L’Association culturelle de la francophonie manitobaine (ACFM), qui change de nom pour devenir la Fédération culturelle de la francophonie manitobaine (FCFM), devra aussi se trouver une nouvelle direction générale. L’organisme annonce que Josée Théberge quitte son poste au printemps 2024.
Josée Théberge est directrice générale de l’Association culturelle franco-manitobaine (ACFM) depuis 2011. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / JULIENNE RWAGASORE
Josée Théberge est à la tête de l’ACFM depuis douze ans et prendra sa retraite l’an prochain. Par voie de communiqué, elle se dit heureuse de ce qui a été accompli pour mettre en valeur la culture et le potentiel des gens du Manitoba rural.
Dès ma première rencontre avec le CA de l’ACFM en 2011, je me suis senti au bon endroit, avec l’équipe de rêve qui m’a fait confiance pendant toutes ces années pour continuer à faire grandir l’organisme et lui donner tous les outils nécessaires pour mettre en valeur le potentiel des gens de notre ruralité pour qu’elle s’épanouisse avec autonomie et assurance, dit-elle, par voie de communiqué.
L’organisme culturel affirme que le conseil d’administration va entreprendre un plan de succession au cours des prochaines semaines pour assurer une transition à sa direction générale.
Changement d’identité
L’Association culturelle de la francophonie manitobaine explique son changement de nom pour Fédération culturelle de la francophonie manitobaine qui reflète plus justement sa capacité à mobiliser les personnes et les organisations de la ruralité manitobaine qui ont en commun l’épanouissement de la vitalité culturelle de la francophonie.
Par ailleurs, la gerbe de blé, qui est un élément important du logo, deviendra multicolore, incluant la couleur orange pour représenter la diversité de la société franco-manitobaine et pour démontrer la volonté des communautés rurales à contribuer activement à l’inclusion et la réconciliation.
RADIO-CANADA – Catherine Moreau, publié le 24 novembre 2023
Jeudi soir, la Chambre de commerce francophone de Saint-Boniface (CCFSB) a récompensé trois de ses membres pour la première fois depuis 2018. Cette soirée de reconnaissance, qui a rassemblé les lauréats et des chefs d’entreprise de divers secteurs d’activité, s’est déroulée à l’Hôtel Norwood, à Winnipeg.
La CCFSB dit qu’il est important de se remettre à reconnaître le travail des entrepreneurs franco-manitobains. PHOTO : RADIO-CANADA / CATHERINE MOREAU
Lancés en 1995, les Prix d’entrepreneurship de la Chambre de commerce francophone de Saint-Boniface reconnaissent le travail d’entreprises à but lucratif, dont le siège social est au Manitoba, et les entrepreneurs qui offrent des services en français et qui se sont démarqués.
La présidente de la CCFSB, Sylvie Laurencelle, affirme qu’il était important de se remettre à reconnaître les entrepreneurs franco-manitobains. Ils embauchent des gens. Ils paient des salaires, des taxes. Ils font tourner l’économie. Tous les dollars qu’ils dépensent, ça contribue à l’économie franco-manitobaine, souligne-t-elle.
Sylvie Laurencelle encourage les entrepreneurs franco-manitobains à devenir membres de la Chambre de commerce francophone de Saint-Boniface. PHOTO : RADIO-CANADA / CATHERINE MOREAU
C’est la clinique bilingue Deezar Raval Physiotherapy qui remporte le prix de reconnaissance Jeunes entrepreneurs francophones. Établie depuis 2019 dans le quartier du parc Windsor, elle fournit des services de physiothérapie, de rééducation vestibulaire, de massothérapie et de thérapie sportive.
Ce prix est remis à des entrepreneurs âgés de 18 à 35 ans, qui sont gestionnaires depuis au moins deux ans d’une entreprise qui leur appartient et qui a connu un succès remarquable au cours de l’année.
Pour les deux propriétaires francophones de la clinique, Quentin Raval et Josée Deezar, l’offre de services en français s’est avérée un filon. On a vraiment pu ouvrir les portes à beaucoup de patients. Beaucoup de gens voulaient ces services-là en français. Ça nous a vraiment permis d’augmenter la clientèle, affirme M. Raval.
Le Prix entrepreneur, qui est remis à une entreprise établie depuis au moins un an et qui a démontré un engagement exceptionnel envers la communauté, a été décerné à Voyageur Houseboats, qui a été incorporée en 2021.
Il s’agit de la première entreprise de location de bateaux-maisons au Manitoba à exercer à l’intérieur d’un parc provincial, celui du Whiteshell. Elle offre depuis 2022 des séjours sur un bateau autonome sur la rivière Winnipeg.
Le fondateur de Voyageur Houseboats, Jérémy Faure, se réjouit de cet honneur. C’est vraiment une reconnaissance extraordinaire. On travaille dans l’ombre pendant des années et, tout d’un coup, on est reconnu. Ça nous met devant les projecteurs, ça fait un peu bizarre, mais ça aide aussi énormément, surtout pour une toute nouvelle entreprise, affirme le lauréat.
On va commencer notre troisième année d’exploitation et, donc, on cherche tout le temps de nouveaux clients. On espère que ça pourra attirer plus de gens de la francophonie chez nous, ajoute M. Faure.
Jérémy Faure est le fondateur de Voyageur Houseboats, la première entreprise de location de bateaux-maisons au Manitoba à exercer à l’intérieur d’un parc provincial, celui du Whiteshell. PHOTO : RADIO-CANADA / CATHERINE MOREAU
Par ailleurs, c’est la maison d’édition, établie depuis près de 30 ans au Manitoba, Apprentissage Illimité/AHA Learning qui remporte le Prix de distinction. Fondée en 1996, l’entreprise édite, conçoit et détaille des ressources éducatives et littéraires en français, en anglais et en espagnol.
Ce prix est décerné à une entreprise établie depuis au moins trois ans et qui a démontré un engagement exceptionnel envers la communauté.
Sylvie Laurencelle, encourage les entrepreneurs franco-manitobains à devenir membres de la CCFSB.
Vous allez retrouver des personnes comme vous qui sont à différentes étapes dans leur carrière. Vous allez vous trouver des gens qui ont des problèmes ou bien des défis similaires aux vôtres et vous allez vous retrouver entre pairs, puis trouver des façons peut-être de collaborer. C’est vraiment une belle opportunité, affirme-t-elle.
Les lauréats ont reçu une adhésion gratuite d’un an à la CCFSB. La Chambre de commerce propose son prochain rendez-vous le 14 décembre, pour un cocktail à l’occasion des Fêtes, qui se tiendra au Marion Street Eatery.
Le Centre culturel franco-manitobain (CCFM) lance un nouveau fonds de dotation grâce à un don de 25 000 $ visant « à soutenir les activités artistiques, éducatives et culturelles » de l’organisation, selon un communiqué.
Le fonds Les Amis du CCFM sera approvisionné par le biais d’une campagne de financement qui a reçu un premier don de 25000$ de Gabriel Forest, un donateur de longue date et un ardent défenseur de la culture et du patrimoine franco-manitobain. PHOTO : RADIO-CANADA
Le fonds Les amis du CCFM sera approvisionné par le biais d’une campagne de financement qui a reçu un premier don de 25 000 $ de Gabriel Forest, un donateur de longue date et un ardent défenseur de la culture et du patrimoine franco-manitobains, comme l’explique le communiqué.
M. Forest a remis un chèque aux Amis du CCFM à l’occasion d’une conférence de presse lundi. Il a fait ce don en l’honneur de sa défunte épouse, Marcelle Forest, qui a été la première femme à présider le conseil d’administration du centre, de 1986 à 1988, dit le communiqué.
L’opération vise à répondre aux besoins financiers croissants de l’organisation, qui œuvre à la promotion de la culture francophone au Manitoba. « Face à ce défi, les Amis du CCFM ont pris l’initiative de créer le Fonds de dotation Les amis du CCFM, en partenariat avec Francofonds, qui est spécialisé dans la gestion des fonds philanthropiques. »
Construire une base solide pour les prochaines campagnes
C’est énorme!, s’est exclamée Ginette Lavack, la directrice générale du CCFM.
