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Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

ONFR+ – Pascal Vachon, publié le 31 mai 2023

OTTAWA – Le gouvernement fédéral ouvrira les portes dans les prochains mois aux nouveaux arrivants francophones hors Québec, en leur accordant plus de points et une plus grande importance via un programme spécifique au sein de son système d’immigration.

Source: Canva

Le ministère de l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a annoncé ce mercredi que les francophones seraient parmi les premiers candidats sélectionnés en vertu du programme d’Entrée express qui est une voie accélérée et qui traite une demande en moins de six mois, selon les critères actuels.

Les personnes parlant français auront leur propre processus via Entrée express et un minimum de places spécifiques leur seront réservées à l’intérieur de ce programme, a précisé le ministre de l’Immigration Sean Fraser.

S’il n’a pas voulu préciser combien, il assure que le nombre de places irait au-delà de la cible de 4,4 %, l’actuel objectif du gouvernement en immigration francophone hors Québec. Selon lui, ce nouvel outil, combiné à un inventaire suffisant de francophones dans le système, « créera une certitude » que le Canada pourra atteindre sa cible de 4,4 %.

« Ce changement est très important pour choisir des personnes avec des compétences linguistiques en français. C’est la première fois que nous avons l’habileté d’avoir un processus juste pour choisir des francophones via Entrée express », a-t-il affirmé.

Entrée express se base sur les qualifications et certaines exigences comme la langue, l’expérience de travail et les études pour donner des points à un candidat. Plus une personne possède ces qualités, plus il obtient un haut score. Pour ce faire, le fédéral a modifié la Loi sur l’immigration lors du budget de 2022 et a décidé d’augmenter les points accordés à ceux parlant français. La sélection de nouveaux candidats débutera dès l’été.

« C’est très important d’utiliser l’avantage du système d’Entrée express et après aujourd’hui, on aura l’opportunité de choisir les personnes dans les secteurs avec les plus grandes demandes », a ajouté Sean Fraser.

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Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Gabriel Nikundana, publié le 27 mars 2023

Doudou Sinzidi est arrivé à Windsor, en Ontario, en provenance du chemin Roxham le 1er mars dernier. Déphasé par l’omniprésence de l’anglais, il a envisagé dès les premières heures de repartir pour le Québec. 

Des demandeurs d’asile d’origine congolaise à Windsor s’informent auprès de leurs compatriotes à propos des bonnes façons de s’intégrer dans la région.
PHOTO : GABRIEL NIKUNDANA

Il n’a toutefois fallu que quelques jours et la visite de membres de la communauté francophone de Windsor pour le convaincre de rester avec sa famille.

Doudou Sinzidi regarde tout droit dans l'objectif de la caméra.
Doudou Sinzidi et sa famille sont contents de vivre à Windsor.
PHOTO : GABRIEL NIKUNDANA

Nous avons été vraiment rassurés du fait que nous avons vu nos frères qui parlent français, confie-t-il.

Pourtant, ce ne sont pas les invitations répétées de ses amis à aller les rejoindre à Montréal qui manquent.

Au moment où je vous parle, l’idée d’aller à Montréal est partie. Je suis à l’aise : c’est un bon coin, je peux y rester le plus longtemps possible, explique M. Sinzidi.

« Nous nous sommes déjà parlé avec ma femme. Nous avons trouvé qu’il est mieux de rester à Windsor. Les enfants ont déjà commencé l’école. »— Une citation de  Doudou Sinzidi, demandeur d’asile

Témoignages rassurants

Comme une centaine d’autres demandeurs d’asile, Doudou Sinzidi a participé dimanche à une activité organisée par la communauté congolaise de Windsor-Essex dont l’objectif avoué était de les convaincre de rester et de venir fortifier la francophonie locale.

Pour l’occasion, la communauté avait mobilisé ses membres, des enseignants, des entrepreneurs privés et un médecin, pour expliquer à leurs compatriotes l’intérêt de rester dans la région.

