Denise Lemire s’attaque à la maltraitance des aînés en Ontario |ONFR+|
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ONFR+ – Lila-Mouch Essers, publié le 2 décembre 2023
[LA RENCONTRE D’ONFR]
OTTAWA – Denise Lemire travaille au sein de la communauté francophone d’Ottawa et sur la scène nationale depuis plus de 40 ans. Très impliquée au sein de la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO) et de l’AFO, l’engagement communautaire est pour elle une nécessité. En tant que chercheure et sociologue, les sujets tels que le féminisme, les soins de santé pour les personnes âgées, mais aussi l’éducation et le bénévolat sous toutes ses formes, sont des causes qui lui tiennent à cœur. Depuis quelques années, elle s’attaque à un gros dossier : la maltraitance des aînés.
« Vous avez plusieurs casquettes au sein de la communauté francophone, à la fois chercheure et consultante, vous avez été présidente d’organismes, membre de conseils d’administration et surtout bénévole communautaire. Qu’est-ce qui vous anime dans ces rôles ?
En fait, ce sont surtout des thèmes qui m’ont intéressée. Le féminisme par exemple, ça fait très longtemps que je suis dans ce mouvement, depuis les années 90. Le dossier des femmes m’a toujours intéressée et on sait qu’il reste des lacunes à ce niveau-là. Puis au sujet des aînés, moi-même j’étais à la retraite.
Justement, il y a des thèmes récurrents dans votre carrière, notamment un intérêt pour la voix des femmes. Dans les années 1990, vous étiez présidente d’un réseau des chercheures féministes en Ontario français. Quel constat pouvons-nous faire aujourd’hui en Ontario ?
On voit bien bien qu’il n’y a pas tant d’organismes que ça et pourtant, il y a encore de gros dossiers comme celui de la violence faite aux femmes. Il y a des organismes dans la région, oui, bien que pas assez. En Ontario, nous avions une table de recherche féministe francophone, mais on ne l’a plus, faute de ressources humaines, faute de finances ou de décisions plutôt politiques.
J’ai réalisé très jeune que, nous les femmes, avions moins de pouvoir. Je devais avoir 10 ou 12 ans quand j’ai compris cette injustice. J’aurais presque voulu être un homme. Quand je vivais à Sault-Sainte-Marie, j’étais au couvent des sœurs à Sturgeon Falls en 9e année, puis à Notre-Dame de Lourdes à Ottawa, et ça m’a vraiment montré à quel point les bonnes sœurs étaient quand même des femmes fortes.