Elle explique que cette contribution de la famille Forest permettra aux Amis du CCFM de doubler tous les dons reçus jusqu’à atteindre, d’ici la fin de l’année, l’objectif de récolter 50 000 $.
Ginette Lavack ajoute que le mandat de l’organisation, indépendante du CCFM, est de venir en soutien au centre dans tous les projets qu’on souhaiterait entreprendre, que ce soit des projets d’infrastructures, nos opérations ou notre programmation annuelle.
Il s’agit pour l’organisme de construire une base solide pour les prochaines campagnes de collecte de fonds ainsi que de marquer ses 50 ans, qui seront célébrés en 2024.
Je vise encore plus haut, mais bon, il faut commencer quelque part. Je pense que de se donner l’objectif de 50 000 $ pour nos 50 ans, c’est vraiment quelque chose de spécial, a indiqué Mme Lavack.
Selon elle, un partenariat a été établi avec Francofonds pour développer une culture philanthropique envers le CCFM.
Le centre culturel en a besoin pour continuer le beau travail
Nathalie Kleinschmit, la directrice générale de Francofonds et chargée de la gestion du nouveau fonds, a expliqué que l’argent va soutenir les activités du centre.
Elle ajoute qu’il peut recevoir du financement pour le bâtiment, par exemple, mais que ce qui manque très souvent, ce sont les fonds pour nourrir ses activités.
Nathalie Kleinschmit espère que ce fonds va permettre à l’équipe de «développer de la programmation en toute liberté, de répondre oui et d’apporter des activités qui sont importantes pour la communauté». PHOTO : RADIO-CANADA / RICHARD SABEH
Mme Kleinschmit espère que ce fonds va permettre à l’équipe de développer de la programmation en toute liberté, de répondre oui et d’apporter des activités qui sont importantes pour la communauté.
Francofonds sera responsable de la gestion du fonds, dont les intérêts seront versés chaque année au CCFMpour nourrir la vitalité du centre et celle de toute la communauté, affirme-t-elle.
Notre rôle est de veiller à ce capital et de faire en sorte qu’il y ait des rendements à perpétuité pour le centre. L’organisme accueille les dons dès ce lundi sur son site (Nouvelle fenêtre).
Pour cette première campagne de financement des Amis du CCFM, ce dernier a nommé Marcelle Forest présidente d’honneur en reconnaissance de son soutien exceptionnel et de son investissement remarquable.
M. Forest explique avoir fait ce don pour reconnaître sa défunte épouse et qu’il s’agit d’un grand moment pour eux deux. Le centre culturel en a besoin pour continuer le beau travail qu’ils font ici aujourd’hui.
Il souhaite une longue vie au CCFM et au nouveau fonds des Amis du CCFM.
FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 21 novembre 2023
La plateforme francophone de diffusion numérique WebOuest a diffusé un reportage vidéo sur les 50 ans de carrière de la formation musicale Franco-Manitobaine Les Louis Boys.
Photo des archives des Louis Boys – reprise par Radio-Canada
« Ce sont les Rolling Stones de Saint-Boniface! Leurs chansons rendent hommage à Louis Riel et au patrimoine franco-manitobain ».
C’est en ces termes flatteurs que la plateforme numérique WebOuest présente Les Louis Boys, un groupe musical qui a célébré 50 ans de carrière en 2022.
Diffusé le 16 novembre dernier et animé par Laura Lussier, le reportage vidéo d’environ 20 minutes a donné la parole aux membres de la formation musicale dont le membre fondateur Edwin Prince.
ONFR+ – Isabelle Bourgeault-Tassé, publié le 28 octobre et mis à jour le 31 octobre 2023
[CHRONIQUE]
Chaque samedi, ONFR+ propose une chronique sur l’actualité et la culture franco-ontarienne. Cette semaine, la blogueuse et activiste du Nord de l’Ontario, Isabelle Bougeault-Tassé.
Louis Riel, chef du peuple métis dans les Prairies canadiennes et fondateur de la province du Manitoba. Crédit image : Louis Riel, carte de visite de 1884, I. Bennetto & Co., Domaine Public
Je suis l’héritière d’arrière-arrière-grands-oncles canadiens-français du Québec qui auraient peut-être prêté main-forte à Louis Riel et la Nation métisse lors de leur résistance dans l’Ouest canadien au 19e siècle. Qu’ils aient réellement osé prendre les armes pour Louis Riel ou qu’ils aient simplement rêvé de le faire, cette légende d’ancêtres revendicateurs m’inspire.
Mes ancêtres se seraient « battus pour Louis Riel », racontait autrefois mon grand-père, Eugène Bourgeault. Canadien français et Franco-Ontarien, il allait partager cette légende avec sa fille et ma mère.
Louis Riel, père du Manitoba et grand leader politique des Métis. L’homme qui recevra bientôt le titre honorifique de premier ministre du Manitoba, un geste qui fera de lui le premier dirigeant de l’histoire de la province.
Un leader politique qui, au Canada anglais, avait été reconnu coupable de trahison après avoir mené la résistance de la rivière Rouge au Manitoba (1869-1870) et du Nord-Ouest en Saskatchewan et en Alberta (1885). Et que l’on reconnaissait, au Canada français, comme un « frère » franco, un patriote et combattant pour les droits des minorités, plus particulièrement des Métis. Un homme qui allait nourrir la lutte de toutes communautés en quête d’équité.
Un homme à la source d’une humble légende familiale canadienne-française.
RADIO-CANADA – Gavin Boutroy, publié le 30 octobre 2023
Wab Kinew demande à son ministre des Affaires francophones, Glen Simard, de faire du Manitoba « une province véritablement bilingue ».
Le premier ministre a publié lundi les lettres de mandat de plusieurs ministres. PHOTO : RADIO-CANADA / AROUNA SISSOKO
Le premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, a officiellement demandé à son ministre de l’Éducation, Nello Altomare, de rétablir le poste de sous-ministre adjoint au Bureau de l’éducation française (BEF).
Il s’agit de l’une des priorités que Wab Kinew a fournies à son ministre dans sa lettre de mandat, publiée à la fin de la journée de lundi.
Selon la lettre, le ministre devra aussi établir un programme de repas universel dans les écoles publiques de la province, assurer de plus petites classes pour les jeunes élèves et travailler avec l’Université de Saint-Boniface pour former plus d’éducateurs francophones.
En 2017, le sous-ministre adjoint au ministère de l’Éducation responsable du BEF a été muté, et le BEFest passé sous la responsabilité d’un sous-ministre adjoint anglophone.
Ce changement à une entité qui a joué un rôle névralgique dans la promotion de l’enseignement du français auprès du ministre de l’Éducation depuis les années 1970 avait provoqué l’ire des francophones.
La structure du BEF a été ajustée depuis, notamment pour renforcer sa présence auprès du ministre, mais le poste de sous-ministre adjoint au BEF n’a pas été rétabli.
Une province véritablement bilingue
Lundi, le premier ministre a aussi publié les lettres de mandat du ministre de l’Agriculture, du ministre du Développement économique autochtone, du ministre du Développement économique, de la ministre des Transports et de l’Infrastructure, du ministre des Finances, de la ministre de l’Éducation supérieure et de la Formation et du ministre des Sports, de la Culture, du Patrimoine et du Tourisme.
Ce dernier, Glen Simard, est aussi ministre responsable des Affaires francophones.
Le premier ministre lui demande de travailler afin de reconnaître le rôle fondateur de la communauté francophone au Manitoba, de protéger ses droits et d’améliorer l’accès à l’éducation, aux soins et aux services en langue française afin d’en faire une province véritablement bilingue.
Le communiqué de presse de la province indique que les autres lettres de mandat seront publiées cette semaine.
