Aller au contenu

Première Journée québécoise de la francophonie canadienne |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Julien Landry, publié le 23 mars 2023

Les francophones en milieu minoritaire y voient une volonté de rapprochement.

Le drapeau québécois est entouré des drapeaux de la francophonie canadienne.
PHOTO : RADIO-CANADA

Pour la première fois, le Québec a proclamé mercredi une Journée québécoise de la francophonie canadienne. Tous les députés de l’Assemblée nationale, qui ont appuyé la motion du ministre québécois de la Langue française, Jean-François Roberge, sont d’accord pour donner leur soutien à l’ensemble de la francophonie du Canada.

Une quinzaine de député debouts à l'Assemblée nationale, avec au milieu, le ministre Roberge qui fait un salut.
Tous les députés québécois, dont le ministre de la Langue française Jean-François Roberge, se sont levés pour applaudir et saluer les représentants de la francophonie canadienne dans la galerie de l’Assemblée nationale du Québec.
PHOTO : ASSEMBLÉE NATIONALE DU QUÉBEC

Même si les Québécois vivent dans un contexte majoritaire, ils font face eux aussi au déclin du français et à l’hégémonie de la langue anglaise. C’est dans ce contexte que le gouvernement québécois a cru bon de proclamer cette journée qui était prévue dans sa politique en matière de francophonie canadienne. 

Et cette initiative est applaudie par le Centre de la francophonie des Amériques, établi à Québec. Le gouvernement québécois a d’ailleurs demandé au centre d’organiser les activités autour de cette nouvelle journée.

Portrait officiel de Sylvain Lavoie, en gros plan.
« C’est super important d’être solidaire, d’aller à la rencontre de toute cette francophonie qui, jour après jour, a choisi de vivre en français », croit le directeur général du Centre de la francophonie des Amériques, Sylvain Lavoie.
PHOTO : CENTRE DE LA FRANCOPHONIE DES AMÉRIQUES

Je suis très heureux de ce leadership du gouvernement du Québec, de vouloir parler, de faire connaître cette francophonie canadienne aux Québécoises et aux Québécois, se réjouit le directeur général du Centre de la francophonie des Amériques , Sylvain Lavoie.

« Je pense qu’on a tout intérêt à travailler ensemble pour préserver notre belle langue française, mais aussi en même temps d’aller, d’être à l’écoute et à la rencontre de l’autre pour aller apprendre aussi des expériences et des bons coups qu’on fait. »— Une citation de  Sylvain Lavoie, DG du Centre de la francophonie des Amériques

Une main tendue qui fait plaisir

La directrice de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, Emmanuelle Corne Bertrand, croit que ce genre d’initiative officialise pour l’ensemble de la population québécoise la reconnaissance de la vitalité des communautés francophones dans le reste du Canada.

Une femme sourit pour l'appareil-photo à l'extérieur.
Pour la directrice de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, Emmanuelle Corne Bertrand, cette Journée québécoise de la francophonie canadienne lance un signal fort.
PHOTO : RADIO-CANADA / FOURNIE PAR LA FÉDÉRATION DES FRANCOPHONES DE LA C.-B.

Parce qu’on n’est pas non plus des communautés moribondes qui vont mourir demain, on n’est pas un reliquat d’un vieux projet, rappelle la directrice. On existe, on grandit, on a de plus en plus d’immigrants qui nous rejoignent. C’est ça qui fait aussi la diversité de la francophonie canadienne.

Avec le Québec, la francophonie canadienne forme près de 11 millions de personnes. Sans le Québec, c’est moins de 3 millions. Il est donc important de s’unir, d’après la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, Liane Roy.

Elle a apprécié les mots du ministre québécois de la Langue française et de la Francophonie canadienne, Jean-François Roberge. « Il a dit : on ne veut pas une relation de grand frère, on veut une relation basée sur les partenariats sur la collaboration et sur le rapprochement », se réjouit-elle.

Ce rapprochement est nécessaire selon les francophones parce qu’il y a la menace commune de l’hégémonie anglophone. Il peut se faire par des partenariats en culture, en éducation ou en affaire, par exemple.

Un front commun bénéfique pour le Québec

Cet appel au front commun est aussi le cri du cœur de Lisa Frulla, ancienne ministre de Patrimoine canadien et ancienne ministre de la Culture du Québec ainsi que Louise Beaudoin, ancienne ministre de la Culture du Québec et des Affaires intergouvernementales canadiennes.

Elles ont publié une lettre ouverte pour rappeler les défis communs entre le Québec et les autres provinces canadiennes par rapport à la langue de Molière.

Au Québec, bien que nous soyons majoritairement francophones, nos enjeux sont essentiellement les mêmes ; la découvrabilité des contenus en français sur le web, l’attractivité de l’anglais chez les jeunes, la francisation des nouveaux arrivants et la diminution de la proportion de locuteurs de langue française, écrivent les deux ex-politiciennes.

Une femme rit devant un micro.
Liza Frulla a co-signé une lettre pour demander un front commun entre tous les francophones du Canada.
PHOTO : RADIO-CANADA / THOMAS LAFONTAINE

Lisa Frulla croit que le Québec a à apprendre des francophones en milieu minoritaire.

« On est tournés sur notre identité au Québec, c’est sûr. On met les mesures, des lois pour protéger cette identité francophone. On oublie que dans le reste du Canada, il y a de ces francophones qui se sont battus et qui se battent tous les jours pour pouvoir garder leur langue et la mettre en valeur culturellement, garder leurs institutions francophones et ça, honnêtement, c’est un exemple pour les Québécois. »— Une citation de  Lisa Frulla, ex-ministre du Patrimoine canadien

Une journée québécoise de la francophonie canadienne va-t-elle changer quelque chose? 

Peut-être pas dans le quotidien des francophones tout de suite, croit Emmanuelle Corne Bertrand, mais le symbole est important.

Ça va pas tout d’un coup, faire que le français va vivre un boom extraordinaire en Colombie-Britannique, mais oui, c’est important. C’est un engagement politique, précise-t-elle.

La Journée québécoise de la francophonie canadienne est un des objectifs de la politique québécoise en matière de francophonie canadienne.

Cliquez-ici pour consulter le contenu original