Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
RADIO-CANADA – Caroline Lévesque, publié le 23 mars 2023
Un tout nouveau groupe de musiciens acadiens sera en spectacle ce dimanche, dans la région d’Halifax.
Formé cette année, le trio Caristaux est composé de trois musiciens acadiens de la Baie Sainte-Marie : les jumeaux Simon et Francis Robichaud, à la guitare et aux percussions, et Sébastien Dol, violoniste et chanteur du groupe.
Caristaux, c’est un vieux mot que les Acadiens utilisaient et ça signifie des bottes, des souliers, qui seraient faits en peau de chevreuil, explique Sébastien Dol, qui a choisi le nom du groupe.
« J’ai pensé que caristaux, c’était un mot qui se dit bien dans les deux langues et qui a une signification qui peut être expliquée et faire partie du déroulement d’une soirée. Ça peut ouvrir une conversation sur la langue. »— Une citation de Sébastien Dol, violoniste du groupe Caristaux
Les trois musiciens, qui jouent ensemble depuis environ 20 ans, ont fait partie de Beaufort. Ils forment aussi Pieds à terre, un groupe de musique pour accompagner les danses câllées, qui se prépare pour des spectacles en Normandie, en France, l’été prochain.
Arrangements et pièces originales
Caristaux est un mélange de musique traditionnelle francophone, acadienne, cajun et celtique. Ils jouent des reprises de pièces traditionnelles avec des arrangements différents pour donner une nouvelle sonorité aux pièces déjà connues.
Le trio joue aussi des pièces originales au violon composées par Sébastien Dol.
« C’est vraiment intéressant de voir que lorsqu’on joue une pièce originale, on ne l’annonce pas [comme tel]. On la joue, les gens réagissent, ça les fait danser. C’est toujours beau de voir qu’une pièce originale passe comme du traditionnel et que les gens apprécient. »— Une citation de Sébastien Dol, violoniste du groupe Caristaux
Le bluegrass et la musique old-time font aussi partie des styles du répertoire de Caristaux.
Il y a une grande influences ici dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse avec dans le temps, la radio de Wheeling, en Virginie-Occidentale. Les gens entendaient la radio et apprenaient les tounes, explique Sébastien Dol.
Ça a un peu changé le style que les gens jouaient.
Le trio acadien sera en spectacle le dimanche 26 mars à la journée Cabane à sucre, organisée par le Conseil communautaire du Grand-Havre, qui se tiendra à la ferme Hatfield, dans la région d’Halifax.
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 24 mars 2023
Depuis 2017, les francophones de la Saskatchewan organisent chaque année au mois de mars des tintamarres pour célébrer la francophonie dans cette province à majorité anglophone.
Emblème de l’Acadie, la tradition du tintamarre s’est implantée ces dernières années dans les prairies canadiennes en Saskatchewan parmi plusieurs communautés francophones. De Prince Albert au nord de la province en passant par Moose Jaw au sud, les fransaskois désignent une journée du mois de mars pour défiler en faisant du bruit dans les rues. But ultime de l’action : rappeler l’existence des francophones et la fierté d’appartenir à cette minorité résiliente un peu comme les acadiens dans les provinces maritimes.
500 participants à Prince Albert
A Prince Albert, pas moins de 500 fransaskoises et fransaskois ont défilé mardi dernier à l’initiative de la Société canadienne-française de Prince Albert (SCFPA), d’après Radio-Canada. Un nombre important pour une petite ville qui compte 37,756 habitants. Des élèves francophones d’écoles fransaskoises ainsi que des élèves francophones d’écoles d’immersion y ont pris part côte à côte.
« C’était vraiment une façon pour les Acadiens, il y a bien longtemps, de faire savoir à la population qu’ils existent, que le français était toujours vivant et qu’il n’avait plus à se cacher ni peur de parler français » expliquait au micro de Radio-Canada Josée Bourgeoin, vice-présidente de l’organisme francophone local.
Après le tintamarre, un concert du groupe franco-ontarien Swing a eu lieu au grand bonheur des participants.
Du coté de Moose Jaw, le tintamarre local a eu lieu le vendredi 17 mars 2023 à l’initiative de l’École Ducharme et l’Association communautaire fransaskoise de Moose Jaw. Malgré le climat hivernal peu clément de la région, des fransaskois toutes générations confondues ont bravé le froid en sillonnant les rues de la ville. Une cérémonie a eu lieu également à l’École francophone de la ville durant laquelle le maire de Moose Jaw s’est exprimé en faveur de la valorisation de la langue française.
« Dans ma jeunesse, j’allais faire du bruit pour célébrer cette culture francophone et je le fais avec plaisir aujourd’hui aussi », a affirmé Clive Tolley au micro de Radio-Canada, le maire de la ville de Moose Jaw qui est un Saskatchewanais originaire de la Nouvelle-Écosse.
Dans les deux villes, plusieurs journaux anglophones à l’instar du Prince Albert Daily Herald et de Moose Jaw Today ont fait la couverture médiatique des Tintamarres. Une occasion en or pour ces communautés francophones minoritaires de se rendre visible auprès de la majorité anglophone.
Notons enfin que le premier tintamarre organisé en Saskatchewan a eu lieu à Moose Jaw en 2017 selon le journal provincial francophone l’Eau Vive.
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
Le gouvernement de la Saskatchewan a adopté la Politique de services en langue française il y a maintenant 20 ans, dans le but de conserver et promouvoir la langue française.
Cette politique s’applique à tous les ministères provinciaux, sociétés d’État et organismes gouvernementaux qui doivent s’assurer que leurs services sont offerts en français.
Selon l’ancien président du Comité consultatif en matière d’affaires francophones, Michel Dubé, cette adoption a été un pas important pour la communauté.
Il rappelle que l’adoption de la Politique de services en langue française est arrivée en partie à cause du fait que la Saskatchewan est une province unilingue anglophone.
Selon Michel Dubé, les Fransaskois avaient alors décidé de mieux défendre leur langue maternelle.
La communauté s’est dit qu’il faut qu’on se protège. On a plus de droits juridiques constitutionnels d’après la mise sur pied de la province, mais on doit quand même faire tout ce qu’on peut pour sauver la communauté, affirme-t-il.
Depuis, les services en français sont mis en place dans des domaines prioritaires pour appuyer le développement et la vitalité de la communauté francophone.
