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Incompréhension et appel à la mobilisation pour financer l’Université de Sudbury |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Francis Beaudry, publié le 2 juillet 2023

La communauté francophone continue de réagir à l’annonce selon laquelle l’Ontario ne financera pas le projet d’université indépendante.

Le comité va donner des recommandations en vue de la création d’une université de langue française dans le Nord de l’Ontario.
PHOTO : RADIO-CANADA / YVON THERIAULT


L’annonce du non-financement de l’Université de Sudbury par l’Ontario
 passe mal du côté de Fabien Hébert, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), surtout en raison du moment de l’annonce, qui est tombée vendredi après-midi.

C’est vraiment de mauvaise foi de la part du gouvernement de faire cette annonce-là, puis d’éviter qu’on pose des questions, qu’on ait la chance d’avoir des discussions, indique-t-il.

Selon M. Hébert, cette décision est d’autant plus surprenante qu’elle semble contraire aux discussions qui avaient préalablement eu lieu entre le gouvernement et l’AFO.

« Tous les indicateurs que nous avions sur le plan de nos discussions politiques nous donnaient le message que le projet allait de l’avant. On n’a jamais eu de doute à ce sujet. »— Une citation de  Fabien Hébert, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario

Le président de l’AFO voit des similitudes avec le dossier de l’Université de l’Ontario français, dont le financement a lui aussi été – temporairement – abandonné par le gouvernement Ford.

Fabien Hébert regarde droit devant.
Fabien Hébert, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario
PHOTO : RADIO-CANADA / CHRIS ST-PIERRE

On voit le gouvernement de l’Ontario qui tire le tapis sous les pieds de la communauté francophone du Moyen-Nord. C’est vraiment une situation très, très similaire, explique-t-il.

La ministre des Langues officielles du Canada, Ginette Petitpas Taylor, a aussi exprimé sa déception vendredi sur Twitter. Selon elle, il est essentiel pour la vitalité de nos communautés francophones en situation minoritaire de pouvoir se doter d’institutions fortes.

D’anciens étudiants de la Laurentienne réagissent

Deux ans après avoir vécu les événements malheureux de la suppression de son programme à l’Université Laurentienne et un peu moins de cinq ans après avoir vu la mobilisation entourant l’abandon du projet d’Université de l’Ontario français par le gouvernement Ford, Marie-Pierre Héroux, maintenant étudiante à la maîtrise en histoire à l’Université d’Ottawa, réagit fortement à cette nouvelle.

Je suis déçue, je suis frustrée, ça fait longtemps que la communauté le demande. Ce que j’ai entendu entre les branches, c’était des réponses positives de la province, donc que c’était une question de temps avant d’avoir le financement, dit-elle.

Mme Héroux trace à son tour un parallèle entre cette annonce et celle de l’Université de l’Ontario français, et espère la mobilisation de la part de ceux qui sont déçus de la décision du gouvernement.

« J’appelle la communauté à se mobiliser parce qu’on l’a vu en 2018 : une des raisons qui ont poussé le gouvernement à revenir sur sa décision, c’est de voir la réception que la nouvelle avait eue dans la communauté et la mobilisation qu’il y avait eu. »— Une citation de  Marie-Pierre Héroux, étudiante à la maîtrise en histoire à l’Université d’Ottawa

Philippe Mathieu, qui a signé avec Marie-Pierre Héroux une lettre en faveur de l’Université de Sudbury ce printemps, est lui aussi déçu de la décision.

C’est très décevant, mais aussi, c’est clair dans un certain sens que le gouvernement provincial ne priorise pas le dossier des francophones, indique-t-il.

Maintenant enseignant suppléant, M. Mathieu constate qu’en échangeant avec les élèves, il voit encore plus le besoin d’avoir des institutions postsecondaires en français.

Quand il manque une certaine offre en français ici, ça peut rendre les décisions plus difficiles pour les élèves. Moi, je trouve qu’il y a un peu plus de difficultés à déterminer ce qu’il faut faire s’ils veulent étudier en français, explique-t-il.

Portrait de Philippe Mathieu.
Philippe Mathieu est enseignant suppléant.
PHOTO : RADIO-CANADA / AYA DUFOUR

Il demande au gouvernement de prendre en compte les demandes de la communauté.

J’espère que le gouvernement va continuer à écouter ce que nous avons à dire ici. Et puis continuer à prendre les mesures nécessaires pour permettre à cette belle université de voir le jour et d’ouvrir ses portes, espérons, bientôt, dit-il.

Il croit qu’il pourrait y avoir une mobilisation en ce sens, affirmant qu’il pourrait certainement y avoir des opinions, disons assez fortes, à ce sujet. Je pense qu’on n’est pas loin de ça en fait.

Incompréhension sur le campus

Olivier Bonin-Ducharme, délégué de la Faculté des arts à l’Association des étudiants francophones de l’Université Laurentienne, se dit choqué par la décision du gouvernement.

Je suis très déçu qu’on prenne cette route-là, surtout que le projet d’Université de Sudbury avait du soutien un peu partout dans la province et même hors province, dit-il.

Deux personnes se collent pour une photo.
Olivier Bonin-Ducharme (à droite) est un étudiant de l’Université Laurentienne.
PHOTO : RADIO-CANADA / AYA DUFOUR

Il trace quant à lui un parallèle entre les arguments du gouvernement et ceux qui ont été utilisés pour couper des programmes francophones à l’Université Laurentienne en 2021.

C’est l’argument qu’on a entendu beaucoup récemment, surtout avec la Laurentienne. On avait les mêmes excuses pour les coupes, déplore-t-il.

Il espère qu’un dialogue pourra intervenir afin d’établir l’Université.

Je souhaite un dialogue continu entre l’Université Laurentienne et l’Université de Sudbury. J’espère qu’on pourra continuer à se parler entre les institutions, puis j’espère que le dialogue entre les différents ordres de gouvernement se poursuivra aussi, ajoute-t-il.

Avec les informations de Bienvenu Senga

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