RADIO-CANADA – Bassirou Bâ, publié le 21 octobre 2023
Une famille franco-marocaine de Casablanca a découvert des particularismes de la langue française dont elle ne soupçonnait pas l’existence lors d’une traversée d’est en ouest du Canada en autocaravane pendant trois mois.
Leila, Alexandre, Gabriel et Ines Goudin. PHOTO : FOURNIE PAR LEILA GOUDIN
Cette découverte fait partie d’un voyage que la famille entreprend à travers les Amériques pendant deux ans.
Composée d’Alexandre, Leila et leurs deux enfants Gabriel et Ines, la famille Goudin a entamé son odyssée à Halifax vers la mi-juillet, où elle a réceptionné sa caravane motorisée convoyée d’un port belge. Elle a alors traversé la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, puis le Québec en passant par la Gaspésie.
Les étapes néo-brunswickoise et québécoise ont permis aux membres de la famille, en tant que francophones, d’atterrir en douceur, notamment au Québec, explique Leila Goudin. Ça nous a permis de nous acclimater de façon assez progressive, surtout pour les enfants, ajoute Alexandre.
La famille Goudin a entrepris un voyage de deux ans qui la mènera de l’Amérique du Nord en Amérique du Sud, notamment en Patagonie, en passant par l’Amérique centrale. PHOTO : FOURNIE PAR LEILA GOUDIN
La famille Goudin a entrepris un voyage de deux ans qui la mènera de l’Amérique du Nord en Amérique du Sud, notamment en Patagonie, en passant par l’Amérique centrale.
PHOTO : FOURNIE PAR LEILA GOUDIN
D’une francophonie…
Le couple explique avoir découvert dans la Belle Province un français un tantinet différent, du fait de tournures de phrases, ou encore de mots « du vieux français de l’époque de nos grands-parents ».
Une fois, on a visité un zoo avec les enfants et pour leur dire de caresser les animaux, [les guides] leur disaient de les « flatter ». On n’a pas réalisé tout de suite ce que cela voulait dire.
Une citation de Leila Goudin
Elle parle aussi de ce camionneur qui, pour signifier à des voyageurs français qu’il allait se serrer pour les laisser passer, disait qu’il allait se « tasser »
On comprend bien ce que le mot veut dire, dit Leila Goudin, mais on ne l’utilise pas dans le même contexte.
Le séjour des Goudin au Québec (ici à Percé) a surtout permis aux enfants, qui ne parlent que français, de commencer le voyage en douceur avant de se retrouver en milieu anglophone. PHOTO : FOURNIE PAR LEILA GOUDIN
Le séjour des Goudin au Québec (ici à Percé) a surtout permis aux enfants, qui ne parlent que français, de commencer le voyage en douceur avant de se retrouver en milieu anglophone.
PHOTO : FOURNIE PAR LEILA GOUDIN
… à une autre
Cependant, c’est surtout en terre acadienne, au Nouveau-Brunswick, où le couple dit avoir été surpris de trouver pas mal de francophones et dont la différence linguistique est le plus marquée. C’était une tout autre expérience linguistique.
C’était un dialecte [le chiac] complètement différent du français que l’on parle et qu’on a eu du mal à comprendre.
Une citation de Alexandre Goudin
Les enfants Gabriel et Ines Goudin découvrent l’Acadie où, comme leurs parents, ils ont été déconcertés par le chiac, une variété de français ponctuée d’emprunts à l’anglais. PHOTO : FOURNIE PAR LEILA GOUDIN
Alexandre Goudin cite un exemple au parc de l’Île-aux-Foins. Un monsieur en compagnie de sa conjointe, interpellé par la plaque d’immatriculation française de l’autocaravane de la famille Goudin, s’approche et explique avec passion qu’il est acadien et que ses ancêtres étaient français.
On voyait qu’il avait vraiment envie de partager quelque chose avec nous, dit Leila. Mais le couple ne comprenait pas un mot de ce qu’il disait. Devant l’air embrouillé de ses interlocuteurs, le monsieur a dû se retourner vers sa femme pour lui demander de l’aider à se faire comprendre.
Grâce à cette rencontre, la famille Goudin a découvert ce que c’était le chiac et la culture acadienne, au point que, en route, elle se met à écouter des chansons acadiennes.
Une fois la traversée du Québec terminée, la famille s’est rendue en Ontario avant de rejoindre les provinces des Prairies.
Au Manitoba, les Goudin ont réalisé qu’il existait une importante communauté francophone, notamment à Saint-Boniface. Selon Leila, les enfants, qui ne parlent que français, ont pu suivre des visites guidées dans des parcs et musées où ils ont interagi avec les guides, sans que leurs parents viennent jouer les interprètes.
La famille Goudin a choisi de nommer son aventure «Rolling Babouche». La babouche est une pantoufle typique du Maroc, où elle habite, et «rolling», un mot anglais signifiant ici « roulante ». PHOTO : FACEBOOK
Des différences enrichissantes
Même si le couple dit avoir trouvé marrante l’évolution du français à travers des contextes géographiques différents, Leila estime qu’il s’agit de cultures qui ne sont pas si lointaines que cela, car il y a toujours cette passerelle de la langue.
Les enfants nous sortent parfois des expressions [typiques] qu’ils ont entendues au Québec et qui les ont marqués. Par exemple, « tu veux-tu faire ceci, tu veux-tu faire cela?
Une citation de Leila Goudin
De l’Alberta, la famille Goudin garde le souvenir d’une province dotée d’une nature exaltée. PHOTO : FOURNIE PAR LEILA GOUDIN
Dans les autres provinces, notamment en Alberta, les Goudin n’ont pas rencontré la communauté francophone. On nous avait indiqué que les villages francophones en Alberta étaient plus au nord, vers Edmonton, alors que notre itinéraire, c’était les Rocheuses, Banff et Jasper notamment, explique Leila.
Après une vingtaine de jours en Alberta, les Goudin ont mis le cap vers le Montana, en passant par le parc national des Lacs-Waterton. Leur autocaravane roulera à travers les États-Unis, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud.
L’itinéraire de la famille Goudin. En date du 5 octobre 2023, elle se trouvait au Colorado. PHOTO : MAPBOX / ROLLING BABOUCHE
RADIO-CANADA – Antoine Brière, publié le 18 octobre 2023
Deux francophones font partie du Cabinet de Wab Kiew, le nouveau premier ministre du Manitoba.
Wab Kinew, au centre, pose avec son Cabinet après son assermentation. PHOTO : RADIO-CANADA / PRABHJOT LOTEY
Adrien Sala occupe désormais les postes de ministre des Finances et de ministre responsable d’Hydro-Manitoba et des services publics du Manitoba. Glen Simard a, quant à lui, été nommé en tant que ministre des Sports, de la Culture et du Tourisme et ministre responsable des Affaires francophones.
Par ailleurs, Glen Simard est aussi ministre responsable de la Société manitobaine des alcools et des loteries
Il est le député de la circonscription Brandon-Est pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) du Manitoba. Il a battu le député progressiste-conservateur sortant, Len Isleifson.
Glen Simard a été professeur à l’École Harrison, de Brandon. Il a aussi été entraîneur et bénévole avant de se voir propulser à l’Assemblée législative du Manitoba après sa victoire dans sa circonscription.
Bien qu’il ait peu d’expérience dans le domaine de la politique provinciale, il s’efforce de se préparer à assumer ses nouvelles fonctions grâce à une formation offerte aux nouveaux élus provinciaux.
Le député de Brandon Est, Glen Simard, devient ministre des Sports, de la Culture, du Patrimoine et du Tourisme. Il est aussi ministre responsable des Affaires francophones et responsable de la Société des alcools et des loteries du Manitoba. PHOTO : RADIO-CANADA / MARIO DE CICCIO
Adrien Sala est le député néo-démocrate de la circonscription St.James depuis 2019.
Avant d’occuper ses nouvelles fonctions comme ministre, il a été le porte-parole de son parti pour les finances et Hydro-Manitoba.