Ils ont notamment insisté sur l’existence de nombreux services en français, dont les écoles.

Le médecin Bernard Limbombe parle aux demandeurs d'asile.
Le médecin de famille d’origine congolaise Bernard Limbombe conseille à ses compatriotes demandeurs d’asile de ne pas voir l’anglais comme un obstacle d’intégration.
PHOTO : GABRIEL NIKUNDANA

Parmi les sujets abordés : l’anglais.

Selon le médecin de famille d’origine congolaise Bernard Limbombe, l’anglais ne devrait faire peur à personne.

Ne vous inquiétez pas. C’est seulement une langue. Vous allez l’apprendre comme toutes les langues et très facilement, a insisté le Dr Limbombe.

« Ils étaient tous contents que je leur aie dit cela. C’était l’une des peurs qu’ils ont. Je sais qu’ils ont cette peur-là, je connais ma communauté. »— Une citation de  Bernard Limbombe, médecin de famille d’origine congolaise

Bon nombre d’entre eux ont demandé au Dr Limbombe de donner ses conseils en lingala, une langue africaine, pour mieux comprendre son message.

D’autres ont réclamé plus d’encadrement pour la recherche d’emplois et pour d’autres services utiles à leur intégration.

Propriétaire d’une entreprise d’électricité, De Gaulle Sambao s’est présenté comme l’exemple de la réussite d’un francophone dans un milieu anglophone. Il s’est également engagé à offrir un encadrement en français à des jeunes au sein de son entreprise.

Je suis prêt à prendre deux ou trois jeunes pour les aider à faire de l’apprentissage dans le domaine de l’électricité, a-t-il promis.

Initiative saluée

Visiblement rassurés, les participants affirment que les messages entendus vont porter des fruits.

J’ai pu voir qu’il y a des gens sur qui on peut compter de par leur expérience et qui peuvent nous guider par rapport au chemin, explique Steve Kambau, un demandeur d’asile qui parle cinq langues.

Pour Lokombe Ulua Eduardo, qui arrive de l’Angola, de tels échanges permettent de comprendre les méandres de l’intégration.

Ce qui est positif, c’est qu’on nous aide à comprendre qu’on est en mesure de nous intégrer, explique-t-il.

« C’est une nouvelle vie. Tout est nouveau. Il est toujours mieux d’avoir des gens qui ont une certaine expérience pour nous permettre de comprendre le territoire sur lequel vous êtes. »— Une citation de  Lokombe Ulua Eduardo, demandeur d’asile

Des femmes et des hommes sont en train de se servir de la nourriture.
Les demandeurs d’asile francophones d’origine africaine se sont réunis autour d’un repas.
PHOTO : GABRIEL NIKUNDANA

Au-delà de l’information, cette rencontre a aussi été l’occasion de briser l’isolement de certains demandeurs d’asile et de leur permettre de renouer avec leurs racines.

Festoyer avec nos frères d’ici qui ont déjà fait beaucoup d’années, nous sommes vraiment émus de joie, parce que nous nous retrouvons chez nous, a souligné Doudou Sinzidi.

« À l’hôtel, vous ne mangez pas à votre goût. On ne donne pas de foufou ou le pondu. Ça nous a tellement manqué! »— Une citation de  Doudou Sinzidi

À refaire

Je me sens très fier et très encouragé. Une joie immense inonde mon cœur pour avoir retrouvé les miens, a affirmé Jacques Lehani Kagayo, président de la communauté congolaise de Windsor-Essex, qui a également rappelé que le choix du Carrefour communautaire francophone de Windsor comme lieu de rencontre n’était pas le fruit du hasard.

C’est l’un des objectifs de pouvoir choisir un lieu symbolique afin de leur montrer qu’il y a aussi des services en français dont ils peuvent bénéficier dans cette ville, a-t-il précisé.

Forts de cette première rencontre, les organisateurs ont bien l’intention de réitérer l’expérience au cours des prochaines semaines.

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