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RADIO-CANADA – Thibault Jourdan, publié le 13 juin 2024

Un couple français installé à Winnipeg veut créer un lycée français international dans la capitale manitobaine. Kamel Fekiri et Chérifa Bachiri visent une ouverture dès l’an prochain.

Chérifa Bachir et Kamel Fakiri sont à l’origine du projet de lycée français à Winnipeg. Il s’agirait de la première école de ce genre entre Toronto et Calgary.
PHOTO : RADIO-CANADA / GAVIN BOUTROY

Une telle initiative avait été évoquée à plusieurs reprises par l’ambassadeur de France et le consul de France à Toronto lors de leurs passages au Manitoba. En octobre dernier, le consul, Bertrand Pous, avait même manifesté l’espoir de voir une école de ce genre ouvrir d’ici quatre ans (Nouvelle fenêtre) à Winnipeg.

À l’heure actuelle, huit lycées français existent au Canada. Un neuvième doit ouvrir en septembre à Halifax, mais il n’y en a aucun entre Toronto et Calgary, ce qui nous fait quand même un espace de 3500 km vides d’écoles françaises, indique Kamel Fekiri, qui parle au nom du couple. Lui et sa femme, Chérifa Bachiri, doivent être les futurs copropriétaires et codirecteurs de l’école.

Qu’est-ce qu’un lycée français?

Un lycée français est le nom donné aux écoles privées internationales qui offrent le programme de l’Éducation nationale française et qui font partie du réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE).

L’AEFE est un réseau international qui compte 580 établissements dans 139 pays et qui scolarise 391 000 élèves, dont un tiers de Français. Les huit lycées français qui existent au Canada sont à Ottawa, à Québec, à Montréal, à Toronto, à Calgary et à Vancouver.

20 élèves par classe au maximum

Le couple veut accueillir des élèves dès la maternelle. On aimerait que l’école commence dès l’âge de 3 ans et qu’elle aille jusqu’à la sixième année, précise Kamel Fekiri, qui a déjà été directeur d’école en France.

On vise un maximum de 20 élèves par classe, et ajouter progressivement des niveaux pour arriver à moyen terme, on espère, à l’ouverture du secondaire jusqu’à la douzième année, poursuit-il.

Par ailleurs, s’il est prévu que le lycée offre dans un premier temps le programme de l’Éducation nationale française, Kamel Fekiri et Chérifa Bachiri souhaitent pouvoir ensuite ouvrir le programme canadien, une fois que l’école est bien lancée.

Le but, c’est de permettre aux élèves de rebondir et de faire en sorte qu’ils puissent aussi rentrer dans les autres écoles de Winnipeg au cours de leur scolarité, s’ils le souhaitent.

Ils ne seront pas perdus; ils auront déjà acquis cette expérience de la langue et surtout culturelle.

Kamel Fekiri

De 10 000 à 13 000 $ par an, et pas de concurrence avec la DSFM

L’emplacement exact de la future école est, pour l’heure, inconnu, car les deux entrepreneurs ne disposent pas encore de locaux. Néanmoins, l’école sera quelque part entre la rue Osborne, le chemin Pembina et le boulevard Kenaston, assure Kamel Fekiri.

L’inscription, elle, coûtera 10 000 $ par an pour les élèves en maternelle et 13 000 $ pour les élèves du primaire.

Kamel Fekiri et Chérifa Bachiri insistent sur le fait que leur projet est ouvert à tout public.

On ne se positionne pas comme des concurrents face à la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM), qui est le leader ici, précise Kamel Fekiri. Eux-mêmes sont d’ailleurs employés par la division scolaire francophone, et leurs cinq enfants y sont inscrits.

En réalité, leur cible est tout autre : il s’agit de l’immersion. Pour que les enfants puissent intégrer la DSFM, il faut qu’ils aient un parent ayant droit. Nous, on va offrir cette chance à tous les parents de la ville, et on ne fera pas de distinction entre francophones de naissance ou francophones de droit et anglophones.

C’est d’ailleurs ce public qui fréquente les autres lycées français au Canada à l’extérieur du Québec, selon ce que constate Charlotte Montel, conseillère de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France à Ottawa. Ce sont des parents francophiles qui veulent que leurs enfants améliorent leur français, mais qui ne sont pas ayants droit, dit-elle.

Une aide administrative de la France

Les lycées français sont, avant tout, des initiatives privées. Par conséquent, la France n’est pas impliquée financièrement à ce stade-ci du projet : Il n’y a pas de mise de fonds de l’État français et on n’est pas partie prenante du risque financier initial, explique Charlotte Montel.

La France apporte cependant une aide administrative. Elle mène ainsi un dialogue politique avec les autorités locales, provinciales ou municipales et les conseils scolaires pour expliquer et faire comprendre le projet, afin de voir comment on peut créer une synergie pour éviter la concurrence, indique la conseillère de coopération et d’action culturelle.

Elle ajoute que cette école, privée, n’est pas sur le même créneau pédagogique que les autres écoles francophones, qui sont publiques.

Ouverture prévue à la rentrée 2025

Et pour ceux qui s’inquiéteraient du fait que cette nouvelle école accentue la pénurie de professeurs francophones – une denrée rare dans l’ensemble du pays –, Kamel Fekiri et Chérifa Bachiri assurent que cela ne sera pas le cas, car son personnel viendra directement d’Europe.

On a un vivier hyper important en France d’enseignants qui nous suivent dans notre projet et qui n’attendent que le feu vert pour pouvoir demander une autorisation de pouvoir enseigner à l’étranger.

Kamel Fekiri

Une fois que l’école ouvre, on la soutient en envoyant des professeurs de France qui sont détachés et autorisés à travailler au Canada. Il s’agit donc de fonctionnaires français qui sont autorisés par l’État français à venir travailler dans cette école, et c’est l’ambassade qui organise tout ça, ajoute pour sa part Charlotte Montel.

Kamel Fekiri et Chérifa Bachiri aimeraient avoir de 70 à 80 élèves dès l’ouverture de l’école. Si tout se passe bien, les inscriptions seront possibles dès janvier prochain, et l’école ouvrira pour la rentrée de septembre 2025.

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RADIO-CANADA – Lyne Barnabé, publié le 23 mai 2024

Rendez-vous annuel unique à Vancouver, le Salon du livre de Vancouver, qui se déroule du 23 au 25 mai au Fairview Odd Fellows Hall, accueille une fois de plus cette année des auteurs et des autrices francophones d’ici et d’ailleurs.

Les auteurs Paul Roux, Andréa Saunier et Gaspard Amée comptent parmi les invités du sixième Salon du livre francophone de Vancouver.
PHOTO : PAUL ROUX/DULE MTHOMBENI/GASPARD AMÉE

Ces derniers présenteront leurs plus récents ouvrages, en plus de faire part aux gens de leurs réflexions dans le cadre d’ateliers, de causeries et d’une grande soirée cabaret prévue vendredi.

Parmi les invités cette année : Paul Roux, Andréa Saunier et Gaspard Amée, trois auteurs à découvrir à l’occasion de ce grand rassemblement littéraire francophone.

Paul Roux – L’égout du risque (Éditions du Pacifique Nord-Ouest)

Couverture du livre « L’égout du risque », de Paul Roux
PHOTO : IMAGE FOURNIE PAR LES ÉDITIONS DU PACIFIQUE NORD-OUEST

Auteur et illustrateur de plus de 240 livres, Paul Roux se consacre à sa passion depuis le début des années 1980.

Ayant touché au roman et à la bande dessinée traditionnelle, sans oublier l’album illustré et la bande dessinée romanesque, l’artiste d’origine française établi au Québec a largement contribué à l’éclosion de la bande dessinée francophone au pays, ayant notamment aidé à la mise sur pied du baccalauréat en bande dessinée à l’Université du Québec en Outaouais, le seul du genre au Canada.

Dans son livre L’égout du risque, qu’il a écrit et illustré, Paul Roux raconte l’histoire de Vincent Dunais, un amateur d’odeurs fortes qui réalise son rêve de visiter les égouts de la ville.

C’est l’histoire d’un personnage qui a une malformation – qui existe, d’ailleurs – et qui fait qu’il aime les mauvaises odeurs, explique Paul Roux.

L’auteur Paul Roux
PHOTO : RHIZOME 2023

Racontée avec beaucoup d’humour, cette histoire destinée au public adolescent est parsemée de savoureux jeux de mots, en commençant par celui du titre.

J’adore les jeux de mots! Je suis un adepte de Goscinny, d’Astérix, d’Iznogoud, confie l’artiste, qui a aussi beaucoup misé sur le sens olfactif dans son écriture : J’ai exploré tous les termes liés aux odeurs et j’ai ratissé large pour varier.

L’illustrateur a également choisi de rehausser ses dessins en noir et blanc d’un vert spécifique.

J’ai choisi de prendre un vert un peu écœurant, de style pestilentiel! dit-il en riant.

On dirait que ce vert sent mauvais rien qu’à le voir!

Une citation de Paul Roux, auteur et illustrateur

Ce livre, qui a été publié il y a huit ans par la défunte maison d’édition Vent d’Ouest, vit une certaine renaissance grâce au Salon du livre de Vancouver et au Regroupement des éditeurs franco-canadiens, qui, encore une fois cette année, sera présent au salon avec un éventail de livres à vendre.

Il n’y a jamais eu de lancement pour L’égout du risque, et là, grâce au Salon et au Regroupement, ça lui donne de la visibilité nationale; une visibilité qu’il n’a jamais eue, se réjouit Paul Roux.

Andréa Saunier – Séduction à Vancouver (Éditions du Pacifique Nord-Ouest)

Couverture du livre « Séduction à Vancouver », d’Andréa Saunier
PHOTO : IMAGE FOURNIE PAR LES ÉDITIONS DU PACIFIQUE NORD-OUEST

Andréa Saunier est une autrice, photographe et réalisatrice d’origine française qui, après une carrière dans le cinéma en France, s’est établie à Vancouver en 2016.