Adrien Sala a aussi travaillé dans le secteur financier, notamment dans le domaine des logements sociaux et des programmes communautaires visant à prévenir la criminalité et à soutenir les jeunes marginalisés.
Son travail au sein de sa circonscription a donné lieu à l’installation de services culturels gratuits pour la jeunesse et la communauté, à la construction de jardins communautaires et à l’instauration de programmes préventifs autour de la criminalité en collaboration avec la Première Nation de Long Plain.
14 nouveaux ministres
Lors de la cérémonie d’assermentation des ministres du gouvernement du Manitoba, 14 nouveaux ministres ont été introduits dans leurs fonctions. Cela exclut le premier ministre Wab Kinew, qui occupe également le poste de ministre des Affaires intergouvernementales, ainsi que celui de ministre responsable de la Réconciliation autochtone, selon une traduction libre de Radio-Canada, la traduction officielle de la province n’étant pas disponible au moment de publier ces lignes.
Les nouveaux ministres
Uzoma Asagwara, député de la circonscription de Gare-Union, est désormais vice-premier ministre, ministre de la Santé, des aînés et des soins à long terme.
Ron Kostyshyn, député néo-démocrate de la circonscription de Dauphin, prend le titre de ministre de l’Agriculture.
Matt Wiebe, député de la circonscription de Concordia, assume le rôle de ministre de la Justice, procureur général, gardien du grand sceau du Manitoba et ministre responsable de la Société de l’assurance publique du Manitoba.
Nahanni Fontaine, députée de St Johns, a été confirmée dans le rôle de ministre des Familles, ministre responsable de l’Accessibilité et ministre responsable de l’Égalité des genres.
Bernadette Smith, députée de Point Douglas, devient ministre du Logement, des Dépendances et du Sans-abrisme, et ministre responsable de la Santé mentale.
Nello Altomare, le député de la circonscription de Transcona, occupe désormais le poste de ministre de l’Éducation et de la Petite enfance.
Ian Bushie, député de la circonscription de Keewatinook, devient ministre des Affaires municipales et du Nord ainsi que ministre et du Développement économique autochtone.
Malaya Marcelino, députée de Notre-Dame, prend le titre de ministre du Travail et de l’Immigration et ministre responsable de la Commission des accidents du travail.
Jamie Moses, député de Saint-Vital, est nommé à titre de ministre du Développement économique, de l’Investissement et des Ressources naturelles.
Lisa Naylor, députée de la circonscription de Wolseley, assume le rôle de ministre des Transports et de l’Infrastructure et ministre de la Protection des consommateurs et des services gouvernementaux.
Adrien Sala, député de St.James, devient ministre des Finances, ministre responsable de la Régie des services publics, ministre responsable d’Hydro-Manitoba et ministre responsable des Services publics du Manitoba.
Renée Cable, députée de Southdale, est ministre de l’Éducation postsecondaire et de la Formation.
Tracy Schmidt, députée de la circonscription de Rossmere, est désormais ministre de l’Environnement et des Changements climatiques et ministre responsable d’Efficacité Manitoba.
Glen Simard, député de Brandon-Est, est ministre des Sports, de la Culture, du Patrimoine et du Tourisme. Il est également le ministre responsable des Affaires francophones et de la Société des alcools et des loteries du Manitoba.
Alors que le précédent gouvernement comptait 18 ministres, plusieurs portefeuilles ont été combinés au sein du Cabinet néo-démocrate.
Une cérémonie symbolique
La cérémonie d’assermentation du nouveau Cabinet du Manitoba a eu lieu en anglais, en français et en langue autochtone au Leaf, dans le parc Assiniboine, à Winnipeg, mercredi, et l’événement a été présidé par Anita Neville, lieutenante-gouverneure du Manitoba.
Le thème était axé autour de la culture des Premières Nations manitobaines et a rendu hommage aux origines du premier ministre Wab Kinew et à l’aspect historique de son élection.
Glen Simard signe les documents faisant de lui un ministre au Manitoba, lors de l’assermentation du Cabinet de Wab Kinew. PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / MARIO DE CICCIO
Au début de la cérémonie, Samuel Knott, chef de la Première Nation de Red Sucker Lake, a dit une prière en langue autochtone, puis en anglais.
Les membres du Norman Chief Memorial Dancers ont par la suite interprété une danse intitulée The Red River Gig , avant l’assermentation officielle du premier ministre Wab Kinew, qui s’est déroulée au son des tambours traditionnels.
Wab Kinew a ensuite demandé avec émotion à son oncle de venir sur scène pour placer la coiffe traditionnelle sur sa tête, qu’il a conservée jusqu’à la fin de la cérémonie.
Puis, une fois l’assermentation du nouveau Cabinet terminée, Wab Kinew a conclu la cérémonie par un discours, très ému.
Il a réitéré les priorités gouvernementales de son parti dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du coût de la vie.
J’ai toute confiance dans l’équipe de personnes compétentes et passionnées qui ont répondu à l’appel du Cabinet. […] Je me réjouis des perspectives variées qu’elles apporteront et qui représenteront la diversité de notre province dans son ensemble.
Une citation de Wab Kinew, premier ministre du Manitoba
Il a finalement remercié ses proches et sa famille qui étaient présents à la cérémonie.
FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 11 octobre 2023
Avant d’être élu le 3 octobre 2023 comme député provincial de Saint-Boniface sous la bannière du NPD, Robert Loiselle a travaillé 28 ans dans l’enseignement, tout en consacrant son temps libre au bénévolat et à l’engagement communautaire. Fier de ses racines autochtone et francophone, le nouveau député veillera à ce que les promesses du NPD à l’égard de la Francophonie Manitobaine soient concrétisées.
Robert Loiselle vit à Saint-Boniface avec son épouse Katherine et ses filles Axelle et Nastassja – Gracieuseté
À l’Assemblée législative du Manitoba, la Francophonie Manitobaine pourra désormais compter sur Robert Loiselle pour faire avancer sa cause.
Bien qu’il ne soit pas le seul francophone à y siéger, le nouveau député aura la lourde tâche de représenter Saint-Boniface, le berceau historique des Franco-Manitobains.
À lui seul, le territoire de cette circonscription compte une part importante des électeurs francophones de la province.
De plus, l’ancienne ville qui est devenue un quartier francophone de Winnipeg accueille la majorité des institutions francophones névralgiques de la province.
L’Université et l’Hôpital de Saint-Boniface, le Collège Louis-Riel, le journal La Liberté, la Société de la francophonie manitobaine et le Centre culturel Franco-Manitobain…Ce n’est là qu’une partie des organismes ayant leurs sièges dans la circonscription représentée par Robert Loiselle.
Un proche du nouveau premier ministre
« Je suis né et j’ai grandi à Saint-Boniface », lance d’entrée de jeu le nouveau député à Francité.
Issu d’une famille notoire dans les milieux francophones du Manitoba, Robert Loiselle a été bercé dans la francophonie dès son plus jeune âge.
Enseignant de profession, le Métis francophone a investi son temps libre pendant plusieurs décennies dans la société civile avant d’embarquer dans la politique.
Parmi les organismes dans lesquels il a joué un rôle important : le collectif Ami.e.s du carré civique de Saint-Boniface dans le domaine de la préservation du patrimoine, Francofonds dans la philanthropie et Save Our Seine dans l’environnement.
D’ailleurs, c’est dans les rues du centre-ville de Winnipeg et en faisant du bénévolat que Robert Loiselle rencontre pour la première fois le nouveau premier ministre Wab Kinew en 2010.
Robert Loiselle en compagnie du premier ministre Wab Kinew – Gracieuseté
« C’est l’idée de – Faire mieux – qui m’a motivé à me présenter pour représenter Saint-Boniface », explique le père de famille, qui se dit aussi très sensible aux crises sociales et environnementales qui touchent la province et le pays.
