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RADIO-CANADA – Lyne Barnabé, publié le 23 mai 2024

Rendez-vous annuel unique à Vancouver, le Salon du livre de Vancouver, qui se déroule du 23 au 25 mai au Fairview Odd Fellows Hall, accueille une fois de plus cette année des auteurs et des autrices francophones d’ici et d’ailleurs.

Les auteurs Paul Roux, Andréa Saunier et Gaspard Amée comptent parmi les invités du sixième Salon du livre francophone de Vancouver.
PHOTO : PAUL ROUX/DULE MTHOMBENI/GASPARD AMÉE

Ces derniers présenteront leurs plus récents ouvrages, en plus de faire part aux gens de leurs réflexions dans le cadre d’ateliers, de causeries et d’une grande soirée cabaret prévue vendredi.

Parmi les invités cette année : Paul Roux, Andréa Saunier et Gaspard Amée, trois auteurs à découvrir à l’occasion de ce grand rassemblement littéraire francophone.

Paul Roux – L’égout du risque (Éditions du Pacifique Nord-Ouest)

Couverture du livre « L’égout du risque », de Paul Roux
PHOTO : IMAGE FOURNIE PAR LES ÉDITIONS DU PACIFIQUE NORD-OUEST

Auteur et illustrateur de plus de 240 livres, Paul Roux se consacre à sa passion depuis le début des années 1980.

Ayant touché au roman et à la bande dessinée traditionnelle, sans oublier l’album illustré et la bande dessinée romanesque, l’artiste d’origine française établi au Québec a largement contribué à l’éclosion de la bande dessinée francophone au pays, ayant notamment aidé à la mise sur pied du baccalauréat en bande dessinée à l’Université du Québec en Outaouais, le seul du genre au Canada.

Dans son livre L’égout du risque, qu’il a écrit et illustré, Paul Roux raconte l’histoire de Vincent Dunais, un amateur d’odeurs fortes qui réalise son rêve de visiter les égouts de la ville.

C’est l’histoire d’un personnage qui a une malformation – qui existe, d’ailleurs – et qui fait qu’il aime les mauvaises odeurs, explique Paul Roux.

L’auteur Paul Roux
PHOTO : RHIZOME 2023

Racontée avec beaucoup d’humour, cette histoire destinée au public adolescent est parsemée de savoureux jeux de mots, en commençant par celui du titre.

J’adore les jeux de mots! Je suis un adepte de Goscinny, d’Astérix, d’Iznogoud, confie l’artiste, qui a aussi beaucoup misé sur le sens olfactif dans son écriture : J’ai exploré tous les termes liés aux odeurs et j’ai ratissé large pour varier.

L’illustrateur a également choisi de rehausser ses dessins en noir et blanc d’un vert spécifique.

J’ai choisi de prendre un vert un peu écœurant, de style pestilentiel! dit-il en riant.

On dirait que ce vert sent mauvais rien qu’à le voir!

Une citation de Paul Roux, auteur et illustrateur

Ce livre, qui a été publié il y a huit ans par la défunte maison d’édition Vent d’Ouest, vit une certaine renaissance grâce au Salon du livre de Vancouver et au Regroupement des éditeurs franco-canadiens, qui, encore une fois cette année, sera présent au salon avec un éventail de livres à vendre.

Il n’y a jamais eu de lancement pour L’égout du risque, et là, grâce au Salon et au Regroupement, ça lui donne de la visibilité nationale; une visibilité qu’il n’a jamais eue, se réjouit Paul Roux.

Andréa Saunier – Séduction à Vancouver (Éditions du Pacifique Nord-Ouest)

Couverture du livre « Séduction à Vancouver », d’Andréa Saunier
PHOTO : IMAGE FOURNIE PAR LES ÉDITIONS DU PACIFIQUE NORD-OUEST

Andréa Saunier est une autrice, photographe et réalisatrice d’origine française qui, après une carrière dans le cinéma en France, s’est établie à Vancouver en 2016.

En 2021, elle a décidé d’autoéditer son premier livre, intitulé Le monde n’est pas fait à ton image! Journal passionné d’une expatriée à Vancouver.

Trois ans plus tard, c’est la version longue de ce premier roman qui est publiée aux Éditions du Pacifique Nord-Ouest, sous le titre Séduction à Vancouver.

J’ai écrit le livre que je n’ai jamais trouvé, dit Andréa Saunier. J’avais envie de donner un peu d’humanité à Vancouver, parce qu’on la présente toujours comme une très belle ville en photos. Mais c’est quoi, la ville, de l’intérieur?