En 2021, elle a décidé d’autoéditer son premier livre, intitulé Le monde n’est pas fait à ton image! Journal passionné d’une expatriée à Vancouver.

Trois ans plus tard, c’est la version longue de ce premier roman qui est publiée aux Éditions du Pacifique Nord-Ouest, sous le titre Séduction à Vancouver.

J’ai écrit le livre que je n’ai jamais trouvé, dit Andréa Saunier. J’avais envie de donner un peu d’humanité à Vancouver, parce qu’on la présente toujours comme une très belle ville en photos. Mais c’est quoi, la ville, de l’intérieur?

J’avais envie de parler de Vancouver à travers les personnes qui y vivent.

Une citation de Andréa Saunier, autrice

Dans ce roman de plus de 300 pages parsemé de photos de l’autrice, Andréa Saunier raconte son histoire, soit celle d’une Française trentenaire célibataire et passionnée qui s’installe à Vancouver à la recherche d’inspiration et d’amour.

Séduction à Vancouver, c’est la recherche de soi à travers l’expatriation, explique l’autrice. Comment survivre dans une nouvelle ville? Comment faire face à l’inconnu? Et comment la transformation se met en place en tant que femme?

L’autrice et photographe Andréa Saunier
PHOTO : DULE MTHOMBENI

Dans cet ouvrage mi-journal intime, mi-guide de voyage qui est ponctué de confidences et de coups de cœur de l’autrice, Andréa Saunier a choisi de mettre sa pudeur de côté.

Me rendre vulnérable, c’est aussi me connecter aux lecteurs, confie-t-elle. En parlant de l’intime, je vais toucher une partie de leur intimité, et pour moi, c’est très important.

Je ne peux pas écrire sans cette vulnérabilité.

Une citation de Andréa Saunier, autrice

L’autrice, qui reviendra à Vancouver pour la première fois depuis son départ en 2022, a toujours autant d’affection pour cette ville de la côte ouest.

Vancouver a été phénoménale pour moi! Elle m’a transformée, et je m’y suis sentie légitime d’écrire. Ça a été une vraie naissance de la femme que je suis devenue aujourd’hui, conclut celle qui habite aujourd’hui en Australie, où elle a trouvé l’amour.

Gaspard Amée – Sasamat (Les Éditions du Blé)

Couverture du recueil de poésie « Sasamat », de Gaspard Amée.
PHOTO : IMAGE FOURNIE PAR LES ÉDITIONS DU BLÉ

De son pays natal, la Suisse, à Vancouver, en passant par la France, Montréal et la Corée du Sud, Gaspard Amée (de son nom de plume) s’est tissé un riche parcours professionnel et personnel.

Après avoir été journaliste, chroniqueur et rédacteur en chef, il travaille aujourd’hui comme traducteur indépendant dans la grande région vancouvéroise, où il habite.

À l’occasion du cabaret littéraire du Salon, Gaspard Amée lance vendredi son premier recueil de poésie, intitulé Sasamat, composé de 26 fragments minimalistes.

Sasamat, pour moi, c’est une promenade, explique Gaspard Amée. C’est une marche ou une boucle en extérieur, pendant laquelle l’auteur et le lecteur font un bout de chemin intérieur.

L’auteur Gaspard Amée
PHOTO : FOURNIE PAR GASPARD AMÉE

Le titre du recueil, Sasamat, fait référence au lac du même nom à Port Moody, en banlieue de Vancouver, où l’écrivain aime aller marcher.

Il y a quelque chose d’assez magique dans ce lieu pour moi, confie l’auteur. C’est très apaisant, et en même temps, il y a une espèce de vertige devant tant de beauté.

C’est un lieu où je retourne souvent physiquement, mais aussi mentalement, car il me régénère.

Une citation de Gaspard Amée, auteur

La nature est certes très présente dans cet opuscule, mais l’auteur ajoute qu’il y a aussi quelque chose qui relève du deuil.

J’ai vécu un épuisement professionnel assez lourd, et je crois que j’avais besoin, en revenant à Vancouver, de réinventer mon rapport au monde.

En marchant, j’ai eu l’impression de faire le deuil d’une partie de moi, mais c’est un deuil symbolique et plutôt joyeux!

Une citation de Gaspard Amée, auteur

Son premier recueil de poésie s’inspire librement du haïku, cette forme de poésie brève d’origine japonaise.

J’ai eu besoin de simplicité, dit-il. Ayant beaucoup travaillé dans l’univers des mots, il y avait tellement un surplus de textes dans ma tête que la légèreté du haïku m’a permis de retrouver une vraie joie.

L’auteur conclut en confiant qu’il avait besoin de se réapproprier les mots dans leur forme la plus simple.

Le haïku m’a permis de me réconcilier avec l’écriture.

« Le public a soif de livres francophones parce que ça fait 14 ans qu’on n’a plus de librairies francophones en Colombie-Britannique », dit Danielle S. Marcotte, autrice invitée au Salon du livre de Vancouver.
PHOTO : IMAGE FOURNIE PAR LE SALON DU LIVRE DE VANCOUVER

Le sixième Salon du livre de Vancouver est présenté du 23 au 25 mai au Fairview Odd Fellows Hall de Vancouver.

Paul Roux, Andréa Saunier et Gaspard Amée comptent parmi les neuf auteurs qui participeront notamment au grand cabaret littéraire, aux causeries et aux séances de dédicaces.

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RADIO-CANADA – Benjamain Vachet, publié le 23 mai 2024

L’année scolaire s’achève et, en septembre, de nombreux élèves des écoles de langue française à l’extérieur du Québec poursuivront leurs études postsecondaires en anglais. La garantie d’une meilleure réussite? « Faux! » rétorque le professeur à l’Université d’Ottawa André Samson, qui s’intéresse à cette question depuis plus de dix ans.

En septembre prochain, de nombreux élèves des écoles de langue française à l’extérieur du Québec poursuivront leurs études postsecondaires en anglais. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA

Le 9 septembre, Nolann Genest fera le grand saut : finie l’école secondaire Louis Riel, il commencera ses études postsecondaires au collège Algonquin. Après avoir toujours étudié en français, entre la France et le Canada, il poursuivra son parcours en anglais, en animation.

Pour l’animation, c’est beaucoup plus en anglais qu’en français [que ça se passe]. Donc, les termes, ça va être plus facile à comprendre et à retenir. Et surtout parce que j’habite au Canada et que l’anglais est une énorme langue, je préfère aller faire mes études en anglais. Si jamais je veux travailler aux États-Unis, par exemple, je vais devoir parler en anglais fréquemment, raconte le jeune homme qui rêve de travailler chez Pixar.

Nolann Genest ira étudier en anglais au Collège Algonquin en septembre.
PHOTO : RADIO-CANADA / BENJAMIN VACHET

Le choix de Nolann est loin d’être un cas unique, selon le professeur à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa André Samson.

Si le ministère de l’Éducation en Ontario ne recense pas ce genre de données, une des études de M. Samson lui a permis de constater qu’une forte proportion des élèves francophones de 12e année songent à poursuivre leurs études collégiales ou universitaires en anglais.

En 2018, il avait noté que plus de 50 % des 1130 étudiants répartis dans 30 écoles de langue française de l’Ontario qu’il avait interrogés reconnaissaient songer à cette option.

Ces jeunes sont souvent portés à attribuer une plus grande importance ou valeur à la langue du groupe majoritaire. En d’autres termes, ils vivent une tension entre le désir d’appartenir à leur communauté linguistique et à celle du groupe majoritaire, résume le professeur.

Des croyances dysfonctionnelles

Sa plus récente étude démontre pourtant qu’une grande partie des causes qui poussent les jeunes et leurs parents à privilégier l’anglais pour la poursuite de leurs études reposent sur des croyances dysfonctionnelles.

[Il y a la croyance que] c’est la meilleure façon de me préparer pour le marché du travail qui est massivement anglophone ou la meilleure façon de réussir dans la vie ou d’être fier de moi. Or, la recherche démontre presque exactement le contraire, affirme-t-il.

Il y a un peu l’idée que quand ça devient sérieux, c’est en anglais.Une citation deAndré Samson, professeur à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa

Depuis 2019, M. Samson s’intéresse aux étudiants qui ont poursuivi leurs études postsecondaires dans une institution de langue française. Il a mené une première recherche auprès de 190 répondants inscrits à un programme d’études offert par le Collège La Cité, à Ottawa.

André Samson, professeur titulaire à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa
PHOTO : RADIO-CANADA / BENJAMIN VACHET

Et tout récemment, il a terminé une autre étude qualitative auprès de 24 étudiants inscrits dans trois institutions postsecondaires situées en milieu minoritaire francophone : l’Université Sainte-Anne, en Nouvelle-Écosse, le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick et l’Université de Saint-Boniface, au Manitoba.

Ses conclusions sont formelles : poursuivre ses études en français consolide l’identité francophone, constitue un facteur de réussite universitaire et un tremplin vers le marché du travail.

Je voudrais abattre les croyances dysfonctionnelles. […] La meilleure façon de bien réussir à l’université, d’avoir des résultats académiques intéressants et une expérience universitaire enrichissante, c’est d’étudier dans sa langue. C’est ça qui est important, résume-t-il.

Mon français s’est presque amélioré

L’expérience d’Étienne Sarazin-Frey-Pépin confirme cette affirmation.

À la fin de son secondaire à North Bay, en 2011, il raconte s’être inscrit dans trois universités. Deux d’entre elles étaient anglophones, mais il a finalement choisi la troisième : l’Université d’Ottawa.

Treize ans plus tard, celui qui ne s’est jamais considéré comme franco-ontarien, mais plutôt comme bilingue, ne regrette pas son choix.

