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Claude Arcand, « champion de la culture francophone de la région de York » |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Franseca Mérentié, publié le 11 juillet 2023

Dans le quartier du chemin Hillside, à Aurora, sur un immense terrain couvert d’arbres fruitiers et de fleurs, flotte le seul drapeau franco-ontarien du coin, accompagné des drapeaux du Canada et de la fierté gaie. C’est là que réside Claude Arcand, bénévole francophone bien connu dans la région de York.

Bien qu’il soit à la retraite, Claude Arcand continue à enseigner la musique.
PHOTO : RADIO-CANADA

En 2019, l’Association des francophones de la région de York (AFRY) lui a d’ailleurs décerné le prix Beaudoin, qui reconnaît la contribution importante d’un individu au rayonnement de la communauté.

« Ça fait plus que 40 ans que je fais du bénévolat. En 1982, j’ai fait partie du conseil d’administration du Club francophone de la région de York et de l’ACFO régionale qui couvrait Mississauga et la région de York. »— Une citation de  Claude Arcand, Aurora

Représentant de la Mission catholique St-Frère André, à Aurora, M. Arcand travaille bénévolement de concert avec l’Entité 4, l’Association des francophones de la région de York, et récemment, la Communauté du Trille blanc. Je siège au comité des partenaires, dit-il. 

Un drapeau franco-ontarien flotte. Un drapeau de la Fierté gaie est emmêlé dans le mât. Un drapeau canadien les surplombe.
Le drapeau franco-ontarien est hissé devant le domicile familial des Arcand.
PHOTO : RADIO-CANADA

Les quatre organisations s’efforcent de revitaliser la communauté francophone dans la région en offrant l’accueil aux nouveaux arrivants, des divertissements et du soutien aux aînés. On doit tous se soutenir dans nos projets, explique M. Arcand.

Depuis peu, Lori-Ann Seward, directrice générale de la Communauté du Trille blanc, travaille avec lui. Elle le décrit comme un champion de la culture francophone de la région de YorkClaude est extrêmement impliqué dans la communauté, souligne-t-elle. 

De la Saskatchewan à l’Ontario

Je sentais la responsabilité de continuer à parler en français, dit M. Arcand. Une responsabilité liée également à ses origines. Mon père était fransaskois. Il a habité ici et là au pays. Les deux hommes ont fait partie des Chevaliers de Colomb, un organisme catholique séculier.

Mis à part son père, le résident d’Aurora possède aussi d’autres racines francophones dans son arbre généalogique. Mon arrière-grand-père est né au Québec. Il a vécu au Manitoba. Mon grand-père est né au Manitoba et a vécu en grande partie en Saskatchewan. Mon père est né en Saskatchewan, énumère-t-il. 

M. Arcand raconte avoir vécu quelques années en Saskatchewan lorsqu’il était enfant et confie que certains membres de sa parenté luttent encore pour garder vivant leur héritage francophone tandis que d’autres ont subi l’assimilation anglophone. 

Claude et Albert Arcand, fils et père, portent une cape, des médailles, un chapeau surmonté de plumes et se sourient, en posant debout à la caméra.
Le père et le fils Albert et Claude Arcand portent leur uniforme lors de leur cérémonie de Chevaliers de Colomb du quatrième degré.
PHOTO : RADIO-CANADA

Pour ce natif d’Oakville, le défi de parler français a toujours été important. D’une génération à l’autre, c’était toujours une décision consciente de continuer à parler français, raconte M. Arcand. Mes parents me parlaient toujours en français, dit-il.

Son parcours scolaire s’est fait en anglais. Je ne comprenais pas un seul mot. À Regina, c’était une école anglaise, à Oakville et même ici [à Aurora], relate-t-il. Quand la première école francophone a ouvert ses portes ici en 1968, j’étais à ma dernière année du secondaire , narre-t-il en riant.

« C’est vraiment difficile pour un francophone en milieu minoritaire, il faut constamment se demander comment trouver des occasions d’utiliser sa langue. Un anglophone n’a pas besoin de faire ça. Automatiquement, il sait qu’il va parler en anglais pendant la journée. »— Une citation de  Claude Arcand, Aurora

L’homme voue une gratitude éternelle à son épouse anglophone qui décide d’apprendre le français afin de transmettre la langue à leurs quatre enfants. Ils étaient tous franco-dominants et ont appris l’anglais avec leurs amis dans le quartier, dit-il. On a réussi avec une autre génération. Maintenant, c’est à eux de continuer, ajoute-t-il.

Le piano, une pièce maîtresse dans sa maison

Des pianos font partie du décor de la maison familiale de Claude Arcand. Jouant un morceau improvisé sur un piano à queue dans son salon, il affirme qu’il s’agit de l’instrument de jeu original de Lucio Agostini. C’était son piano quand il était le chef d’orchestre du groupe musical qui jouait à l’émission de jeux Front Page Challenge [de CBC, dit-il fièrement. 

Lucio Agostini est un chef d’orchestre, compositeur, arrangeur, né en Italie le 30 décembre 1913, naturalisé Canadien en 1926 et mort le 15 février 1996 à Toronto.

Source : L’Encyclopédie canadienne

M. Arcand a d’ailleurs enseigné le piano, à l’école élémentaire catholique Saint-Jean, à Aurora. Je venais d’avoir mon diplôme du conservatoire, ils m’ont suggéré d’offrir des cours de piano [en classe] pendant environ huit ans.

Cette expérience le poussa à faire des études en éducation afin de devenir enseignant. J’ai réussi à avoir un poste d’enseignant d’histoire en 1995 à l’école [secondaire catholique] Renaissance.

Claude Arcand habite toujours la maison de ses parents.

C’est vraiment une maison non restaurée, dit-il, invitant à le suivre. Le décor, à l’intérieur, semble figé dans le temps avec sa moquette verte moelleuse, ses bibelots, ses articles tissés à la main, ses croix et ses rameaux d’olivier séchés affirmant la foi catholique des résidents.

Mon père, ingénieur, a réalisé le plan de la maison, sous l’œil aiguisé de sa mère, explique-t-il. On a vécu sur le terrain dans une roulotte en attendant que la construction finisse, se souvient le pianiste. La maison a été construite en 1968. C’était leur vision du paradis, dit-il.

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