J’avais envie de parler de Vancouver à travers les personnes qui y vivent.

Une citation de Andréa Saunier, autrice

Dans ce roman de plus de 300 pages parsemé de photos de l’autrice, Andréa Saunier raconte son histoire, soit celle d’une Française trentenaire célibataire et passionnée qui s’installe à Vancouver à la recherche d’inspiration et d’amour.

Séduction à Vancouver, c’est la recherche de soi à travers l’expatriation, explique l’autrice. Comment survivre dans une nouvelle ville? Comment faire face à l’inconnu? Et comment la transformation se met en place en tant que femme?

L’autrice et photographe Andréa Saunier
PHOTO : DULE MTHOMBENI

Dans cet ouvrage mi-journal intime, mi-guide de voyage qui est ponctué de confidences et de coups de cœur de l’autrice, Andréa Saunier a choisi de mettre sa pudeur de côté.

Me rendre vulnérable, c’est aussi me connecter aux lecteurs, confie-t-elle. En parlant de l’intime, je vais toucher une partie de leur intimité, et pour moi, c’est très important.

Je ne peux pas écrire sans cette vulnérabilité.

Une citation de Andréa Saunier, autrice

L’autrice, qui reviendra à Vancouver pour la première fois depuis son départ en 2022, a toujours autant d’affection pour cette ville de la côte ouest.

Vancouver a été phénoménale pour moi! Elle m’a transformée, et je m’y suis sentie légitime d’écrire. Ça a été une vraie naissance de la femme que je suis devenue aujourd’hui, conclut celle qui habite aujourd’hui en Australie, où elle a trouvé l’amour.

Gaspard Amée – Sasamat (Les Éditions du Blé)

Couverture du recueil de poésie « Sasamat », de Gaspard Amée.
PHOTO : IMAGE FOURNIE PAR LES ÉDITIONS DU BLÉ

De son pays natal, la Suisse, à Vancouver, en passant par la France, Montréal et la Corée du Sud, Gaspard Amée (de son nom de plume) s’est tissé un riche parcours professionnel et personnel.

Après avoir été journaliste, chroniqueur et rédacteur en chef, il travaille aujourd’hui comme traducteur indépendant dans la grande région vancouvéroise, où il habite.

À l’occasion du cabaret littéraire du Salon, Gaspard Amée lance vendredi son premier recueil de poésie, intitulé Sasamat, composé de 26 fragments minimalistes.

Sasamat, pour moi, c’est une promenade, explique Gaspard Amée. C’est une marche ou une boucle en extérieur, pendant laquelle l’auteur et le lecteur font un bout de chemin intérieur.

L’auteur Gaspard Amée
PHOTO : FOURNIE PAR GASPARD AMÉE

Le titre du recueil, Sasamat, fait référence au lac du même nom à Port Moody, en banlieue de Vancouver, où l’écrivain aime aller marcher.

Il y a quelque chose d’assez magique dans ce lieu pour moi, confie l’auteur. C’est très apaisant, et en même temps, il y a une espèce de vertige devant tant de beauté.

C’est un lieu où je retourne souvent physiquement, mais aussi mentalement, car il me régénère.

Une citation de Gaspard Amée, auteur

La nature est certes très présente dans cet opuscule, mais l’auteur ajoute qu’il y a aussi quelque chose qui relève du deuil.

J’ai vécu un épuisement professionnel assez lourd, et je crois que j’avais besoin, en revenant à Vancouver, de réinventer mon rapport au monde.

En marchant, j’ai eu l’impression de faire le deuil d’une partie de moi, mais c’est un deuil symbolique et plutôt joyeux!

Une citation de Gaspard Amée, auteur

Son premier recueil de poésie s’inspire librement du haïku, cette forme de poésie brève d’origine japonaise.

J’ai eu besoin de simplicité, dit-il. Ayant beaucoup travaillé dans l’univers des mots, il y avait tellement un surplus de textes dans ma tête que la légèreté du haïku m’a permis de retrouver une vraie joie.

L’auteur conclut en confiant qu’il avait besoin de se réapproprier les mots dans leur forme la plus simple.

Le haïku m’a permis de me réconcilier avec l’écriture.

« Le public a soif de livres francophones parce que ça fait 14 ans qu’on n’a plus de librairies francophones en Colombie-Britannique », dit Danielle S. Marcotte, autrice invitée au Salon du livre de Vancouver.
PHOTO : IMAGE FOURNIE PAR LE SALON DU LIVRE DE VANCOUVER

Le sixième Salon du livre de Vancouver est présenté du 23 au 25 mai au Fairview Odd Fellows Hall de Vancouver.