En termes de transition, c’est plus facile. Les profs étaient francophones, les assistants des profs parlaient en français. Puis, c’est vraiment après, une fois que j’ai gradué, que j’ai remarqué l’avantage d’être bilingue et d’avoir étudié en français en termes de marché du travail.

Étienne Sarazin-Frey-Pépin travaille à l’Université d’Ottawa
PHOTO : RADIO-CANADA / BENJAMIN VACHET

Lorsqu’il repense à son arrivée à l’université, il se souvient d’avoir eu un choc.

Je n’avais jamais vu autant de bilinguisme dans un petit rectangle au centre-ville, témoigne-t-il après avoir pourtant fait toutes ses études primaires et secondaires en français. Mon expérience secondaire était très anglophone. C’était un secondaire francophone, mais je parlais en anglais avec mes amis la majorité du temps. […] En venant ici, mon français s’est presque amélioré. J’ai rencontré des gens avec un français très très français, comparativement à ce à quoi j’étais habitué, confie celui qui est aujourd’hui employé de l’Université d’Ottawa, tout en faisant parallèlement une maîtrise en français pour devenir psychothérapeute.

La meilleure façon pour un jeune francophone de devenir fier de ce qu’il est, d’approfondir sa fierté et de la solidifier, c’est d’étudier en français.

Une citation de André Samson, professeur à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa

Pour M. Samson, étudier en français a aussi la vertu de combattre l’insécurité linguistique.

Souvent, comme francophone, on se dit : « Ah, j’ai un accent, j’ai honte de mon accent, j’ai peur de parler avec mon accent ». Et […] quand j’arrive dans une autre institution francophone, qu’est-ce que je remarque? Je remarque qu’il y a des jeunes francophones d’Afrique, d’Europe, qui eux aussi ont leurs accents. Et là […], le réflexe est de parler en français.

Tout juste diplômée de l’Université Sainte-Anne, en Nouvelle-Écosse, Mélanie Boudreau, qui avait choisi de poursuivre ses études postsecondaires en français après avoir partagé son élémentaire et son secondaire entre les deux langues officielles du Canada, raconte en avoir fait l’expérience.

Je sentais que je pouvais vraiment me sentir confortable avec ma langue. Je n’avais pas vraiment beaucoup d’insécurité linguistique. On avait des étudiants de partout dans le monde. C’était vraiment bien pour que je puisse vraiment me sentir comme si j’étais chez moi.

Le défi des programmes

Les conclusions de M. Samson ne surprennent pas le directeur général du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), François Hastir.

C’est vraiment l’écho qu’on avait des étudiants qui étudient au postsecondaire en français. […] Ils nous disent que le fait d’avoir accès à [leurs] cours en français – lorsque c’est possible – ça fait une grosse différence.

Et c’est bien là que se situe le problème, poursuit M. Hastir : le manque d’accès à des programmes en français. M. Samson le reconnaît lui-même, les choix sont parfois limités, y compris dans une ville aussi choyée qu’Ottawa.

Nolann Genest l’avoue, s’il avait trouvé l’équivalent de son programme en français, il aurait sans doute choisi cette voie.

Parfois les programmes sont manquants, des fois cela prend plus de temps pour terminer son diplôme ou il n’est pas possible de le suivre totalement en français. D’autres fois, la flexibilité et les options sont plus nombreuses en anglais et s’intègrent mieux dans un plan de carrière.

Océane Lupien-Lorquet étudie à l’Université Carleton, à Ottawa.
PHOTO : RADIO-CANADA / BENJAMIN VACHET

L’histoire d’Océane Lupien-Lorquet illustre cette réalité. Impliquée au sein de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) et fière francophone d’Embrun comme elle se décrit, elle a pourtant rejoint l’Université Carleton. À 18 ans, elle est en deuxième année du programme de neurosciences et santé mentale, avec une mineure en psychologie.

Je pense que j’ai sous-estimé à quel point c’était pour être un gros changement.

Une citation de Océane Lupien-Lorquet, étudiante à l’Université Carleton

Les options offertes à Carlton étaient tellement grandes, tellement meilleures que ce que j’aurais eu en psychologie ou autre à Ottawa ou à Montréal que ça ne me dérangeait pas de faire le changement, raconte-t-elle.

Elle confie toutefois qu’elle aurait aimé avoir le choix et que si elle peut continuer sa maîtrise en français, elle le fera. Même si elle est parfaitement bilingue, la transition n’a pas été si facile, dit-elle.

On passe de tout en français à tout en anglais. Je fais de la biologie, de la physique, de la chimie… C’est beaucoup de terminologie qu’il faut tout réapprendre et les profs universitaires ne sont pas exactement faciles.

Plus d’argent et de collaboration

Pour éviter de telles histoires, le RÉFO réclame plus de programmes en français, mais pas seulement.

Il y a aussi beaucoup la facilité d’accès aux subventions et la facilité d’accès aux publications. Souvent, une recherche qui est publiée en anglais va avoir une portée plus large, va avoir une clientèle plus large, et donc avec ça va suivre aussi des subventions. Et c’est pour ça aussi qu’on martèle le message qu’il est important d’avoir un programme de subvention et de publication intéressant en français, explique M. Hastir.

François Hastir, le directeur général du Regroupement étudiant franco-ontarien (Photo d’archives)
PHOTO : FRANÇOIS HASTIR

M. Samson abonde dans le même sens. Il plaide pour une hausse des fonds pour les programmes en français, mais aussi pour une plus grande collaboration entre les institutions postsecondaires francophones et bilingues afin d’améliorer l’accessibilité aux programmes à travers le pays, notamment dans les endroits moins bien desservis comme dans le sud de l’Ontario, explique-t-il.

Au final, non seulement on perd des étudiants francophones qui se dirigent vers l’anglais, mais on perd aussi une belle occasion de développer des spécialités et du matériel didactique en français au profit de l’anglais.

Une citation de François Hastir, directeur général du Regroupement étudiant franco-ontarien

La popularité des cours en ligne pourrait y contribuer, soutiennent de concert M. Samson et M. Hastir.

Ottawa peut rayonner dans tout le Canada français, c’est-à-dire participer à l’élaboration de nouveaux programmes, comme par exemple l’Université de Sherbrooke qui a collaboré avec l’Université de Moncton pour offrir un programme en médecine, dit le professeur à l’Université d’Ottawa.

Mélanie Boudreau attend des réponses de l’Université Montréal, de l’Université Laval, de l’Université d’Ottawa et de l’Université de Sherbrooke.
PHOTO : GRACIEUSETÉ MÉLANIE BOUDREAU

Mélanie Boudreau compte d’ailleurs sur cet exemple de collaboration pour poursuivre ses études de médecine en français. Actuellement, elle attend des réponses de l’Université Montréal, de l’Université Laval, de l’Université d’Ottawa et de l’Université de Sherbrooke. Mais sa préférence irait à cette dernière, qui dispose depuis 2006 d’un site à Moncton pour former les futurs médecins du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard.

Si je ne rentre pas [dans une de ces universités], je pourrais ouvrir la porte à poursuivre mes études en anglais, mais ce n’est jamais ma première priorité.

Un choix auquel certains doivent encore se soumettre, comme le regrette le directeur général du RÉFO.

D’une certaine façon, l’étudiant va s’assimiler, parce que, dans un contexte anglophone, il va se faire un cercle social anglophone. Souvent, il va aussi aller se trouver un premier emploi en anglais. Ce sont quand même des étapes marquantes dans la vie d’une personne, parce que souvent le cercle qu’on se fait à l’université, c’est un cercle social qui reste, un cercle social autour duquel on se développe comme individu.

Interrogé sur la question des programmes postsecondaires en français, le ministère des Collèges et Universités de l’Ontario n’avait pas répondu à nos demandes d’entrevue au moment de publier ce texte.

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RADIO-CANADA – Victor Lhoest, publié le 24 avril et mis à jour le 25 avril 2024

L’entreprise de production de jus, Awa Bissap corp., a séduit mercredi soir le jury de la 12e édition de la Fosse aux lions. Une victoire pour sa fondatrice, Awa Soumbouno, qui remporte la somme de 15 000 $.

Awa Soumbouno, fondatrice de l’entreprise de production de jus, Awa Bissap corp, a remporté la 12e édition de la Fosse aux lions.
PHOTO : RADIO-CANADA / VICTOR LHOEST

Devant le public du Théâtre Cercle Molière de Saint-Boniface, Awa Soumbouno a remporté tous les honneurs. 

En plus d’avoir décroché le grand prix de la soirée, elle a également reçu celui du World Trade Center qui récompense l’entreprise la plus à même de s’exporter à l’extérieur du Manitoba.

Les produits, c’est mon bébé, personne ne les connaît mieux que moi. Au début j’étais un peu stressée, mais je me suis relâchée et j’étais prête à répondre à toutes les questions du jury.

Comme Awa Soumbounou, chaque candidat disposait de 5 minutes de présentation de son projet.
PHOTO : RADIO-CANADA / VICTOR LHOEST

Ses jus naturels se déclinent aux saveurs d’hibiscus, de gingembre, de tamarin et de baobab.

C’est très difficile d’être entrepreneur ici si tu as la famille et un autre travail. Mais si tu crois en ce que tu fais et que tu aimes le faire, tu vas surpasser n’importe quelles difficultés, assure-t-elle.

La fondatrice d’Awa Bissap corp. a devancé Le Nénuphar (magazine mensuel gratuit), Fa Allure (vêtements aux textiles africains et manitobains), et Arc and Fire Manufacturing (pièces métalliques pour les métiers de la topographie), tous trois finalistes du concours cette année.

Première victoire pour une personne noire

Arrivée il y a plus de 10 ans à Winnipeg, la Sénégalaise d’origine a voulu transformer une passion d’enfance en entreprise.