Outre sa longue expérience dans la société civile, et sa double identité autochtone et francophone qui lui permet de connaître les enjeux de ces minorités importantes au Manitoba, Robert Loiselle a autre atout.
À travers sa casquette d’enseignant, il a eu l’occasion de se rapprocher des nouveaux arrivants francophones puisque le tiers de ses élèves sont issus de l’immigration. Un rapprochement, qui lui a permis non seulement de connaitre les enjeux de l’immigration francophone, mais de séduire des électeurs et des alliés issus de la diversité.
Robert Loiselle avec son équipe lors d’une sortie de porte-à-porte – Gracieuseté
Maintenant qu’il est élu après avoir détrôné le député sortant Dougalt Lamont, qui n’est autre que le leader du parti libéral au Manitoba, Robert Loiselle entame un nouveau chapitre de sa vie.
Le nouveau député dit avoir hâte de commencer à travailler sur les chantiers promis aux francophones durant la campagne électorale.
« Pour s’assurer que la grande majorité de nos promesses soient concrétisées, nous allons investir à partir d’un fonds de la province doté de plus de 500 millions de $ que les conservateurs n’ont pas voulu toucher », précise l’élu sous les couleurs du NPD.
Interrogé sur ses ambitions politiques pour le futur, Robert Loiselle répond avec un brin d’humour qu’il est un proche de Wab Kinew. Les deux hommes ont établi un lien de confiance fort durant des années d’engagement communautaire, en plus de partager les mêmes idéaux politiques.
Est-ce que Robert Loiselle aura une place dans le nouveau gouvernement du Manitoba ? Probablement.
FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 4 octobre 2023
L’élection d’un nouveau gouvernement néo-démocrate au Manitoba apportera son lot de changements pour les Franco-Manitobains les mois et les années à venir, à en croire les promesses électorales du NPD en matière de francophonie.
Le leader du NPD au Manitoba lors d’un meeting électoral – Gracieuseté / Facebook
Le Manitoba devient désormais sous la gouverne des néo-démocrates avec comme premier ministre Wab Kinew. En évinçant Heather Stefanson du parti progressiste-conservateur (PC), le leader du NPD devient ainsi le premier autochtone à être à élu premier ministre dans une province au Canada.
Autre détail intéressant à savoir : le nouveau premier ministre est bilingue puisqu’il avait fréquenté une école d’immersion. Le fait qu’il parle couramment le Français est un atout, selon Daniel Boucher, DG de la Société de la francophonie manitobaine joint par ONFR+.
Mieux encore, Wab Kinew et son parti se sont montrés attentifs aux enjeux francophones lors de plusieurs sorties médiatiques durant la campagne électorale. D’ailleurs, le NPD a répondu par écrit à un questionnaire envoyé par la SFM aux partis politiques du Manitoba.
Ce document synthétise de manière claire et précise les positions des différentes formations politiques quant aux enjeux et priorités de la Francophonie-Manitobaine.
Une pléthore de promesses
Au chapitre de l’éducation, le NPD a promis de restaurer le poste de sous-ministre adjoint au Bureau de l’éducation française (BÉF) comme l’a recommandé la SFM dans sa campagne de démarchage politique.
Plus encore, le NPD a promis de bonifier le financement du système éducatif francophone de la petite enfance jusqu’au secondaire. En ce qui concerne les garderies, le NPD a promis l’augmentation du financement pour la création de places supplémentaires et le recrutement davantage d’éducatrices et éducateurs. Pareil pour le postsecondaire à l’Université Saint-Boniface, en augmentant à la fois le recrutement d’étudiants internationaux et celui de professeurs universitaires.
Quant à la santé, le secteur sur lequel le NPD a centré sa campagne électorale, les néo-démocrates ont promis une réforme profonde du système de santé manitobain au profit de toute la population.
Pour les Franco-Manitobains, l’équipe Wab Kinew s’est engagé à développer les services bilingues en santé physique et mentale, en misant sur le recrutement et la rétention du personnel. De même, le parti social-démocrate a promis de relancer le caractère bilingue du service provincial Info Santé.
Pour ce faire, le NPD compte augmenter la capacité d’accueil de l’Université Saint-Boniface. D’ailleurs, l’établissement postsecondaire offre déjà des programmes en sciences infirmières, en travail social et une voie vers la médecine en partenariat avec d’autres universités.
En outre, le parti veut aussi miser sur le recrutement international de professionnels de santé en provenance de pays francophones.
Autre secteur prioritaire pour les francophones, et non des moindres : l’immigration. À ce sujet, les néo-démocrates ont promis d’appuyer la francophonie manitobaine dans ses ambitions d’attraction et de rétention de talents francophones de l’international.
« Notre population francophone et bilingue donne au Manitoba un avantage compétitif dans l’économie mondiale, mais cet avantage peut facilement disparaître si la province n’appuie pas la communauté francophone », expliquent les néo-démocrates dans leur réponse au questionnaire de la SFM. Concrètement, un gouvernement dirigé par Wab Kinew fixera une cible pour l’immigration francophone, en concertation avec les organismes Franco-Manitobains.
Si la SFM a recommandé une cible de 15% d’immigrants francophones, le parti à la couleur orange n’est pas allé jusqu’à promettre ce pourcentage. Pour ce qui de l’accueil et la rétention, le NPD a promis de renforcer les services d’établissement francophones.
Une chose est sure, la SFM aura du pain sur la planche pour s’assurer que l’ensemble de ces promesses seront tenues. Il s’agit aussi de chiffrer ces engagements et négocier des améliorations significatives dans tous les secteurs, car comme le dit bien l’adage, le diable est dans les détails.
Les autres promesses du NPD
Les arts, la culture, le sport et le tourisme
Bonification du financement du Centre culturel Franco-Manitobain
Affaires francophones
Amender les règlements du secrétariat des affaires francophones et bonifier la Politique sur les services français
Les Services municipaux
Modernisation de la Partie 9 de la Charte de la ville de Winnipeg Offrir plus de services municipaux en Français
FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 3 octobre 2023
Comme l’ensemble des Manitobains, les Franco-Manitobains vont aux urnes aujourd’hui pour élire un nouveau gouvernement provincial. L’occasion pour Francité de revenir sur cette importante communauté francophone de l’Ouest Canadien.
Gracieuseté – SFM
Elle remonte à plus de 200 ans. La francophonie manitobaine demeure l’une des communautés et des espaces francophones les plus importants dans l’Ouest Canadien. Celle-ci compte, d’après les données les plus récents de la Société de la francophonie manitobaine (SFM), environ 110 000 Manitobains et Manitobaines francophones et francophiles.
Au-delà de ce poids démographique, certes non négligeable dans une province qui compte un peu plus de 1,3 millions d’habitants, la francophonie manitobaine a résisté et évolué depuis l’arrivée des colons européens jusqu’à nos jours.
« Pour bien comprendre la ténacité franco-manitobaine, il faut se rappeler l’histoire de la francophonie au Manitoba. Le français était la langue des voyageurs canadiens venus du Bas-Canada dès le XVIIIe siècle. Elle fut ensuite la langue des Métis, les enfants de ces voyageurs devenus « hommes libres » et de leur conjointe amérindienne », peut-on lire sur le site web de la SFM.
De plus, le français était la langue des religieux et des religieuses catholiques qui œuvrèrent à la colonie de la Rivière-Rouge et dans l’Ouest canadien dès 1818.
Le drapeau franco-manitobain fut dévoilé en 1980 à la suite d’un concours organisé par le Conseil jeunesse provincial. Issu d’un scrutin populaire, le choix des Franco-Manitobains et des Franco-Manitobaines s’est alors porté sur la proposition du graphiste franco-manitobain Cyril Parent. Gracieuseté.
Toujours selon la même source, le français est encore la langue des Canadiens français venus du Québec et de la Nouvelle-Angleterre et de nombre d’immigrants qui parviennent de populations francophones variées depuis cent ans.
