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Le Manitoba, un bastion de la francophonie dans l’Ouest Canadien |FRANCITÉ|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 3 octobre 2023

Comme l’ensemble des Manitobains, les Franco-Manitobains vont aux urnes aujourd’hui pour élire un nouveau gouvernement provincial. L’occasion pour Francité de revenir sur cette importante communauté francophone de l’Ouest Canadien.

Gracieuseté – SFM

Elle remonte à plus de 200 ans. La francophonie manitobaine demeure l’une des communautés et des espaces francophones les plus importants dans l’Ouest Canadien. Celle-ci compte, d’après les données les plus récents de la Société de la francophonie manitobaine (SFM), environ 110 000 Manitobains et Manitobaines francophones et francophiles.

Au-delà de ce poids démographique, certes non négligeable dans une province qui compte un peu plus de 1,3 millions d’habitants, la francophonie manitobaine a résisté et évolué depuis l’arrivée des colons européens jusqu’à nos jours.

« Pour bien comprendre la ténacité franco-manitobaine, il faut se rappeler l’histoire de la francophonie au Manitoba. Le français était la langue des voyageurs canadiens venus du Bas-Canada dès le XVIIIe siècle. Elle fut ensuite la langue des Métis, les enfants de ces voyageurs devenus « hommes libres » et de leur conjointe amérindienne », peut-on lire sur le site web de la SFM.

De plus, le français était la langue des religieux et des religieuses catholiques qui œuvrèrent à la colonie de la Rivière-Rouge et dans l’Ouest canadien dès 1818.

Le drapeau franco-manitobain fut dévoilé en 1980 à la suite d’un concours organisé par le Conseil jeunesse provincial. Issu d’un scrutin populaire, le choix des Franco-Manitobains et des Franco-Manitobaines s’est alors porté sur la proposition du graphiste franco-manitobain Cyril Parent. Gracieuseté.

Toujours selon la même source, le français est encore la langue des Canadiens français venus du Québec et de la Nouvelle-Angleterre et de nombre d’immigrants qui parviennent de populations francophones variées depuis cent ans.

Fait important à rappeler : l’ancrage historique du Manitoba Français remonte à bien avant la création de la confédération canadienne et la fondation de la province par Louis-Riel.

Exemple : le Collège Saint-Boniface – encore opérationnel aujourd’hui sous le nom de l’Université de Saint-Boniface – a été crée en 1855.

Autre exemple frappant : l’hôpital Saint-Boniface – le premier hôpital de l’Ouest Canadien – a été fondé en 1871 par les Sœurs Grises, deux religieuses originaires de Montréal.

Malgré cela, cet ancrage historique n’a pas épargné la francophonie manitobaine de longues années sombres durant lesquels le français, les droits linguistiques et culturels des métis et des francophones sont pris pour cible.

Des lois inconstitutionnelles adoptées par le Parlement manitobain en 1890 jusqu’aux graffitis anti-francophones sur des édifices de Saint-Boniface en 1983, la francophonie manitobaine est toujours restée vent debout.

Si, des dizaines de milliers de francophones et francophiles y compris les immigrants les plus récents, peuvent aujourd’hui s’épanouir en Français au Manitoba, c’est bien grâce à la ténacité des Franco-Manitobains. Un caractère qui résume le passé et le présent les francophones du Manitoba selon la SFM.

Notons, enfin, que les prochaines heures révéleront le prochain gouvernement du Manitoba à l’issue d’élections provinciales durant lesquelles les Franco-Manitobains n’ont pas ménagé d’efforts pour se faire entendre.

À suivre sur Francité.

Histoire du Manitoba français