Paul Roux, Andréa Saunier et Gaspard Amée comptent parmi les neuf auteurs qui participeront notamment au grand cabaret littéraire, aux causeries et aux séances de dédicaces.

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RADIO-CANADA – Publié le 23 mai 2024

La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) choisira dans les prochains jours qui occupera la présidence de l’organisme. Trois candidats sont en lice : Nicole Arseneau-Sluyter, Luc Desjardins et Eric Dow. En entrevue-débat, ces derniers exposent leurs idées.

Les candidats à la SANB Nicole Arseneau-Sluyter, Eric Dow et Luc Desjardins.
PHOTO : COURTOISIE

Si Nicole Arseneau-Sluyter, présidente par intérim de la SANB depuis septembre dernier, est élue, elle compte faire de la lutte contre l’assimilation à l’anglais son cheval de bataille. Selon elle, l’assimilation est de plus en plus constatée au Nouveau-Brunswick.

Nos services, partout dans la province, manquent de main-d’œuvre. On se fait servir de plus en plus en anglais, clame-t-elle. Cette lutte est une mission pour elle.

Nicole Arseneau-Sluyter a travaillé dans les domaines de la finance et de la gestion. Née à Balmoral, elle réside actuellement à Saint-Jean.
PHOTO : RADIO-CANADA

De son côté, Luc Desjardins, avocat, ancien maire de Petit-Rocher et ex-président de l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick, veut que la SANB soit le chien de garde des obligations linguistiques dans la province.

Elle doit se donner les ressources et les moyens de nous défendre et aussi de s’assurer que le gouvernement est gardé au pas, explique Luc Desjardins.

L’artiste et chercheur Eric Dow croit aussi que la SANBa toujours besoin de jouer ce rôle de chien de garde juridique, médiatique et politique de l’Acadie du Nouveau-Brunswick.

Selon lui, les dernières années ont montré que la communauté acadienne et francophone au Nouveau-Brunswick ne peut vraiment pas se permettre de se reposer sur ses lauriers.

Quelles priorités pour les candidats?

S’il est élu, Éric Dow compte mettre en œuvre ses trois grandes priorités dans sa plateforme. Premièrement, le mandat traditionnel de la SANB de défenseur des droits de la communauté.

Deuxièmement, avoir une grande réflexion collective sur la gestion locale du territoire suite à la réforme de la gouvernance locale provinciale de 2023.

Je pense aussi qu’il faut qu’on arrête d’agir comme si les communautés autochtones n’existaient plus au Nouveau-Brunswick. Je pense qu’on voit avec les revendications de titre ancestral […] il faut qu’on commence à se questionner collectivement sur les impacts de ces décisions-là, ajoute-t-il.

Éric Dow est un chercheur, communicateur et artiste militant originaire de la Baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse. Il réside dans la région du grand Moncton depuis 15 ans.
PHOTO : RADIO-CANADA

Pour Nicole Arseneau-Sluyter, la priorité, c’est de continuer à défendre nos droits et de toujours être le porte-parole, en tout temps.

L’une des priorités que moi j’aimerai vraiment accomplir puis finir puis compléter, c’est les états généraux. De vraiment faire l’état de la situation en Acadie avec nos Acadiens, Acadiennes et francophones au Nouveau-Brunswick, de voir où on est et où on veut s’en aller, dit-elle.

Luc Desjardins est un avocat et homme politique qui réside à Belle-Baie au Nouveau-Brunswick.
PHOTO : RADIO-CANADA

Du côté de Luc Desjardins, la plus grande priorité est plutôt de remettre en selle nos droits.

Il explique que la  Loi reconnaissant l’égalité des deux communautés linguistiques officielles au Nouveau-Brunswick existe depuis 1981, mais soutient-il, on ne s’est jamais vraiment assuré avec des outils à la SANB pour voir, est-ce que le gouvernement respecte ou pas cette loi-là.

Je pense que cela va devenir un élément central et il va falloir établir un consensus au sein de la communauté pour faire comprendre pourquoi c’est important, clame-t-il.

Vers plus de militantisme?

Interrogée à savoir si la SANB soit être plus militante au quotidien, Nicole Arseneau-Sluyter croit que c’est certain qu’on peut toujours l’être plus, mais il faut le faire selon nos capacités et nos moyens aussi.

Pendant son mandat par intérim, elle dit que l’organisme ne s’est pas positionné sur plusieurs dossiers chauds comme celui du changement de l’Université de Moncton pour ne pas s’ingérer dans les dossiers des autres organismes.