Awa Soumbouno est la première personne noire à remporter le concours. Pour elle, le fait d’être une femme noire au Manitoba ne constitue en aucun cas un obstacle pour se lancer dans les affaires.

Je me suis dit que je suis humaine, et je suis une femme. Ça ne change rien que je sois noire, ce que je veux, je vais l’avoir. Je n’ai aucun obstacle et ma couleur de peau n’en est pas un.

Une citation deAwa Soumbouno, fondatrice d’Awa Bissap corp.

À l’avenir, Awa Soumbouno a pour ambition de vendre ses jus dans les épiceries à travers le pays. Dans quelques années, vous allez partir à Sobeys ou Walmart, et vous allez vous dire « je me rappelle d’elle », c’est ça mon but.

L’entrepreneuse veut aussi lancer une gamme de bâtonnets de crème glacée, des Popsicles, aux saveurs des jus qu’elle propose.

Le jury devant un choix douloureux

Chaque entrepreneur disposait de cinq minutes pour présenter son projet, suivi de cinq minutes pour répondre aux questions des trois membres du jury, Martine Bordeleau, Emmanuelle Rigaud et Youssef Bezzahou.

Au moment d’annoncer les résultats, Youssef Bezzahou admet que la décision n’était pas simple.Le choix a été fait dans la douleur.

Le jury visionne les vidéos de présentation des candidats avant qu’ils ne défendent eux-mêmes leur projet entrepreneurial pendant 5 minutes.
PHOTO : RADIO-CANADA / VICTOR LHOEST

Pour moi, les quatre candidatures étaient gagnantes, laisse-t-il entendre

Selon lui, c’est la personnalité de la gagnante qui a fait pencher la balance. Une entreprise ne marche que si l’entrepreneur est intimement convaincu par son entreprise. Le pitch d’Awa et les réponses aux questions ont laissé émerger une personne qui croit en elle-même. Selon moi, c’est l’ingrédient numéro un pour la réussite.

Youssef Bezzahou estime que l’avenir des jus vendu par Awa Soumbouno est prometteur. La compétition est majeure dans l’alimentaire, mais elle a trouvé une niche extraordinaire qui allie la qualité, l’innovation et le côté santé de la boisson, rempli d’antioxydant, à un prix raisonnable.

Organisée par le Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba (CDEM) en partenariat avec Radio-Canada depuis 2011, la Fosse aux lions est un concours qui permet à des entrepreneurs de se faire connaître.

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RADIO-CANADA – Natalia Weichsel, publié le 19 avril 2024

Le Manitoba a annoncé vendredi une augmentation du financement du Centre culturel franco-manitobain de 387 000 $, ce qui porte l’aide gouvernementale allouée à l’organisme à 806 000 $.

Le premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, a précisé que la culture francophone et le français sont au cœur de l’identité des Manitobains. PHOTO : RADIO-CANADA / SIMON DESCHAMPS

Le premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, a précisé lors de l’annonce : La culture francophone et le français sont au cœur de ce que nous sommes en tant que Manitobains.

Notre communauté francophone constitue un aspect vital du patrimoine de notre province. Il nous rend uniques, a-t-il ajouté.

Il a précisé que cette annonce de financement permettra au CCFM de s’épanouir et de poursuivre ses activités en faveur de la culture francophone.

Ce financement permettra au Manitoba de conserver son statut de province bilingue,a-t-il dit par ailleurs.

Le ministre responsable des Affaires francophones, Glenn Simard, présent aux côtés du premier ministre, a expliqué que cet investissement représente l’engagement du gouvernement pour assurer l’avenir du CCFM.

Il a précisé que le budget représentait un doublement du financement de l’organisme, soit une augmentation de 92 %, et que ce financement serait récurrent. Avant cette annonce, le CCFM bénéficiait d’une enveloppe gouvernementale de 419 000 $.

Cela leur permettra de garder un œil sur l’avenir au lieu de se contenter d’allumer la lumière, a dit Glenn Simard.

Le ministre n’a cependant pas précisé si le financement futur tiendrait compte du niveau de l’inflation.

Glenn Simard a reconnu que le gouvernement et le CCFM sont de vrais partenaires et que les conversations s’entretiennent tous les jours et tous les semaines.

Nous allons viser le futur et assurer que le centre culturel est bien supporté par le gouvernement pour que toutes les belles choses continuent, dit-il.

Soutenir les ressources opérationnelles

Dans le budget provincial déposé au début du mois, le gouvernement néo-démocrate s’était engagé à augmenter le budget de fonctionnement du CCFMpour soutenir les activités culturelles et artistiques en français.

Depuis 2011, l’enveloppe de fonctionnement de l’organisme culturel n’avait pas été bonifiée. Depuis de nombreuses années, le CCFM dit qu’il compose avec un budget précaire.

Pour la présidente du Conseil d’administration du CCFM, Michelle Gervais, l’annonce de la province constitue un soulagement.

Le CCFM a longtemps dû travailler avec des budgets insuffisants le forçant souvent à faire des coupures au niveau des ressources humaines ou encore à la programmation et se fier surtout sur la location des salles ou une autre façon d’équilibrer des budgets, raconte-t-elle.

C’est une annonce importante et historique qui aide à stabiliser la situation financière du CCFM, qui lui permet de mieux desservir sa population diversifiée et grandissante, dit-elle.

De son côté, la directrice générale du Centre culturel franco-manitobain, Ginette Lavack, affirme que cette augmentation du financement aidera le CCFMà stabiliser ses finances.

Nous affichons des budgets déficitaires depuis quelques années, ce qui reflète l’inflation, le coût élevé de la vie et l’augmentation de tous les prix, explique-t-elle.

Nous pouvons respirer un peu plus facilement en sachant que nous disposons de ces ressources supplémentaires pour nous aider à nous stabiliser.

Une citation de Ginette Lavack, directrice générale du Centre culturel franco-manitobain

Elle ajoute que le nouveau financement sera également utilisé pour effectuer certaines réparations dans les locaux.

Ce budget nous donnera aussi le confort nécessaire pour réparer les choses au fur et à mesure qu’elles doivent l’être, dans des délais plus courts, note-t-elle.

Mme Lavack souligne que, bien que le CCFM soit une organisation affiliée à la province, le financement annoncé n’est assorti d’aucune condition primordiale.

Il n’y a pas des conditions particulières qui disent qu’on doit dépenser les fonds d’une façon ou d’une autre, explique-t-elle.

Elle souligne toutefois que l’organisation devra continuer à produire des rapports de ses activités, comme elle l’a fait précédemment.

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RADIO-CANADA – Natalia Weichsel, publié le 18 avril 2024

Les municipalités de Grey, de Sainte-Anne, de Piney et de Lorne deviendront bientôt membres de l’Association des municipalités bilingues du Manitoba (AMBM).

Justin Johnson, chef de la direction de l’Association des municipalités bilingues du Manitoba (AMBM) est content que l’AMBM puisse soutenir les municipalités dans leur transition comme nouveaux membres.
PHOTO : RADIO-CANADA / CATHERINE MOREAU

Wayne Anderson, le préfet de Piney, affirme que ce n’est pas la première fois que sa municipalité a tenté de se joindre à l’AMBM.

Il y a environ six ou sept ans, l’AMBM nous a contactés pour savoir si nous voulions nous joindre à eux, explique-t-il. Mais il s’est avéré que notre population francophone n’était pas assez grande à l’époque pour que nous puissions nous joindre à eux, même si on a exprimé notre souhait de le faire.

Il ajoute que, depuis ce temps, l’AMBM a changé de politique afin de permettre aux municipalités ayant un nombre moins élevé de résidents francophones de se joindre à elle.

Nous avons peut-être 10 à 15 % de francophones ici et il n’y a pas de raison pour laquelle nous ne pouvons pas offrir des services en français et en anglais pour améliorer les choses pour tout le monde, affirme-t-il.

Différents niveaux de soutien

Le chef de la direction de l’AMBM, Justin Johnson, précise que les régions concernées sont en train de travailler à l’adoption des règlements municipaux appropriés pour fournir des services dans les deux langues officielles.

On a hâte d’accueillir ces nouveaux membres et de les outiller, de leur permettre d’agir concrètement avec les appuis, les services d’accompagnement qu’apporte l’AMBM, indique-t-il.

Il ajoute que ces quatre municipalités auront accès aux mêmes outils offerts aux membres actuels de l’AMBM.

Justin Johnson indique que ces outils sont offerts dans le cadre d’un modèle ayant pour but d’appuyer le développement des communautés francophones et bilingues au sein des municipalités.

Les municipalités pourront donc fournir des services dans les deux langues officielles au fur et à mesure, sans avoir à dépenser beaucoup d’argent.

Wayne Anderson estime que l’AMBM va aider sa municipalité à plusieurs égards.

Le plus intéressant, c’est que nous n’avons pas besoin de dépenser beaucoup d’argent pour modifier nos règlements municipaux et d’autres choses de ce genre d’un seul coup, estime-t-il. Par exemple, si on adopte un nouveau règlement, nous pouvons l’envoyer à l’AMBM pour qu’ils le traduisent en français et le mettent sur notre site web.

L’association fournit ces traductions gratuitement, ce qui ne coûte donc rien de plus aux résidents, ajoute-t-il.

La richesse de la langue

Le préfet de la municipalité rurale de Sainte-Anne, Richard Pelletier, affirme que sa communauté a décidé de rejoindre l’AMBM pour le maintien de la langue française.

Le fait d’avoir deux langues, surtout la langue française au Manitoba et de la garder, c’est une richesse, c’est un privilège, explique-t-il.

Il ajoute qu’il est d’autant plus important de se rapprocher des autres municipalités bilingues et francophones que le Manitoba est majoritairement anglophone.

