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ONFR+ – Inès Rebei, publié le 29 janvier 2024 et mis à jour le 30 janvier 2024

SAULT STE. MARIE – 34 ans, jour pour jour, après la déclaration ayant rendu la Ville unilingue anglophone, le conseil municipal de Sault Ste. Marie a fait adopter lundi soir, à l’unanimité, une résolution visant à tourner, définitivement, une page sombre pour la communauté francophone de la région.

La ville de Sault Ste. Marie a voulu poser un geste symbolique envers la communauté francophone. Gracieuseté

Rendre les services en français accessibles en tout temps, voilà le contenu de cette résolution que le maire a promis de concrétiser sans que cela n’impacte financièrement le paiement de taxes des citoyens.

La résolution proposée par le conseiller Duke Dufour et appuyée par la conseillère Lisa Vezeau-Allen n’a pas rencontré d’obstacles et a été saluée par l’ensemble du conseil municipal dont le maire, Matthew Shoemaker, est le seul membre francophone.

« Si un francophone vient à l’hôtel de ville, on aura un membre de l’équipe qui pourra lui répondre en français », explique le maire en entrevue avec ONFR qui ajoute que la municipalité va désormais pouvoir déplacer, temporairement, un des dix membres du personnel de l’hôtel de ville qui parlent couramment la langue française pour servir la population.

M. Shoemaker a déclaré lors de cette rencontre que les francophones étaient au même niveau que la population anglophone. Crédit image : Inès Rebei

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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 30 janvier 2024

La nouvelle politique en immigration francophone dévoilée au début de l’année 2024 par Ottawa prévoit la reconduction et l’élargissement du projet pilote des communautés francophones accueillantes (CFA). Des structures locales qui proposent des services exclusifs en Français aux nouveaux arrivants francophones.

Carte des CFA – Gracieuseté

Rétablir et accroitre le poids démographique des communautés francophones et acadienne à ce qu’il était en 1971, soit 6,1 % de la population canadienne à l’extérieur du Québec. C’est l’un des objectifs ambitieux de la nouvelle politique en immigration francophone annoncée récemment par Ottawa.

Un objectif qui nécessitera une pléthore de mesures pour attirer et retenir des immigrants francophones sur le moyen et le long terme.

Parmi les nombreuses nouvelles mesures prévues par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), il y a lieu de citer la reconduction et l’élargissement du projet pilote des communautés francophones accueillantes. Une nouvelle qui a été bien accueillie par les acteurs du secteur de l’immigration francophone hors Québec.

14 communautés

Changer de pays est rude épreuve en soi. S’y installer dans une autre langue que sa langue maternelle ou une langue qu’on maîtrise complique davantage les choses pour les nouveaux arrivants. C’est justement cette barrière que souhaite lever les CFA. Des structures locales créées par et pour les francophones afin de mieux accueillir en Français les immigrants d’expression française en dehors du Québec.

Co-dirigée par IRCC, les réseaux d’immigration francophone, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) et le Comité atlantique sur l’immigration francophone (CAIF), l’initiative des CFA concerne actuellement 14 zones éparpillées dans les quatre coins du Canada.

Le concept qui était jusqu’à récemment un simple projet pilote deviendra un outil majeur dans le volet intégration de la nouvelle politique en immigration francophone. Mieux encore, de nouvelles CFA verront ainsi le jour dans les prochaines mois.

Vidéo promotionnelle des CFA

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RADIO-CANADA – Benjamin Vachet, publié le 29 janvier 2024

Le Commissariat aux langues officielles (CLO) a reçu plusieurs plaintes après l’annonce, en décembre dernier, de compressions dans le personnel et la programmation de CBC/Radio-Canada. Le commissaire Raymond Théberge a décidé d’enquêter sur le dossier.

En décembre, le diffuseur public a annoncé qu’il s’attendait à devoir supprimer 600 emplois dans l’ensemble de l’organisation et à abolir quelque 200 postes vacants à travers le pays. (Photo d’archives)
PHOTO : (IVANOH DEMERS/RADIO-CANADA)

Le diffuseur public a annoncé qu’il s’attendait à devoir supprimer 600 emplois dans l’ensemble de l’organisation et à abolir quelque 200 postes vacants à travers le pays, la plupart au cours des 12 prochains mois, en raison de pressions budgétaires. Radio-Canada et CBC devront chacune supprimer environ 250 emplois, avait alors précisé la société d’État dans un communiqué.

Cette annonce a généré quatre plaintes auprès du Commissariat aux langues officielles.

L’une d’elles allègue qu’en voulant couper à parts égales dans les services français et anglais, CBC/Radio-Canada défavorise de manière disproportionnée les francophones, et notamment les francophones en situation minoritaire qui ont souvent très peu ou aucun accès à d’autres médias en français pour s’informer.

La semaine dernière, le CLO a confirmé que ces plaintes sont recevables. Le commissaire Raymond Théberge a toutefois refusé d’en parler en entrevue en raison des enquêtes en cours.

Le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / ANGIE BONENFANT

Dans une déclaration écrite, toutefois, M. Théberge encourage fortement les dirigeants de CBC/Radio-Canada à tenir compte de leur rôle au sein des communautés de langue officielle lorsqu’elle prendra ses décisions.

Il s’agit aussi d’une rare plateforme où le grand public peut recevoir de l’information et avoir accès à du contenu culturel de l’ensemble de la francophonie canadienne, insiste-t-il.

Au niveau des communautés locales, je pense que c’est important qu’on ait notre place et qu’on soit capable de se retrouver.

Une citation de Fabien Hébert, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario

Une analyse que partage le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Fabien Hébert.

Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Fabien Hébert (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / CHRIS ST-PIERRE

Je crois que c’est la ressource primaire d’information en français pour la communauté franco-ontarienne. Donc de perdre cette ressource-là, c’est d’abandonner la communauté francophone totalement en Ontario. […] Un exemple parfait : les gens du nord, on est attachés à Radio-Canada Sudbury. On peut voir les nouvelles qui sont régionales. Ça nous permet de voir ce qui se passe dans nos communautés.

Des obligations légales, rappelle un avocat

Pour l’avocat spécialisé en droits linguistiques, Mark Power, il ne fait aucun doute que la société CBC/Radio-Canada ne peut agir à sa guise puisqu’elle est soumise à la Loi sur les langues officielles.

Sans connaître les faits […] je m’aventure quand même à souligner que des coupures dans le nombre de postes qui s’appliqueraient mécaniquement tout autant aux francophones qu’aux anglophones m’apparaissent à première vue tout à fait illégales.