Fait important à rappeler : l’ancrage historique du Manitoba Français remonte à bien avant la création de la confédération canadienne et la fondation de la province par Louis-Riel.
Exemple : le Collège Saint-Boniface – encore opérationnel aujourd’hui sous le nom de l’Université de Saint-Boniface – a été crée en 1855.
Autre exemple frappant : l’hôpital Saint-Boniface – le premier hôpital de l’Ouest Canadien – a été fondé en 1871 par les Sœurs Grises, deux religieuses originaires de Montréal.
Malgré cela, cet ancrage historique n’a pas épargné la francophonie manitobaine de longues années sombres durant lesquels le français, les droits linguistiques et culturels des métis et des francophones sont pris pour cible.
Des lois inconstitutionnelles adoptées par le Parlement manitobain en 1890 jusqu’aux graffitis anti-francophones sur des édifices de Saint-Boniface en 1983, la francophonie manitobaine est toujours restée vent debout.
Si, des dizaines de milliers de francophones et francophiles y compris les immigrants les plus récents, peuvent aujourd’hui s’épanouir en Français au Manitoba, c’est bien grâce à la ténacité des Franco-Manitobains. Un caractère qui résume le passé et le présent les francophones du Manitoba selon la SFM.
Notons, enfin, que les prochaines heures révéleront le prochain gouvernement du Manitoba à l’issue d’élections provinciales durant lesquelles les Franco-Manitobains n’ont pas ménagé d’efforts pour se faire entendre.
RADIO-CANADA – Raphaëlle Laverdière, publié le 2 octobre 2023
L’École Précieux-Sang, à Winnipeg, a souligné la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation lundi. Au total, 471 enfants de la maternelle à la 8e année se sont rassemblés pour un moment de réflexion au son du tambour.
Des élèves de l’École Précieux-Sang se sont rassemblés dans le gymnase pour souligner la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, lundi. PHOTO : RADIO-CANADA / RAPHAËLLE LAVERDIÈRE
Les enfants ont entonné des chants, battu la mesure et écouté un conte de l’aînée métisse Dolorès Gosselin. D’après elle, aborder le sujet de la réconciliation doit commencer dès l’enfance.
Si on leur donne l’enseignement maintenant, ils n’auront pas les préjugés comme nous autres, les plus vieux, remarque-t-elle. Si on commence et qu’ils ont 2 ans, 3 ans, 5 ans, ils reçoivent la beauté de la culture, pas juste le négatif.
L’aînée métisse Dolorès Gosselin s’est adressée aux élèves de l’École Précieux-Sang, lundi. PHOTO : RADIO-CANADA / RAPHAËLLE LAVERDIÈRE
Pendant un moment de silence, les élèves ont été invités à réfléchir aux enfants autochtones qui ne sont pas revenus des pensionnats, une histoire qui doit être enseignée selon Dolorès Gosselin.
Elle espère que davantage de questions liées aux peuples autochtones, dont celui des droits territoriaux, seront abordées dans les classes dans l’avenir.
Je pense qu’on doit quand même leur raconter certaines choses qui sont arrivées. […] Ils doivent savoir la vérité parce que si on ne connaît pas la vérité, on peut reproduire ce qui s’est passé.
Une citation de Dolorès Gosselin, aînée métisse
Élisa, une élève de 5e année, a particulièrement aimé le son du tambour. Je pense que c’est comme une chanson et c’est comme une histoire, illustre-t-elle.
Pour Charlo, un élève de 8e année, pouvoir jouer de l’instrument avec plusieurs de ses camarades a été le moment fort de sa journée. Quand on changeait de rythme, ça prenait quelques tours avant que tout le monde l’ait, mais on l’avait! raconte-t-il.
Nicolas Bonin, qui enseigne la quatrième année à l’École Précieux-Sang, affirme avoir hâte de faire un retour sur l’événement en classe avec ses élèves. Ça nous donne la chance de faire des liens avec ce qu’on a vécu aujourd’hui pendant longtemps, affirme-t-il.
Dans le contexte de la vérité et de la réconciliation, on a tous un rôle à jouer. Et je pense que les élèves dans nos classes sont des citoyens futurs.
Une citation de Nicolas Bonin, enseignant de quatrième année à l’École Précieux-Sang
L’enseignant espère que l’école multipliera les activités, notamment des ateliers en petits groupes, pour approfondir la notion de réconciliation.
M. Bonin espère que les élèves de l’École Précieux-Sang continueront leur réflexion tout au long de l’année scolaire.
RADIO-CANADA – Thibault Jourdan, publié le 28 septembre 2023
En entrevue avec Radio-Canada au sujet de questions francophones lors de l’élection provinciale, Heather Stefanson s’est dite prête à examiner un retour possible du poste de sous-ministre adjoint attitré au Bureau de l’éducation française.
Heather Stefanson est la cheffe du Parti progressiste-conservateur du Manitoba et candidate dans Tuxedo. PHOTO : RADIO-CANADA / MARIO DE CICCIO
Radio-Canada s’est entretenue avec les chefs des principaux partis politiques du Manitoba sur des enjeux spécifiquement francophones. Les questions ont largement été élaborées en réaction aux revendications de la Société de la francophonie manitobaine (SFM). Les mêmes questions ont été posées à Heather Stefanson (Parti progressiste-conservateur), Wab Kinew (Nouveau Parti démocratique), Dougald Lamont (Parti libéral) et Janine Gibson (Parti vert). Nous avons décidé de publier une entrevue par jour au cours de cette semaine, selon un ordre alphabétique.
Comment voyez-vous le français au Manitoba?
Je vois le français comme une langue très importante et les francophones manitobains sont une part très très importante de notre province. Je vois cela comme une partie de notre futur aussi, ce qui est très excitant.
Est-ce que vous vous engageriez à rétablir un poste de sous-ministre adjoint attitré au Bureau de l’éducation française (BEF)? Pourquoi?
Je pense que nous pourrons examiner cela. Je pense que c’est très important. Je ne suis pas sûre de ce qui s’est passé en premier lieu, mais je sais que cela a été une question très importante pour les Manitobains francophones. Et donc je pense que nous allons regarder.
Pourquoi maintenant et pas les années précédentes?
Parce que vous me le demandez maintenant. Je me souviens que d’autres m’en ont parlé également, et donc je pense que s’il y a une opportunité d’explorer cela, je pense que nous le ferons.
Comment comptez-vous répondre à la pénurie de personnel francophone en éducation et en santé?
Eh bien, ça passe évidemment par la formation, mais je pense qu’on peut également ajouter la langue française à cela.
Que voulez-vous dire?
Si nous avons plus de personnes formées en français ou si nous cherchons simplement à embaucher plus de personnes qui parlent français, eh bien nous avons alors du français offert au sein de notre système de santé.
Est-ce que vous seriez prêt à rétablir une cible d’immigration francophone?
Je pense que nous avons certainement des objectifs en matière d’immigration et c’est certainement quelque chose que nous pouvons explorer. Je n’y ai pas trop réfléchi, mais c’est pourquoi nous avons cette conversation, afin que nous puissions commencer à explorer quelles sont ces opportunités pour l’avenir. Je veux dire que la langue française est très, très importante au Manitoba et nous voulons nous assurer qu’on attire des gens qui parlent français aussi.
À combien la fixeriez-vous?
Je ne suis pas sûre. Je veux l’immigration elle-même. C’est une question fédérale, mais nous voulons que nos cibles soient beaucoup plus élevées qu’elles ne le sont et nous sommes également en train de négocier cela avec le gouvernement fédéral. On veut que plus de gens viennent au Manitoba, en général, mais aussi des personnes qui parlent français.
Pourriez-vous nous expliquer pourquoi la cible concernant l’immigration francophone a été abandonnée?
Je ne savais pas qu’il y en avait eu une. Je n’étais pas au courant. C’est bien, c’est pour ça que nous avons ces échanges.
Comment est-ce que vous vous y prendriez pour attirer plus d’immigrants francophones dans la province?