Selon le directeur général de la Direction des affaires francophones de la Saskatchewan, Charles-Henri Warren, ces services sont déterminés et implantés avec l’aide de la communauté francophone à travers le Comité consultatif en matière d’affaires francophones, qui existe depuis 2009.
Le travail du comité aide à faire en sorte que le gouvernement soit plus au courant des défis par rapport à la mise en œuvre de la politique. Le comité offre des recommandations pour ce qui est de la mise en œuvre de la politique, explique Charles-Henri Warren.
Des recommandations annuelles
Le Comité consultatif en matière d’affaires francophones se réunit chaque année pour choisir trois domaines pour lesquels il fait des recommandations.
Par exemple, en janvier dernier, le Comité consultatif a recommandé au gouvernement provincial d’agir pour augmenter le nombre d’immigrants francophones en Saskatchewan.
Michel Dubé affirme que la politique stipule que la province doit adhérer à cette recommandation.
Si, une année après l’autre, on ne bougeait pas sur une recommandation dans un secteur ou dans un autre, c’est parce que ce secteur-là ou cette recommandation-là n’était pas inclus dans la planification stratégique du ministère en question, explique Michel Dubé.
Le président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), Denis Simard, est aussi membre du Comité consultatif en matière d’affaires francophones.
Il affirme que chaque ministère dispose d’un «champion des services en Français». Le comité est en lien avec ces champions-là. On peut faire un travail en arrière-scène pour dire comment ça va au ministère de la Justice, quelles sont les avancées que vous faites. C’est une personne qui est reconnue à l’intérieur de son ministère pour jouer ce rôle-là, a soutenu Denis Simard.
Denis Simard reste optimiste quant à l’avenir de la Politique de services en langue française.
Les premiers 10 ans, c’était plus ambigu; les derniers 10 ans, ça s’est beaucoup plus concrétisé. Il y a le Comité consultatif, il y a toutes sortes de choses. Je vous dirai que les prochains 10 ans risquent d’être encore mieux, affirme-t-il.
En 2005, le gouvernement de la Saskatchewan a aussi adopté le drapeau fransaskois comme emblème provincial.
Le but est de reconnaître le français en tant que langue officielle du Canada, et mettre en valeur le patrimoine des francophones et leur contribution importante à la province, peut-on lire sur le site web de la province.
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
RADIO-CANADA – Julien Landry, publié le 23 mars 2023
Les francophones en milieu minoritaire y voient une volonté de rapprochement.
Pour la première fois, le Québec a proclamé mercredi une Journée québécoise de la francophonie canadienne. Tous les députés de l’Assemblée nationale, qui ont appuyé la motion du ministre québécois de la Langue française, Jean-François Roberge, sont d’accord pour donner leur soutien à l’ensemble de la francophonie du Canada.
Même si les Québécois vivent dans un contexte majoritaire, ils font face eux aussi au déclin du français et à l’hégémonie de la langue anglaise. C’est dans ce contexte que le gouvernement québécois a cru bon de proclamer cette journée qui était prévue dans sa politique en matière de francophonie canadienne.
Et cette initiative est applaudie par le Centre de la francophonie des Amériques, établi à Québec. Le gouvernement québécois a d’ailleurs demandé au centre d’organiser les activités autour de cette nouvelle journée.
Je suis très heureux de ce leadership du gouvernement du Québec, de vouloir parler, de faire connaître cette francophonie canadienne aux Québécoises et aux Québécois, se réjouit le directeur général du Centre de la francophonie des Amériques , Sylvain Lavoie.
« Je pense qu’on a tout intérêt à travailler ensemble pour préserver notre belle langue française, mais aussi en même temps d’aller, d’être à l’écoute et à la rencontre de l’autre pour aller apprendre aussi des expériences et des bons coups qu’on fait. »— Une citation de Sylvain Lavoie, DG du Centre de la francophonie des Amériques
Une main tendue qui fait plaisir
La directrice de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, Emmanuelle Corne Bertrand, croit que ce genre d’initiative officialise pour l’ensemble de la population québécoise la reconnaissance de la vitalité des communautés francophones dans le reste du Canada.
Parce qu’on n’est pas non plus des communautés moribondes qui vont mourir demain, on n’est pas un reliquat d’un vieux projet, rappelle la directrice. On existe, on grandit, on a de plus en plus d’immigrants qui nous rejoignent. C’est ça qui fait aussi la diversité de la francophonie canadienne.
Avec le Québec, la francophonie canadienne forme près de 11 millions de personnes. Sans le Québec, c’est moins de 3 millions. Il est donc important de s’unir, d’après la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, Liane Roy.
Elle a apprécié les mots du ministre québécois de la Langue française et de la Francophonie canadienne, Jean-François Roberge. « Il a dit : on ne veut pas une relation de grand frère, on veut une relation basée sur les partenariats sur la collaboration et sur le rapprochement », se réjouit-elle.
Ce rapprochement est nécessaire selon les francophones parce qu’il y a la menace commune de l’hégémonie anglophone. Il peut se faire par des partenariats en culture, en éducation ou en affaire, par exemple.
Un front commun bénéfique pour le Québec
Cet appel au front commun est aussi le cri du cœur de Lisa Frulla, ancienne ministre de Patrimoine canadien et ancienne ministre de la Culture du Québec ainsi que Louise Beaudoin, ancienne ministre de la Culture du Québec et des Affaires intergouvernementales canadiennes.
Elles ont publié une lettre ouverte pour rappeler les défis communs entre le Québec et les autres provinces canadiennes par rapport à la langue de Molière.
Au Québec, bien que nous soyons majoritairement francophones, nos enjeux sont essentiellement les mêmes ; la découvrabilité des contenus en français sur le web, l’attractivité de l’anglais chez les jeunes, la francisation des nouveaux arrivants et la diminution de la proportion de locuteurs de langue française, écrivent les deux ex-politiciennes.
Lisa Frulla croit que le Québec a à apprendre des francophones en milieu minoritaire.
« On est tournés sur notre identité au Québec, c’est sûr. On met les mesures, des lois pour protéger cette identité francophone. On oublie que dans le reste du Canada, il y a de ces francophones qui se sont battus et qui se battent tous les jours pour pouvoir garder leur langue et la mettre en valeur culturellement, garder leurs institutions francophones et ça, honnêtement, c’est un exemple pour les Québécois. »— Une citation de Lisa Frulla, ex-ministre du Patrimoine canadien
Une journée québécoise de la francophonie canadienne va-t-elle changer quelque chose?