L’avocat d’Ottawa, Mark Power
PHOTO : RADIO-CANADA / MAXIM SAAVEDRA-DUCHARME

Il rappelle que la Loi sur les langues officielles comprend de nombreuses dispositions pour favoriser l’épanouissement et le développement des communautés de langues officielles en situation minoritaire.

Les institutions fédérales, dont les sociétés d’État, doivent également considérer les possibilités d’éviter ou, à tout le moins, d’atténuer les impacts négatifs directs que leurs décisions structurantes pourraient avoir sur ces communautés. De plus, la loi reconnaît, depuis sa modernisation en juin, la situation particulière du français, souligne M. Power.

Depuis juin 2023, il est exigé de tenir compte de la situation particulière du français comme langue minoritaire en Amérique du Nord, au Canada, et notamment – mais pas seulement – à l’extérieur du Québec.

Une citation de Mark Power, avocat spécialisé en droits linguistiques

La société CBC/Radio-Canada a indiqué qu’elle n‘accordait pas d’entrevue pour le moment en réaction aux enquêtes du Commissariat.

Nous avons été contactés par le commissaire et sommes prêts à l’aider dans son travail, a-t-elle toutefois précisé par écrit, ajoutant qu’elle se conforme à la Loi sur les langues officielles.

Nous sommes particulièrement conscients de l’importance de Radio-Canada et de CBC dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire à travers le pays, a assuré la société d’État. Il est encore trop tôt pour parler des réductions dans les différents secteurs. Notre objectif est de minimiser les impacts sur les services que nous offrons à la population canadienne et de bien nous positionner pour l’avenir.

La FCFA a rencontré la PDG de CBC/Radio-Canada

Même si elle ne veut pas tirer la sonnette d’alarme trop rapidement, la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Liane Roy, est préoccupée par l’annonce de décembre.

Raison pour laquelle la FCFA a sollicité une rencontre avec la présidente-directrice générale de CBC/Radio-Canada, Catherine Tait.

Ce qu’on voulait s’assurer, c’est qu’au niveau des régions, tous ces services demeurent intacts.

Une citation de Liane Roy, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada

À la sortie de ce rendez-vous, jeudi dernier, Mme Roy a parlé d’une bonne rencontre.

On ne sait pas exactement ce qui va se passer comme coupures, mais c’est important de rappeler que notre radio et notre télé d’État ont des exigences par rapport à la nouvelle Loi sur les langues officielles et [doivent] répondre à ces exigences-là.

La présidente de la FCFA rappelle notamment qu’en vertu de la loi, la société CBC/Radio-Canada devra consulter les communautés de langues officielles si les plans envisagés risquent d’avoir un impact négatif sur celles-ci.

Tenir compte d’une réalité particulière, demande le gouvernement

Si son organisme n’a pas déposé de plainte auprès du Commissariat aux langues officielles, Mme Roy juge la démarche intéressante. Elle compte également sur le gouvernement libéral pour veiller à ce que CBC/Radio-Canada respecte ses obligations.

Le gouvernement doit faire son travail de s’assurer que cette loi est suivie, a expliqué la présidente de l’organisme porte-parole des francophones en contexte minoritaire.

La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), Liane Roy
PHOTO : RADIO-CANADA / SIMON LASALLE

Le bureau du ministre des Langues officielles, Randy Boissonnault, n’avait pas répondu à une demande d’entrevue au moment de publier ce texte.

De son côté, l’équipe de la ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, a renvoyé la balle à CBC/Radio-Canada, mais lui a rappelé sa mission, dans une déclaration écrite transmise lundi matin.

La Société Radio-Canada joue un rôle crucial pour les communautés rurales et éloignées et pour les communautés de langues officielles en situation minoritaire, et on s’attend à ce qu’elle tienne compte de leurs réalités de manière active dans les décisions qui sont prises.

M. Power rappelle toutefois qu’il est de la responsabilité du gouvernement de veiller à ce que les institutions fédérales respectent la Loi. Il ajoute également qu’une menace pourrait peser sur la société d’État en cas de non-respect de ses obligations.

La nouvelle Loi sur les langues officielles fait appel à la cour fédérale, à des juges indépendants d’intervenir, et je veux penser que l’appareil judiciaire sera au rendez-vous si – et quand – la haute direction de Radio-Canada/CBC ne fait pas ses devoirs.

Mme Tait sera entendue par le comité permanent du patrimoine canadien, mardi, pour répondre à des questions sur les compressions au sein de CBC/Radio-Canada.

Avec les informations de Rebecca Kwan

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RADIO-CANADA – Thibault Jourdan, publié le 29 janvier 2024

Quelques mois après avoir été nommée juge en chef de la Cour d’appel du Manitoba, Marianne Rivoalen explique comment elle voit la place du français dans le système judiciaire provincial, ses défis et le rôle qu’il prendra dans la modernisation et la numérisation de l’appareil judiciaire.

Marianne Rivoalen est la juge en chef du Manitoba depuis l’an dernier. Elle a remplacé le juge Richard Chartier qui, lui aussi, était bilingue.
PHOTO : RADIO-CANADA / TREVOR LYONS


Cette entrevue a été synthétisée à des fins de clarté. L’ensemble des sujets abordés, dont la numérisation des tribunaux, sont approfondis dans l’entrevue disponible en version audio en cliquant sur les liens insérés dans l’article.

Vous remplacez l’ancien juge en chef Richard Chartier, qui a fait une grosse contribution au français dans le système judiciaire au Manitoba. De votre côté, comment pouvez-vous favoriser l’accès à la justice en français?

D’abord en m’assurant que j’ai des juges bilingues à la Cour, bien sûr, pour pouvoir entendre les causes, des appels en français ou dans les deux langues officielles, et aussi le personnel nécessaire pour offrir le service aux justiciables.

Il faut aussi s’assurer que, un peu comme toute cette histoire de traduction, d’interprétation, le personnel soit en place pour pouvoir offrir les services pour les justiciables manitobains.

C’est aussi d’être proche de la communauté francophone pour comprendre ses besoins. Comme vous le savez peut-être, je suis très proche de l’Association des juristes d’expression française (AJEFM) et j’ai demandé justement à l’association des juristes et à Infojustice de me laisser savoir si jamais il y avait des problèmes d’accès à la justice en français.

Je ne suis pas au courant de tout, mais si on vient me dire, si on m’écrit pour dire qu’il y a des pépins, je pourrai essayer de les résoudre autant que possible. Pour les résoudre, il faudrait des fois que j’aille parler à l’exécutif, au ministre de la Justice, pour trouver des solutions pour s’assurer que les justiciables aient accès dans les deux langues officielles.

