La légende francophone du Nain rouge s’empare de Windsor et de Détroit |ONFR+|
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
ONFR+ – Sandra Padovani, publié le 18 mars 2024
WINDSOR – Le Nain rouge, la légende française racontant la naissance de la Ville de Détroit, qui y est célébrée chaque année, le Mardi gras local, rayonne désormais de l’autre côté de la rivière Détroit. Pour sa seconde édition, Windsor lui emprunte son folklore français. Francophones et francophiles se rassembleront lors du Festival Nain Rouge entre le 23 et 24 mars, côté américain et côté canadien, la foule déguisée et vêtue du rouge symbolique, pour conjurer les sorts de la créature mystique.
Le Nain rouge, créature légendaire dont la venue est suivie de catastrophes, hanterait Détroit : l’incendie de 1805 ravageant la ville, les émeutes sanglantes de 1967 ou encore la faillite financière de la Ville en 2013. Depuis presque dix ans, chaque mois de mars, la Marche du Nain rouge rassemble les habitants qui se déguisent pour ne pas être reconnus de l’être maléfique lors de son passage et éviter ses sorts – une version locale unique en son genre de carnaval.
« Tout commence 15 ans en arrière, après l’Ouragan Katrina dévastant La Nouvelle-Orléans. Le premier Mardi gras de nouveau célébré après cette catastrophe naturelle était très important pour ses habitants. Les deux créateurs, Francis Grunow et Vince Keenan, inspirés par cette frénésie, ont alors l’idée de lancer une célébration similaire à Détroit, mais inspirée de son propre ADN, en allant chercher dans l’héritage français de la Ville », raconte John Cooper, un Américain francophone et francophile, acteur clé de l’histoire française de Détroit et des relations francophones avec Windsor.
« Ils découvrent un livre de 1872, Les légendes de Détroit, compilation de contes et mythes de la région et choisissent celle du Nain rouge – dont la tradition viendrait de Normandie – esprit malin dont les habitants doivent craindre le retour », narre-t-il.
Lors d’un banquet organisé au Château Saint-Louis de Québec en mars 1701, une sorcière prédit son avenir à l’explorateur Antoine de la Mothe-Cadillac, le français fondateur de Détroit.