Peut-être pas dans le quotidien des francophones tout de suite, croit Emmanuelle Corne Bertrand, mais le symbole est important.
Ça va pas tout d’un coup, faire que le français va vivre un boom extraordinaire en Colombie-Britannique, mais oui, c’est important. C’est un engagement politique, précise-t-elle.
La Journée québécoise de la francophonie canadienne est un des objectifs de la politique québécoise en matière de francophonie canadienne.
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RADIO-CANADA – Garo Jomoian et Wendyam Valentin Compaore, publié le 22 mars 2023
Selon le budget 2023-2024 dévoilé mercredi, le gouvernement de la Saskatchewan prévoit financer la planification de deux écoles fransaskoises, soit une nouvelle école à Prince Albert pour remplacer l’école Valois ainsi qu’une nouvelle école élémentaire à Saskatoon.
Cet investissement arrive après que la province eut pris un engagement, en 2019, pour construire trois écoles francophones à Regina, à Saskatoon et à Prince Albert d’ici 2025.
Ce budget est bien accueilli par le président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), Denis Simard.
J’ai le cœur rempli de joie, car l’engagement du gouvernement pour les deux écoles respecte l’entente qui existe avec le CEF sur ces questions-là et nous sommes heureux de l’entendre aujourd’hui a-t-il déclaré.
Il affirme que ce financement va permettre de créer un renouveau, et plus d’espace surtout pour le bonheur de la communauté fransaskoise de Prince Albert.
« Depuis la vente de l’Académie Rivier l’année dernière, la seule option pour l’École Valois était une nouvelle construction. De même, nous sommes heureux de cette annonce longuement attendue pour une nouvelle école élémentaire à Saskatoon »— Une citation de Denis Simard, président de l’Assemblée communautaire fransaskoise
Denis Simard rappelle que les planifications des nouvelles écoles font partie d’un processus s’étalant sur plusieurs années. Il ajoute qu’une annonce similaire avait déjà été faite pour une nouvelle école à Regina il y a deux ans et que la construction n’a toujours pas commencé.
« On sait que ça prend du temps, mais on a hâte de voir ça dans les prochaines années. »— Une citation de Denis Simard, président de l’Assemblée communautaire fransaskoise
Denis Simard se dit aussi heureux des annonces de financement faites dans le nouveau budget provincial par rapport au maintien de la direction des affaires francophones ainsi que des ententes qui se poursuivent avec le Réseau Santé en français de la Saskatchewan (RSFS).
Pour sa part, le directeur général du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), Ronald Ajavon, a aussi salué l’annonce budgétaire du gouvernement provincial. Il rappelle qu’il y a 11 720 ayants droits en Saskatchewan, selon les données de Statistiques Canada, et que les écoles du CEF comptent 2156 élèves, ce qui représente 18,4 % du potentiel réel d’inscriptions.
« Le CEF continuera à travailler avec ses communautés pour répondre aux besoins en infrastructures additionnelles que nous démontrent les chiffres du recensement. »— Une citation de Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises
Le président du Conseil scolaire fransaskois, Alpha Barry, espère, quant à lui, accueillir plus d’élèves à temps pour la rentrée 2025. Il a aussi félicité le travail de toute la communauté fransaskoise qui a travaillé très fort pour convaincre les autorités provinciales de la nécessité de construire de nouvelles écoles pour les élèves francophones de Prince Albert et de Saskatoon.
Le Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP) a aussi accueilli favorablement l’annonce du gouvernement de la Saskatchewan dans son budget de 2023-2024 sur le début de la planification de construction de deux nouvelles écoles francophones à Prince Albert et à Saskatoon. Il a également la rénovation de l’école francophone de Moose Jaw.
Le CPIP reste cependant prudent par rapport à ce genre d’annonces du gouvernement de la Saskatchewan, car le respect des échéanciers et des budgets alloués ne fait pas partie des pratiques du gouvernement de la Saskatchewan quand il s’agit des projets francophones, a déclaré l’organisme dans un communiqué.
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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 16 mars
Une pléthore d’activités et d’actions de toute sorte ont lieu tout au long du mois de mars pour célébrer la francophonie canadienne.
Mars est placé sous le signe de la fierté chez les francophones du Canada. Dans les neuf provinces et trois territoires où les francophones vivent en minorité, organismes et bénévoles se mobilisent pour célébrer le mois de la francophonie. Levée de drapeau, événements culturels, activités communautaires, activités pédagogiques, projections de films, concours… tous les moyens sont bons pour célébrer la langue française.
Fait nouveau cette année, le Québec se joint à ce mouvement pancanadien avec la célébration de la première Journée québécoise de la francophonie canadienne. Une nouvelle journée commémorative dans la belle province, née dans le berceau de la toute récente politique du Québec en matière de francophonie canadienne.
Levée de drapeau, une tradition incontournable
Pour les francophones du Canada, les cérémonies de levée de drapeau sont des événements importants dans l’agenda communautaire. Organisés par des organismes provinciaux ou locaux, ces événements se tiennent souvent devant des édifices à haute valeur symbolique. Centres communautaires et scolaires, assemblées législatives, municipalités et universités… Ce sont là quelques exemples de lieux où flottent les drapeaux de la francophonie canadienne en ce mois de mars. Dans certaines provinces, la levée du drapeau peut avoir lieu en dehors du mois de mars comme en Ontario à chaque 25 septembre et à Terre-Neuve-et-Labrador à chaque 30 mai.
Les Rendez-vous de la francophonie, un événement emblématique
Peu importe votre goût ou vos passe-temps préférés, vous aurez l’embarras du choix durant ce mois de la francophonie. En effet, les Rendez-vous de la Francophonie (RVF) offre depuis 25 ans diverses activités visant la promotion de la culture et des traditions francophones. Du 1er au 31 mars 2023, c’est sous le thème « Célébrations » que les RVF feront rayonner la francophonie partout au pays. Projections de films, théâtre, ateliers culinaires, débats, activités artistiques et culturelles sont au menu durant tout le mois de mars.