C’est un dossier qui me tient beaucoup à cœur parce que c’est un peu mon propre cheminement, comme jeune avocate bilingue qui offrait des services pour les personnes en droit de la famille qui voulaient faire leur dossier en français. Donc ça fait longtemps que je travaille dans le domaine de l’accès à la justice en français au Manitoba.

Dans une province où l’énorme majorité des procédures se déroule en anglais, où beaucoup de l’infrastructure de l’appareil judiciaire est anglophone, quelle place y a-t-il pour le français dans les tribunaux?

Le français dans les tribunaux a sa place à 100 %  avec l’anglais. On devrait avoir accès aux services semblables, c’est un droit constitutionnel. Je pense que la place est là, ça ne changera pas. On a le droit de procéder dans les deux langues, point final.

Il y a eu certaines avancées récemment concernant le français dans le système judiciaire. Est-ce qu’il existe une certaine impulsion pour le français dans le milieu juridique manitobain en ce moment?

Je pense qu’il y a un renouveau, disons. Je pense aussi qu’on fait plus attention au fait qu’on a le droit de procéder dans les deux langues ou en français.

Quand je suis allée à l’assemblée générale annuelle de l’AJEFM, j’étais très impressionnée. Il y avait quand même une cinquantaine de personnes, et des jeunes! Ça m’encourage beaucoup de voir ça.

Quand j’étais jeune avocate et faisant partie de l’association des juristes, il y avait quand même des personnes clés. Des Rhéal Teffaine, des Jean-Paul Boily, Antoine Fréchette, Michel Monnin, Marc Monnin, Guy Jourdain qui est toujours là.

Je pense qu’il y a eu un peu un creux à un moment donné, mais là j’ai l’impression qu’il y a plus de monde et qu’ils sont plus jeunes. Je pense que le fait qu’Infojustice et l’Association des juristes ont eu de l’argent du fédéral pour financer certains projets, ça a un énorme impact sur les deux organismes et le fait qu’ils sont capables d’offrir des services en français.

Je pense que ça démontre qu’il y a plus d’intérêt. Il y a plus de personnes qui savent que ces deux institutions existent. Pour répondre à la question, je trouve que oui, il y a plus d’intérêt, probablement à travers le Canada aussi. J’ai l’impression que ce n’est pas juste au Manitoba.

Lors de l’AGA de l’AJEFM, vous avez indiqué qu’il y aura des juges unilingues qui partiront cette année. Qu’attendez-vous de la part des francophones qui travaillent dans le monde judiciaire dans la province?

Qu’ils fassent une demande pour la magistrature. S’ils sont intéressés par devenir juge, c’est le moment propice de faire une demande au niveau fédéral parce qu’il y a des postes vacants puis on a besoin de ça, notamment à la division de la famille parce qu’il n’y a toujours pas de juge bilingue depuis que je suis partie.

Mon intention, c’était d’encourager les jeunes avocats qui ont les critères, comme 10 ans d’expérience au barreau, de faire demande.

Depuis votre entrée en fonction, vous avez appris qu’il n’y a plus de fonctionnaires provinciaux pour faire de la traduction pour les tribunaux. Est-ce un problème qui se poursuit et en quoi cela affecte le fonctionnement de la justice au Manitoba?

Ça, c’est intéressant. Je suis partie pendant cinq ans et lorsque je suis revenue, on m’a dit qu’il n’y avait plus de traducteur qui travaillait pour la province. Tout se faisait à la pige. Pour l’interprétation, c’est la même chose.

Juste après l’assemblée générale annuelle de l’AJEFM, j’ai rencontré Teresa Collins, qui est la directrice du Secrétariat aux affaires francophones au Manitoba. C’est elle qui est responsable du dossier de l’interprétation et de traduction pour la province, pas juste pour le ministère de la Justice, mais en général.

On essaie de trouver des pistes de solution pour répondre aux besoins, puis je pense qu’il y a des choses qui vont peut-être pouvoir se faire, comme collaborer avec d’autres provinces de l’Ouest pour essayer de trouver un bassin, disons, de personnes qualifiées qui pourront faire la traduction juridique.

L’interprétation, c’est un peu plus difficile parce que normalement, la personne doit être sur place à la Cour pour faire l’interprétation. Des fois, peut-être qu’on pourrait le faire par vidéoconférence, c’est moins bien, mais en tout cas, on va essayer de trouver des pistes de solutions.

Depuis que j’ai fait ces remarques-là, c’est intéressant parce que j’ai eu des échos que même à Ottawa, ils ont du mal à trouver des jurilinguistes, comme des personnes qui sont formées en traduction et en droit, et donc il y a quand même une pénurie de personnes qui peuvent offrir ces services. C’est encore un problème au niveau canadien, pas juste au Manitoba.

Vous avez eu une rencontre en octobre avec le nouveau sous-ministre de la Justice. Quels sujets avez-vous abordés avec lui? Quelles préoccupations avez-vous mises en avant, notamment concernant l’accès à la justice en français?

J’avais soulevé la question de la traduction et de l’interprétation. C’était aussi la première fois que je le rencontrais, alors c’était plus pour avoir une idée de qui il était.

Mon dossier qui me préoccupe le plus, c’est bien sûr la numérisation des dossiers à la Cour d’appel et la transformation de nos deux salles d’audience pour s’assurer qu’on peut quand même fonctionner de façon adéquate avec la technologie.

Pourquoi est-ce que l’accès à la justice en français vous est cher?

Je pense que c’est parce que je suis Franco-Manitobaine. J’ai été élevée dans les deux langues. Quand je travaillais comme avocate, je m’assurais que mes clients avaient accès aux services en français à la Cour. C’est un droit constitutionnel, ça fait partie de notre histoire. Il faut être fier de qui on est, il ne faut jamais lâcher. C’est juste dans mon ADN, je pense.

Il faut aussi toujours pousser, parce que si moi je ne pousse pas, qui pousserait? Au niveau que je suis maintenant comme juge en chef du Manitoba, l’accès à la justice pour la minorité francophone, c’est un dossier important, aussi important que d’autres dossiers à la Cour.

Comment jugez-vous la qualité de l’accès à la justice en français à l’heure actuelle au Manitoba?

Ici, le défi c’est de trouver du personnel bilingue. Trouver une adjointe bilingue, trouver des greffiers bilingues… C’est ça le défi au Manitoba, c’est pas qu’on n’a pas la volonté ou on ne veut pas le faire, c’est de trouver le personnel qui est qualifié parce que malheureusement, j’ai l’impression que des fois il faut chercher à l’extérieur du Manitoba pour pouvoir trouver du monde qualifié qui est capable de travailler en français.