S’il y a beaucoup de francophones au Manitoba qui portent attention et qui élèvent leurs voix pour pouvoir garder la langue française, ça va inviter les gens de l’est et les francophones d’ailleurs à venir s’établir au Manitoba, estime M. Pelletier.

C’est un avis partagé par David Beaudry, un conseiller municipal de Piney.

Il explique que tous les membres du conseil municipal étaient pour le fait de devenir membre de l’AMBM et que la préservation de la langue française est une priorité pour tous.

Beaucoup de jeunes ont perdu la langue française.

Une citation de David Beaudry, conseiller municipal de Piney

Je pense que l’Association des municipalités bilingues est prête à aider s’il y a des défis à cet égard, conclut-il.

Avec les informations de Lindsay Aïda Gueï

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ONFR+ – Pascal Vachon, publié le 30 mars et mis à jour le 2 avril 2024

[LA RENCONTRE D’ONFR]

Après près de 30 années à la tête de la Société franco-manitobaine (SFM), son directeur général Daniel Boucher a annoncé il y a quelques semaines sa retraite. Celui-ci quitte un paysage qui était fort différent à son arrivée en 1994, alors qu’on annonçait la création à ce moment-là de la Division scolaire franco-manitobaine qui gère aujourd’hui 24 écoles francophones dans la province. D’un plan stratégique sur cinquante années à la transformation de la francophonie manitobaine par l’immigration, nous avons discuté avec celui qui laissera son poste de directeur général de la SFM au mois d’août.

Crédit image: Dan Harper

«  Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre votre retraite?

Je pense que c’était tout simplement le temps. J’avais déjà anticipé un peu un plan il y a quelques années. J’ai eu 65 ans au mois d’octobre dernier alors j’ai considéré que c’était dans cette période de temps là que j’allais le faire. Deuxièmement, je pense que je laisse les dossiers entre bonnes mains et en bon état. Je suis optimiste pour l’avenir de la SFM.

Qu’est-ce qui vous a amené à rejoindre l’équipe de SFM au début des années 1990?

J’avais travaillé au gouvernement provincial auparavant pendant quatre ans, donc j’avais un certain goût pour la politique, mais je ne voulais pas en faire. Alors, c’est dans ce contexte-là que je suis allé à la SFM, dans les dossiers politiques. De savoir que j’allais être directeur général, je n’en avais aucune espèce d’idée et ce n’était pas dans mes plans au début. J’avais aussi un intérêt qui venait de ma famille, mes parents et d’autres mentors qui ont développé mon intérêt pour mon identité, ma langue, ma culture alors pour moi ça tombait bien.

On peut présumer alors que vous ne pensiez pas que vous pourriez occuper cet emploi pendant près de trois décennies?

Non jamais de la vie! C’était un essai dans un sens, car je ne savais pas ce que j’allais faire. Est-ce que j’allais retourner à l’université? C’est quelque chose que j’ai pensé, mais finalement j’ai pu finir mon premier degré à l’université. Mais non, je n’avais pas tracé ma destination encore, mais avec le temps, c’est devenu quelque chose que j’aimais beaucoup et qui m’intéressait. J’ai continué parce que j’aimais ça, ce n’est pas compliqué.

Crédit image : Dan Harper

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RADIO-CANADA – Simon Deschamps, publié le 26 février 2024

Le directeur général de la Société de la francophonie manitobaine (SFM), Daniel Boucher, partira à la retraite le 30 août.

Daniel Boucher est à l’emploi de la Société de la francophonie manitobaine depuis 1991.
PHOTO : RADIO-CANADA / GAVIN BOUTROY

La rumeur concernant son départ courait déjà depuis plusieurs mois, mais la Société de la francophonie manitobaine en a fait l’annonce officielle lundi matin par voie de communiqué.

Daniel Boucher est directeur général de la SFM depuis près de 30 ans. Il occupe le poste depuis 1994, auquel il a accédé à l’âge de 36 ans, mentionne la SFM dans son communiqué.

M. Boucher a toujours compris que dans l’ensemble, sa mission consistait à servir la communauté dans toute sa riche diversité, souligne la présidente du conseil d’administration de la SFM, Angela Cassie.

Il est une de ces rares et précieuses personnes qui ont vu l’évolution de la francophonie et accumulé un volume impressionnant d’expertise en matière de langues officielles et de développement communautaire, indique Alain Dupuis, directeur général de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, dans le communiqué.

C’est une personne qui va me manquer personnellement, mais qui va aussi manquer aux autres organisations autour de la table, ajoute M. Dupuis, en entrevue lundi.

Les gens écoutaient lorsqu’il parlait parce qu’ils voyaient son expérience et sa sagesse, témoigne-t-il, qualifiant M.  Boucher de personne authentique et rassembleuse.

Une carrière d’abord comme analyste politique

Daniel Boucher a grandi en région, entre Saint-Jean-Baptiste et Sainte-Anne. Sa carrière au sein de la SFM, organisme phare de la francophonie manitobaine, a débuté en 1991 comme analyste politique.

Déjà dans les années 1980, Daniel Boucher était membre du conseil d’administration de la SFM, en même temps qu’il travaillait comme fonctionnaire pour le gouvernement du Manitoba.

En 1983, en pleine crise linguistique, M. Boucher s’est rapidement impliqué dans les démarches entreprises pour faire accepter l’entente d’amendement constitutionnel négocié entre la SFM et le gouvernement provincial ainsi que fédéral, précise l’ancien président de l’organisme, Léo Robert, dans le communiqué de presse.

À cette époque, Raymond Théberge était le directeur général de la SFM, connue alors comme la Société franco-manitobaine. Il est aujourd’hui commissaire aux langues officielles et connaît Daniel Boucher depuis plus de quarante ans.

M. Théberge se souvient de Daniel Boucher comme un bénévole extraordinaire, doté d’un excellent sens politique.

Il a su diriger l’évolution de la SFM pour qu’elle devienne une organisation beaucoup plus inclusive qui reflète beaucoup mieux l’évolution de la communauté, estime-t-il.

Pour Daniel Boucher, la crise qu’a traversée la communauté, bien qu’éprouvante, a été l’occasion pour la SFM de renforcer ses assises. On a pu bâtir des ponts très solides […] avec les communautés ethnoculturelles de la province qui ont vu là une injustice aussi, relate-t-il, en entrevue avec Radio-Canada.

Je voulais une SFM qui était à l’écoute, mais aussi qui collaborait avec les autres sur des solutions, raconte M. Boucher.

On aurait pu subir des pertes importantes si on avait baissé les bras. Personne n’a baissé les bras, se réjouit-il. Les gens ont travaillé très fort pour garder la francophonie dans leurs communautés, dans les organismes, dans les écoles, dans toutes les institutions qu’on a.

Continuer à bâtir sur les priorités de la communauté, c’est ça le défi de l’avenir.

Une citation deDaniel Boucher, directeur général de la Société de la francophonie manitobaine

Des dossiers marquants

Sous sa gouverne comme directeur général de la SFM, Daniel Boucher a notamment contribué à l’adoption à l’Assemblée législative du Manitoba à la Loi sur l’appui à l’épanouissement de la francophonie manitobaine, en 2016.

Dans le communiqué de presse, Daniel Boucher souligne trois moments qui ont marqué son mandat à la direction générale.

Il se dit fier de l’obtention de la Division scolaire franco-manitobaine en 1994, de l’élaboration du plan d’agrandissement de l’espace francophone à la SFM en 2001 et de la décision de contribuer activement à la venue d’un plus grand nombre d’immigrants francophones au Manitoba.

M. Boucher est reconnu pour l’avancée marquante réalisée par la SFM dans sa volonté de devenir une organisation pleinement inclusive pour toutes les personnes d’expression française au Manitoba, peu importe qu’elles soient nées à Saint-Pierre-Jolys, au Manitoba, ou à Bamako, au Mali, qu’elles aient été élevées dans des familles francophones ou qu’elles aient appris la langue dans une école d’immersion, souligne la SFM dans le communiqué de presse.

En 2021, Daniel Boucher a reçu le prix d’Excellence en administration du lieutenant-gouverneur, remis par la branche manitobaine de l’Institut d’administration publique du Canada.

Tout au long de sa carrière, il a fait preuve de leadership, de flexibilité, de créativité et de pragmatisme soutenus. La communauté francophone du Manitoba et, plus généralement le Manitoba, ont bénéficié de son travail et de ses vastes connaissances en administration publique, pouvait-on lire dans le communiqué qui annonçait le lauréat de ce prix en 2021.

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RADIO-CANADA – Publié le 25 février 2024

Le feu de l’infinité s’est éteint dimanche sur le 55e festival du Voyageur, marqué cette année par le manque de neige, des températures douces et une participation estimée à entre 70 000 et 75 000 visiteurs, selon les organisateurs.

Les organisateurs et les festivaliers sont satisfaits du 55e Festival du Voyageur malgré une météo défavorable.
PHOTO : RADIO-CANADA / AMINE ELLATIFY

Ce bilan est comparable à celui de 2023, alors que le plus grand festival francophone de l’Ouest canadien avait enregistré la participation de 73 000 visiteurs.

Ça, c’était vraiment bon pour nous autres. Tellement fière du travail de toute l’équipe, se réjouit la directrice générale du Festival du Voyageur, Breanne Lavallée-Heckert.

La directrice générale du Festival du Voyageur, Breanne Lavallée-Heckert, salue la contribution de la communauté au succès du 55e Festival du Voyageur.
PHOTO : RADIO-CANADA / SIMON DESCHAMPS

À la clôture du festival, un soleil radieux a accompagné les festivaliers, illustrant la tendance observée tout au long de l’événement. En effet le redoux et l’absence de neige ont posé quelques défis logistiques aux organisateurs qui ont dû faire preuve d’ingéniosité. 

Avec le manque de neige, on a vraiment trouvé des solutions. Puis je pense que la communauté est vraiment contente de voir ces solutions-là, explique la directrice générale du Festival du Voyageur, Breanne Lavallée-Heckert.

