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RADIO-CANADA – François Joly, publié le 5 mars 2023
Depuis un peu moins d’un an, les nouveaux arrivants francophones du centre de l’Alberta peuvent compter sur un nouvel appui. L’organisme Francophonie albertaine plurielle (FRAP) a pris le relais d’un autre groupe francophone et élargi les services d’aide aux nouveaux arrivants dans la région.
Depuis un peu moins d’un an, les nouveaux arrivants francophones du centre de l’Alberta peuvent compter sur un nouvel appui. L’organisme Francophonie albertaine plurielle (FRAP) a pris le relais d’un autre groupe francophone et élargi les services d’aide aux nouveaux arrivants dans la région.
« Ce n’est pas évident quand on vient en tant que francophone dans une zone anglophone et qu’on n’a pas de ressources humaines pour nous accompagner. J’avoue que c’est très dépaysant et très flippant », dit Armand Koffi.
Armand Koffi est arrivé à Red Deer avec sa femme et leurs trois enfants en décembre 2021. Comme bien des immigrants venus d’Afrique francophone qui ont choisi de s’installer en Alberta, l’apprentissage de l’anglais et la montagne de procédures administratives à remplir ont été des défis de taille.
Un an plus tard, la famille originaire de la Côte d’Ivoire s’est acclimatée à sa région d’accueil. Les trois enfants fréquentent l’école francophone et participent à plusieurs activités sportives. La conjointe d’Armand, Olivia, a trouvé du travail. Armand, de son côté, a dû dire adieu à sa carrière d’avocat.
Il étudie à distance au campus Saint-Jean en vue de devenir enseignant et fait du tutorat à l’École La Prairie deux jours par semaine.
À leur arrivée, les Koffi ont aussi pu compter sur l’aide d’un couple d’amis arrivé à Red Deer quelques années plus tôt. Malgré tout, Armand et Olivia ont décidé d’aller chercher de l’aide auprès de l’équipe de la FRAP.
Petite équipe, gros mandat
Par un mercredi après-midi, Armand se rend au bureau de la FRAP pour rencontrer Sophie Simard. L’agente en intégration déborde d’énergie et le bombarde de questions sur son parcours scolaire et celui de ses enfants.
Il y a des gens qui viennent nous voir deux ou trois fois par semaine. Ils s’assoient… parfois, ils restent plusieurs heures
, dit-elle, sourire en coin.
Avant l’arrivée de la FRAP, Red Deer comptait une seule conseillère en établissement. L’organisme, qui soutient aussi les nouveaux arrivants francophones du grand Edmonton, a maintenant une équipe de quatre personnes pour accompagner les immigrants et les autres francophones venus d’ailleurs au Canada à s’établir à Red Deer.
Accès au logement, recherche d’emploi, s’y retrouver dans le processus d’immigration, les services offerts sont variés, mais l’objectif est simple : briser l’isolement des nouveaux arrivants.
On essaye vraiment de créer une communauté avec un élément familial qui fait qu’ils ne se sentent pas seuls
, précise Sophie Simard.
En 2022, l’Alberta a admis 1510 nouveaux résidents permanents francophones et le Canada a pour la première fois atteint sa cible en matière d’immigration francophone hors Québec. L’équipe de la FRAP à Red Deer affirme être venue en aide à une centaine d’immigrants depuis l’ouverture de son service, en avril 2022.
Sophie Simard profite, par exemple, de la visite d’Armand pour l’aider à inscrire sa fille à des cours de natation et à comprendre son relevé d’impôts.
Pour les personnes sans ressources humaines pour les aider ici, la FRAP est une très belle structure qui peut les accompagner et les aider à ne pas se sentir seules
, explique Armand Koffi.
Ce dernier est aussi reconnaissant pour l’aide que la FRAP lui a offerte pour négocier son assurance auto, en plus des paniers alimentaires et des vêtements d’hiver que la famille a reçus avant Noël.
L’emploi et le logement, les éternelles priorités
Des défis demeurent cependant nombreux pour les nouveaux arrivants, confirme l’agent de carrière Hervé Thierry Njanjouo. Le premier est la recherche d’emploi. La FRAP est en discussion avec les chambres de commerce de Red Deer et de Lacombe pour mettre sur pied une base de données d’employeurs potentiels.
Ce qui permet de s’intégrer vraiment, c’est l’emploi, explique-t-il. Quand on n’a pas d’emploi, la première idée qu’on a, c’est d’aller dans une autre ville. Si on veut vraiment peupler le centre de l’Alberta, c’est vraiment une problématique qu’on va devoir régler.
La vaste majorité des immigrants s’installent dans les grandes villes comme Calgary, Montréal, Toronto ou Edmonton, mais les municipalités de taille moyenne, comme Red Deer, présentent certains avantages, croit-il. C’est vraiment des zones où c’est facile de s’établir, et les loyers sont vraiment moins chers que dans les grandes villes.
Armand Koffi admet que le fait de quitter la Côte d’Ivoire pour Red Deer a été un défi. Quand on lui demande s’il regrette son choix, il se tourne cependant vers ses enfants et répond : La réponse est non. On ne regrette pas parce que je vois mes enfants épanouis. Je vois ma femme épanouie. Les enfants soutiennent cette décision parce qu’ils savent que c’est pour leur avenir.