Et même, je dirais, au niveau du gouvernement, ce n’est pas qu’ils ne veulent pas payer, c’est qu’ils ne trouvent personne pour le faire. C’est l’impression, en tout cas, que j’ai en ce moment.

Mais j’ai eu la chance quand même de travailler cinq ans à la Cour fédérale, ça m’a vraiment permis de voir que la justice dans les deux langues, ça peut se faire à travers le Canada, mais il faut avoir les ressources et le personnel pour le faire.

Pour terminer sur l’accès à la justice en français, quelles sont les choses qui, selon vous, doivent être améliorées et selon quelles priorités?

La priorité c’est de trouver le personnel compétent dans les deux langues. Il y a même des postes vacants d’adjoint ou de greffiers en ce moment.

Je sais que le gouvernement a fait des concours pour trouver des adjoints pour travailler avec les juges, mais les personnes qui étaient intéressées n’étaient pas compétentes en français. Donc c’est ça le gros défi dans l’Ouest canadien en général, c’est de trouver du monde qui sont du Manitoba ou qui veulent venir au Manitoba.

Pour l’avenir, ça m’inquiète franchement. D’un côté, c’est bien de voir tous les juristes, les jeunes juristes bilingues. Ça, c’est très réconfortant, mais c’est de trouver le personnel de soutien qui est un peu plus difficile, je pense.

Qu’est-ce qui peut être fait, à votre avis, pour essayer de résorber cette pénurie?

Il faudrait aller faire du recrutement en Ontario puis au Québec, je pense. J’avais même proposé à Teresa Collins de faire un recrutement dans les universités comme McGill, qui ont des programmes peut-être de jurilinguiste ou de traduction, et de juste dire qu’on est là, on existe, d’inciter les gens à venir faire un stage.

Parlons maintenant du chantier de la numérisation des tribunaux au Manitoba qui est en cours. Comment tenir compte du français dans la modernisation et le virage numérique des tribunaux?

On va travailler là-dessus. Le contrat de la province est avec Thomson Reuters qui a fait un contrat semblable avec la Cour supérieure en Ontario. Ils ont déjà, je pense, un peu touché à l’aspect français en Ontario, parce qu’ils offrent quand même certains services en français.

C’est sûr que lorsqu’on va pouvoir déposer des documents de façon électronique, les documents en français seront déposés aussi. Je suis très consciente du fait qu’il faut que ça fonctionne dans les deux langues.

C’est sûr qu’il y aura très peu de dossiers en français. Mais peut-être qu’il y en aura plus maintenant que je suis ici aussi, maintenant qu’il y a plus de jeunes avocats qui veulent déposer leurs documents en français.

En termes d’échéancier, on estime que ce projet de numérisation devrait se terminer quand?

Je dirais septembre 2025. C’est pas juste le dépôt électronique, c’est tous les documents de la Cour. Tout sera numérisé donc on le fait par étape, mais c’est ça en principe.

On va pouvoir entièrement fonctionner en numérique, avec des audiences virtuelles, au greffe, etc.

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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 29 janvier 2024

Lancée conjointement par la Commission nationale des parents francophones (CNPF) et la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), une campagne citoyenne en faveur d’un financement juste et adéquat des garderies francophones a permis l’envoi de 2400 lettres aux députés fédéréaux en cinq jours seulement.

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Le projet de loi C-35 touchant l’apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada préoccupe les parents francophones à l’extérieur du Québec.

Pour cause, le projet de loi C-35 est le futur texte juridique qui régira – entre autres – les ententes entre le fédéral et les provinces et les territoires en ce qui concerne le financement de nouvelles places de gardes.

Dans sa version initiale proposée par le gouvernement, ce projet de loi n’incluait aucune clause linguistique qui exigerait des provinces et des territoires d’allouer un financement juste et adéquat aux garderies francophones. Une situation qui fera certainement aggraver l’assimilation des jeunes francophones et le manque systémique de places dans les services de gardes en Français.

Il aura fallu attendre le passage au Sénat pour que l’engagement à financer les garderies francophones soit enchâssé dans le projet de loi. Encore faut-il que la chambre des communes accepte cet amendement.

2400 lettres envoyées aux députés

Pour ce faire, la CNPF et la FCFA ont pris le taureau par les cornes, en lançant la campagne de mobilisation citoyenne « Sauvons nos garderies ».

Créée autour du site web www.sauvonsnosgarderies.com, la campagne invite les citoyens et les citoyennes à envoyer une lettre à leur député pour lui demander de voter en faveur de l’amendement du Sénat au projet de loi. Signe d’une forte mobilisation en faveur de l’amendement du Sénat, pas moins de 2400 lettres ont été envoyées aux députés en l’espace de cinq jours seulement.

Capture d’écran du site web de la campagne : www.sauvonsnosgarderies.ca

« Le Parlement vient de poser un geste historique pour la protection du français en modernisant la Loi sur les langues officielles. Ce qu’on demande au gouvernement, c’est de poursuivre sur cette lancée. Le commissaire aux langues officielles et des juristes de renom comme Michel Bastarache se sont prononcés en faveur de ces garanties de financement pour la petite enfance en français. Adopter le projet de loi tel qu’amendé, c’est un gain pour la petite enfance, pour la francophonie, pour le gouvernement », soulignait la présidente de la FCFA, Liane Roy dans un communiqué publié le 24 janvier.

À suivre.

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ONFR+ – Inès Rebei, publié le 26 janvier 2024 et mis à jour le 27 janvier 2024

SUDBURY – C’est ce vendredi soir qu’on apprend le nouveau nom de la librairie-boutique francophone de Sudbury, rebaptisée « Librairie panache ». La programmation annuelle a également été annoncée au courant de l’événement qui a pris la forme d’un 5 à 7 à la Place des Arts.

L’événement d’ouverture était attendu par la communauté. Crédit image : Priscilla Pilon

« Le nom incarne l’esprit frondeur et fier de la communauté dans laquelle la librairie œuvre », fait savoir Monica Meza Giron, directrice-générale.

En formule 5 à 7, l’événement s’est tenu dans le foyer de la Place des Arts et c’est avec un jeu-questionnaire opposant plusieurs équipes que ce nom a été révélé.

Vers la fin de l’événement, le nom de la librairie fut finalement dévoilé, sous les applaudissements de la salle. Crédit image : Priscilla Pilon

La nouvelle directrice-générale a expliqué que le choix de ce titre a été pensé afin qu’il soit aisément prononçable dans les deux langues officielles et serait « un clin d’œil à un animal emblématique du Nord de l’Ontario – l’orignal  ».

