La FFS, 40 ans de rassemblement pour les francophones de Saskatoon |RADIO-CANADA|
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RADIO-CANADA – Fatoumata Traoré, publié le 20 juin 2023
Depuis maintenant 40 ans, la Fédération des francophones de Saskatoon (FFS) connaît son lot de réussites, mais aussi de défis.
Malgré les décennies, l’organisme poursuit sa mission de représenter les intérêts de la communauté fransaskoise de la Ville des Ponts.
Créée en 1982 puis incorporée l’année suivante, le premier mandat de la FFS était d’abord d’organiser le pavillon francophone du Festival folk de la ville. Ce n’est que plus tard que l’organisme deviendra véritablement le porte-parole des francophones de la municipalité et aura la responsabilité d’organiser des activités culturelles pour la communauté.
La Fédération était le groupe qui rassemblait tous les clubs [francophones] de Saskatoon
, explique l’ancienne directrice générale de l’organisme de 1993 à 1998 et de 2001 à 2003, Adrienne Shawchuk.
Le Relais, un symbole d’appartenance
Pour les francophones de Saskatoon, le Relais, la salle communautaire de la FFS, représente le lieu de rencontre par excellence pour échanger en français. Soirées 5 à 7, événements communautaires et rencontres importantes pour l’organisme y ont lieu.
« Beaucoup de gens sont passés à travers le Relais, à travers nos bureaux. Ils ont fait du bénévolat, ils ont donné de leur temps, car c’était leur communauté. »— Une citation de Adrienne Shawchuk, directrice générale de la FFS de 1993 à 1998 et de 2001 à 2003
En 2008, la Fédération des francophones de Saskatoon fait l’achat d’un nouveau bâtiment situé en plein cœur du centre-ville : Le Rendez-vous francophone. C’est dans cet édifice que déménageront le Relais ainsi que les bureaux de différentes associations, notamment ceux de la FFS.
On a fait beaucoup de travail pour augmenter la rentabilité des structures que nous avions
, explique l’ancien président de la FFS de 2012 à 2019, Éric Lefol. C’était juste après l’achat du bâtiment au centre-ville. Il y a eu énormément de travail qui a été fait pour faire des levées de fonds pour faire fonctionner la salle du Relais.
La FFS, première porte d’entrée pour les nouveaux arrivants
L’accueil des nouveaux arrivants et des réfugiés francophones a été un tournant pour la FFS.
Lors de son passage à la présidence de l’organisme de 2007 à 2011, Véronique Eberhart indique avoir été marquée par l’arrivée des premières familles d’immigrants africains francophones.
« C’était des réfugiés notamment qui venaient d’Afrique. C’était vraiment incroyable! Comment gérer toute cette nouvelle réalité multiculturelle de la fransaskoisie? Il y a eu un tournant à ce moment-là. »— Une citation de Véronique Eberhart, présidente de la FFS de 2007 à 2011
Pour accueillir les membres de cette nouvelle communauté, la Fédération met en place un plan d’action pour faciliter leur intégration, non pas seulement dans la fransaskoisie, mais aussi dans leur nouvelle province d’accueil, la Saskatchewan.
Quand la communauté des Africains a commencé à faire des soirées africaines, c’était magnifique
, se rappelle Véronique Eberhart.
Se réunir pour être plus forts
En 2005, la Fédération des francophones de Saskatoon de même que les divers organismes fransaskois de la ville signent une charte afin de lier leurs activités sous le projet du Village urbain francophone.
L’ancien président de la FFS, Éric Lefol, explique que l’objectif était d’en faire une entité
avec pour but de promouvoir la communauté fransaskoise de Saskatoon et de la faire connaître auprès des autres habitants de la ville.
Ce souhait d’avoir une image globale, une gestion un petit peu harmonisée de toutes les structures, c’est quelque chose qu’on n’a jamais vraiment réussi à mettre en place
, déplore M. Lefol.
« La collaboration à Saskatoon se passe bien entre les différents organismes, mais ce concept de collaboration plus soudé d’un village urbain, ça ne s’est jamais vraiment concrétisé. »— Une citation de Éric Lefol, président de la FFS de 2012 à 2019
L’héritage de la Fédération
Quinze ans après le déménagement de la FFS dans ses nouveaux locaux, la salle communautaire du Relais garde une place importante pour la fransaskoisie de la ville, indique l’ancienne directrice générale Adrienne Shawchuck.
On va souhaiter que [les jeunes Fransaskois] acceptent que pour pouvoir maintenir leur fierté d’être francophone ou d’avoir appris le français, ils sont obligés d’aller pratiquer leur français quelque part
, dit-elle. Le Relais, la Fédération des francophones de Saskatoon, est une place idéale pour rassembler ce monde-là.
Pour sa part, l’ancienne présidente Véronique Eberhart estime qu’il y a une richesse à faire partie d’une minorité qui se soutient et se supporte.
« La richesse et la valeur qu’il y a à être une communauté…Pouvoir offrir cette culture, cette richesse, ce désir d’être ensemble, c’est quelque chose qui est universel et qui est la chose la plus riche au monde. »— Une citation de Véronique Eberhart, présidente de la FFS de 2007 à 2011
Éric Lefol, pour sa part, observe un changement parmi les francophones qui participent aux rassemblements de la FFS.
Dans les années 2010, il y avait tout un groupe qui maintenant sont des gens plus âgés qui, peut-être, se désengagent parce qu’ils n’ont plus la force, plus l’énergie. C’est vrai qu’on a perdu ce public ou qu’on perd ce public-là présentement, mais il y a des tas de nouveaux arrivants
, note, optimiste, M. Lefol.
En raison de travaux de rénovation au sein du Relais, la Fédération des francophones de Saskatoon n’organisera pas de célébrations en juin pour souligner son 40e anniversaire. Les festivités seront plutôt remises à cet automne lors de la réouverture de la salle communautaire.