La Journée québécoise de la francophonie canadienne
Pour la première fois, les Québécois souligneront la Journée québécoise de la francophonie canadienne. Cette date coïncide avec l’anniversaire de naissance de Gabrielle Roy, grande figure de la littérature francophone au Canada. Pour le Centre de la francophonie des Amériques, c’est l’occasion de s’intéresser aux francophones vivant en milieu minoritaire au Canada et de tendre la main pour célébrer la langue qui nous rassemble. Le Centre basé dans la ville de Québec a développé une programmation spéciale pour cette journée.
Pleins feux sur la Francophonie canadienne sur Radio-Canada
N’étant pas en reste, le diffuseur public avait prévu une série de productions spéciales pour souligner le fait Français au Canada du 17 au 20 mars 2023. Au menu : une édition spéciale de 120 minutes de l’émission 24·60 tournée en direct de Dieppe avec des leaders communautaires, une autre émission spéciale d’En direct de l’univers avec des enseignants de Français, un documentaire sur ICI RDI avec des jeunes francophones ainsi que plusieurs autres émissions à la radio et sur le web.
Lancement de la marque Francité par la FCFA du Canada
Cerise sur le gâteau, la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) dévoilera le 22 mars prochain la marque Francité. Objectif : rassembler tous les francophones et francophiles du pays dans un lieu virtuel. La marque « Francité, ensemble en français » est né du besoin de rapprocher les forces vives de la francophonie de tout le Canada. Le portail francité.ca et ses réseaux sociaux fourniront un espace où pourront se retrouver plus de 10 millions de francophones afin de mieux se connaître, se comprendre et se mobiliser.
Notons que la FCFA est la voix nationale de 2,8 millions de Canadiens et de Canadiennes d’expression française vivant dans neuf provinces et trois territoires. Elle regroupe 21 membres et est chef de file d’un réseau de concertation de plus de 900 organismes et institutions en milieu minoritaire. Interlocutrice principale des gouvernements du Canada et du Québec en francophonie canadienne, elle est aussi leader du dossier de l’immigration francophone au sein des collectivités qu’elle représente. La FCFA entretient des liens étroits de coopération avec le Québec depuis 40 ans.
Selon les informations de la Fondation Dialogue, Radio-Canada et le Centre de la francophonie des Amériques.
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RADIO-CANADA – Dominique Lévesque, publié le 20 mars 2023
À l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, nous avons demandé à des Franco-Colombiens de tous âges et toutes origines de répondre à la question suivante : comment assurer la survie du français en Colombie-Britannique?
Emmanuelle Corne Bertrand
La directrice générale de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique est d’origine française et habite dans la province depuis 2018.
Mesures politiques
Il y a beaucoup de mesures politiques qu’il faudrait mettre en place, des politiques qui protègent et qui renforcent le français, pour le rendre plus visible, plus vivant, plus fort, pour avoir plus de services.
Il y a des politiques migratoires à renforcer. Pour faire grandir la communauté, on a besoin d’immigrants, on a besoin d’enfants, donc des politiques familiales fortes.
Réforme de la Loi sur les langues officielles
On souhaite vraiment une [Loi sur les langues officielles] avec plus de mordant, avec une protection plus accrue pour le français partout au Canada et, en particulier, là où il est minoritaire.
« Ce qui est très important pour la Colombie-Britannique, ce sont les clauses linguistiques dans les ententes fédérales-provinciales pour s’assurer que lorsque le gouvernement fédéral donne des fonds à la province pour offrir des services, une partie de ces fonds soient garantis pour les services en français. »— Une citation de Emmanuelle Corne Bertrand, directrice générale, FFCB
Sophie Audet
La directrice générale du Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique est d’origine québécoise. Elle s’est installée dans la province en 2009.
Pour nous, au Conseil jeunesse, la survie du français en Colombie-Britannique passe par la rétention des jeunes dans la communauté francophone.
Nous devons créer des espaces où le français sort du cadre [pédagogique] et familial. Pour que les jeunes aient envie de parler la langue, ils doivent l’associer à une langue sociale; à des moments où ils s’amusent, s’expriment de manière informelle, font des rencontres et créent des liens dans cette langue.
« Nous devons renforcer la sécurité linguistique des jeunes pour que chacun se sente légitime de parler français et que la diversité des accents et façons de parler soit valorisée plutôt que jugée ou discriminée. »— Une citation de Sophie Audet, directrice générale, Conseil jeunesse francophone de Colombie-Britannique
Stéphane Lapierre
Le directeur général de Carrefour 50+ Colombie-Britannique est d’origine québécoise. Il est arrivé dans la province pour un premier séjour en 1995.
Transmission familiale
Pour des personnes aînées, la meilleure façon d’assurer la survie du français en Colombie-Britannique est de parler la langue de façon régulière avec ses enfants et ses petits-enfants.
« De nos jours, la proximité n’est plus essentielle avec les nouvelles technologies. Par exemple, une grand-mère de Campbell River enseigne le français une fois par semaine à son petit-fils qui vit en Nouvelle-Écosse. »— Une citation de Stéphane Lapierre, directeur général, Carrefour50+ Colombie-Britannique
Pour aider nos personnes aînées, autant francophones que francophiles, à pratiquer la langue française, Carrefour 50+ les invite à des activités de conversation et d’échanges et à un programme de dictées en ligne. Ces dictées leur permettent de pratiquer la langue française, écrite et écoutée, de pratiquer les notions de français à l’écrit et de pratiquer la mémoire et faire fonctionner les fonctions cognitives.
Hajer Ben Ajroudi
La responsable des communications pour la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique est d’origine tunisienne et s’est installée dans la province en décembre 2022.
Communauté et services en français
J’atterris en Colombie-Britannique anglophone. Je parle anglais, mais pas autant, pas aussi aisément que le français, donc le fait de trouver une communauté francophone en Colombie-Britannique, cela motive.
« Il y a beaucoup de personnes qui se sentent plus à l’aise en français qui n’arrivent pas forcément à trouver du travail ici. Queles centres d’emploi ne donnent plus de service en français, ça n’a pas vraiment facilité les choses. »— Une citation de Hajer Ajroudi, responsable des communications, FFCB
Il faudrait aussi rappeler aux employés fédéraux qu’ils peuvent être face à une communauté d’expression française et demander aux gens s’ils veulent être servis en français.