« Je voudrais souligner que cette librairie n’est pas uniquement un espace culturel, mais elle vient répondre à un besoin manquant dans la ville : celui de vivre et de s’exprimer en français », s’est-elle exprimée.

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ONFR+ – Rudy Chabannes, publié le 20 janvier 2024 et mis à jour le 24 janvier 2024

STE. CATHARINES – « You’re everywhere », lui glisse le ministre Stephen Lecce quand il la croise. Rodée aux rouages de l’éducation, tour à tour conseillère scolaire, présidente du Conseil scolaire catholique MonAvenir, de l’Assocation franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) et de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF), Melinda Chartrand explore un nouvel univers : la santé, avec l’Entité 2 de planification de services de santé en français.

« Qu’affectionnez-vous le plus dans la gouvernance et les politiques éducatives?

J’ai toujours attaché beaucoup d’importance au réseautage, à la collaboration, pour mener des projets à bon port. J’ai développé une passion plus particulière pour l’éducation francophone, avec toujours cette volonté de partager les meilleurs renseignements pour faire avancer des dossiers courants. J’ai continué dans cette même logique à la tête du conseil scolaire catholique MonAvenir et de la FNCS.

Quand on est présidente de conseil scolaire et qu’on veut faire bouger les lignes, qui est le plus difficile à convaincre : le parent ou le gouvernement?

Au début de son mandat, le ministre de l’Éducation Stephen Lecce me disait : « You’re everywhere ». C’est nécessaire d’être toujours là si on veut comprendre sa pensée et sa direction pour amener ensuite les renseignements dont le gouvernement a besoin. On doit lui montrer qu’on est là pour travailler avec lui et non pour l’attaquer. Pour les parents, c’est un peu différent. Ils veulent avant tout que ça fonctionne pour leur enfant. La relation entre eux et la direction de l’éducation est alors primordiale pour avancer dans la bonne direction.

Quelle est la clé de toute bonne décision à de telles responsabilités?

Ce qui est le plus compliqué à gérer quand on est à la tête d’un conseil est la taille du territoire que l’on couvre. Pour moi, il était important de comprendre le profil de chaque région pour saisir les besoins de nos élèves francophones et prendre les bonnes décisions.

Melinda Chartrand en déplacement à Milton en 2019, alors présidente de MonAvenir, aux côtés du député Sam Oosterhoff et des ministres Caroline Mulroney (Affaires francophones) et Stephen Lecce (Éducation). Crédit image : Rudy Chabannes

Chaque nouvelle école est un combat politique et administratif… Lorsque la communauté et le gouvernement sont alignés, c’est parfois au niveau plus local que la machine s’enraye…

Oui et Hamilton en est le meilleur exemple. On attend la construction d’une école depuis 2013. On est revenu avec un projet commun aux deux conseils (MonAvenir et Viamonde) mais c’est tout un défi d’obtenir un permis quand le projet est très gros. MonAvenir travaille avec 24 municipalités : c’est gigantesque et parfois on bute sur des conseillers municipaux qui ne veulent rien savoir. Ça nous est aussi arrivé à Mississauga jusqu’à ce que la députée Kusendova s’implique dans le dossier pour le débloquer.

Qu’aimeriez-vous voir changer ou évoluer dans le domaine de l’éducation en milieu minoritaire?

Il faut intégrer encore mieux les élèves nouveaux arrivants car ils contribuent à l’essor de l’éducation en français. Nous avons encore beaucoup de travail pour favoriser leur intégration et aller chercher tous les ayants droit et familles exogames qui choisissent les écoles anglophones de proximité. Pour ne pas perdre toutes ces familles, on doit mieux mailler nos grands territoires et offrir les services nécessaires à la réussite de tous les élèves.

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RADIO-CANADA – Raphaëlle Laverdière, publié le 26 janvier 2024

Le Centre culturel franco-manitobain convie la communauté en ses murs, jeudi soir, à l’occasion de la célébration de son cinquantième anniversaire.

Le Centre culturel franco-manitobain a beaucoup évolué depuis qu’il a ouvert ses portes en 1974, selon sa directrice générale, Ginette Lavack.
PHOTO : RADIO-CANADA / TREVOR LYONS

Pour la directrice générale, Ginette Lavack, le centre est porteur de nombreux souvenirs depuis l’ouverture officielle de ses portes le vendredi 25 janvier 1974.

Avant le CCFM existait le Centre culturel de Saint-Boniface, se rappelle-t-elle. La communauté s’est dit : « Ça, c’est pas suffisant. Il nous faut vraiment une place où on peut nous ancrer, découvrir, célébrer cette francophonie, cette langue, cette culture ».

Avec le temps, le CCFM a beaucoup évolué et plusieurs bâtiments, dont le Théâtre Cercle Molière, y ont été annexés, majorant l’offre culturelle, artistique et l’attractivité de ce campus francophone, remarque Mme Lavack.

De voir grandir ce site dans les dernières années […] ce sont des moments clés dans notre histoire.

Ginette Lavack est la directrice générale du CCFM.
PHOTO : RADIO-CANADA / TREVOR LYONS

La programmation culturelle du CCFM retient quant à elle quelques témoins de l’histoire, bien qu’elle ait évolué et grandi au fil des années.

Certaines activités artistiques, comme les cours de céramique, sont victimes de leur succès, affirme Ginette Lavack. On voit qu’il a des produits très recherchés, mais qu’on a une capacité limitée à cause de l’espace physique.

Dans le futur, la directrice générale espère voir s’amoindrir la dépendance financière du CCFM face aux financements gouvernementaux en le rendant plus rentable.

Il faut faire tourner la roue, illustre-t-elle, mentionnant la possibilité d’aller vers plus de partenaires privés, plus de commanditaires, de corporations qui elles aussi ont à cœur la francophonie, la culture et l’art.

Une programmation festive

Une nouvelle exposition intitulée Cinquante sera lancée jeudi soir pour souligner l’anniversaire du centre culturel. Des pièces de tous horizons reflétant la diversité de l’art manitobain seront présentées au public, explique la directrice artistique du CCFM, Liliane Lavack.

Liliane Lavack est la directrice artistique du CCFM.
PHOTO : RADIO-CANADA / TREVOR LYONS

En plus d’admirer les œuvres, les visiteurs seront invités à partager leurs souvenirs du lieu en les inscrivant au marqueur sur un mur à l’entrée.

