Aller au contenu

Écoles francophones : quels enjeux et solutions en milieu minoritaire ? |FRANCITÉ|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 30 août 2023

Comme au Québec, la pénurie d’enseignants et de personnel éducatif affecte les écoles francophones dans les autres provinces et territoires, obligeant les conseils scolaires à se mobiliser pour trouver des solutions. Le débat sur le gendre et l’identité sexuelle est un autre enjeu important de la rentrée scolaire cette année, notamment au Nouveau-Brunswick et en Saskatchewan.

Visuel promotionnel de l’École Gabrielle Roy à Ottawa – Gracieuseté

1500. C’est le nombre d’enseignants qui manquent dans les écoles francophones en dehors du Québec, d’après les estimations empiriques de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF). Pour rappel, il existe un peu plus de 700 écoles de langue française dans les neuf provinces et trois territoires où les francophones et les acadiens sont minoritaires au Canada. Ces écoles sont fréquentées par près de 173 000 élèves d’un océan à l’autre, selon les données de la FNCSF. Un système scolaire qui représente les poumons des communautés francophones et acadienne à travers la transmission de la langue et la construction identitaire.

Plus d’élèves, mais pas assez d’enseignants

Face à cet enjeu majeur, les conseils scolaires doivent redoubler d’efforts pour le recrutement et la rétention du personnel éducatif. Recrutement à l’international, création de plateformes, financement d’étudiants en éducation en contrepartie d’embauche une fois diplômés, développement de l’offre de formation et du mentorat, campagnes pour la valorisation du métier… ce n’est là qu’une partie des solutions déployées sur le terrain. D’autres pistes d’actions sont envisagées dans l’avenir proche, d’après la directrice générale de la FNCSF Valérie Morand.

Il s’agit, entre autres, d’une collecte de données en cours pour mesurer avec précision la pénurie des enseignants dans le réseau francophone. Si l’éducation francophone en milieu minoritaire a de beaux jours devant elle, puisque les effectifs d’élèves ont augmenté de 16% sur les dix dernières années, l’enjeu des ressources humaines restera encore la priorité pour les prochaines années.  

Le Président de la FNCSF Simon Cloutier (à gauche) et la Directrice générale Valérie Morand (à droite) avec Jean-François Roberge, ministre de la Langue française et des Relations canadiennes lors de la 2e édition de Mobilisation Franco – Gracieuseté

Vif débat sur l’identité de genre

S’il y a un autre enjeu important en ce moment concernant l’éducation francophone en dehors du Québec, c’est bien celui du débat sur l’identité sexuelle des jeunes élèves. C’est notamment le cas au Nouveau-Brunswick, et plus récemment la Saskatchewan, deux provinces dirigées par des gouvernements conservateurs. Dans la seule province bilingue au Canada, la politique 713 sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre a fait couler beaucoup d’encre y compris dans les milieux francophones acadiens.

Entrée en vigueur en 2020, la politique a fait l’objet d’amendements proposés par le gouvernement Higgs en mai dernier pour que les parents d’un mineur soient informés des demandes de changement de nom, pronom ou mention de sexe de leur enfant à l’école. Une mesure qui déplait aux activistes et aux organismes de défense des droits des personnes LGBTQ+.

Du coté de la Saskatchewan, le gouvernement provincial a également apporté des nouveaux changements exigeant le consentement des parents lorsque les enfants de moins de 16 ans souhaitent changer de nom ou de pronom. De plus, les parents pourraient aussi retirer leurs enfants de tous ou de certains cours d’éducation sexuelle, et que des tiers ne pourraient plus donner ces cours. Là encore, ces changements législatifs ont fait polémique.

« La FNCSF n’a pas pris position sur la question d’identité et de genre, dossier hautement politique et sensible qui fait des vagues dans certaines régions du pays », tranche Valérie Morand.

La réussite et le bien-être des élèves du réseau scolaire francophone est au cœur de la planification stratégique et des actions des conseils scolaires francophones, poursuit la directrice générale de la FNCSF.

« Ce bien-être passe par l’inclusion, l’équité, l’antiracisme, le sentiment d’appartenance et la construction identitaire dans toute sa diversité. Toutefois, nos membres sont régis par leur ministère de l’Éducation ce qui peut les mettre en porte à faux parfois entre leur planification stratégique et des consignes ministérielles émises.», conclut-elle.