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RADIO-CANADA – Lyne Barnabé, publié le 23 mai 2024
Rendez-vous annuel unique à Vancouver, le Salon du livre de Vancouver, qui se déroule du 23 au 25 mai au Fairview Odd Fellows Hall, accueille une fois de plus cette année des auteurs et des autrices francophones d’ici et d’ailleurs.
Ces derniers présenteront leurs plus récents ouvrages, en plus de faire part aux gens de leurs réflexions dans le cadre d’ateliers, de causeries et d’une grande soirée cabaret prévue vendredi.
Parmi les invités cette année : Paul Roux, Andréa Saunier et Gaspard Amée, trois auteurs à découvrir à l’occasion de ce grand rassemblement littéraire francophone.
Paul Roux – L’égout du risque (Éditions du Pacifique Nord-Ouest)
Auteur et illustrateur de plus de 240 livres, Paul Roux se consacre à sa passion depuis le début des années 1980.
Ayant touché au roman et à la bande dessinée traditionnelle, sans oublier l’album illustré et la bande dessinée romanesque, l’artiste d’origine française établi au Québec a largement contribué à l’éclosion de la bande dessinée francophone au pays, ayant notamment aidé à la mise sur pied du baccalauréat en bande dessinée à l’Université du Québec en Outaouais, le seul du genre au Canada.
Dans son livre L’égout du risque, qu’il a écrit et illustré, Paul Roux raconte l’histoire de Vincent Dunais, un amateur d’odeurs fortes qui réalise son rêve de visiter les égouts de la ville.
C’est l’histoire d’un personnage qui a une malformation – qui existe, d’ailleurs – et qui fait qu’il aime les mauvaises odeurs
, explique Paul Roux.
Racontée avec beaucoup d’humour, cette histoire destinée au public adolescent est parsemée de savoureux jeux de mots, en commençant par celui du titre.
J’adore les jeux de mots! Je suis un adepte de Goscinny, d’Astérix, d’Iznogoud
, confie l’artiste, qui a aussi beaucoup misé sur le sens olfactif dans son écriture : J’ai exploré tous les termes liés aux odeurs et j’ai ratissé large pour varier.
L’illustrateur a également choisi de rehausser ses dessins en noir et blanc d’un vert spécifique.
J’ai choisi de prendre un vert un peu écœurant, de style pestilentiel!
dit-il en riant.
On dirait que ce vert sent mauvais rien qu’à le voir!
Une citation de Paul Roux, auteur et illustrateur
Ce livre, qui a été publié il y a huit ans par la défunte maison d’édition Vent d’Ouest, vit une certaine renaissance grâce au Salon du livre de Vancouver et au Regroupement des éditeurs franco-canadiens, qui, encore une fois cette année, sera présent au salon avec un éventail de livres à vendre.
Il n’y a jamais eu de lancement pour L’égout du risque, et là, grâce au Salon et au Regroupement, ça lui donne de la visibilité nationale; une visibilité qu’il n’a jamais eue
, se réjouit Paul Roux.
Andréa Saunier – Séduction à Vancouver (Éditions du Pacifique Nord-Ouest)
Andréa Saunier est une autrice, photographe et réalisatrice d’origine française qui, après une carrière dans le cinéma en France, s’est établie à Vancouver en 2016.
En 2021, elle a décidé d’autoéditer son premier livre, intitulé Le monde n’est pas fait à ton image! Journal passionné d’une expatriée à Vancouver.
Trois ans plus tard, c’est la version longue de ce premier roman qui est publiée aux Éditions du Pacifique Nord-Ouest, sous le titre Séduction à Vancouver.
J’ai écrit le livre que je n’ai jamais trouvé, dit Andréa Saunier. J’avais envie de donner un peu d’humanité à Vancouver, parce qu’on la présente toujours comme une très belle ville en photos. Mais c’est quoi, la ville, de l’intérieur?
J’avais envie de parler de Vancouver à travers les personnes qui y vivent.