Le campus de l’Université de Moncton à Edmundston, au Nouveau-Brunswick, le 3 août 2023.
PHOTO : RADIO-CANADA / YVES LEVESQUE

Pour Luc Desjardins, la SANB doit définitivement être plus militante. La SANB a beau se faire une feuille de route, c’est souvent l’actualité qui dirige ce qu’elle va devoir faire parce que c’est son lot d’être présente, dit-il.

Pour ce qui est du dossier de changement de nom de l’Université de Moncton, Luc Desjardins ne cache pas y être favorable. Il pense que l’institution a un rôle proactif à jouer à ce niveau-là.

Pour sa part, Eric Dow croit aussi que la SANB se doit de demeurer militante autant sur la question du nom de l’Université de Moncton que bien d’autres dossiers.

Dans une pique à Nicole Arseneau-Sluyter, il avance que depuis les derniers mois on ressent un certain recul de la SANB au niveau des médias.

À compter du vendredi 24 mai et jusqu’au mercredi 5 juin, les membres de la SANB pourront voter pour élire leur futur chef par voie électronique ou par la poste. Les membres inscrits après le 15 mai ne pourront toutefois pas participer au vote.

Avec les informations de Karine Godin

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RADIO-CANADA – Benjamain Vachet, publié le 23 mai 2024

L’année scolaire s’achève et, en septembre, de nombreux élèves des écoles de langue française à l’extérieur du Québec poursuivront leurs études postsecondaires en anglais. La garantie d’une meilleure réussite? « Faux! » rétorque le professeur à l’Université d’Ottawa André Samson, qui s’intéresse à cette question depuis plus de dix ans.

En septembre prochain, de nombreux élèves des écoles de langue française à l’extérieur du Québec poursuivront leurs études postsecondaires en anglais. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA

Le 9 septembre, Nolann Genest fera le grand saut : finie l’école secondaire Louis Riel, il commencera ses études postsecondaires au collège Algonquin. Après avoir toujours étudié en français, entre la France et le Canada, il poursuivra son parcours en anglais, en animation.

Pour l’animation, c’est beaucoup plus en anglais qu’en français [que ça se passe]. Donc, les termes, ça va être plus facile à comprendre et à retenir. Et surtout parce que j’habite au Canada et que l’anglais est une énorme langue, je préfère aller faire mes études en anglais. Si jamais je veux travailler aux États-Unis, par exemple, je vais devoir parler en anglais fréquemment, raconte le jeune homme qui rêve de travailler chez Pixar.

Nolann Genest ira étudier en anglais au Collège Algonquin en septembre.
PHOTO : RADIO-CANADA / BENJAMIN VACHET

Le choix de Nolann est loin d’être un cas unique, selon le professeur à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa André Samson.

Si le ministère de l’Éducation en Ontario ne recense pas ce genre de données, une des études de M. Samson lui a permis de constater qu’une forte proportion des élèves francophones de 12e année songent à poursuivre leurs études collégiales ou universitaires en anglais.

En 2018, il avait noté que plus de 50 % des 1130 étudiants répartis dans 30 écoles de langue française de l’Ontario qu’il avait interrogés reconnaissaient songer à cette option.

Ces jeunes sont souvent portés à attribuer une plus grande importance ou valeur à la langue du groupe majoritaire. En d’autres termes, ils vivent une tension entre le désir d’appartenir à leur communauté linguistique et à celle du groupe majoritaire, résume le professeur.

Des croyances dysfonctionnelles

Sa plus récente étude démontre pourtant qu’une grande partie des causes qui poussent les jeunes et leurs parents à privilégier l’anglais pour la poursuite de leurs études reposent sur des croyances dysfonctionnelles.

[Il y a la croyance que] c’est la meilleure façon de me préparer pour le marché du travail qui est massivement anglophone ou la meilleure façon de réussir dans la vie ou d’être fier de moi. Or, la recherche démontre presque exactement le contraire, affirme-t-il.

Il y a un peu l’idée que quand ça devient sérieux, c’est en anglais.Une citation deAndré Samson, professeur à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa

Depuis 2019, M. Samson s’intéresse aux étudiants qui ont poursuivi leurs études postsecondaires dans une institution de langue française. Il a mené une première recherche auprès de 190 répondants inscrits à un programme d’études offert par le Collège La Cité, à Ottawa.

