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Pénurie d’enseignants francophones : une école au Labrador embauche à l’international (FRANCITÉ)

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 26 mars 2024

Face à la pénurie d’enseignements francophones, le Conseil scolaire provincial francophone (CSFP) s’est tourné vers le recrutement international pour combler deux postes à l’École boréale qui se trouve dans la communauté éloignée de Happy Valley-Goose Bay au Labrador.

PHOTO : RADIO-CANADA

À l’instar du Québec, les communautés francophones en milieu minoritaire font face à une pénurie d’enseignants.

En milieu rural et dans les communautés éloignées, ce phénomène est accentué par l’attrait des grandes villes et centres urbains.

« Nouvel espoir »

L’une des solutions déployées par certains conseils scolaires francophones n’est autre que le recrutement à l’international.

C’est le cas de la petite communauté francophone de Happy-Valley-Goose bay à Terre-Neuve-et-Labrador. L’unique école francophone dans cette petite ville isolée a toujours eu des difficultés à attirer des enseignants de la province ou d’ailleurs au Canada.

« On a des appels de candidats qui souhaitent nous rejoindre mais seulement si le poste se trouve à St. John’s. On peut comprendre, ce sont des personnes qui viennent de grandes villes. Les conjoints des candidats s’inquiètent également de trouver un emploi dans des petites villes rurales », explique Sandie Redon, gestionnaire des ressources humaines du CSFP.

L’École Boréale, située à Happy Valley-Goose Bay, au Labrador, offre l’enseignement en français langue première, de la maternelle à la 12e année – Gracieuseté du CSFP

Pour recruter à l’international, le chemin n’a pas été sans embûches. Il fallait tout d’abord prouver l’absence de candidatures canadiennes avant d’identifier des enseignants dans des pays francophones, les recruter puis les accueillir, les former et faire en sorte qu’ils s’intègrent bien dans leur nouvelle communauté.

Autre défi de taille : ces enseignants doivent en plus de travailler quotidiennement en classe, préparer une certification qui leur permet d’exercer le métier sur le long terme. À noter que pour être certifié, il faut souvent revenir à l’université pour compléter certains cours.

Arrivés au Canada à Terre-Neuve-et-Labrador en février dernier, les deux enseignants originaires du Cameroun et de la Mauritanie ont passés quelques jours de formation à St. John’s avant d’aller à Happy-Valley-Goose-Bay.

« Un grand élan de solidarité a aussi été donné par toute la communauté à travers du covoiturage jusqu’à l’école ou pour tout autre besoin. Les parents ont également été très actifs pour proposer des évènements à Fadel et Naomi . À l’École, il y a eu une sorte de binômage pour leur expliquer la salle, le système de fonctionnement, les problématiques etc… Tout ceci a permis de faire une différence dans l’intégration et le bien-être de ces nouvelles recrues dans la communauté.», raconte la gestionnaire du CSFP.

Selon elle, le recrutement international suscite un nouvel espoir pour les écoles francophones de la province.

Notons, enfin, que le CSFP gère six écoles dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador dont deux dans la capitale de la province.