Une citation de Andréa Saunier, autrice
Dans ce roman de plus de 300 pages parsemé de photos de l’autrice, Andréa Saunier raconte son histoire, soit celle d’une Française trentenaire célibataire et passionnée qui s’installe à Vancouver à la recherche d’inspiration et d’amour.
Séduction à Vancouver, c’est la recherche de soi à travers l’expatriation, explique l’autrice. Comment survivre dans une nouvelle ville? Comment faire face à l’inconnu? Et comment la transformation se met en place en tant que femme?
Dans cet ouvrage mi-journal intime, mi-guide de voyage qui est ponctué de confidences et de coups de cœur de l’autrice, Andréa Saunier a choisi de mettre sa pudeur de côté.
Me rendre vulnérable, c’est aussi me connecter aux lecteurs, confie-t-elle. En parlant de l’intime, je vais toucher une partie de leur intimité, et pour moi, c’est très important.
Je ne peux pas écrire sans cette vulnérabilité.
Une citation de Andréa Saunier, autrice
L’autrice, qui reviendra à Vancouver pour la première fois depuis son départ en 2022, a toujours autant d’affection pour cette ville de la côte ouest.
Vancouver a été phénoménale pour moi! Elle m’a transformée, et je m’y suis sentie légitime d’écrire. Ça a été une vraie naissance de la femme que je suis devenue aujourd’hui
, conclut celle qui habite aujourd’hui en Australie, où elle a trouvé l’amour.
Gaspard Amée – Sasamat (Les Éditions du Blé)
De son pays natal, la Suisse, à Vancouver, en passant par la France, Montréal et la Corée du Sud, Gaspard Amée (de son nom de plume) s’est tissé un riche parcours professionnel et personnel.
Après avoir été journaliste, chroniqueur et rédacteur en chef, il travaille aujourd’hui comme traducteur indépendant dans la grande région vancouvéroise, où il habite.
À l’occasion du cabaret littéraire du Salon, Gaspard Amée lance vendredi son premier recueil de poésie, intitulé Sasamat, composé de 26 fragments minimalistes.
Sasamat, pour moi, c’est une promenade, explique Gaspard Amée. C’est une marche ou une boucle en extérieur, pendant laquelle l’auteur et le lecteur font un bout de chemin intérieur.
Le titre du recueil, Sasamat, fait référence au lac du même nom à Port Moody, en banlieue de Vancouver, où l’écrivain aime aller marcher.
Il y a quelque chose d’assez magique dans ce lieu pour moi, confie l’auteur. C’est très apaisant, et en même temps, il y a une espèce de vertige devant tant de beauté.
C’est un lieu où je retourne souvent physiquement, mais aussi mentalement, car il me régénère.
Une citation de Gaspard Amée, auteur
La nature est certes très présente dans cet opuscule, mais l’auteur ajoute qu’il y a aussi quelque chose qui relève du deuil.
J’ai vécu un épuisement professionnel assez lourd, et je crois que j’avais besoin, en revenant à Vancouver, de réinventer mon rapport au monde.
En marchant, j’ai eu l’impression de faire le deuil d’une partie de moi, mais c’est un deuil symbolique et plutôt joyeux!
Une citation de Gaspard Amée, auteur
Son premier recueil de poésie s’inspire librement du haïku, cette forme de poésie brève d’origine japonaise.
J’ai eu besoin de simplicité, dit-il. Ayant beaucoup travaillé dans l’univers des mots, il y avait tellement un surplus de textes dans ma tête que la légèreté du haïku m’a permis de retrouver une vraie joie.
L’auteur conclut en confiant qu’il avait besoin de se réapproprier les mots dans leur forme la plus simple.
Le haïku m’a permis de me réconcilier avec l’écriture.
Le sixième Salon du livre de Vancouver est présenté du 23 au 25 mai au Fairview Odd Fellows Hall de Vancouver.
Paul Roux, Andréa Saunier et Gaspard Amée comptent parmi les neuf auteurs qui participeront notamment au grand cabaret littéraire, aux causeries et aux séances de dédicaces.