Je pense que vous savez que nous avons des communautés francophones au Manitoba. Je pense que nous devons également travailler avec ces communautés. Les gens dans ces communautés ont peut-être des parents et d’autres connaissances dans des pays francophones qu’ils connaissent. Peut-être qu’ils viendraient ici, que ce soit de la France ou d’autres pays.
Je pense donc que nous travaillons en étroite collaboration avec ces municipalités, mais encore une fois, c’est une question fédérale, mais je pense qu’il est très important que nous ayons également des immigrants francophones ici.
Comment est ce que vous y prendriez pour améliorer l’offre de services en français de la province?
Je pense que nous avons également commencé à nous engager dans cette voie. Je pense qu’il y a toujours des améliorations que nous pouvons apporter et je pense que nous devons travailler en très étroite collaboration avec la communauté francophone pour voir ce qu’elle aimerait en tirer.
Vous savez, nous sommes un pays bilingue et je souhaite vraiment que ces services soient offerts dans les deux langues officielles dans notre province.
Pour la série de questions suivante, Heather Stefanson devait répondre rapidement par oui ou non.
Êtes-vous prête à financer les rénovations que souhaite faire le Centre culturel franco-manitobain?
Eh bien, nous avons le Fonds communautaire pour les arts, la culture et le sport et donc s’il y a une demande à travers ce processus, nous l’examinerons absolument parce que c’est exactement la raison pour laquelle nous avons créé ce fonds, pour financer des organisations comme celle-ci.
Donc oui, mais c’est ainsi qu’il faut faire.
Est-ce que vous appuyez la création d’un plan stratégique pluriannuel pangouvernemental sur les services en français pour assurer une cohérence à travers tous les ministères?
Oui.
Appuyez-vous la modernisation de la partie 9 de la Charte de la Ville de Winnipeg pour assurer l’offre de service en français dans tous les quartiers?
Je ne suis pas familière avec ce dossier, je vais devoir regarder ça. Mais globalement, on veut plus de services en français. Je pense que c’est une bonne chose.
Seriez-vous prête à appuyer financièrement le rachat du 219, Provencher par la Société de la francophonie manitobaine?
Encore une fois, je devrais regarder cela, mais je ne suis pas sûr de ce que c’est. Nous devrons donc avoir d’autres discussions à ce sujet.
Cette entrevue a été synthétisée à des fins de clarté. L’ensemble des réponses est disponible dans la vidéo.
RADIO-CANADA – Thibault Jourdan, publié le 27 septembre 2023
En entrevue avec Radio-Canada au sujet de questions francophones dans le cadre de l’élection provinciale, le chef du Parti libéral Dougald Lamont a insisté sur le fait que le français est un droit au Manitoba et doit être encouragé et développé au sein du gouvernement.
Dougald Lamont est le chef du Parti libéral du Manitoba et candidat dans la circonscription de Saint-Boniface. PHOTO : RADIO-CANADA / GAVIN BOUTROY
Radio-Canada s’est entretenue avec les chefs des principaux partis politiques du Manitoba sur des enjeux spécifiquement francophones. Les questions ont largement été élaborées en réaction aux revendications de la Société de la francophonie manitobaine (SFM). Les mêmes questions ont été posées à Heather Stefanson (Parti progressiste-conservateur), Wab Kinew (Nouveau Parti démocratique), Dougald Lamont (Parti libéral) et Janine Gibson (Parti vert). Nous avons décidé de publier une entrevue par jour au cours de cette semaine, en les présentant selon l’ordre alphabétique.
Comment voyez-vous le français au Manitoba?
Le français, c’est un droit. Je dis toujours que c’est un droit. C’est très, très important et essentiel, non seulement depuis le début du Manitoba, mais quelque chose qui est essentiel à promouvoir, à encourager.
Quand je regarde la culture française au Manitoba, c’est vraiment quelque chose d’extraordinaire aujourd’hui aussi. Les histoires, le théâtre, la musique, tout ça est tellement, tellement fort. C’est quelque chose que j’aimerais encourager et développer vraiment. Mais comme toutes les choses, il faut de l’investissement pour le faire et dans notre plateforme, c’est quelque chose où on veut faire des investissements pour s’assurer que ces droits sont respectés.
Est-ce que vous vous engageriez à rétablir un poste de sous-ministre adjoint attitré au Bureau de l’éducation française (BEF)?
Oui, absolument. Dans notre plateforme, on a des politiques spécifiques pour la communauté francophone au Manitoba, et l’une d’elles est de rétablir le BEF, d’investir dans le BEF et d’avoir un sous-ministre adjoint bilingue francophone.
Pourquoi, selon vous, est-il important d’avoir un sous-ministre adjoint attitré au BEF?
J’ai parlé avec les gens dans l’éducation. Ce qu’ils ont expliqué, c’est que s’il n’y a pas quelqu’un là pour leur rappeler qu’il y a du français au Manitoba, alors même qu’il y a plus que 50% des élèves qui sont en immersion, c’est oublié.
Alors, c’est essentiel d’avoir quelqu’un à la table pour exprimer le point de vue de la communauté, ainsi que d’exprimer les enjeux et les défis qu’on a.
Il y a tellement d’endroits dans le gouvernement du Manitoba, dans les municipalités aussi, où il faut améliorer les services en français… Mais ce qu’on a vu, c’est un grand recul. Alors, il faut avancer et investir.
Comment comptez-vous répondre à la pénurie de personnel francophone en éducation et en santé?
On a un plan pour éduquer plus de gens. Il faut investir dans l’Université de Saint-Boniface (USB). L’USB a la capacité d’éduquer beaucoup plus de gens si elle a l’argent, alors on va faire en sorte qu’il y ait des partenariats entre l’USB et d’autres établissements postsecondaires.
Par exemple, le Red River College s’est déjà lié avec l’Université du Manitoba, mais il faut s’assurer qu’il y ait des services en français en éducation, et investir pour avoir plus de gens pour la formation des enseignants à l’USB.
Il faut aussi travailler plus fort pour attirer les gens non seulement du Manitoba, mais aussi ceux hors du Manitoba. C’est tout un plan parce qu’il y a tellement de manque de personnel, mais c’est tout dans notre plateforme.
Justement, vous parliez d’attirer des gens. Donc, on parle potentiellement d’immigration. Est-ce que vous seriez prêt à rétablir une cible d’immigration francophone?
Oui, on veut augmenter la cible d’immigration francophone au Manitoba, mais pas seulement. Maintenant, on est en train d’attirer les gens, mais il faut les garder ici, aussi.
On sait qu’il y a des gens qui viennent ici comme médecins et ils partent pour Ottawa, ils partent au Québec, parce qu’il n’y a pas de place pour eux ici. Ça n’a aucun sens!
Il faut s’assurer non seulement que, quand on attire les gens pour travailler ici en français, ils puissent travailler en français avec leur formation propre. C’est quelque chose qui est essentiel.
Pour faire en sorte que ça se passe, on a aussi des plans pour aider les gens. S’il y a quelqu’un qui a eu une formation professionnelle ailleurs, il faut s’assurer qu’il puisse avoir son diplôme reconnu et travailler ici avec son éducation.
À combien fixeriez-vous la cible d’immigration francophone?
C’est dans la plateforme, et je pense que c’est 15 %. La Société de la francophonie manitobaine a fait une recommandation et on accepte la recommandation de la SFM.
Comment vous y prendriez-vous pour atteindre cette cible?
Il faut faire l’effort d’attirer les gens. On a déjà un bureau au Manitoba qui fait des voyages dans des pays francophones, mais il y a beaucoup de gens qui veulent arriver ici. On a de la difficulté avec l’immigration, on veut améliorer notre système pour réunir les familles.
Mais je pense que l’une des plus grandes choses, c’est de s’assurer que, quand les gens arrivent ici, il y a des services en français et il y a aussi des boulots en français.