Un état d’esprit palpable au sein des visiteurs, dimanche.

Ils ont fait beaucoup de sculptures qui sont très différentes cette année. Au lieu de la neige, il faut être créatif […] j’ai beaucoup aimé ça, souligne Émilie Trudeau, une festivalière.

La programmation musicale riche et variée a également séduit les festivaliers, alors que 150 artistes se sont relayés lors de l’événement.

Daniel Saint-Vincent, festivalier et ancien Voyageur officiel en 2012 et 2013.
PHOTO : RADIO-CANADA / SIMON DESCHAMPS

On est allés à différents relais aussi à l’extérieur du parc, ainsi que plusieurs spectacles ici […]. On va dire que le climat a été très beau cette année, alors il y a certaines choses qui ont été affectées, mais la musique n’est jamais affectée, c’est toujours bien, note Daniel Saint-Vincent, un festivalier.

Jusqu’au dernier jour du Festival, les visiteurs ont participé à la cabane à sucre, une des attractions de l’événement.
PHOTO : RADIO-CANADA / AMINE ELLATIFY

Selon les organisateurs du Festival du Voyageur, le soutien de la communauté a permis la réussite de l’événement. 

Ça a été une année difficile pour le Festival du Voyageur, puis d’être ici avec tout le monde, la communauté, tout le monde rassemblé ensemble, d’avoir la joie de vivre […]. c’est juste beaucoup de soutien de la communauté, souligne Breanne Lavallée-Heckert.

Dès les prochains jours, l’équipe du Festival se mettra au travail pour 2025. Elle espère que la neige sera au rendez-vous dans un an.

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RADIO-CANADA – Thibeault Jourdan, publié le 12 février 2024

La province exige que 10 % des médecins recrutés dans le cadre d’une campagne qui doit faire venir 150 professionnels au Manitoba soient francophones, selon un contrat entre la province et Canadian Health Labs, obtenu par Radio-Canada grâce à une demande d’accès à l’information.

Sur les 150 médecins recrutés éventuellement par le Manitoba, 15 devraient parler français. (Photo d’archives)
PHOTO : ISTOCK

En juillet dernier, le gouvernement progressiste-conservateur, alors au pouvoir, avait annoncé la signature de ce contrat afin d’attirer 150 médecins dans la province. Selon l’entente, 50 d’entre eux devront s’installer dans le nord de la province, 50 à Winnipeg, et 50 dans des régions rurales.

Dans l’accord initial signé le 24 juillet avec Canadian Health Labs, une agence de recrutement de Toronto qui travaille dans le domaine de la santé, aucune mention n’est faite du recrutement de médecins francophones. Une porte-parole de Soins communs affirmait pourtant, le jour de la signature, que c’était le cas.

Cependant, un avenant ajouté au contrat près d’un mois plus tard, le 15 août, stipulait : Dix pour cent des 150 médecins de famille requis doivent être bilingues en anglais et français.

10 % de médecins, une cible juste

C’est Soins communs qui a été responsable de publier l’appel d’offres, le 14 avril 2023. C’est aussi cette entité, qui chapeaute l’ensemble des services de santé au Manitoba, qui a déterminé que 15 des médecins recrutés devaient être bilingues.

L’objectif de 10 % a été fixé en fonction de la proportion de la population du Manitoba qui se considère comme francophone, explique un porte-parole de Soins communs. Selon les données de Statistique Canada tirées du recensement de 2021 (Nouvelle fenêtre), 8,4 % des Manitobains ont une connaissance du français.

C’était l’objectif dès le départ, et le contrat a été modifié pour y remédier, ajoute le porte-parole de Soins communs pour expliquer le retard entre la signature initiale et l’ajout de l’avenant. Il ne précise cependant pas pourquoi ce chiffre n’a pas été inscrit dès le départ dans l’entente.

Cette cible m’apparaît juste, dit le directeur général de Santé en français, Jérémie Roberge, qui précise cependant que l’organisation n’a pas d’objectif spécifique en ce qui concerne le recrutement de médecins francophones.

Il ajoute que Santé en français a mis à jour ses données sur la population en prenant en compte le recensement et la définition qui se trouve dans la Loi sur l’appui à l’épanouissement de la francophonie manitobaine.

On est justement autour d’un petit peu plus de 9 %, près de 10 % de la population totale du Manitoba qui est en mesure de parler français, assure-t-il.

Des questions à propos du recrutement

Le contrat conclu entre le Manitoba et Canadian Health Labs est d’une durée de deux ans, avec une option de prolongation d’une année. Son montant a été censuré dans les documents obtenus à travers la demande d’accès à l’information.

L’entreprise recrute dans plusieurs pays anglophones, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Irlande, affirmait, en juillet dernier, la ministre de la Santé de l’époque, Audrey Gordon. Ces pays étaient aussi mentionnés sur le site Internet de l’entreprise, mais la page a, depuis, disparu.

On ne sait cependant pas comment Canadian Health Labs compte s’y prendre pour trouver des médecins qui parlent français dans ces pays, ni si elle fait affaire dans des pays francophones. Contactée à de multiples reprises pendant plusieurs mois par Radio-Canada, l’entreprise n’a jamais répondu.

Une offre d’emploi disponible sur son site Internet en rapport avec les emplois au Manitoba stipule néanmoins qu’être bilingue en français est un atout.

Santé en français responsable de l’évaluation linguistique

Pour sa part, Soins communs s’en remet à l’entreprise qui a remporté l’appel d’offres. Canadian Health Labs a affecté des recruteurs spécialisés dans un certain nombre de pays et prévoit des événements de recrutement virtuels pour offrir des informations sur les opportunités pour les médecins au Manitoba, dit-il.

Santé en français, de son côté, n’a pas collaboré directement aux négociations contractuelles. Ce n’est pas nécessairement à nous d’intervenir à ce niveau-là lorsqu’il y a des ententes entre Soins communs et une tierce partie, explique Jérémie Roberge.

Son organisation est néanmoins responsable de l’évaluation des compétences linguistiques en français du personnel de santé. Ces examens se font à la fin du processus d’embauche.

C’est un service qui fonctionne par demande. Donc, ce sont les établissements désignés bilingues qui les effectuent. Elles nous sont acheminées, traitées, puis, par la suite, on fournit l’évaluation des compétences linguistiques, explique Jérémie Roberge.

Aucun médecin encore en poste

Reste que sept mois après la signature du contrat entre la province et Canadian Health Labs, aucun médecin recruté à travers cette initiative n’est encore en poste au Manitoba.

Les efforts de recrutement sont en cours. Comme le contrat avec Canadian Health Labs n’en est qu’à ses débuts, aucun candidat lié à cette initiative n’est arrivé au Manitoba à ce jour, indique un porte-parole de Soins communs.

Lundi, Uzoma Asagwara, ministre de la Santé du Manitoba, a déclaré pour sa part que, pour son gouvernement, la rétention, le recrutement et la formation de médecins bilingues sont une priorité et font partie de [son] plan.

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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 5 février 2024

Produite par la plateforme WebOuest, la web-série « Histoire de la francophonie » atterrit au Manitoba, en sortant une première capsule sur la francophonie manitobaine avec la contribution de l’historien Franco-Manitobain Philippe Mailhot.

Histoire de la francophonie part à la découverte de passionné.e.s d’histoire qui racontent le parcours et l’évolution de la francophonie au fil des décennies dans votre province et / ou territoire.

L’histoire des francophones en milieu minoritaire est souvent méconnu du grand public québécois. Pourtant, les contenus qui traitent de ce sujet sont de plus en plus accessibles avec l’essor numérique.

C’est le cas de la plateforme WebOuest qui a publié la semaine dernière une première partie d’une épisode dédié au Manitoba de sa web-série « Histoire de la francophonie ».

Dans cette première capsule, l’historien Philippe Mailhot emmène les internautes au Musée de Saint-Boniface, le plus ancien bâtiment de Winnipeg et la plus grande construction en rondins de chêne d’Amérique du Nord.

Il raconte la contribution des premiers explorateurs qui travaillent pour la Compagnie de la Baie d’Hudson et du peuple métis.

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RADIO-CANADA – Ilrick Duhamel, publié le 2 février 2024

Depuis 1984, le Parlement jeunesse franco-manitobain (PJFM) permet à de jeunes Manitobains d’expression française, âgés de 14 à 25 ans, de s’initier aux rouages du système parlementaire canadien.

Des jeunes débattent de différents projets de loi au Palais législatif du Manitoba durant le 39e Parlement jeunesse franco-manitobain en 2023.
PHOTO : 3 HONEYBEES PHOTOGRAPHY

En 1983, de jeunes Franco-Manitobains ont déposé un amendement au Parlement jeunesse du Manitoba (Youth Parliament of Manitoba) afin qu’il devienne bilingue. Cet amendement a été rejeté.

On pouvait s’exprimer en français au Parlement jeunesse du Manitoba, mais puisque ce n’est pas tout le monde qui comprenait, cela rendait les discussions plus difficiles, se rappelle Michael Osborne, le premier premier ministre du Parlement jeunesse franco-manitobain, en 1984.

Un second amendement demandant l’installation d’un système de traduction a également été rejeté.


Micheline Sabourin, Marc-Yvan Hébert, Denis Prieur, Roger Picton, Francine Hébert, Janique Lavallée et Sol Desharnais participent aux débats durant le Parlement jeunesse franco-manitobain de 1991.
PHOTO : ARCHIVES DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE SAINT-BONIFACE ARCHIVES (ASHSB)
Suzanne Comeault était l’une des participantes du tout premier Parlement jeunesse franco-manitobain en 1984.
PHOTO : ARCHIVES DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE SAINT-BONIFACE ARCHIVES (ASHSB) / LA LIBERTÉ

Michael Osborne était alors âgé de 18 ans. Il a décidé de mettre sur pied un Parlement jeunesse pour les jeunes d’expression française dans l’ancien hôtel de ville de Saint-Boniface. Le Parlement jeunesse franco-manitobain était né.