Jacques de Moissac
Le directeur des finances et des ressources humaines de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB) est d’origine franco-manitobaine. Il habite dans la province depuis l’été 2022.
S’épanouir en français
On a besoin de points de rassemblement, des points où l’on peut facilement s’identifier et faire en sorte que la communauté puisse continuer à fleurir. Ces endroits-là, ça devient un peu des phares pour les francophones.
« Il faut que l’on soit capable de se rassembler, et pendant la pandémie, on a beaucoup appris. De nos jours, c’est plus facile que jamais de rassembler la francophonie virtuellement, peu importe où le monde vit en province. »— Une citation de Jacques de Moissac, directeur des finances et des ressources humaines, FFCB
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Monsieur le ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne,
Monsieur le président du conseil d’administration du Centre de la francophonie des Amériques,
C’est un grand plaisir de me retrouver avec vous à Québec. Vous me permettrez de dire dans « notre » ville de Québec, parce que nous sommes ici, après tout, pour parler d’un « nous » collectif. Ce « nous » collectif, né de la langue que nous partageons, il trouve ses racines dans le passé que nous partageons. Il s’inscrit dans le présent qui nous demande une solidarité pour affirmer, avec la force des 11 millions que nous sommes à parler le français, le statut de notre langue en terre canadienne.
Et surtout, ce « nous » rêve de se conjuguer au futur. Un avenir où les Québécois et les Québécoises, les Acadiens et les Acadiennes, les francophones de l’Ontario, de l’Ouest et du Nord auront appris à mieux se connaitre, à s’apprécier à la fois dans leurs différences et un même attachement à la langue française. Où ils auront établi de nouvelles collaborations et se reconnaitront comme des gens et des collectivités qui créent, qui innovent, qui entreprennent, qui donnent vie au français aux quatre coins du pays.
Ce que je vous décris, c’est un espace à occuper. Un espace où nous nous retrouvons, au-delà de nos identités et spécificités, mais déterminés à faire cause commune, ensemble, en français. Cet espace, il est en train de naître. Vous en découvrirez les premières manifestations demain avec le lancement de Francité.
Francité, le nom le dit, c’est une cité, une ville virtuelle dont les rues sont peuplées par tous ceux et toutes celles qui se reconnaissent comme parties prenantes de ce « nous » collectif francophone. C’est l’endroit où les sociétés civiles, du Québec et des autres provinces et territoires, pourront se reconnaitre des intérêts communs et créer des liens de collaboration. Cette cité virtuelle, je vous invite tous et toutes à la découvrir dès demain et à y élire domicile.
Si nous avons fait autant de progrès en matière de rapprochement, c’est parce que nous avons trouvé au Québec des partenaires engagés et convaincus. Dans la lignée de la nouvelle Politique du Québec en matière de francophonie canadienne, la proclamation du 22 mars comme Journée québécoise de la francophonie canadienne confirme cet engagement du gouvernement.
Je tiens d’ailleurs à saluer le ministre Roberge qui a montré, depuis sa nomination l’automne dernier, combien aller à la rencontre des collectivités francophones partout au pays lui tient à cœur. Monsieur le ministre, vous l’avez à nouveau illustré, ces dernières semaines, avec la tournée que vous avez entreprise dans l’Ouest canadien. De tels gestes nous font sentir que le Québec est à nos côtés, un partenaire solidaire et animé d’une volonté d’assumer un rôle de leadership en matière de francophonie.
Je tiens aussi à saluer le Centre de la francophonie des Amériques avec lequel nous sommes entrés, l’an dernier, dans une nouvelle relation de partenariat pour l’organisation de Mobilisation franco, un rendez-vous annuel pour créer et resserrer les liens de collaboration entre sociétés civiles francophones. Le Centre a aussi assumé un rôle clé pour donner de l’envergure à la Journée que nous célébrons demain.
J’utilise beaucoup ces mots : collaboration et partenariat. Ces mots qui sont au centre de cette nouvelle cité virtuelle, la Francité. Le français est vulnérable, tant au Québec que dans nos communautés. Mais notre plus grande force, c’est celle qui réside dans les liens que nous créons, dans les solidarités qui nous unissent. C’est ainsi que nous remplirons la promesse que nous avons faite à nos enfants et à nos petits-enfants, que nous soyons Acadiens, Fransakois, Franco-Ténois ou Québécois. Celle de leur transmettre une francité forte, moderne, diversifiée.
Je vous remercie.
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RADIO-CANADA – Mathilde Pineault, publié le 15 mars 2023
Le CFAI Franco Festival se veut un événement majoritairement francophone regroupant une vingtaine d’artistes.
Le CFAI Franco Festival lance son premier festival du 3 au 5 novembre prochain dans la ville d’Edmundston. Une vingtaine d’artistes francophones se produiront sur trois scènes différentes, soit au Casino Grey Rock, à la Salle Léo-Poulin ainsi qu’au Centre Jean-Daigle.
Léonard Odier, le directeur général de la station de radio communautaire CFAI, mais aussi l’organisateur de ce festival, explique que le but de l’événement, c’est de rejoindre le plus grand public possible.
Par exemple, lors de ce premier festival, les spectateurs pourront voir plusieurs groupes et chanteurs comme Diane Tell, Zachary Richard, Paul Daraîche, La Chicane, Kaïn, Corneille et France D’Amour.
Des artistes émergents seront aussi de la partie, tels que Léa Jarry, Hauterive, Zoo Baby et bien d’autres.
L’Acadie sera aussi à l’honneur avec des artistes comme Émilie Landry, P’tit Bélliveau et le groupe Baie.
« Il faut faire quelque chose en français »
L’objectif du CFAI Franco Festival est d’offrir un événement majoritairement francophone. Léonard Odier mentionne qu’il est important de célébrer la langue française, que ce soit avec des artistes connus ou avec des artistes émergents.
« C’est pour ça que j’ai appelé Franco Festival, pour mettre en avant la langue française qui est riche et les artistes qui sont riches en langue française. »— Une citation de Léonard Odier, organisateur du CFAI Franco Festival
Il y aura certains artistes qui chanteront en français et en anglais, mais l’organisateur du festival a été clair à ce sujet : il voulait que la moitié des performances, si ce n’est pas plus, soient en français.
Une performance qui n’est pas du domaine de la chanson fera aussi partie de l’événement. Il s’agit de Messmer, un artiste et un hypnotiseur québécois. Il sera sur scène le 4 novembre à la Salle Léo-Poulin.
