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« La méthode Barbara » : une révolution de l’éducation |ONFR+|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

ONFR+ – Sandra Padovani, publié le 24 avril 2023

La principale du Lycée français de Toronto (LFT) Barbara Martin est une véritable magicienne de l’éducation. Plus jeune principale d’un collège de France à l’âge de 29 ans, elle est ensuite devenue cheffe des collèges de France, avant d’immigrer au Canada. Dans son premier roman La méthode Barbara, publié en 2022, elle raconte son expérience dans l’un des lycées les plus difficiles de la banlieue parisienne au milieu des tumultes d’une réforme, des protestations des gilets jaunes et d’une pandémie. Sa méthode d’éducation, fondée sur le respect et l’humanité, regagne la confiance de la jeunesse.

Barbara Martin, cheffe d’établissement du Lycée français de Toronto. Crédit image: Sandra Padovani

« Qu’est-ce qui vous a amenée à travailler dans l’éducation ?

Rien ne m’y prédestinait. Mes deux parents venant d’un environnement social très pauvre, ma mère étant fille d’immigrés polonais, mon père ayant été abandonné par sa famille, ils n’avaient aucun code sur l’éducation et avaient même vécu une certaine forme de violence institutionnelle discriminatoire, n’appartenant pas à l’élite.

Un jour, une ministre avait déclaré que « l’école est en priorité pour ceux qui n’ont qu’elle pour pouvoir s’en sortir », ce qui m’avait énormément marquée. Je me suis forgée à l’école. C’est là que j’ai tout appris de cet environnement. Enfant unique, j’étais très sociable et ma mère m’a inscrite au théâtre ce qui m’a donné encore plus d’aptitudes sociales.

Quelle filière aviez-vous initialement choisie ?

J’étais une élève très moyenne mais après un baccalauréat scientifique, je me lance dans les études de biologie et de géologie de façon un peu intuitive et je deviens une bonne étudiante. Quand on étudie une matière qu’on adore, ça devient facile. C’est ce que je dis souvent à mes étudiants. Au moment de la maitrise (Master), les professeurs nous incitent à passer le concours de professeur pour ajouter une corde à notre arc.

Je le réussis haut la main, à ma grande surprise. Je deviens ainsi prof un peu malgré moi mais ça deviendra un révélation. J’ai décidé de rendre à l’école ce qu’elle m’a donné, elle qui avait été au centre de ma vie avec le sentiment que je n’avais qu’elle et dont j’ai tant appris sur l’humain.

À 29 ans vous êtes devenue la plus jeune proviseure de collège en France. Comment cette opportunité s’est-elle présentée ?

J’étais dans ce collège dans lequel j’adorais enseigner les sciences de la vie et de la Terre, en particulier aux élèves en difficulté. Nous faisions tellement de projets pour les élèves qu’un collègue m’a proposé de passer le concours de personnel de direction pour qu’on puisse en organiser à plus grande échelle.

Énorme concours de circonstances : le critère d’âge est retiré cette même année (chose que je ne savais pas). C’est seulement grâce à ça que j’ai pu le passer. Sinon, j’aurais été trop jeune. Je le décroche notamment grâce à l’oral car je pense que le jury a été convaincu par mon optimisme intarissable et par mon engagement pour changer les choses dans l’éducation.

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