André Samson, professeur titulaire à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa
PHOTO : RADIO-CANADA / BENJAMIN VACHET

Et tout récemment, il a terminé une autre étude qualitative auprès de 24 étudiants inscrits dans trois institutions postsecondaires situées en milieu minoritaire francophone : l’Université Sainte-Anne, en Nouvelle-Écosse, le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick et l’Université de Saint-Boniface, au Manitoba.

Ses conclusions sont formelles : poursuivre ses études en français consolide l’identité francophone, constitue un facteur de réussite universitaire et un tremplin vers le marché du travail.

Je voudrais abattre les croyances dysfonctionnelles. […] La meilleure façon de bien réussir à l’université, d’avoir des résultats académiques intéressants et une expérience universitaire enrichissante, c’est d’étudier dans sa langue. C’est ça qui est important, résume-t-il.

Mon français s’est presque amélioré

L’expérience d’Étienne Sarazin-Frey-Pépin confirme cette affirmation.

À la fin de son secondaire à North Bay, en 2011, il raconte s’être inscrit dans trois universités. Deux d’entre elles étaient anglophones, mais il a finalement choisi la troisième : l’Université d’Ottawa.

Treize ans plus tard, celui qui ne s’est jamais considéré comme franco-ontarien, mais plutôt comme bilingue, ne regrette pas son choix.

En termes de transition, c’est plus facile. Les profs étaient francophones, les assistants des profs parlaient en français. Puis, c’est vraiment après, une fois que j’ai gradué, que j’ai remarqué l’avantage d’être bilingue et d’avoir étudié en français en termes de marché du travail.

Étienne Sarazin-Frey-Pépin travaille à l’Université d’Ottawa
PHOTO : RADIO-CANADA / BENJAMIN VACHET

Lorsqu’il repense à son arrivée à l’université, il se souvient d’avoir eu un choc.

Je n’avais jamais vu autant de bilinguisme dans un petit rectangle au centre-ville, témoigne-t-il après avoir pourtant fait toutes ses études primaires et secondaires en français. Mon expérience secondaire était très anglophone. C’était un secondaire francophone, mais je parlais en anglais avec mes amis la majorité du temps. […] En venant ici, mon français s’est presque amélioré. J’ai rencontré des gens avec un français très très français, comparativement à ce à quoi j’étais habitué, confie celui qui est aujourd’hui employé de l’Université d’Ottawa, tout en faisant parallèlement une maîtrise en français pour devenir psychothérapeute.

La meilleure façon pour un jeune francophone de devenir fier de ce qu’il est, d’approfondir sa fierté et de la solidifier, c’est d’étudier en français.

Une citation de André Samson, professeur à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa

Pour M. Samson, étudier en français a aussi la vertu de combattre l’insécurité linguistique.

Souvent, comme francophone, on se dit : « Ah, j’ai un accent, j’ai honte de mon accent, j’ai peur de parler avec mon accent ». Et […] quand j’arrive dans une autre institution francophone, qu’est-ce que je remarque? Je remarque qu’il y a des jeunes francophones d’Afrique, d’Europe, qui eux aussi ont leurs accents. Et là […], le réflexe est de parler en français.

Tout juste diplômée de l’Université Sainte-Anne, en Nouvelle-Écosse, Mélanie Boudreau, qui avait choisi de poursuivre ses études postsecondaires en français après avoir partagé son élémentaire et son secondaire entre les deux langues officielles du Canada, raconte en avoir fait l’expérience.

Je sentais que je pouvais vraiment me sentir confortable avec ma langue. Je n’avais pas vraiment beaucoup d’insécurité linguistique. On avait des étudiants de partout dans le monde. C’était vraiment bien pour que je puisse vraiment me sentir comme si j’étais chez moi.

Le défi des programmes

Les conclusions de M. Samson ne surprennent pas le directeur général du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), François Hastir.

C’est vraiment l’écho qu’on avait des étudiants qui étudient au postsecondaire en français. […] Ils nous disent que le fait d’avoir accès à [leurs] cours en français – lorsque c’est possible – ça fait une grosse différence.

Et c’est bien là que se situe le problème, poursuit M. Hastir : le manque d’accès à des programmes en français. M. Samson le reconnaît lui-même, les choix sont parfois limités, y compris dans une ville aussi choyée qu’Ottawa.

Nolann Genest l’avoue, s’il avait trouvé l’équivalent de son programme en français, il aurait sans doute choisi cette voie.

Parfois les programmes sont manquants, des fois cela prend plus de temps pour terminer son diplôme ou il n’est pas possible de le suivre totalement en français. D’autres fois, la flexibilité et les options sont plus nombreuses en anglais et s’intègrent mieux dans un plan de carrière.

