Aller au contenu

Changement de nom de l’Université de Moncton : silence au conseil municipal de la ville |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Frédéric Cammarano, publié le 13 avril 2023

Alors que plusieurs municipalités du Nouveau-Brunswick se demandent si l’Université de Moncton devrait changer de nom, la ville de Moncton, où se trouve le campus principal de l’université, ne veut pas se prononcer. Aucun conseiller municipal, ni la mairesse, ne veut donner d’entrevue à ce sujet, ce que peine à comprendre un ancien maire de Moncton.

L’hôtel de ville Moncton (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / GUY LEBLANC

Chez les conseillers, seuls trois ont répondu à la demande d’entrevue pour la refuser. Je laisse la décision à l’administration universitaire, explique par message texte le conseiller Charles Léger.

Pour ce qui est de la mairesse Dawn Arnold, elle n’a pas non plus accepté la demande d’entrevue.

Dawn Arnold.
La mairesse de Moncton, Dawn Arnold (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / SHANE MAGEE

Par courriel, la directrice des communications, Isabelle LeBlanc, dit : Afin d’être clair, le conseil municipal de la Ville de Moncton n’est aucunement dans l’obligation de prendre position sur un dossier qui touche une institution académique indépendante.

D’autres municipalités se prononcent

Il est vrai que, d’un point de vue légal, rien de ne peut forcer une municipalité à se prononcer sur cette question. En revanche, d’autres municipalités n’ont pas hésité à se prononcer en faveur du changement de nom, comme Caraquet, Shippagan, Belle-Baie et Cap-Acadie.

Le maire d’Edmundston, Éric Marquis, dit que sa municipalité adoptera une résolution pour exiger un questionnement rigoureux du nom lors de la prochaine réunion du conseil. Éric Marquis fait cette déclaration dans une lettre adressée à la chancelière de l’Université de Moncton.

Éric Marquis, l'air sérieux, pose pour une photo debout à l'extérieur sur un terrain couvert de neige.
Éric Marquis, maire d’Edmundston (archives).
PHOTO : RADIO-CANADA / MATHILDE PINEAULT

De son côté, Bois-Joli étudie une résolution semblable selon le maire Mario Pelletier.

Mais à Moncton, rien n’est prévu à l’ordre du jour pour l’instant.

Responsabilité de sonder le conseil, selon un ancien maire

Isabelle LeBlanc, la directrice des communications, explique aussi que le conseil n’a pas discuté de cette question et que la mairesse ne peut donc pas émettre de position pour la ville.

Selon Brian Murphy, qui a été maire de Moncton de 1998 à 2004, la mairesse se doit en effet de consulter le conseil avant de se prononcer publiquement. Cela dit, elle ne peut pas, selon lui, s’en tenir à cette réponse.

Elle a la tâche de ramasser les avis sur la question, ça veut dire prendre une réunion sur la question, le town hall, quelque chose comme ça, explique-t-il.

L'avocat Brian Murphy.
Brian Murphy a été maire de Moncton de 1998 à 2004. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA

De son propre avis, Brian Murphy croit que l’Université de Moncton devrait changer de nom.

Il a été maire lorsque Moncton est devenue une municipalité bilingue en 2002, une question bien plus délicate à l’époque selon lui que le changement de nom de l’Université de Moncton.

Brian Murphy peine donc à comprendre la raison pour laquelle le conseil municipal ne veut pas donner son avis.

Si les politiciens ne [donnent] pas leur avis sur la question ou la modération ou l’intention, pourquoi avoir des politiciens?, lance-t-il.

L'enseigne du campus.
Le conseil de l’Université de Moncton doit étudier un changement de nom samedi.
PHOTO : RADIO-CANADA / FREDERIC CAMMARANO

La question du changement du nom de l’Université de Moncton figure à l’ordre du jour de la rencontre du conseil de l’université prévue samedi.

Le recteur de l’université a déjà indiqué que, même si le conseil devait se prononcer en faveur d’un changement de nom, l’Assemblée législative devrait modifier la loi pour qu’il devienne réalité.

Cliquez-ici pour consulter le contenu original