Lors de sa première année, en 1984, plus de 75 jeunes d’expression française y ont participé. Pour Michael Osborne, le but, c’était de créer un espace afin que les jeunes francophones puissent s’exprimer, en français, sur différents enjeux politiques, et de forger leurs propres opinions.

S’initier à la politique

Le PJFM permet à de jeunes Manitobains d’expression française, âgés de 14 à 25 ans, de s’initier aux rouages du système parlementaire canadien.

Du 2 au 4 février, une quarantaine de jeunes se comporteront comme des députés de l’Assemblée législative et débattront de différents projets de loi parfois fictifs, parfois inspirés de l’actualité.

Cette année, on va débattre de l’intelligence artificielle, ainsi que de certaines politiques fédérales sur l’environnement, mais aussi de certaines règles de grammaire que tous les étudiants francophones détestaient au primaire, explique Madeleina Daigneault, vice-première ministre du 40e PJFM.

Parmi les objectifs de cette simulation parlementaire se trouve la promotion de l’apprentissage de l’art oratoire, mais aussi l’encouragement de la participation politique des jeunes d’expression française.

Tisser des liens

Madeleina Daigneault participe pour la quatrième fois au PJFM. Pour l’étudiante de 19 ans de la Faculté des arts de l’Université de Saint-Boniface, c’est bien plus qu’une simulation parlementaire.Ouvrir en mode plein écran

Madeleina Daigneault participe au Parlement jeunesse franco-manitobain pour la quatrième fois en 2024.
PHOTO : RADIO-CANADA / PJFM

[Le PJFM] est l’une des seules activités francophones pour les jeunes qui n’ont vraiment aucun lien avec l’école. Donc, on peut vraiment tisser des amitiés qu’on ne pourrait pas faire autrement.

Une citation de Madeleina Daigneault, vice-première ministre du 40e PJFM

Michael Osborne souligne que la réalité des jeunes francophones d’aujourd’hui est différente de celle qu’il a connue. À l’époque, il n’y avait qu’une seule école secondaire francophone [le Collège Louis-Riel]. On se connaissait donc beaucoup plus. C’est important que des jeunes puissent se rencontrer et échanger.

Inspirer la relève

Les activités du PJFM se déroulent à l’intérieur du Palais législatif du Manitoba. Pour la vice-première ministre de ce 40e rassemblement, c’est vraiment, vraiment spécial, surtout qu’au Manitoba, on a vraiment un beau palais législatif. Il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir à l’intérieur.

Durant la fin de semaine, les participants auront également l’occasion d’échanger sur différents enjeux concernant les jeunes francophones avec des députés du Parti progressiste-conservateur ainsi que du Nouveau Parti démocratique (NPD).

Les jeunes francophones, c’est tellement une catégorie très spécifique. Ce n’est pas tous les jours qu’on les entend.

Une citation de Madeleina Daigneault, vice-première ministre du 40e PJFM

Michael Osborne, maintenant avocat à Toronto, sera également sur place, toute la fin de semaine, pour rencontrer les participants de la 40e édition. Le PJFM m’a permis de développer des habiletés orales qui me servent, aujourd’hui, comme avocat. Je suis fier et émotif d’être présent. C’est une très, très bonne chose que ce projet subsiste encore.

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RADIO-CANADA – Thibault Jourdan, publié le 29 janvier 2024

Quelques mois après avoir été nommée juge en chef de la Cour d’appel du Manitoba, Marianne Rivoalen explique comment elle voit la place du français dans le système judiciaire provincial, ses défis et le rôle qu’il prendra dans la modernisation et la numérisation de l’appareil judiciaire.

Marianne Rivoalen est la juge en chef du Manitoba depuis l’an dernier. Elle a remplacé le juge Richard Chartier qui, lui aussi, était bilingue.
PHOTO : RADIO-CANADA / TREVOR LYONS


Cette entrevue a été synthétisée à des fins de clarté. L’ensemble des sujets abordés, dont la numérisation des tribunaux, sont approfondis dans l’entrevue disponible en version audio en cliquant sur les liens insérés dans l’article.

Vous remplacez l’ancien juge en chef Richard Chartier, qui a fait une grosse contribution au français dans le système judiciaire au Manitoba. De votre côté, comment pouvez-vous favoriser l’accès à la justice en français?

D’abord en m’assurant que j’ai des juges bilingues à la Cour, bien sûr, pour pouvoir entendre les causes, des appels en français ou dans les deux langues officielles, et aussi le personnel nécessaire pour offrir le service aux justiciables.

Il faut aussi s’assurer que, un peu comme toute cette histoire de traduction, d’interprétation, le personnel soit en place pour pouvoir offrir les services pour les justiciables manitobains.

C’est aussi d’être proche de la communauté francophone pour comprendre ses besoins. Comme vous le savez peut-être, je suis très proche de l’Association des juristes d’expression française (AJEFM) et j’ai demandé justement à l’association des juristes et à Infojustice de me laisser savoir si jamais il y avait des problèmes d’accès à la justice en français.

Je ne suis pas au courant de tout, mais si on vient me dire, si on m’écrit pour dire qu’il y a des pépins, je pourrai essayer de les résoudre autant que possible. Pour les résoudre, il faudrait des fois que j’aille parler à l’exécutif, au ministre de la Justice, pour trouver des solutions pour s’assurer que les justiciables aient accès dans les deux langues officielles.

C’est un dossier qui me tient beaucoup à cœur parce que c’est un peu mon propre cheminement, comme jeune avocate bilingue qui offrait des services pour les personnes en droit de la famille qui voulaient faire leur dossier en français. Donc ça fait longtemps que je travaille dans le domaine de l’accès à la justice en français au Manitoba.

Dans une province où l’énorme majorité des procédures se déroule en anglais, où beaucoup de l’infrastructure de l’appareil judiciaire est anglophone, quelle place y a-t-il pour le français dans les tribunaux?

Le français dans les tribunaux a sa place à 100 %  avec l’anglais. On devrait avoir accès aux services semblables, c’est un droit constitutionnel. Je pense que la place est là, ça ne changera pas. On a le droit de procéder dans les deux langues, point final.

Il y a eu certaines avancées récemment concernant le français dans le système judiciaire. Est-ce qu’il existe une certaine impulsion pour le français dans le milieu juridique manitobain en ce moment?

Je pense qu’il y a un renouveau, disons. Je pense aussi qu’on fait plus attention au fait qu’on a le droit de procéder dans les deux langues ou en français.

Quand je suis allée à l’assemblée générale annuelle de l’AJEFM, j’étais très impressionnée. Il y avait quand même une cinquantaine de personnes, et des jeunes! Ça m’encourage beaucoup de voir ça.

Quand j’étais jeune avocate et faisant partie de l’association des juristes, il y avait quand même des personnes clés. Des Rhéal Teffaine, des Jean-Paul Boily, Antoine Fréchette, Michel Monnin, Marc Monnin, Guy Jourdain qui est toujours là.

Je pense qu’il y a eu un peu un creux à un moment donné, mais là j’ai l’impression qu’il y a plus de monde et qu’ils sont plus jeunes. Je pense que le fait qu’Infojustice et l’Association des juristes ont eu de l’argent du fédéral pour financer certains projets, ça a un énorme impact sur les deux organismes et le fait qu’ils sont capables d’offrir des services en français.

Je pense que ça démontre qu’il y a plus d’intérêt. Il y a plus de personnes qui savent que ces deux institutions existent. Pour répondre à la question, je trouve que oui, il y a plus d’intérêt, probablement à travers le Canada aussi. J’ai l’impression que ce n’est pas juste au Manitoba.

Lors de l’AGA de l’AJEFM, vous avez indiqué qu’il y aura des juges unilingues qui partiront cette année. Qu’attendez-vous de la part des francophones qui travaillent dans le monde judiciaire dans la province?

Qu’ils fassent une demande pour la magistrature. S’ils sont intéressés par devenir juge, c’est le moment propice de faire une demande au niveau fédéral parce qu’il y a des postes vacants puis on a besoin de ça, notamment à la division de la famille parce qu’il n’y a toujours pas de juge bilingue depuis que je suis partie.

Mon intention, c’était d’encourager les jeunes avocats qui ont les critères, comme 10 ans d’expérience au barreau, de faire demande.

Depuis votre entrée en fonction, vous avez appris qu’il n’y a plus de fonctionnaires provinciaux pour faire de la traduction pour les tribunaux. Est-ce un problème qui se poursuit et en quoi cela affecte le fonctionnement de la justice au Manitoba?

Ça, c’est intéressant. Je suis partie pendant cinq ans et lorsque je suis revenue, on m’a dit qu’il n’y avait plus de traducteur qui travaillait pour la province. Tout se faisait à la pige. Pour l’interprétation, c’est la même chose.

Juste après l’assemblée générale annuelle de l’AJEFM, j’ai rencontré Teresa Collins, qui est la directrice du Secrétariat aux affaires francophones au Manitoba. C’est elle qui est responsable du dossier de l’interprétation et de traduction pour la province, pas juste pour le ministère de la Justice, mais en général.

On essaie de trouver des pistes de solution pour répondre aux besoins, puis je pense qu’il y a des choses qui vont peut-être pouvoir se faire, comme collaborer avec d’autres provinces de l’Ouest pour essayer de trouver un bassin, disons, de personnes qualifiées qui pourront faire la traduction juridique.

L’interprétation, c’est un peu plus difficile parce que normalement, la personne doit être sur place à la Cour pour faire l’interprétation. Des fois, peut-être qu’on pourrait le faire par vidéoconférence, c’est moins bien, mais en tout cas, on va essayer de trouver des pistes de solutions.