En addition à l’exposition, une programmation spéciale dévoilée en soirée permettra de célébrer tout au long de l’année l’anniversaire du Centre, ajoute la directrice artistique.

Avec les informations de Véronique Morin

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ONFR+ – Pascal Vachon et Sandra Padovani, publié le 25 janvier 2024 et mis a jour le 26 janvier 2024

Les partis d’opposition à Queen’s Park et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) demandent au gouvernement de revenir sur sa décision concernant l’Université de Sudbury après qu’ONFR a révélé qu’un rapport indépendant demandé par la province recommandait le financement du projet entièrement francophone.

L’Université de Sudbury dans le Nord de l’Ontario.

L’analyse de la Commission d’évaluation de la qualité de l’éducation postsecondaire (CEQEP) donne une note parfaite à l’Université de Sudbury. Elle conclut que le plan de l’établissement entièrement francophone « a satisfait à ses normes d’examen organisationnel et que l’établissement a la capacité organisationnelle nécessaire pour offrir des programmes d’éducation postsecondaire financés par des fonds publics », est-il écrit dans ce rapport que nous avons obtenu en vertu de la Loi sur l’accès à l’information et la protection de la vie privée.

« Cela vient confirmer nos suspicions. Depuis le commencement, on sait que ce gouvernement est contre l’Université de Sudbury », dénonce le porte-parole de l’opposition officielle aux Affaires francophones, Guy Bourgouin.

Le document a été déposé sur le bureau de la ministre des Collèges et Universités Jill Dunlop en septembre 2022, soit quelques mois avant que son ministère annonce qu’il ne financerait pas le projet.

« Lorsqu’on voit le contenu du document, ça ne peut être qu’une décision politique », avance le président de l’AFO Fabien Hébert, qui se demande si d’autres universités comme La Laurentienne « se seraient opposées verbalement au projet auprès du gouvernement pour ne pas avoir de compétiteur ».

Dans une déclaration, le bureau de la ministre Jill Dunlop se défend et remet en doute la pertinence des critères d’évaluation de la CEQEP, déclarant que « le ministère a pris en considération divers autres facteurs pour en arriver à cette décision ».

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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 26 janvier 2024

Originaires de la Côte d’Ivoire et inscrits au Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB), Yann Cédric Kouame et sa fiancée Jeanne d’arc Ibo se sont lancées dans les affaires à Caraquet en ouvrant une épicerie africaine dans la Péninsule acadienne.

Yann, étudiant en Communication médiatique au CCNB Campus Péninsule acadienne, et Jeanne d’arc, étudiante en Soins infirmiers auxiliaires, ont ouvert le IK Marché Africain, un commerce spécialisé dans les aliments africains.

Les communautés francophones et acadiennes misent beaucoup sur l’immigration pour le maintien de leur vitalité. En fait, les nouveaux arrivants francophones y sont accueillis à bras ouverts en tant que travailleurs et étudiants.

C’est le cas des nombreux étudiants internationaux francophones qui fréquentent les collèges et les universités francophones en dehors du Québec. Au Nouveau-Brunswick, le CCNB attire chaque année des dizaines d’étudiants issues de la francophonie dans ses cinq campus.

Les études comme tremplin

L’histoire de Yann Cédric Kouame et sa fiancée Jeanne d’arc Ibo illustrent bien les contributions des immigrants francophones dans leurs communautés d’accueil. Originaires de la Cote d’Ivoire, les deux étudiants internationaux au CCNB ont ouvert le IK Marché Africain, un commerce spécialisé dans les aliments africains.

« L’histoire de Yann et Jeanne d’arc met en lumière comment le CCNB sert de tremplin pour de nombreux immigrants francophones, qui enrichissent la communauté par leur diversité culturelle et soutenant la main-d’œuvre de la province », se réjouit le CCNB dans une publication sur sa page Facebook.

L’aventure de Yann et Jeanne d’arc a commencé peu après leur déménagement à Caraquet, lorsqu’ils ont ressenti le manque de produits alimentaires de leur pays natal.

Le couple a consacré une année entière à l’étude du marché et à la création de leur entreprise. En septembre 2023, leur rêve est devenu réalité avec l’ouverture de leur marché sur le boulevard Saint-Pierre Ouest à Caraquet.

Le marché propose une variété de produits alimentaires africains, notamment de la poudre de manioc, de la poudre de maïs, des taros, du beurre de karité, du tapioca, des aubergines gombo, l’argile blanc et l’igname – Gracieuseté

« Les gens étaient épatés. Nous avions préparé des plats typiques de notre pays et les réactions ont été très positives », mentionne Yann.

Yann et Jeanne d’arc prévoient de continuer à opérer de cette manière jusqu’à l’obtention de leur diplôme du CCNB en juin, moment où ils envisagent de consacrer plus de temps et d’énergie à leur commerce.

« Caraquet est un endroit calme à bien des égards. C’est un endroit où l’on peut grandir », affirme Yann.

« Beaucoup de gens viennent étudier ici et ensuite ils partent pour les grandes villes », a-t-il ajouté. « Mais si tout le monde part pour les grandes villes, qui va développer les petites villes ? Pourquoi pas nous ? Nous allons contribuer à l’expansion de la ville, ce qui incitera les gens à venir et à rester. Nous commençons petit, mais nous avons l’intention de grandir. »

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RADIO-CANADA – Publié le 24 janvier 2024

À La Broquerie, Jules Balcaen, Denis Carrière, Steve Hildebrand et Patrick Tétrault ont été intronisés au Temple de la renommée du hockey local en raison de leur engagement pour ce sport dans la communauté. « Il y a beaucoup de volontaires à La Broquerie, juste être nommé comme ça, c’est un honneur », réagit Patrick Tétrault.

Le logo des Habs est omniprésent à La Broquerie, que ce soit à l’entrée du village, au bar de l’hôtel ou encore sur les jeux d’eau.PHOTO : Radio-Canada / Simon Deschamps

Tout en exprimant sa joie, M. Tétrault souligne qu’il a investi beaucoup de temps dans le hockey, et ce, pendant plusieurs années. Il a notamment été président du Club sportif de La Broquerie de 2004 à 2014.

« Le hockey joue un gros rôle dans notre communauté […] C’est juste quelque chose que nos grands-parents ont commencé. »

— Une citation de  Patrick Tétrault, entraîneur de l’équipe féminine U18 de La Broquerie

Entraîneur de l’équipe féminine U18 de La Broquerie et représentant de hockey féminin pour la municipalité, M. Tétrault indique que la ville a été une pionnière au développement du hockey dans les communautés. « Le hockey pour les filles, c’était quelque chose un peu tabou, ce n’était pas vraiment disponible pour les filles. »

En tant que père de trois filles, il voulait leur donner une occasion qu’elles ne pouvaient pas avoir auparavant. Je suis fier de ce qu’on a fait. On n’a pas fini encore, je n’ai pas fait ça seul, avoue-t-il.

