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Le ministre québécois de la Langue française visite le Manitoba pour « bâtir des ponts » |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Corentin Mittet-Magnan et Natalia Weichsel, publié le 18 mars 2024

Le ministre québécois de la Langue française et responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Jean-François Roberge, est en visite au Manitoba depuis dimanche.

Le ministre québécois de la Langue française, Jean-François Roberge.
PHOTO : RADIO-CANADA / RICHARD SABEH

Titulaire du portefeuille de la Francophonie depuis sa réélection à l’Assemblée nationale du Québec, en octobre 2022, il a entamé une tournée des communautés francophones du Canada dans le cadre du Mois de la francophonie.

À cette occasion, le ministre a rencontré des leaders des organismes de la francophonie manitobaine et a participé au lever du drapeau franco-manitobain lundi.

Cette visite survient à l’approche Journée québécoise de la francophonie canadienne qui vise entre autres à favoriser une meilleure connaissance mutuelle entre le Québec et les communautés francophones du Canada, selon le gouvernement québécois.

Il faut aller se voir […] se connaître pour se comprendre, puis s’apprécier, a-t-il expliqué lundi matin au micro de l’émission Le 6 à 9.

Jean-François Roberge s’est déjà rendu en Alberta, en Colombie-Britannique, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à Toronto. Il a posé ses valises au Manitoba dimanche et a visité la Maison Gabrielle-Roy alors que le Canada célèbre le Mois de la Francophonie.

L’élu de la Coalition avenir Québec espère que sa visite servira à bâtir des ponts entre les communautés francophones au pays. Il souhaite également interpeller les Québécois pour qu’ils prennent conscience qu’ils ne sont pas les seuls francophones.

Ils ne sont pas ignorants de cette situation-là, mais ils sont peut-être moins sensibles à ça, au fait qu’il y a pratiquement 1 million de francophones à l’extérieur du Québec. Il faut connaître ces gens-là, il faut aller les visiter, il faut discuter avec eux, il faut faire des affaires, croit le ministre.

Protéger l’éducation francophone

Lors de sa rencontre avec des leaders francophones de la province à l’Université de Saint-Boniface lundi, Jean-François Roberge a discuté de questions liées à la nouvelle politique de financement des universités.

J’ai rencontré les leaders et je repars avec plusieurs contacts, explique le ministre. On est des partenaires, puis on ne pourra plus se séparer, donc ça, c’est intéressant.

En octobre dernier, le gouvernement de François Legault a modifié les tarifs des étudiants canadiens non résidents du Québec.

Néanmoins, le ministre soutient que cette nouvelle politique ne devrait pas avoir un impact sur les francophones des autres provinces du Canada.

Pour les francophones du reste du Canada, ils peuvent venir étudier au Québec à des tarifs avantageux, explique-t-il.

Le ministre Jean-François Roberge a rencontré des leaders d’organismes de la francophonie manitobaine et a participé au lever du drapeau franco-manitobain lundi.
PHOTO : RADIO-CANADA / RICHARD SABEH

Il ajoute toutefois que le gouvernement du Québec souhaite faire preuve de prudence dans la mise en œuvre de cette technique.

On va être sensibles aussi de ne pas vider les communautés francophones. On ne veut pas faire croire aux gens que pour accéder à une éducation supérieure francophone de qualité, il faut venir au Québec, puis déserter les institutions d’ici, dit Jean-François Roberge.

On veut faire des ponts entre le Québec et les communautés, explique le ministre. Il ajoute que chaque année, le Québec soutient des organismes de la francophonie canadienne à hauteur de plus de 2 millions $.

C’est un avis qui est partagé par la rectrice de l’Université de Saint-Boniface, Sophie Bouffard.

Selon elle, le positionnement du Québec en matière de soutien d’autonomie des autres provinces est quelque chose de favorable pour les institutions comme l’USB.

L’idée, ce n’est pas de perdre nos jeunes pour qu’ils s’en aillent dans une autre province, mais c’est d’être capable de pouvoir mettre en place tous les programmes qu’on souhaite avoir ici au Manitoba et de les soutenir, explique-t-elle.

Mme Bouffard est également cofacilitatrice de la Table de concertation pour le développement du continuum éducatif du français, langue principale et langue seconde.

Il s’agit d’un regroupement de neuf organismes qui défendent l’éducation en français auprès de la province.

C’est important qu’on puisse bâtir ce continuum éducatif dans notre province qui est le Manitoba.

Une citation de Sophie Bouffard, rectrice de l’Université de Saint-Boniface.

Elle ajoute que certaines restrictions en matière d’éducation rendent toutefois impossible l’accès à certains programmes dans la province.

On a certainement des enjeux pour plusieurs professions où il y a une réalité provinciale, confirme Sophie Bouffard.

Elle ajoute que dans le milieu de la santé et les sciences infirmières, il y a aussi des enjeux provinciaux quant à l’agrément des professionnels.

Il y a toutes sortes de nuances auxquelles il faut penser, déclare-t-elle.

S’engager avec la communauté

Le directeur général de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM), Alain Laberge, estime que le ministre a vu l’importance de la francophonie dans les Prairies.

Je pense qu’on a pu démontrer la vitalité de la francophonie hors du Québec et en particulier la richesse ici au Manitoba, dit-il.

Il souligne que les bourses et le financement du gouvernement du Québec permettent aux organisations du Manitoba de poursuivre le développement de divers projets.

C’est important pour nous au niveau de la francophonie en milieu minoritaire.

Une citation de Alain Laberge, directeur général de la Division scolaire franco-manitobaine

De son côté, la présidente de la Société de la francophonie manitobaine (SFM), Angela Cassie, soutient que le financement des activités culturelles et sociales au Manitoba permet à la francophonie de la province de rayonner.

Quand on parle de ce côté culturel, c’est très souvent lié à des questions de financement, explique-t-elle.

Dans une situation minoritaire, on se sent à risque et je pense qu’on engage très souvent [les gens] avec la musique à la culture sortante du Québec, mais on veut aussi voir nos histoires raconter davantage, soutient la présidente.

Angela Cassie est heureuse de voir le ministre s’engager auprès de la communauté francophone du Manitoba.
PHOTO : RADIO-CANADA / RICHARD SABEH

Même si les projets exacts qui seront produits à la suite de cette réunion ne sont pas encore clairs, Angela Cassie est heureuse de voir la ministre s’engager auprès de la communauté francophone du Manitoba.

Quand ça vient à l’éducation, quand ça vient à la culture, il y a beaucoup de possibilités pour bâtir des ponts et je pense que le ministre nous connaît davantage maintenant pour démontrer qu’il y a une richesse dans la francophonie, note-t-elle.

C’est une relation en deux directions.

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