Océane Lupien-Lorquet étudie à l’Université Carleton, à Ottawa.
PHOTO : RADIO-CANADA / BENJAMIN VACHET

L’histoire d’Océane Lupien-Lorquet illustre cette réalité. Impliquée au sein de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) et fière francophone d’Embrun comme elle se décrit, elle a pourtant rejoint l’Université Carleton. À 18 ans, elle est en deuxième année du programme de neurosciences et santé mentale, avec une mineure en psychologie.

Je pense que j’ai sous-estimé à quel point c’était pour être un gros changement.

Une citation de Océane Lupien-Lorquet, étudiante à l’Université Carleton

Les options offertes à Carlton étaient tellement grandes, tellement meilleures que ce que j’aurais eu en psychologie ou autre à Ottawa ou à Montréal que ça ne me dérangeait pas de faire le changement, raconte-t-elle.

Elle confie toutefois qu’elle aurait aimé avoir le choix et que si elle peut continuer sa maîtrise en français, elle le fera. Même si elle est parfaitement bilingue, la transition n’a pas été si facile, dit-elle.

On passe de tout en français à tout en anglais. Je fais de la biologie, de la physique, de la chimie… C’est beaucoup de terminologie qu’il faut tout réapprendre et les profs universitaires ne sont pas exactement faciles.

Plus d’argent et de collaboration

Pour éviter de telles histoires, le RÉFO réclame plus de programmes en français, mais pas seulement.

Il y a aussi beaucoup la facilité d’accès aux subventions et la facilité d’accès aux publications. Souvent, une recherche qui est publiée en anglais va avoir une portée plus large, va avoir une clientèle plus large, et donc avec ça va suivre aussi des subventions. Et c’est pour ça aussi qu’on martèle le message qu’il est important d’avoir un programme de subvention et de publication intéressant en français, explique M. Hastir.

François Hastir, le directeur général du Regroupement étudiant franco-ontarien (Photo d’archives)
PHOTO : FRANÇOIS HASTIR

M. Samson abonde dans le même sens. Il plaide pour une hausse des fonds pour les programmes en français, mais aussi pour une plus grande collaboration entre les institutions postsecondaires francophones et bilingues afin d’améliorer l’accessibilité aux programmes à travers le pays, notamment dans les endroits moins bien desservis comme dans le sud de l’Ontario, explique-t-il.

Au final, non seulement on perd des étudiants francophones qui se dirigent vers l’anglais, mais on perd aussi une belle occasion de développer des spécialités et du matériel didactique en français au profit de l’anglais.

Une citation de François Hastir, directeur général du Regroupement étudiant franco-ontarien

La popularité des cours en ligne pourrait y contribuer, soutiennent de concert M. Samson et M. Hastir.

Ottawa peut rayonner dans tout le Canada français, c’est-à-dire participer à l’élaboration de nouveaux programmes, comme par exemple l’Université de Sherbrooke qui a collaboré avec l’Université de Moncton pour offrir un programme en médecine, dit le professeur à l’Université d’Ottawa.

Mélanie Boudreau attend des réponses de l’Université Montréal, de l’Université Laval, de l’Université d’Ottawa et de l’Université de Sherbrooke.
PHOTO : GRACIEUSETÉ MÉLANIE BOUDREAU

Mélanie Boudreau compte d’ailleurs sur cet exemple de collaboration pour poursuivre ses études de médecine en français. Actuellement, elle attend des réponses de l’Université Montréal, de l’Université Laval, de l’Université d’Ottawa et de l’Université de Sherbrooke. Mais sa préférence irait à cette dernière, qui dispose depuis 2006 d’un site à Moncton pour former les futurs médecins du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard.

Si je ne rentre pas [dans une de ces universités], je pourrais ouvrir la porte à poursuivre mes études en anglais, mais ce n’est jamais ma première priorité.

Un choix auquel certains doivent encore se soumettre, comme le regrette le directeur général du RÉFO.

D’une certaine façon, l’étudiant va s’assimiler, parce que, dans un contexte anglophone, il va se faire un cercle social anglophone. Souvent, il va aussi aller se trouver un premier emploi en anglais. Ce sont quand même des étapes marquantes dans la vie d’une personne, parce que souvent le cercle qu’on se fait à l’université, c’est un cercle social qui reste, un cercle social autour duquel on se développe comme individu.

Interrogé sur la question des programmes postsecondaires en français, le ministère des Collèges et Universités de l’Ontario n’avait pas répondu à nos demandes d’entrevue au moment de publier ce texte.

