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Les communautés francophones en milieu minoritaire se réjouissent du budget fédéral |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Francis Plourde, publié le 29 mars 2023

Le budget fédéral consacre plus d’un milliard de dollars en soutiens divers aux communautés francophones en milieu minoritaire. Des investissements bien accueillis par les organismes communautaires du pays.

Le budget fédéral 2023 est intitulé « Une classe moyenne forte, une économie abordable, un avenir prospère ».
PHOTO : RADIO-CANADA

Le budget fédéral consacre plus d’un milliard de dollars en soutiens divers aux communautés francophones en milieu minoritaire. Des investissements bien accueillis par les organismes communautaires du pays.

C’est pas souvent qu’on a d’excellentes nouvelles comme ça, s’exclame la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), Liane Roy. C’est un engagement substantiel envers la francophonie.

Le budget présenté mardi par la ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, consacre trois pages aux francophones en milieu minoritaire et injecte des sommes importantes afin d’assurer la pérennité de ces communautés.

Les sommes annoncées incluent notamment 373,7 millions de dollars sur cinq ans, selon le Plan d’action pour les langues officielles :

  • 123,2 millions de dollars pour stimuler l’immigration francophone au Canada;
  • 117 millions de dollars en soutien aux organismes communautaires offrant des services;
  • 111,4 millions pour soutenir le bilinguisme dans le système de justice et pour appuyer des activités culturelles et éducatives;
  • 22,1 millions pour un centre d’expertise visant à aider les institutions fédérales à s’acquitter de leurs obligations en vertu de la Loi sur les langues officielles.

Par ailleurs, le budget 2023-2024 propose l’ajout d’un financement de 208 millions sur cinq ans à Emploi et Développement social Canada afin d’aider les organismes locaux à fournir des services d’aide à l’emploi dans les communautés de langue minoritaire au pays.

Sophie Bouffard, Liane Roy et Ginette Petitpas Taylor tiennent le rapport.
Sophie Bouffard, coprésidente de l’ACUFC, Liane Roy, présidente de la FCFA, et Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles lors du lancement du rapport final des États généraux sur la langue française en octobre dernier.
PHOTO : RADIO-CANADA / CHRISTIAN MILLETTE

Ces sommes importantes sont le fruit des rencontres que la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, a effectuées à travers le pays au cours des derniers mois, croit la FCFA.

Je pense que le gouvernement a compris qu’il y avait un lien entre l’immigration francophone et le poids démographique pour nos communautés francophones et acadiennes partout au pays, estime Liane Roy. C’est l’immigration francophone qui va faire le changement dans nos communautés.

Dans une déclaration faite par courriel, la Société de la francophonie manitobaine se dit elle aussi satisfaite du financement supplémentaire pour le Plan d’action sur les langues officielles.

Nous avons l’impression que le gouvernement reconnaît que le poids démographique des communautés francophones en situation minoritaire est en déclin et qu’il prend ce déclin au sérieux, écrit sa porte-parole, Marianne Champagne.

On peut aussi imaginer que le gouvernement est en train de se donner les moyens d’éventuellement mettre en œuvre la nouvelle loi sur les langues officielles qui, en ce moment, est en train d’être débattue en comité au Parlement, ajoute l’avocat Darius Bossé, de Juristes Power.

Autre objet de réjouissance, selon les organismes consultés : l’admission par Ottawa du statut précaire du français par rapport à l’anglais.

« On a énoncé clairement que les deux langues officielles ne sont pas sur le même pied d’égalité au pays. […] Je me réjouis de le voir écrit noir sur blanc dans un budget. »— Une citation de  Liane Roy, présidente, Fédération des communautés francophones et acadienne

Plus de 600 millions de dollars pour l’éducation en français

Le budget fédéral annonce aussi 679,2 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir un accès égal à des services d’enseignement de qualité égale en collaborant avec les provinces et les territoires afin de faciliter l’accès à un enseignement de qualité dans la langue de la minorité, à des possibilités d’apprentissage de la langue seconde et à des services gouvernementaux bilingues dans l’ensemble du Canada.

La Commission nationale des parents francophones (CNPF) se réjouit de ce financement supplémentaire. Bien qu’aucun détail sur comment, et où, ces fonds seront investis, la CNPF tient à rappeler l’importance de la petite enfance pour la pérennité des communautés francophones et acadiennes.

Un coup de pouce pour les contestations judiciaires

En plus du financement pour le bilinguisme pour le système de justice, le budget propose de verser au ministère du Patrimoine canadien un financement supplémentaire de 24,5 millions de dollars sur cinq ans pour doubler le financement du Programme de contestation judiciaire. Cette injection de nouveaux fonds est nécessaire, c’est indéniable, juge l’avocat Darius Bossé.

À l’heure actuelle, le Programme de contestation judiciaire offre une aide maximale de 200 000 $ en procès à des individus ou des groupes afin de les aider à présenter des causes d’importance nationale en matière de langues officielles et de droits de la personne.

Selon l’avocat, les bénéficiaires sont souvent des organismes à but non lucratif qui n’auraient pas les moyens de mener leurs démarches juridiques. C’est une contribution importante que le Fonds met à la disposition des communautés de langue officielle en situation minoritaire, explique-t-il.

En attente du plan d’action fédéral

D’autres organismes francophones ont cependant des réactions plus mesurées. La Fédération des associations de juristes d’expression française de common law (FAJEF) attend les détails du Plan d’action sur les langues officielles, qui seront dévoilés le 17 avril, avant de se prononcer.

L’absence de nombreux détails importants dans le budget ne nous [permet] pas de nous prononcer à ce moment, écrit le directeur de la FAJEF, Rénald Rémillard.

De son côté, la Fédération des aînées et aînés francophones du Canada aurait espéré davantage de mesures concrètes pour les citoyens plus âgés, mais dit continuer à espérer que ce plan soit véritablement un plan de relance pour toute la francophonie canadienne.

Avec des informations de l’émission Phare Ouest

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