La communauté n’a pas fini de célébrer, car pour marquer le 75e anniversaire du club de hockey, les Habs de La Broquerie se mesureront aux anciens du Canadien de Montréal samedi. Patrick Tétrault jouera pour l’honneur de sa communauté.

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ONFR+ – Pascal Vachon, publié le 24 janvier 2024

Prioriser la venue de travailleurs francophones, augmenter la présence canadienne en Afrique et faciliter l’accès à la résidence temporaire pour les étudiants internationaux sont quelques-unes des mesures que contient la nouvelle politique en immigration francophone dévoilée par Ottawa pour doubler son nombre d’immigrants francophones hors Québec d’ici 2028.

Ces mesures ont pour but d’attirer et intégrer des immigrants francophones à l’extérieur du Québec. Archives ONFR

Une politique en immigration francophone, c’est la stratégie du gouvernement fédéral pour attirer et intégrer des immigrants francophones à l’extérieur du Québec, comme en Ontario et au Nouveau-Brunswick. Son but est de rétablir le poids démographique des francophones hors Québec à 6,1 %, comme c’était le cas en 1971, et qui est à 3,3 % aujourd’hui, selon les plus récentes données du recensement de 2021.

« L’idée derrière la politique est de s’assurer que le fédéral fasse son travail », affirme d’emblée en entrevue Marc Miller, le ministre de l’Immigration. Ottawa n’a atteint qu’à une seule reprise, depuis 20 ans, son objectif d’immigration francophone de 4,4 %, soit en 2022.

Des cibles annuelles d’immigrants francophones

La politique oblige le département de l’immigration à se doter d’une cible de nouveaux arrivants francophones hors Québec et à revoir celle-ci, année après année. Pour 2024, le gouvernement fédéral a établi une cible de 6 % qui augmentera à 7 % et 8 %, les deux années suivantes, mais Marc Miller a indiqué qu’il pourrait revoir celles-ci à la hausse, à la fin de 2024.

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RADIO-CANADA – Jimmy Chabot, publié le 20 janvier 2024

Ginette Rozon rêvait d’avoir 12 enfants, mais la vie ne lui en a donné qu’un seul. Depuis 2013, sa maison est un foyer d’accueil d’urgence pour des adolescents autochtones. Son fils, sa belle-fille et ses trois petits-enfants demeurent aussi avec elle à Timmins.

Chaque soir, Ginette Rozon prépare un repas pour nourrir sa douzaine de pensionnaires.
PHOTO : RADIO-CANADA / JIMMY CHABOT

La douzaine d’enfants qu’elle souhaitait, la Franco-Ontarienne a trouvé le moyen de l’avoir en ouvrant sa porte à des étrangers, après avoir découvert ses racines autochtones.

C’est là que je me suis décidée à ouvrir un foyer pour eux, ceux qui sont en pension qui viennent [de la côte de la baie James], raconte Mme Rozon, dont les origines paternelles sont mi’kmaw.

J’ai ouvert pour eux, puis j’ai aussi ouvert mon foyer [au service de l’aide à l’enfance et de la famille] Kunuwanimano, ajoute la grand-mère de trois adolescents.

Ginette a sur un mur les visages de ceux et celles qui sont passés sous son toit au fil des années. Pour des raisons de confidentialité, les visages des adolescents ont été volontairement floutés.
PHOTO : RADIO-CANADA / JIMMY CHABOT

Son fils lui a présenté sa première occasion d’aider des jeunes de Premières Nations en situation d’urgence, alors que le frère et la sœur de sa femme Renée, alors adolescents, étaient pris dans le système de l’aide à l’enfance.

À la place, ma mère les a rentrés chez eux et comme ça on était capables de tous être ensemble. Ma femme avait l’opportunité d’avoir sa famille proche, raconte Brad Beauvais.

Ginette montre l’une de ses plus grandes passions, le tambour autochtone, à son petit-fils Zach.
PHOTO : RADIO-CANADA / JIMMY CHABOT

La mère de Renée, Diane Matthews, est grandement reconnaissante de l’aide apportée par Ginette. Deux de ses trois enfants vivent toujours sous son toit.

J’avais le choix de venir les voir n’importe quand, à la place que je fasse des rendez-vous s’ils étaient dans le système, précise-t-elle.

Ginette a ensuite eu la piqûre et a pris encore plus de pensionnaires. Entre 2013 et 2020, il pouvait être jusqu’à quatre sous son toit en même temps.

Pause forcée et maison multigénérationnelle

En mars 2020, Ginette a fermé son foyer d’accueil, car la plupart des pensionnaires sont rentrés à la maison pendant la pandémie.

Brad, sa conjointe et leurs trois enfants en ont profité pour s’installer au deuxième étage de la grande maison.

On est tous ensemble dans la même place, si on a besoin de l’aide. Ma mère est toujours là pour nous aider, témoigne le fils de Ginette.

Brad Beauvais joue aux cartes avec deux de ses enfants.
PHOTO : RADIO-CANADA / JIMMY CHABOT

La maison compte six chambres à coucher et cinq salles d’eau. Un lit d’urgence, entouré de paravent, se trouve dans la salle à manger.

Il y a un mois, le téléphone de Ginette a sonné pour savoir si elle était prête à prendre sous son aile un jeune cri de Peawanuck, dont nous devons taire l’identité pour le protéger.

Lui, il est avec nous autres aussi, lance Brad. C’est le fun, c’est un bon jeune. Il a une bonne place et il est [en lieu sûr].

Éviter les traumatismes

Ginette Rozon ne se cache pas qu’elle est aujourd’hui un foyer d’accueil pour éviter que des enfants vivent le sort réservé à ses oncles et tantes il y a longtemps.

Gérald, le père de Ginette, a été marqué au fer rouge quand sa mère a dû laisser partir ses 10 frères et sœurs après avoir développé de sérieux problèmes de santé.

Ils ont été éparpillés partout ici et là. Le plus dur, c’est quand on a amené une de mes petites sœurs [âgée de 2 ans] à la Sainte-Famille. Elle m’a pogné par les jambes puis elle pleurait et elle ne me lâchait pas, puis j’ai vécu avec ça, confie Gérald Rozon, encore à fleur de peau.