Il n’était pas question pour Léonard Odier de commencer ce premier festival avec peu d’artistes et peu de styles de musique. Le fait de diversifier cet événement aura un grand impact sur l’engouement du public selon lui. L’instigateur du CFAI Franco Festival explique entre autres qu’il « ne veut pas faire un petit festival avec deux noms ».
« Pour moi, un festival c’est trois jours, c’est plusieurs scènes, plusieurs artistes. J’ai été étonné de l’ampleur que ça a pris. »— Une citation de Léonard Odier, organisateur du CFAI Franco Festival
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RADIO-CANADA – Flore Tamko Mbensi, publié le 15 mars 2023
Laurent Godbout, une figure importante du théâtre francophone en Alberta et ancien professeur au Campus Saint-Jean, est décédé le 11 mars dernier, à 84 ans, de suites d’une défaillance respiratoire, selon des sources familiales.
Ses funérailles seront célébrées le 25 mars à 10 h à la paroisse Saint-Thomas d’Aquin à Edmonton.
Laurent Godbout a enseigné au Campus Saint-Jean de 1962 à 1996 et a occupé différents postes administratifs, dont celui de vice-doyen, avant de devenir professeur émérite en 1996. Philosophe, essayiste, il avait créé une bourse perpétuelle pour soutenir les étudiants du Campus Saint-Jean, le seul campus francophone de l’Alberta.
La passion du théâtre
Laurent Godbout était aussi un grand passionné de théâtre. Technicien, directeur technique, décorateur, éclairagiste, comédien, metteur en scène et administrateur, il a joué le rôle de Père Lacombe dans le film Fort Edmonton, réalisé par le ministère de l’Éducation de l’Alberta en 1972. M. Godbout a oeuvré dans diverses troupes théâtrales, notamment Les Collégiens comédiens (1963-1965), Le Rideau rouge (1965-1968), Le Théâtre français d’Edmonton (1968-1990) et le Théâtre Citadel en 1972.
En 2002, L’UniThéâtre, un organisme sans but non lucratif qui fait la promotion du théâtre en français en Alberta, a créé le Prix Laurent pour la contribution au théâtre francophone. Ce prix en l’honneur de Laurent Godbout reconnaît les personnes ou les groupes qui contribuent de manière exceptionnelle au développement du théâtre d’expression française dans la province.
Laurent Godbout, écrivain
Laurent Godbout a aussi écrit des livres notamment, S’entraîner à raisonner juste: pour mieux se comprendre et mieux s’entendre en 1989. Il a coécrit le livre Plus d’un siècle sur scène! Histoire du théâtre francophone en Alberta de 1887à2008 avec Gratien Allaire et Louise Ladouceur.
Né en 1938, Laurent Godbout a fait ses études primaires à Lamoureux, un hameau du comté de Sturgeon, en Alberta, son secondaire à Edmonton et ses études universitaires au Collège Saint-Jean et à l’Université d’Ottawa. Il était titulaire d’un baccalauréat ès arts, d’une maîtrise et d’un doctorat de l’Université d’Ottawa.
La Fransaskoise Alice Gaudet a reçu, mardi, la Médaille du jubilé de platine de la reine Élisabeth II pour son engagement au sein de la communauté fransaskoise.
La cérémonie de remise des médailles a eu lieu au Western Development Museum, à Saskatoon, avec la participation du lieutenant-gouverneur de la Saskatchewan, Russ Mirasty.
Alice Gaudet est reconnue pour avoir aidé la Société historique de la Saskatchewan à établir des archives fransaskoises, mais aussi les archives de la Ville de Bellevue.
Elle a notamment œuvré en tant qu’archiviste nommée à la Société historique de la Saskatchewan, puis comme administratrice pendant plus de 20 ans.
« Je suis très fière d’avoir été honorée aujourd’hui et je remercie la Société historique de la Saskatchewan de m’avoir nommée et de reconnaître le travail qu’on a fait ensemble. »
— Une citation de Alice Gaudet, récipiendaire de la Médaille du jubilé de platine de la reine
Mme Gaudet dit qu’il s’agit d’une reconnaissance à laquelle elle ne s’attendait pas.
C’est difficile des fois de recevoir des honneurs, mais je pense que c’est important parce que c’est notre manière de souligner le travail que tous les bénévoles font pour les bonnes causes, affirme Alice Gaudet, qui est toujours active aux archives de la Ville de Bellevue.
Avec notre travail qu’on fait dans les archives, on garde l’histoire vivante, conclut la Fransaskoise.
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
RADIO-CANADA – Wendyam Valentin Compaore, publié le 14 mars 2023
Une enquête du commissaire aux langues officielles du Canada, Raymond Théberge, a permis de valider le bien-fondé de deux plaintes concernant l’absence du français à l’aéroport de Regina.
Selon la première plainte déposée en décembre 2021, le plaignant a constaté que les messages d’accueil de la boîte vocale et les options du menu d’appel de l’administration générale de l’aéroport international de Regina étaient seulement en anglais.
D’après la seconde plainte, déposée en janvier 2022, l’enseigne située à l’entrée de l’aéroport Welcome to Regina International Airport était en anglais uniquement.
Dans son rapport préliminaire d’enquête, le commissaire aux langues officielles confirme ces allégations.
En effet, l’enquête a révélé que le système téléphonique ainsi que les messages d’accueil de la boîte vocale, tout comme les options de menu d’appel, étaient en anglais uniquement. « La plainte s’avère fondée », conclut Raymond Théberge.
Or, l’Autorité aéroportuaire de Regina (AAR) argue « que la ligne téléphonique de l’administration générale est destinée au grand public et non pas expressément aux voyageurs » et que les renseignements essentiels sont disponibles en ligne.
L’AAR précise également éprouver des difficultés en matière de recrutement depuis le début de la pandémie de la COVID-19.
Cependant, le commissaire estime que comme « le public voyageur fait partie des destinataires cibles », l’AAR doit aussi offrir ce service en français afin de se conformer à la Loi sur les langues officielles.
Enfin, Raymond Théberge, recommande dans son rapport de mettre en place des mesures pour veiller à ce que toutes les lignes téléphoniques accessibles au public de l’institution présentent une offre active de service bilingue ainsi que des messages d’accueil de boîte vocale et des options de menu d’appel de qualité égale dans les deux langues officielles.
