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Des Franco-Ontariens en mission pour populariser la camerise |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Jimmy Chabot, publié le 24 juillet 2023

Yvan Chartrand et Louise Philbin, propriétaires du Verger du Terroir dans le Témiscaming ontarien, sont parmi les plus gros producteurs de camerises dans la province. Ils souhaitent maintenant que ce petit fruit encore peu connu en Ontario soit transformé en boissons vendues dans les épiceries.

Yvan Chartrand et Louise Philbin attendaient depuis six ans que leur 20 000 plants de camerises atteigne une belle maturité.
PHOTO : RADIO-CANADA / JIMMY CHABOT

La relative méconnaissance de la camerise par le grand public est un obstacle de taille.

Je pense qu’il faut se rappeler que voilà très peu d’années passées, des canneberges, il n’y en avait pas dans les magasins, lance Yvan Chartrand à titre de comparaison.

À son avis, l’industrie agroalimentaire n’ose pas encore prendre le risque de l’inclure dans les magasins à grande surface.

Il envisage de récolter 120 000 livres de camerises de ses 20 000 plants d’ici la fin du mois de juillet.

Ce fruit qui ressemble à un bleuet allongé a un goût unique et riche, lance l’agriculteur basé à New Liskeard.

Je dirais que c’est comme si tu mélangeais de la framboise et du bleuet ensemble, puis tu le ferais bouillir et tu ferais évaporer 50% d’eau. Ça concentrerait la saveur et c’est ça que ça goûte, décrit-il.

Je suis le premier fermier avec l’envergure pour faire affaire avec les gros transformateurs, pour que le public le goûte dans des jus, de la crème glacée…

Des employés récoltent des camerises.
Les employés du Verger du Terroir en pleine action pour récolter les camerises.
PHOTO : RADIO-CANADA / JIMMY CHABOT

Je m’imagine que dans peut-être vingt ans, tu vas aller au McDonald’s puis il va avoir des « sundaes » à la camerise, avance un Yvan Chartrand très convaincu.

La camerise, adaptée au Nord de l’Ontario

La camerise est le fruit du chèvrefeuille bleu, un arbuste qui pousse dans les régions nordiques.

Son arrivée au Canada s’est fait grâce à l’expertise de Bob Bors, chercheur de l’Université de Saskatoon.

Il étudie depuis le début des années 2000 ce petit fruit.

Il a réuni les meilleures caractéristiques génétiques des camerises russes et japonaises pour développer une variante avec une saveur unique.

La camerise a un climat qu’elle aime, donc ici à New Liskeard c’est comme la place parfaite. Le climat parfait, la terre parfaite. À Niagara Falls, la camerise ne poussera pas aussi bien comme ici, souligne Yvan Chartrand.

Des camerises dans un plant.
La camerise est un produit qui se congèle et se transforme facilement, comme plusieurs autres petits fruits.
PHOTO : RADIO-CANADA / JIMMY CHABOT

On le surnomme le fruit de la longévité en raison de ses propriétés antioxydantes qui dépassent le cassis, la canneberge et le bleuet sauvage, selon ce qu’a expliqué Bob Bors lors d’une entrevue avec CBC.

La camerise est reconnue pour son potentiel à réduire les risques de certaines maladies. Un avantage qui peut s’avérer particulièrement lucratif pour les producteurs d’aliments.

La santé va être l’un des principaux moteurs de l’innovation en matière d’alimentation, ajoutait Sylvain Charlebois, professeur titulaire, directeur principal du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire à l’Université Dalhousie dans un entretien avec CBC.

Faire connaître le produit localement avant de viser plus gros

Yvan Chartrand et Louise Philbin essaient d’être présents partout dans le Témiscamingue, autant du côté québécois qu’ontarien, pour faire découvrir la camerise, un superfruit.

Nous autres, on a utilisé notre communauté dans le Nord pour faire du testing a dans les marchés locaux. La réaction a été très, très positive, clame Louise Philbin.

Des plants de camerises.
Le Verger du Terroir compte 105 rangées de camerises et de cerises sur ses terres, on en voit seulement une quinzaine sur la photo.
PHOTO : RADIO-CANADA / JIMMY CHABOT

Le couple s’est entre autres arrêté à la Foire gourmande pour faire déguster la camerise en jus, en tartinade ou encore en boisson gazeuse.

On a été capable d’en apporter dans les supermarchés locaux, dit-elle fièrement.

Yves Paillé, propriétaire d’une boucherie à New Liskeard, a été dans les premiers à mettre des produits dérivés de la camerise sur ses tablettes.

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