Pour les services en français, il faut investir dans le gouvernement. On a proposé un plan pour une banque de développement d’entreprises du Manitoba qui investira dans les entreprises francophones. On veut créer une économie francophone, aussi, avec le tourisme, ainsi qu’avec toutes sortes d’autres entreprises.
Comment est-ce que vous vous y prendriez pour améliorer l’offre de services en français de la province?
C’est une question de priorité et c’est une question d’investissement. Il faut avoir les services en français en éducation et en santé, surtout parce qu’on sait qu’il y a des gens [âgés] qui parlaient anglais et français, mais, maintenant, ils perdent l’anglais. Ces gens peuvent seulement recevoir des soins en français. Alors, c’est essentiel d’avoir ces services en français.
Mais l’autre chose, c’est l’investissement en éducation, en formation, et s’assurer qu’il y a des postes bilingues, qu’on demande qu’il y ait des postes bilingues au gouvernement du Manitoba parce qu’il n’y en a pas assez. Il faut s’assurer que le français fasse partie du gouvernement du Manitoba.
Pour la série de questions suivante, Dougald Lamont devait répondre rapidement par oui ou non.
Êtes-vous prêt à financer les rénovations que souhaite faire le Centre culturel franco-manitobain?
Oui. Ça fait partie de notre plateforme. On va non seulement faire des rénovations, mais aussi augmenter son budget d’opération parce qu’il est gelé depuis des décennies.
Est-ce que vous appuyez la création d’un plan stratégique pluriannuel pangouvernemental sur les services en français pour assurer une cohérence à travers tous les ministères?
Oui.
Appuyez-vous la modernisation de la partie 9 de la Charte de la Ville de Winnipeg pour assurer l’offre de service en français dans tous les quartiers?
Oui, absolument.
Seriez-vous prêt à appuyer financièrement le rachat du 219, Provencher par la Société de la francophonie manitobaine?
Oui.
Cette entrevue a été synthétisée à des fins de clarté. L’ensemble des réponses est disponible dans la vidéo.
RADIO-CANADA – Thibault Jourdan, publié le 26 septembre 2023
En entrevue avec Radio-Canada au sujet de questions francophones lors de l’élection provinciale, le chef du Nouveau parti démocratique au Manitoba a déclaré qu’il voit un rôle important pour le français dans l’avenir de la province.
Wab Kinew est le chef du Nouveau Parti démocratique du Manitoba et candidat dans Fort Rouge. PHOTO : RADIO-CANADA / MARIO DE CICCIO
Radio-Canada s’est entretenue avec les chefs des principaux partis politiques du Manitoba sur des enjeux spécifiquement francophones. Les questions ont largement été élaborées en réaction aux revendications de la Société de la francophonie manitobaine (SFM). Les mêmes questions ont été posées à Heather Stefanson (Parti progressiste-conservateur), à Wab Kinew (Nouveau Parti démocratique), à Dougald Lamont (Parti libéral) et à Janine Gibson (Parti vert). Nous avons décidé de publier une entrevue par jour au cours de cette semaine, en y allant par ordre alphabétique.
Comment voyez-vous le français au Manitoba ?
C’est une des langues qui étaient là au début de notre province. M. Riel a créé le Manitoba avec une vision d’une province bilingue, une province qui respectait les droits des langues minoritaires, et puis les droits des langues autochtones et les peuples autochtones. Alors, pour moi, c’est une partie de notre patrimoine et c’est aussi une partie de notre avenir, notre futur.
Comment ça, notre avenir ?
Il y a beaucoup de gens qui habitent au Manitoba qui font partie de la francophonie et qui créent des emplois, qui travaillent dans notre système de santé et travaillent dans les universités et partout dans la province. Il y a beaucoup de nouveaux arrivants qui viennent ici pour participer à la francophonie.
Je crois que la vision de Louis Riel est encore une vision pour notre province pour réaliser et essayer de continuer le travail qui a commencé depuis 150 ans. Pour moi, un des messages de notre campagne électorale, c’est de rassembler tout le monde qui habite ici ensemble pour créer notre avenir, c’est-à-dire que la francophonie a une partie très importante dans le futur de notre province, avec plein d’autres gens qui habitent ici maintenant.
Est-ce que vous vous engageriez à rétablir un poste de sous-ministre adjoint attitré au Bureau de l’éducation française (BEF)? Pourquoi?
Oui. On devrait créer un poste de sous-ministre adjoint pour le BEF dans le département d’éducation et puis embaucher plus de monde dans le département.
On pourrait créer un environnement où les francophones pourraient travailler dans leur langue natale, pour créer l’éducation pour la communauté, soit dans les écoles françaises ou les écoles d’immersion. Ça n’existe pas maintenant. Avec les conservateurs, il est demandé aux francophones de faire leur travail sur la langue française en anglais.
Pour moi, si on est vraiment une province bilingue, nous devons créer le poste de sous-ministre adjoint pour le BEF, mais aussi créer le milieu où la francophonie pourrait travailler en français.
Comment comptez-vous répondre à la pénurie de personnel francophone en éducation et en santé?
Je pense que notre province est toujours dans une période où on devrait embaucher beaucoup plus de monde pour le système de santé et on devrait ajouter des exigences dans ces politiques qu’on lance vis-à-vis des autres pays ou des autres provinces, et trouver les infirmières, les médecins qui pourront travailler dans notre système de santé, mais aussi livrer des services de santé dans la langue française.
En même temps, je crois qu’il y a aussi besoin de nommer, au niveau des conseils d’administration dans les offices régionaux de santé, des membres de la francophonie, c’est-à-dire qu’on devrait avoir des sièges pour les francophones à l’Office régional de la santé de Winnipeg, à Santé sud, etc.
Donc, pas seulement dans le processus d’embauche, mais aussi dans le processus de livrer des services en santé pour avoir les perspectives des communautés.
Est-ce que vous seriez prêt à rétablir une cible d’immigration francophone?
Oui, je suis prêt à rétablir une cible pour l’immigration francophone.
À combien la fixeriez-vous?
En ce qui concerne le chiffre, je pense que je voudrais travailler avec la communauté pour comprendre les besoins et les buts pour le futur.
Comment est-ce que vous vous y prendriez pour attirer plus d’immigrants francophones dans la province?
L’économie, c’est très important. La culture est aussi très importante et je pense que nous, comme province, pourrons offrir une perspective globale qui dit : « Regarde, nous avons une culture unique ici où les francophones sont très importants, où la francophonie était là quand la province a été établie. »
Mais nous sommes aussi en train d’avancer la réconciliation avec les peuples autochtones. Et puis, nous sommes en train de lancer de nouvelles approches dans le monde de la technologie. Alors aujourd’hui, le Manitoba est vraiment une province très excitante.
Comment est-ce que vous vous y prendriez pour améliorer l’offre de services en français de la province?
Je crois que la représentation, c’est toujours important. Nous avons déjà des membres de la francophonie dans notre équipe. Et puis, j’espère que nous aurons des candidats et candidates qui seront élus cet automne et on pourrait travailler ensemble avec eux et les leaders de la francophonie, de la communauté, pour établir un plan pour l’avenir.
Pour la série de questions suivante, Wab Kinew devait répondre rapidement par oui ou non.
Êtes-vous prêt à financer les rénovations que souhaite faire le Centre culturel franco-manitobain ?
Oui.
Est-ce que vous appuyez la création d’un plan stratégique pluriannuel pangouvernemental sur les services en français pour assurer une cohérence à travers tous les ministères ?
Oui.
Appuyez-vous la modernisation de la partie 9 de la Charte de la Ville de Winnipeg pour assurer l’offre de service en français dans tous les quartiers ?
Oui, mais je pense qu’on doit travailler avec la Ville aussi en même temps.
Seriez-vous prêt à appuyer financièrement le rachat du 219, Provencher par la Société de la francophonie manitobaine ?
Oui.
Cette entrevue a été synthétisée à des fins de clarté. L’ensemble des réponses est disponible dans la vidéo.