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Pour le chef du Parti libéral du Manitoba, le français est un droit essentiel qui doit être promu |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Thibault Jourdan, publié le 27 septembre 2023

En entrevue avec Radio-Canada au sujet de questions francophones dans le cadre de l’élection provinciale, le chef du Parti libéral Dougald Lamont a insisté sur le fait que le français est un droit au Manitoba et doit être encouragé et développé au sein du gouvernement.

Dougald Lamont est le chef du Parti libéral du Manitoba et candidat dans la circonscription de Saint-Boniface.
PHOTO : RADIO-CANADA / GAVIN BOUTROY


Radio-Canada s’est entretenue avec les chefs des principaux partis politiques du Manitoba sur des enjeux spécifiquement francophones. Les questions ont largement été élaborées en réaction aux revendications de la Société de la francophonie manitobaine (SFM). Les mêmes questions ont été posées à Heather Stefanson (Parti progressiste-conservateur), Wab Kinew (Nouveau Parti démocratique), Dougald Lamont (Parti libéral) et Janine Gibson (Parti vert). Nous avons décidé de publier une entrevue par jour au cours de cette semaine, en les présentant selon l’ordre alphabétique.

Comment voyez-vous le français au Manitoba?

Le français, c’est un droit. Je dis toujours que c’est un droit. C’est très, très important et essentiel, non seulement depuis le début du Manitoba, mais quelque chose qui est essentiel à promouvoir, à encourager.

Quand je regarde la culture française au Manitoba, c’est vraiment quelque chose d’extraordinaire aujourd’hui aussi. Les histoires, le théâtre, la musique, tout ça est tellement, tellement fort. C’est quelque chose que j’aimerais encourager et développer vraiment. Mais comme toutes les choses, il faut de l’investissement pour le faire et dans notre plateforme, c’est quelque chose où on veut faire des investissements pour s’assurer que ces droits sont respectés.

Est-ce que vous vous engageriez à rétablir un poste de sous-ministre adjoint attitré au Bureau de l’éducation française (BEF)?

Oui, absolument. Dans notre plateforme, on a des politiques spécifiques pour la communauté francophone au Manitoba, et l’une d’elles est de rétablir le BEF, d’investir dans le BEF et d’avoir un sous-ministre adjoint bilingue francophone.

Pourquoi, selon vous, est-il important d’avoir un sous-ministre adjoint attitré au BEF?

J’ai parlé avec les gens dans l’éducation. Ce qu’ils ont expliqué, c’est que s’il n’y a pas quelqu’un là pour leur rappeler qu’il y a du français au Manitoba, alors même qu’il y a plus que 50% des élèves qui sont en immersion, c’est oublié. 

Alors, c’est essentiel d’avoir quelqu’un à la table pour exprimer le point de vue de la communauté, ainsi que d’exprimer les enjeux et les défis qu’on a.

Il y a tellement d’endroits dans le gouvernement du Manitoba, dans les municipalités aussi, où il faut améliorer les services en français… Mais ce qu’on a vu, c’est un grand recul. Alors, il faut avancer et investir.

Comment comptez-vous répondre à la pénurie de personnel francophone en éducation et en santé?

On a un plan pour éduquer plus de gens. Il faut investir dans l’Université de Saint-Boniface (USB). L’USB a la capacité d’éduquer beaucoup plus de gens si elle a l’argent, alors on va faire en sorte qu’il y ait des partenariats entre l’USB et d’autres établissements postsecondaires.

Par exemple, le Red River College s’est déjà lié avec l’Université du Manitoba, mais il faut s’assurer qu’il y ait des services en français en éducation, et investir pour avoir plus de gens pour la formation des enseignants à l’USB.

Il faut aussi travailler plus fort pour attirer les gens non seulement du Manitoba, mais aussi ceux hors du Manitoba. C’est tout un plan parce qu’il y a tellement de manque de personnel, mais c’est tout dans notre plateforme.

Justement, vous parliez d’attirer des gens. Donc, on parle potentiellement d’immigration. Est-ce que vous seriez prêt à rétablir une cible d’immigration francophone?

Oui, on veut augmenter la cible d’immigration francophone au Manitoba, mais pas seulement. Maintenant, on est en train d’attirer les gens, mais il faut les garder ici, aussi.

On sait qu’il y a des gens qui viennent ici comme médecins et ils partent pour Ottawa, ils partent au Québec, parce qu’il n’y a pas de place pour eux ici. Ça n’a aucun sens!

Il faut s’assurer non seulement que, quand on attire les gens pour travailler ici en français, ils puissent travailler en français avec leur formation propre. C’est quelque chose qui est essentiel.

Pour faire en sorte que ça se passe, on a aussi des plans pour aider les gens. S’il y a quelqu’un qui a eu une formation professionnelle ailleurs, il faut s’assurer qu’il puisse avoir son diplôme reconnu et travailler ici avec son éducation.

À combien fixeriez-vous la cible d’immigration francophone?

C’est dans la plateforme, et je pense que c’est 15 %. La Société de la francophonie manitobaine a fait une recommandation et on accepte la recommandation de la SFM.

Comment vous y prendriez-vous pour atteindre cette cible?

Il faut faire l’effort d’attirer les gens. On a déjà un bureau au Manitoba qui fait des voyages dans des pays francophones, mais il y a beaucoup de gens qui veulent arriver ici. On a de la difficulté avec l’immigration, on veut améliorer notre système pour réunir les familles.

Mais je pense que l’une des plus grandes choses, c’est de s’assurer que, quand les gens arrivent ici, il y a des services en français et il y a aussi des boulots en français.

Pour les services en français, il faut investir dans le gouvernement. On a proposé un plan pour une banque de développement d’entreprises du Manitoba qui investira dans les entreprises francophones. On veut créer une économie francophone, aussi, avec le tourisme, ainsi qu’avec toutes sortes d’autres entreprises.

Comment est-ce que vous vous y prendriez pour améliorer l’offre de services en français de la province?

C’est une question de priorité et c’est une question d’investissement. Il faut avoir les services en français en éducation et en santé, surtout parce qu’on sait qu’il y a des gens [âgés] qui parlaient anglais et français, mais, maintenant, ils perdent l’anglais. Ces gens peuvent seulement recevoir des soins en français. Alors, c’est essentiel d’avoir ces services en français.

Mais l’autre chose, c’est l’investissement en éducation, en formation, et s’assurer qu’il y a des postes bilingues, qu’on demande qu’il y ait des postes bilingues au gouvernement du Manitoba parce qu’il n’y en a pas assez. Il faut s’assurer que le français fasse partie du gouvernement du Manitoba.

Pour la série de questions suivante, Dougald Lamont devait répondre rapidement par oui ou non.

Êtes-vous prêt à financer les rénovations que souhaite faire le Centre culturel franco-manitobain?

Oui. Ça fait partie de notre plateforme. On va non seulement faire des rénovations, mais aussi augmenter son budget d’opération parce qu’il est gelé depuis des décennies.

Est-ce que vous appuyez la création d’un plan stratégique pluriannuel pangouvernemental sur les services en français pour assurer une cohérence à travers tous les ministères?

Oui.

Appuyez-vous la modernisation de la partie 9 de la Charte de la Ville de Winnipeg pour assurer l’offre de service en français dans tous les quartiers?

Oui, absolument.

Seriez-vous prêt à appuyer financièrement le rachat du 219, Provencher par la Société de la francophonie manitobaine?

Oui.

Cette entrevue a été synthétisée à des fins de clarté. L’ensemble des réponses est disponible dans la vidéo.

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