défense des francophones ontariens présent depuis les débuts du journal.

« Le Droit a subi également son lot d’écueils, des grèves et des changements de propriétaires. Unimédia, Hollinger et Gesca amèneront tour à tour de profonds bouleversements.  »— Une citation de  Nathalie Tremblay, journaliste

C’est également durant les années 1990 que les ateliers d’impression sont fermés et que le quotidien est imprimé à l’extérieur.

En novembre 2000, Le Droit est acheté par l’entreprise Power Corporation, tout comme le journal Le Soleil et Le Quotidien. Les journaux passent de la filiale Gesca à Capitales médias en 2015. À la suite de la faillite de Capitales médias, en 2019, Le Droit est publié en coopérative.

En 2020, la salle de rédaction du Droit a quitté Ottawa pour s’installer à Gatineau. La même année, Le Droit a pris un virage numérique et a mis fin à la distribution de son quotidien imprimé en semaine.

Le Droit maintient un lien avec la capitale nationale et l’Ontario en continuant à couvrir les événements, les histoires et les luttes de la communauté franco-ontarienne.

Cliquez-ici pour visionner les vidéos et consulter le contenu original