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Les francophones du Nunavut se préparent à la révision de loi territoriale sur les langues officielles |FRANCITÉ|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 5 juin 2023

Les francophones du Nunavut soumettront dans les prochaines semaines un mémoire à l’Assemblée législative du territoire dans le cadre de la révision de la loi territoriale sur les langues officielles.

Affichage trilingue au Nunavut – Gracieuseté

L’adoption ou la révision des législations linguistiques au niveau des provinces et territoires est souvent un moment charnière pour les francophones. C’est le cas présentement au Nunavut où la loi sur les langues officielles est en cours de révision. Adoptée en 2008 et entrée en vigueur en 2013, cette loi régit l’usage des trois langues reconnues dans le jeune territoire du Nord, à savoir l’Inuktut, l’Anglais et le Français. Si cette loi érige la langue inuit comme étant la langue commune du Nunavut, il n’en demeure pas moins qu’elle considère l’anglais et le Français comme langues officielles ayant des droits et privilèges. Un fait unique au Canada puisqu’il s’agit du seul territoire où cohabite trois langues officielles.

Un guichet unique des services en Français

Afin de s’assurer que la nouvelle mouture de la loi tient compte des besoins de la communauté francophone, l’Association des francophones du Nunavut (AFN) est en train de finaliser un mémoire à ce sujet.

Selon le directeur général de l’AFN Christian Ouaka, celui-ci sera soumis à l’Assemblée législative du Nunavut d’ici fin juin. Première en ce genre, cette démarche de plaidoyer est appuyée par la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) par l’entremise de son nouveau service des politiques publiques. « Cette approche de travail représente une grande avancée, car l’AFN a pour la première fois embauché un constitutionnaliste afin de concevoir ce mémoire et mettre en avant les intérêts des francophones », explique Luc Fournier, conseiller en politiques publiques à la FCFA.

S’il est encore prématuré de détailler les revendications des Franco-Nunavois, la plus importante selon nos sources est la création d’un guichet unique des services en Français.

Notons, enfin, que la population francophone est estimée par l’AFN à plus de 1400 personnes, soit 3,8 % de la population du territoire alors que la minorité anglophone représente quant à elle 33,02%.

Bien qu’elle soit minuscule en chiffres, la minorité francophone du Nunavut est assez vibrante. Elle est dotée d’une commission scolaire, d’un journal, d’une radio, d’un centre de formation pour adultes ainsi que de nombreux organismes et services francophones dans plusieurs domaines.