Gérald Rozon, tout sourire, en regardant sa fille et ses arrière-petits-enfants préparer le repas.
PHOTO : RADIO-CANADA / JIMMY CHABOT

Trois autres membres de sa famille ont été placés dans un sanatorium spécialisé dans les soins psychiatriques.

Les récits de son père ont inspiré Ginette à aider n’importe qui qu’elle voit sur la rue.

Moi, je l’appelle The Good Samaritan. Un jour, je vais prendre l’enseigne de [l’institution] puis je vais la mettre après l’arbre, blague Gérald.

Chaque dimanche, ils sont quatre générations à jouer aux cartes dans la maison de familiale.
PHOTO : RADIO-CANADA / JIMMY CHABOT

Ginette caresse le rêve d’accueillir son père et sa mère sous son toit.

C’est toujours ça le but, eux autres, c’est sûr qu’ils aiment vivre dans leur maison. Ils sont encore indépendants, mais au lieu d’être placés dans un foyer, j’aimerais qu’il puisse venir vivre ici, conclut Ginette Rozon.

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RADIO-CANADA – Audrey Simon, publié le 20 janvier 2024

Le conseil d’administration du Conseil scolaire francophone (CSF) de la Colombie-Britannique réuni samedi a voté à l’unanimité pour l’ouverture d’un programme francophone à Creston, une ville située dans le sud-est de la province.

Une école francophone devrait voir le jour en 2025, à Creston, dans le sud-est de la province. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / JULIE LANDRY

Un regroupement de parents francophones et francophiles de Creston et de la région de Kootenay est à l’origine de la demande. Il réclamait l’ouverture d’un programme francophone, une demande désormais approuvée par le C. A. du CSF.

Une version précédente de cet article mentionnait que le regroupement de parents réclamait un programme francophone de la maternelle à la troisième année, comme indiqué dans le document original. Durant la séance, la présidente du conseil d’administration du CSF, Marie-Pierre Lavoie, a indiqué que les parents réclament plutôt un programme scolaire complet, c’est-à-dire jusqu’à la 12e année, NDLR.

Le conseil d’administration a reçu la demande avec enthousiasme. On a reçu la demande en bonne et due forme. Elle est excellente, la demande, elle est super bien faite. Merci à la communauté de Creston, assure la conseillère pour la région du Nord, Marie-Christine Claveau.

Même son de cloche de la part de Chantal Fadous, conseillère de la région de la vallée du Fraser : Le rapport qu’on a reçu de la communauté montre à quel point il y a [un réel] engagement [car] c’est détaillé. C’est vraiment, vraiment impressionnant.

Malgré quelques objections rapidement résolues, notamment en raison des frais, car l’ouverture d’un programme n’est pas couverte la première année par la province, les membres du conseil d’administration du CSF ont voté à l’unanimité pour l’ouverture d’une école francophone à Creston en 2025.

Si toutes les conditions sont respectées, souligne Marie-Pierre Lavoie, présidente du conseil d’administration du CSF. Parmi ces conditions, la réalisation d’une étude de faisabilité.

Le conseil d’administration du CSF a approuvé la demande de parents francophones et francophiles de Creston, mais le C. A. doit encore produire un rapport de faisabilité. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / OCÉANE DOUCET

Prochaine étape : un rapport de faisabilité

La directrice générale du CSF, Pascale Bernier, s’est engagée à proposer à la province de régler les frais.

Ça passe à l’unanimité, alors Creston, préparez-vous! L’administration, vous allez nous préparer, j’en suis certaine, un beau plan de faisabilité. Et puis on a hâte de célébrer l’ouverture de cette école en 2025, si toutes les conditions ici sont respectées.

Une citation deMarie-Pierre Lavoie, présidente du conseil d’administration du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique

Les conseillers ont également pu prendre en compte la mise à jour budgétaire (Nouvelle fenêtre) au 31 décembre 2023. Le CSF souffre toujours d’un déficit de près de 176 700 dollars, selon le précédent directeur général par intérim de l’organisation, Bertrand Dupain.

Rectificatif :

Une version précédente attribuait le titre de directeur général par intérim du CSF à Bertrand Dupain, mais cette affectation s’est terminée à la fin décembre 2023. Il est maintenant de retour dans son poste de directeur de l’École Victor-Brodeur, à Victoria.

L’un des dossiers qui retiennent l’attention de Bertrand Dupain est la question du transport scolaire. En vue de discussions pour l’améliorer, la date du 29 février a été fixée avec le sous-ministre adjoint au ministère de l’Éducation et des Services de garde d’enfants, Chris Brown.

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RADIO-CANADA – Raphaële Frigon, publié le 22 janvier 2024

Le groupe d’inspiration traditionnelle La Raquette à claquettes, de Regina, lance son premier album en 15 ans, Peser record. Ses 10 pistes marquent le retour en studio de Dave Lawlor, Francis Marchildon, Gilles Groleau, Michel Lalonde et Michel « Miche » Chammartin.

L’album «Peser record» a été largement autoproduit par les membres de La Raquette à claquettes dans leur studio-maison.
PHOTO : RAPHAËLE FRIGON

Les cinq membres du groupe, des amis qui jouent ensemble depuis plus de 25 ans, ont travaillé sur cet album pendant la pandémie. Ils ont enregistré individuellement dans leurs studios personnels avant de se réunir, soit un processus de quatre ans, selon Dave Lawlor.

Une période de gestation qui a permis au groupe de se renouveler. On est retourné dans une période de création, on est tous auteurs, compositeurs, musiciens, ça fait que tu sais y’a toujours des idées qui se tournent dans chacune de nos têtes, raconte-t-il.

Il y a des choses qui vont peut être surprendre les gens qui connaissent déjà la Raquette

Une citation de Dave Lawlor, membre de la La Raquette à Raquette

Leur période de création a permis au groupe de se renouveler, avec chaque membre contribuant à la composition et à la musique, selon Dave Lawlor. Il ajoute l’album pourrait étonner les adeptes du groupe avec son évolution vers la musique bluegrass.

Il indique qu’une fois en studio, ils ont expérimenté avec des instruments différents.

Je ne jouerai jamais de la Dobro [guitare à résonateur, NDLR] sur scène avec la Raquette, mais sur l’album on s’est permis d’ajouter de quoi et d’étoffer un peu les arrangements. Même si on ne peut pas toujours les rendre exactement comme l’album, c’est peut-être dans cette direction qu’on va continuer à aller, confie Dave Lawlor.

Peser Record est disponible sur les plateformes de diffusion en ligne. Un vidéoclip pour la chanson Le train est d’ailleurs disponible sur les réseaux sociaux.

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