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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 22 mai 2024

Le Festival Franco-Ontarien revient pour une 49e édition du 13 au 15 juin 2024 pour célébrer la francophonie ottavienne, en présence de plusieurs grands noms de la scène québécoise.

En mai 1976, Pierre DeBlois a eu l’idée d’organiser un festival pour célébrer et affirmer la culture francophone à Ottawa. Près d’un demi siècle après, l’événement lancé par ce pionnier Franco-Ontarien qui présidait à l’époque l’ACFO d’Ottawa-Carleton a grandi, tout en poursuivant son mandat.

Le Québec à l’honneur

Pour l’année 2024, le Festival Franco-Ontarien revient pour une 49e édition du 13 au 15 juin prochains au parc Major’s Hill à Ottawa.

Au menu de cette édition : trois soirées musicales, une matinée scolaire et une matinée familiale. Parmi les têtes d’affiches, on retrouve plusieurs stars de la scène francophone ontarienne, et surtout québécoise.

À commencer par l’ambassadeur de la musique haïtienne Paul Beaubrun et l’auteur-compositeur montréalais Pierre Kwenders qui donneront le coup d’envoi du festival le 13 juin lors d’une soirée Afro-Caribéenne.

Le lendemain, ce sera au tour du rappeur Franco-Ontarien LeFLOFRANCO ainsi que des rappeurs québécois Sarahmée et FouKi d’animer la soirée hip-hop au grand bonheur des amateurs de la musique urbaine. Enfin, la soirée « pop éclectique » qui viendra clôturer le festival sera quant à elle animée par trois noms populaires au Québec, à savoir Mehdi Cayenne, le groupe Kaïn et Damien Robitaille.

Notons, par ailleurs, que l’entrée au festival est payante pour la modique somme de 20$ par soirée à l’exception de la matinée familiale qui est gratuite.

Selon les organisateurs, l’événement se veut une vitrine de la francophonie ontarienne auprès des touristes, des anglophones et des québécois de la région Ottawa-Gatineau.

Les enfants et les plus jeunes auront la matinée scolaire du vendredi et la matinée familiale du samedi pour participer à une pléthore d’activités ludiques. D’habitude, ce sont pas moins de 2000 élèves Franco-Ontariens qui participent – Gracieuseté

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ONFR+ – Rachel Crustin, publié le 19 mai et mis à jour le 20 mai 2024

[LA RENCONTRE D’ONFR]

Entre les albums solos, l’enseignement, les spectacles à grand déploiement et les performances dans les Club Med, Brian St-Pierre semble avoir trouvé la façon de travailler tout en s’amusant. Rencontre avec l’hyperactif compositeur de Mon beau drapeau, chanson incontournable en Ontario francophone.

Brian St-Pierre au Festival franco-ontarien, en 2022. Crédit image: Emmanuelle Gingras

« Comment la musique est-elle arrivée dans votre vie?

Je viens d’une famille de musiciens. Ça a toujours été un rêve de faire quelque chose en lien avec la musique.

Pourquoi prononce-t-on Brian (comme brillant, en français) et non Bryan?

Beaucoup de gens pensent que c’est un nom d’artiste, mais pas du tout. J’ai l’impression que ma mère a vu passer ce prénom irlandais et qu’elle s’est dit que ça se prononçait bien en français.

Plus jeune, on m’agaçait, me disant que je ne portais pas bien mon nom… Au secondaire, j’ai dit que je m’appelais Bryan. Ça a été ça pendant des années, jusqu’à ce que je rencontre un certain Brian Faucher. Je n’étais plus seul au monde! 

Brian St-Pierre a officiellement repris son nom en français pour son premier album solo, intitulé Libre. Gracieuseté

Vous avez participé au concours Ontario Pop, qui a été formateur pour plusieurs artistes. Qu’est-ce que ça a changé pour vous?

La première fois, je suis arrivé deuxième. Souvent, on dit que ce sont ceux qui n’arrivent pas premiers dont on entend le plus parler ensuite. Alors, j’ai toujours continué.

J’ai participé une deuxième fois une dizaine d’années plus tard et j’ai gagné le prix du public.

C’est Robert Paquette qui avait convaincu Brian St-Pierre de s’inscrire à Ontario Pop pour une deuxième fois. Ici, les deux hommes célèbrent le prix Hommage qui souligne l’ensemble de la carrière de Brian St-Pierre, au Gala Trille Or 2023. Crédit image : Maxime Delaquis

Vous avez aussi gagné des prix dans le milieu universitaire…

À l’Université d’Ottawa, ils construisaient le nouvel édifice pour le département de musique. J’ai lancé l’idée qu’il faudrait un thème musical. Ils ont alors lancé un concours, et nous sommes deux à l’avoir remporté. L’Orchestre du Centre national des arts a utilisé ma pièce pour des tournées dans les écoles, alors elle a été jouée par des grands musiciens.