Dans ses plaidoiries, l’AAR affirme également « que toute la signalisation d’orientation à l’Aéroport international de Regina est dans les deux langues officielles ». Toutefois, le commissaire note que « l’enquête a permis d’établir que l’enseigne située à l’entrée de l’Aéroport international de Regina est en anglais seulement ».
Il recommande donc à l’AAR de « veiller à ce que toutes les affiches et les communications écrites visibles au public, y compris au public voyageur, soient accessibles simultanément dans les deux langues officielles et de qualité égale en français et en anglais ».
Selon le Commissaire aux langues officielles, « plus de 100 millions de voyageurs canadiens et étrangers se rendent dans les aéroports désignés bilingues du pays ».
Pour cette raison, souligne Raymond Théberge, il est particulièrement important que ces aéroports reflètent l’engagement du Canada à l’égard de la dualité linguistique ainsi que de l’égalité de statut du français et de l’anglais dans la société canadienne.
Le thème de la francophonie s’invite aux discussions à la campagne électorale sur l’Île-du-Prince-Édouard.
Des francophones et des francophiles qui se présentent en tant que candidats lors de ces élections reconnaissent le besoin d’étendre l’offre de services bilingues.
Pour Adina Nault, candidate du Parti vert dans Charlottetown-Hillsborough Park, l’accès aux services en français dès un jeune âge est une question prioritaire.
« J’ai été élevée dans la communauté francophone, j’ai vu toute ma vie qu’il fallait qu’on se battre pour avoir ce qu’on a. »— Une citation de Adina Nault, candidate du Parti vert dans Charlottetown-Hillsborough Park
Adina Nault constate le manque de places dans les centres de la petite enfance pour les enfants francophones.
Il faudrait absolument évaluer ça, parce qu’on sait que si on n’accepte pas les enfants, on risque de les perdre, craint-elle.
Faire campagne dans les deux langues officielles
Anglophone d’origine, le candidat libéral Gordon McNeilly a appris le français dans des classes d’immersion à l’Île-du-Prince-Édouard.
Il reconnaît l’importance de faire campagne dans les deux langues officielles.
Quand je suis à la porte, si tu parles français, je veux parler français, et je fais l’effort parce que c’est très important pour la culture acadienne, ajoute-t-il.
Présence avantageuse pour la communauté francophone
Pour la Société acadienne et francophone de l’Île-du-Prince-Édouard, la présence de candidats francophones et francophiles est avantageuse pour toute la communauté.
C’est bon aussi d’avoir des anglophones qui puissent défendre les francophones ou parler français. Je ne veux pas dire de parler en notre nom, mais je veux dire défendre les droits des francophones, note le président par intérim Charles Duguay.
Accès à des soins de santé en français : une priorité
Dans ces élections provinciales, les francophones et les francophiles représentent environ 16 % des candidats. Joe Byrne est une de ces personnes.
Pour lui, l’accès aux soins de santé bilingues devrait être la priorité du prochain gouvernement.
Dans notre communauté, on a la capacité par exemple d’avoir de la traduction. On peut avoir des médecins qui ne parlent pas bien anglais ou français, puis on peut contacter les autres gens pour assurer qu’ils ont le service disponible dans une des langues officielles, mentionne le candidat néo-démocrate de Charlottetown-Victoria Park.
Même son de cloche chez les progressistes-conservateurs.
Depuis 2013, une loi provinciale assure l’offre de services désignés bilingues dans la fonction publique, un signe de l’importance politique de cette communauté, selon Gilles Arsenault, candidat dans Évangéline-Miscouche.
La communauté acadienne et francophone a un impact assez significatif au niveau de la politique à l’Île-du-Prince-Édouard, croit-il.
À l’heure actuelle, l’Île-du-Prince-Édouard compte 19 services désignés bilingues, mais seulement cinq sont offerts en santé, dont le service téléphonique 811.
Le 10 mars 1916, l’enseignement du français est devenu illégal au Manitoba. Joël Ruest, enseignant à la Faculté de l’éducation de l’Université Saint-Boniface, raconte comment la communauté franco-manitobaine s’est battue pour préserver l’enseignement en français dans la province.
Avant l’adoption de la loi, le français et l’anglais étaient enseignés à égalité au Manitoba. À l’entrée de la province dans la Confédération, en 1870, les populations anglophones et francophones métisses sont en nombre égal.
Après 1870, une forte immigration anglophone, européenne et ontarienne, change la démographie du Manitoba. En 1916, il ne reste que 10 % de francophones dans la province.
Le gouvernement manitobain adopte la loi Thornton cette année-là. En réaction, la communauté franco-manitobaine forme l’Association d’éducation des Canadiens français du Manitoba (AECFM). « On l’a souvent décrite comme un ministère de l’Éducation en parallèle, mais clandestin, explique Joël Ruest. Dans plusieurs cas, les inspecteurs [du gouvernement] savaient ce qui se passait, mais ils étaient quand même sympathiques à la situation des francophones. »
La Révolution tranquille et le courant nationaliste au Québec émergent au cours des années 1960. Les francophones du Manitoba « se mettent debout » et exigent le droit à l’éducation en français. Inquiet, le gouvernement fédéral lance en 1963 la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme. « C’est là qu’on s’aperçoit que les communautés francophones à l’extérieur du Québec sont pas mal dépourvues », rappelle Joël Ruest. Le gouvernement manitobain jette du lest et permet progressivement l’enseignement du français dans les écoles.
Le Manitoba rétablit le statut de l’enseignement en français en 1970, mais pas les commissions scolaires francophones. Grâce à l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés, en 1982, les francophones réussissent enfin à instaurer un système scolaire indépendant dans les années 1990. « L’article 23 a été l’arme la plus puissante pour appuyer les francophones dans leur désir d’avoir accès à un système scolaire francophone, explique Joël Ruest. [Il] nous dit clairement que les minorités linguistiques au Canada, de langues officielles, ont le droit de faire instruire leurs enfants dans des écoles de la communauté. »
Enfin, Joël Ruest raconte comment, malgré la Charte canadienne des droits et libertés, les Franco-Manitobains et Franco-Manitobaines ont dû faire valoir leurs droits linguistiques, et il fait le point sur la diversité et la complexité de la minorité francophone du Manitoba d’aujourd’hui.
