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Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Ernst Jeudy, publié le 5 juin 2023

Malgré la réduction des frais fixée à 10 $ par jour dans la province, la pénurie de places dans les garderies et les centres de la petite enfance reste un sujet de préoccupation pour de nombreuses familles et différents organismes dans la province, notamment pour les Fransaskois.

92 % des enfants en Saskatchewan habitent dans un désert de services de garde, selon le Centre canadien de politiques alternatives. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / ROB KRUK

En effet, selon un rapport du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), 92 % des enfants en Saskatchewan habitent dans un « désert de services de garde ».

L’économiste principal du CCPA et coauteur du rapport sur les places en garderie, David MacDonald, décrit un tableau sombre pour la province. Si on regarde dans les endroits ruraux où dans les plus petites villes, c’est 100 %, révèle-t-il.

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Du côté de la Fransaskoisie, la représentante communautaire à l’Association des parents de l’École canadienne-française à Saskatoon, Anne Leis, constate que les demandes ont explosé depuis que les frais sont passés à 10 $ par jour.

Ça rend bien sûr les garderies beaucoup plus accessibles. Malheureusement si vous n’êtes pas dans la garderie déjà, ça ne vous aide pas parce que vous n’avez pas de place.

Le directeur de l’Association des parents fransaskois, Apollinaire Fotso, craint que la pénurie de places dans les garderies ait des impacts sur l’éducation en français dans la province.

Faute de place, ils vont finir par aller inscrire leurs enfants dans des centres éducatifs anglophones, c’est la Fransaskoisie qui va en souffrir, craint-il.

« Une question de besoins en infrastructures »

M. MacDonald propose de construire de nouveaux espaces dans les milieux ruraux, mais aussi dans les grandes villes, comme Saskatoon et Regina.

On va avoir des demandes pour ces nouveaux espaces, parce que les frais sont beaucoup plus bas. Beaucoup de personnes s’intéressent à utiliser les garderies, les services de garde, prévient-il.

L'économiste du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) David Macdonald
L’économiste du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) David Macdonald
PHOTO : CENTRE CANADIEN DE POLITIQUES ALTERNATIVES

Le président de l’Association communautaire fransaskoise (ACF), Denis Simard, estime qu’il s’agit d’une question de besoins en infrastructures.

Cela fait déjà des années qu’on a des listes d’attentes assez substantielles dans chacun de nos centres de petite enfance, dans chacune de nos garderies. Cela nous indique clairement qu’il y a un grand besoin, note-t-il.

Pour Denis Simard, la priorité serait de mettre en place un processus qui permettrait de créer un réseautage pour déterminer les besoins en infrastructure et en ressources humaines dans chacune des régions.

Le président de l’ACF propose notamment la création de garderies privées comme solution.

On encourage énormément les gens à considérer le domaine de la petite enfance. C’est un domaine qui peut être très lucratif, mais aussi un domaine qui est grandement demandé.

Une scène dans une garderie, alors que des enfants jouent avec des éducatrices.
Environ 85 000 enfants n’ont pas accès au service de garde en Saskatchewan, selon le Centre canadien des politiques alternatives. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / TJ DHIR

Recrutement et rétention du personnel

Pour l’économiste David McDonald, la province doit mener une politique visant à recruter et retenir du personnel pour les garderies et les centres éducatifs. La solution va probablement être l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions d’emploi, soutient-il.

De son côté, Denis Simard reconnaît qu’il y a énormément de compétition. Il faut que toutes ces institutions offrent presque le même salaire pour qu’il n’y ait pas une compétition entre les garderies et les centres éducatifs francophones.

Par courriel, le gouvernement provincial indique qu’il continue de donner la priorité à l’aménagement de places en garderie dans toute la province.

Il s’est également engagé à recruter et retenir des éducateurs et éducatrices de la petite enfance à mesure que la province élargit les places réglementées d’apprentissage et de garde de jeunes enfants.

Le gouvernement rappelle qu’entre mars 2021 et mars 2023, plus de 2600 places supplémentaires en garderie ont été créées.

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