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Les médias acadiens ne veulent pas être les oubliés de l’entente entre Google et Ottawa |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Publié le 3 décembre 2023

Google a accepté de négocier des compensations financières avec les médias canadiens pour la diffusion de leurs nouvelles en ligne.

Ottawa et Google s’entendent sur 100 millions de dollars à verser aux médias canadiens. (Photo d’archives)
PHOTO : REUTERS / SHANNON STAPLETON

Cette semaine, le gouvernement fédéral a annoncé s’être entendu avec Google sur un régime de compensation financière aux médias canadiens.

La Loi sur les nouvelles en ligne exige que les géants du Web paient des redevances aux médias lorsqu’ils utilisent leurs nouvelles sur leurs plateformes. La loi entrera en vigueur le 18 décembre.

Le montant total de la contribution incluse dans le règlement avec Google est de 100 millions de dollars par année, indexée annuellement à l’inflation.

Médias francophones en milieu minoritaire

On est vraiment content, mentionne d’entrée de jeu Jason Ouellette, le directeur général de Radio Beauséjour — qui comprend CJSE-FM, Plus 90 et Le Moniteur acadien.

Nos attentes, c’est que ces argents soient distribués de façon raisonnable et équitable à travers tout le marché, et qu’on n’oublie pas les petites régions en milieu minoritaire – parce que c’est [elles] qui sont principalement plus affectées, a-t-il déclaré, dimanche.

Jason Ouellette, le 5 août dernier.
PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE ARSENEAU

Le coprésident de Réseau.Presse, le réseau des journaux de langue française desservant la population franco-canadienne en situation minoritaire, exprimait les mêmes inquiétudes.

On espère que les journaux les plus petits auront droit à leur juste part, a dit René Chiasson.

On a effectivement peur que cette enveloppe-là bénéficie aux grands médias canadiens.

Une citation de René Chiasson, coprésident de Réseau.Presse

La question à 100 millions, remarque justement Marie-Linda Lord, professeure de journalisme à l’Université de Moncton, est de savoir si la compensation de Google contribuera aux inégalités déjà existantes.

La question de l’heure, d’ici les trois prochaines semaines, c’est de savoir qui fera partie de ce collectif, ce regroupement qui va se former pour décider des critères : qui va recevoir de l’argent?, a-t-elle expliqué dans un entretien, dimanche.

René Chiasson, de son côté, espère que la conclusion de l’entente entre Ottawa et Google ne sonnera pas le glas d’un programme fédéral apprécié de l’industrie : l’Initiative de journalisme local (IJL). Le dirigeant de Réseau.Presse souhaite en fait qu’il continue, voire même qu’il soit bonifié.

Il reste à voir si l’entente avec Google convaincra ses compétiteurs à se montrer plus conciliants. Meta bloque depuis août dernier les nouvelles canadiennes sur ses plateformes Instagram et Facebook. Google avait menacé de faire de même, avant de s’entendre avec Ottawa.

Je ne suis pas optimiste avec Meta / Facebook, observe Marie-Linda Lord. Ils ne sont pas en défaut par rapport à la loi. Ils seraient en défaut s’ils diffusaient les nouvelles sans payer d’indemnité.

Marie-Linda Lord, professeure en journalisme à l’Université de Moncton, dimanche.
PHOTO : RADIO-CANADA / LOUIS-PHILIPPE TROZZO

Néanmoins, ce qui est très dommageable avec ce qui est en train de se passer, ajoute-t-elle, c’est que tous les médias canadiens en ce moment perdent de l’auditoire qu’ils avaient à travers Facebook.

Jason Ouellette, le directeur général de Radio Beauséjour, dit en avoir les preuves. Tout de suite, si on regarde notre site Web moniteuracadien.com (Nouvelle fenêtre), le trafic est passé de 25 000 clics par mois à 2500 clics par mois, a-t-il mentionné.

Ce que ça veut dire? Il y a des Canadiens qui sont moins informés qu’avant, se désole Marie-Linda Lord.

D’après le reportage de Louis-Philippe Trozzo

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