Depuis que j’ai fait ces remarques-là, c’est intéressant parce que j’ai eu des échos que même à Ottawa, ils ont du mal à trouver des jurilinguistes, comme des personnes qui sont formées en traduction et en droit, et donc il y a quand même une pénurie de personnes qui peuvent offrir ces services. C’est encore un problème au niveau canadien, pas juste au Manitoba.

Vous avez eu une rencontre en octobre avec le nouveau sous-ministre de la Justice. Quels sujets avez-vous abordés avec lui? Quelles préoccupations avez-vous mises en avant, notamment concernant l’accès à la justice en français?

J’avais soulevé la question de la traduction et de l’interprétation. C’était aussi la première fois que je le rencontrais, alors c’était plus pour avoir une idée de qui il était.

Mon dossier qui me préoccupe le plus, c’est bien sûr la numérisation des dossiers à la Cour d’appel et la transformation de nos deux salles d’audience pour s’assurer qu’on peut quand même fonctionner de façon adéquate avec la technologie.

Pourquoi est-ce que l’accès à la justice en français vous est cher?

Je pense que c’est parce que je suis Franco-Manitobaine. J’ai été élevée dans les deux langues. Quand je travaillais comme avocate, je m’assurais que mes clients avaient accès aux services en français à la Cour. C’est un droit constitutionnel, ça fait partie de notre histoire. Il faut être fier de qui on est, il ne faut jamais lâcher. C’est juste dans mon ADN, je pense.

Il faut aussi toujours pousser, parce que si moi je ne pousse pas, qui pousserait? Au niveau que je suis maintenant comme juge en chef du Manitoba, l’accès à la justice pour la minorité francophone, c’est un dossier important, aussi important que d’autres dossiers à la Cour.

Comment jugez-vous la qualité de l’accès à la justice en français à l’heure actuelle au Manitoba?

Ici, le défi c’est de trouver du personnel bilingue. Trouver une adjointe bilingue, trouver des greffiers bilingues… C’est ça le défi au Manitoba, c’est pas qu’on n’a pas la volonté ou on ne veut pas le faire, c’est de trouver le personnel qui est qualifié parce que malheureusement, j’ai l’impression que des fois il faut chercher à l’extérieur du Manitoba pour pouvoir trouver du monde qualifié qui est capable de travailler en français.

Et même, je dirais, au niveau du gouvernement, ce n’est pas qu’ils ne veulent pas payer, c’est qu’ils ne trouvent personne pour le faire. C’est l’impression, en tout cas, que j’ai en ce moment.

Mais j’ai eu la chance quand même de travailler cinq ans à la Cour fédérale, ça m’a vraiment permis de voir que la justice dans les deux langues, ça peut se faire à travers le Canada, mais il faut avoir les ressources et le personnel pour le faire.

Pour terminer sur l’accès à la justice en français, quelles sont les choses qui, selon vous, doivent être améliorées et selon quelles priorités?

La priorité c’est de trouver le personnel compétent dans les deux langues. Il y a même des postes vacants d’adjoint ou de greffiers en ce moment.

Je sais que le gouvernement a fait des concours pour trouver des adjoints pour travailler avec les juges, mais les personnes qui étaient intéressées n’étaient pas compétentes en français. Donc c’est ça le gros défi dans l’Ouest canadien en général, c’est de trouver du monde qui sont du Manitoba ou qui veulent venir au Manitoba.

Pour l’avenir, ça m’inquiète franchement. D’un côté, c’est bien de voir tous les juristes, les jeunes juristes bilingues. Ça, c’est très réconfortant, mais c’est de trouver le personnel de soutien qui est un peu plus difficile, je pense.

Qu’est-ce qui peut être fait, à votre avis, pour essayer de résorber cette pénurie?

Il faudrait aller faire du recrutement en Ontario puis au Québec, je pense. J’avais même proposé à Teresa Collins de faire un recrutement dans les universités comme McGill, qui ont des programmes peut-être de jurilinguiste ou de traduction, et de juste dire qu’on est là, on existe, d’inciter les gens à venir faire un stage.

Parlons maintenant du chantier de la numérisation des tribunaux au Manitoba qui est en cours. Comment tenir compte du français dans la modernisation et le virage numérique des tribunaux?

On va travailler là-dessus. Le contrat de la province est avec Thomson Reuters qui a fait un contrat semblable avec la Cour supérieure en Ontario. Ils ont déjà, je pense, un peu touché à l’aspect français en Ontario, parce qu’ils offrent quand même certains services en français.

C’est sûr que lorsqu’on va pouvoir déposer des documents de façon électronique, les documents en français seront déposés aussi. Je suis très consciente du fait qu’il faut que ça fonctionne dans les deux langues.

C’est sûr qu’il y aura très peu de dossiers en français. Mais peut-être qu’il y en aura plus maintenant que je suis ici aussi, maintenant qu’il y a plus de jeunes avocats qui veulent déposer leurs documents en français.

En termes d’échéancier, on estime que ce projet de numérisation devrait se terminer quand?

Je dirais septembre 2025. C’est pas juste le dépôt électronique, c’est tous les documents de la Cour. Tout sera numérisé donc on le fait par étape, mais c’est ça en principe.

On va pouvoir entièrement fonctionner en numérique, avec des audiences virtuelles, au greffe, etc.

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RADIO-CANADA – Raphaëlle Laverdière, publié le 26 janvier 2024

Le Centre culturel franco-manitobain convie la communauté en ses murs, jeudi soir, à l’occasion de la célébration de son cinquantième anniversaire.

Le Centre culturel franco-manitobain a beaucoup évolué depuis qu’il a ouvert ses portes en 1974, selon sa directrice générale, Ginette Lavack.
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Pour la directrice générale, Ginette Lavack, le centre est porteur de nombreux souvenirs depuis l’ouverture officielle de ses portes le vendredi 25 janvier 1974.

Avant le CCFM existait le Centre culturel de Saint-Boniface, se rappelle-t-elle. La communauté s’est dit : « Ça, c’est pas suffisant. Il nous faut vraiment une place où on peut nous ancrer, découvrir, célébrer cette francophonie, cette langue, cette culture ».

Avec le temps, le CCFM a beaucoup évolué et plusieurs bâtiments, dont le Théâtre Cercle Molière, y ont été annexés, majorant l’offre culturelle, artistique et l’attractivité de ce campus francophone, remarque Mme Lavack.

De voir grandir ce site dans les dernières années […] ce sont des moments clés dans notre histoire.

Ginette Lavack est la directrice générale du CCFM.
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La programmation culturelle du CCFM retient quant à elle quelques témoins de l’histoire, bien qu’elle ait évolué et grandi au fil des années.

Certaines activités artistiques, comme les cours de céramique, sont victimes de leur succès, affirme Ginette Lavack. On voit qu’il a des produits très recherchés, mais qu’on a une capacité limitée à cause de l’espace physique.

Dans le futur, la directrice générale espère voir s’amoindrir la dépendance financière du CCFM face aux financements gouvernementaux en le rendant plus rentable.

Il faut faire tourner la roue, illustre-t-elle, mentionnant la possibilité d’aller vers plus de partenaires privés, plus de commanditaires, de corporations qui elles aussi ont à cœur la francophonie, la culture et l’art.

Une programmation festive

Une nouvelle exposition intitulée Cinquante sera lancée jeudi soir pour souligner l’anniversaire du centre culturel. Des pièces de tous horizons reflétant la diversité de l’art manitobain seront présentées au public, explique la directrice artistique du CCFM, Liliane Lavack.

Liliane Lavack est la directrice artistique du CCFM.
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En plus d’admirer les œuvres, les visiteurs seront invités à partager leurs souvenirs du lieu en les inscrivant au marqueur sur un mur à l’entrée.

En addition à l’exposition, une programmation spéciale dévoilée en soirée permettra de célébrer tout au long de l’année l’anniversaire du Centre, ajoute la directrice artistique.

Avec les informations de Véronique Morin

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RADIO-CANADA – Publié le 24 janvier 2024

À La Broquerie, Jules Balcaen, Denis Carrière, Steve Hildebrand et Patrick Tétrault ont été intronisés au Temple de la renommée du hockey local en raison de leur engagement pour ce sport dans la communauté. « Il y a beaucoup de volontaires à La Broquerie, juste être nommé comme ça, c’est un honneur », réagit Patrick Tétrault.

Le logo des Habs est omniprésent à La Broquerie, que ce soit à l’entrée du village, au bar de l’hôtel ou encore sur les jeux d’eau.PHOTO : Radio-Canada / Simon Deschamps

Tout en exprimant sa joie, M. Tétrault souligne qu’il a investi beaucoup de temps dans le hockey, et ce, pendant plusieurs années. Il a notamment été président du Club sportif de La Broquerie de 2004 à 2014.

« Le hockey joue un gros rôle dans notre communauté […] C’est juste quelque chose que nos grands-parents ont commencé. »

— Une citation de  Patrick Tétrault, entraîneur de l’équipe féminine U18 de La Broquerie

Entraîneur de l’équipe féminine U18 de La Broquerie et représentant de hockey féminin pour la municipalité, M. Tétrault indique que la ville a été une pionnière au développement du hockey dans les communautés. « Le hockey pour les filles, c’était quelque chose un peu tabou, ce n’était pas vraiment disponible pour les filles. »

En tant que père de trois filles, il voulait leur donner une occasion qu’elles ne pouvaient pas avoir auparavant. Je suis fier de ce qu’on a fait. On n’a pas fini encore, je n’ai pas fait ça seul, avoue-t-il.

La communauté n’a pas fini de célébrer, car pour marquer le 75e anniversaire du club de hockey, les Habs de La Broquerie se mesureront aux anciens du Canadien de Montréal samedi. Patrick Tétrault jouera pour l’honneur de sa communauté.