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
RADIO-CANADA – Julie Landry, publié le 8 mars 2023
Le Comité permanent des langues officielles a voté pour ajouter des séances sur le projet de loi C-13, qui vise à moderniser la Loi sur les langues officielles.
Elle était promise en 2021, a été déboutée, redéposée en 2022 et est encore en examen : la nouvelle mouture de la Loi sur les langues officielles sait se faire attendre. Le projet de loi C-13 pourrait être à l’étude plus longtemps que prévu au Comité permanent des langues officielles. Les francophones qui vivent en situation minoritaire commencent à s’impatienter.
Les libéraux à Ottawa et aussi les communautés francophones hors Québec ont quelque part perdu les commandes du processus, croit Rémi Léger, professeur de sciences politiques à l’Université Simon Fraser (SFU).
Le Comité est formé de six libéraux, dont le président, de quatre membres du Parti conservateur, d’un du Bloc québécois et d’une membre du Nouveau Parti démocratique. Cette situation n’est pas à l’avantage des libéraux pour faire avancer les discussions, observe le professeur.
« Les libéraux n’ont pas cru bon de se faire des amis au Comité des langues officielles et donc là, les partis d’opposition, lorsqu’ils travaillent ensemble, sont en fait majoritaires au Comité et peuvent faire comme bon leur semble. »— Une citation de Rémi Léger, professeur de sciences politiques à l’Université Simon Fraser
Les dossiers qui touchent moins les francophones vivant en situation minoritaire prennent, par conséquent, beaucoup d’importance. On n’est plus dans un débat qui porte sur la francophonie canadienne. On est dans des débats […] qui ne nous concernent pas ou qui nous concernent vraiment indirectement, croit Rémi Léger.
M. Léger était pourtant encouragé de voir, pendant une longue période, que les travaux autour de la modernisation de la loi étaient concentrés sur les intérêts des francophones hors Québec, parce que selon lui, c’est là que le besoin est criant. Mais dans les derniers mois, c’est vraiment la question québécoise, la perspective québécoise, qui a pris le dessus, qui a pris l’avant-plan dans les discussions, constate-t-il, déçu.
L’avocat constitutionnaliste Roger Lepage trouve toutefois important que la Loi sur les langues officielles fédérale reconnaisse la fragilité de la langue française au Québec. Il croit que le gouvernement fédéral devrait appuyer la communauté francophone au Québec.
« Parce que la communauté francophone est encore en train de perdre des plumes au Québec, puis, si les francophones du Québec ne sont pas capables de s’épanouir et de grandir, on aura des maudits problèmes, nous, hors Québec. »— Une citation de Roger Lepage, avocat constitutionnaliste
La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Liane Roy, admet que le dossier s’est éloigné de la francophonie en milieu minoritaire, surtout dans la couverture médiatique, mais elle croit que le travail qui se fait dans les coulisses ne doit pas être sous-estimé.
Elle rappelle que les organismes francophones ont fait un travail important dans les six dernières années, et surtout dans les derniers mois, pour s’assurer que l’ensemble des parlementaires s’entendent et puissent adopter ce projet de loi.
Elle a bon espoir que le projet de loi aboutisse.
« Le premier ministre s’est engagé à voir aboutir le projet de loi et aussi à défendre le fait français, défendre la langue française partout au Canada, même au Québec. Donc, pour nous, c’est très important et on va le prendre au mot. »
— Une citation de Liane Roy, présidente de la FCFA du Canada
Une loi adoptée avant l’été?
Mardi après-midi, le Comité permanent des langues officielles a voté, à six contre cinq, pour ajouter six heures et demie de discussions sur les amendements proposés à la loi. Les conservateurs et le Bloc québécois en auraient voulu encore plus, entre autres pour débattre de l’article 54 sur l’usage du français au sein des entreprises privées de compétence fédérale. La séance a été ajournée avant la fin des échanges autour de ce prolongement des discussions.
Interpelé la veille, le président du Comité sénatorial permanent des langues officielles, René Cormier, a exprimé une certaine impatience.
Tout en respectant le processus démocratique en cours à la Chambre des communes, nous ne pouvons que constater l’impatience grandissante de nombreux organismes membres des communautés de langue officielle en situation minoritaire qui attendent l’adoption de ce projet de loi depuis trop longtemps, a-t-il indiqué dans une déclaration par courriel.
La ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, de passage dans les studios de Radio-Canada à Vancouver le 3 mars, s’est exprimée avec confiance.
« Ma priorité numéro un est de faire adopter la Loi sur la modernisation des langues officielles et je crois que d’ici la fin du mois de juin 2023, ce sera fait. »— Une citation de Ginette Petitpas Taylor, ministre fédérale des Langues officielles
L’avocat Roger Lepage n’ose pas trop espérer un dénouement rapide. Il se souvient que Ginette Petitpas Taylor avait laissé entendre que la loi serait adoptée avant Noël 2022 et que ce serait un beau cadeau. J’attends toujours le père Noël.
Me Lepage, qui a comparu deux fois au Comité permanent des langues officielles au sujet de C-13, croyait que tout serait déjà adopté, mais a constaté un grand ralentissement il y a quelques mois.
Moi, ce que je pense, c’est qu’il semble y avoir un manque de vouloir de la part du Parti libéral d’aller de l’avant avec des changements vraiment substantifs qui pourraient nous aider, se désole le Fransaskois.
Rémi Léger, lui, croit aussi qu’il est difficile de s’avancer sur une date d’adoption et se permet d’envisager que le projet de loi puisse mourir au feuilleton, comme son prédécesseur, le C-32.
Le projet de loi a été modifié de façon importante et le travail du Comité n’est pas fini, rappelle-t-il. Il se demande si les libéraux vont encore être en faveur de ce projet de loi avec toutes les modifications.
La FCFA du Canada est plus optimiste. Sa présidente Liane Roy voit le fil d’arrivée et se réjouit des amendements qui ont déjà été accordés à la demande des francophones qu’elle représente.
« On est persuadés que ce projet de loi va aboutir et qu’on aura fait des gains. »— Une citation de Liane Roy, présidente de la FCFA du Canada
Une fois les travaux parlementaires terminés, le projet de loi C-13 sera étudié par le Comité sénatorial aux langues officielles.