Vous avez été fait membre de l’Ordre de la francophonie, une reconnaissance décernée par l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) de Prescott et Russell, en 2006. Et en 2023, vous avez reçu le prix Hommage au Gala Trille Or. Qu’est-ce que ces récompenses signifient pour vous?

Ce sont celles dont je suis le plus fier. L’Ordre de la francophonie, c’est le premier prix qui m’a fait sentir que j’ai fait une différence. Pour le prix Hommage, j’ai pleuré quand ils me l’ont annoncé. Que ma contribution soit reconnue, c’est une bonne tape dans le dos.

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ONFR+ – Pascal Vachon, publié le 22 mai 2024

Québec n’imposera pas une hausse de frais de scolarité aux étudiants francophones du Canada vivant à l’extérieur du Québec, contrairement aux Canadiens anglophones qui devront payer quelques milliers de dollars de plus pour étudier dans leur langue.

Source: Canva

Le ministère de l’Enseignement supérieur du Québec a confirmé que contrairement aux anglophones, les francophones du Canada qui vont étudier dans un établissement de langue française continueront à payer près de 9 000 $ par an.

« La majoration additionnelle ne s’appliquera pas aux étudiants canadiens non résidents du Québec de premier cycle et de deuxième cycle de type professionnel inscrits dans une université francophone et dans un programme offert en français », peut-on lire dans la règle budgétaire du ministère de mars dernier.

Québec avait annoncé à l’automne dernier qu’il haussait le plafond des frais de scolarité des étudiants canadiens de 9 000 $ à 17 000 $ avant de revoir à la baisse quelques semaines plus tard à 12 000 $. Au moment de l’annonce, la ministre de l’Enseignement supérieur Pascale Déry avait affirmé en conférence de presse que cette mesure toucherait également les étudiants francophones hors du Québec.

« Je veux le mentionner, car il y a de l’information un peu erronée qui a été véhiculée, que le montant forfaitaire ne sera pas juste prélevé chez les anglophones, mais à travers le réseau et tous les étudiants non internationaux », avait-elle assuré.

Or, le flou persistait, car le ministère de l’Enseignement supérieur avait indiqué par la suite qu’aucune décision finale n’avait été prise encore. Cette mesure vise à transférer les nouveaux revenus générés par les étudiants anglophones vers le réseau postsecondaire francophone, avait expliqué la ministre Pascale Déry.

Il s’agit d’une action prise qui touchera principalement les universités McGill et Concordia à Montréal. Ces dernières accueillent des étudiants canadiens hors Québec « qui n’ont pas nécessairement une connaissance du français », présentaient comme autre argument le ministre Jean-François Roberge.

« Il ne faut pas se mettre des lunettes roses : à Montréal, les étudiants canadiens et internationaux sont de plus en plus nombreux et ils fréquentent majoritairement nos universités anglophones », disait au moment de l’annonce, à l’automne dernier, le ministre de la Langue française et de la Francophonie canadienne.

Le ministre de la Francophonie canadienne au Québec, Jean-François Roberge. Crédit image: Sandra Padovani
Le ministre de la Francophonie canadienne au Québec, Jean-François Roberge. Crédit image : Sandra Padovani

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RADIO-CANADA – Publié le 16 mai 2024

La Colombie-Britannique octroie 150 000 $ à l’organisme Inform’Elles, en activité depuis 25 ans, qui offre des services aux femmes victimes de violence sexuelles et sexistes. 

Selon Inform’Elles, cette aide provinciale est une première depuis l’existence de l’organisme.
PHOTO : GETTY IMAGES / GPOINTSTUDIO

 Ce financement provincial est une première, selon le groupe francophone. Après plusieurs années de négociation avec le gouvernement, la présidente d’Inform’Elles, Jeanne Landry, s’est dit très contente de ce financement de base.

Il va notamment permettre à l’organisme d’engager deux personnes, une directrice générale qui devrait commencer d’ici la fin du mois de mai et une intervenante communautaire.

C’est un très bon départ et on espère, avec cette stabilité, de pouvoir aller chercher d’autres financements.

Une citation de Jeanne Landry, présidente, Inform’Elles

Bien que cette enveloppe soit un financement unique, la priorité est de réduire les listes d’attente, d’identifier les services et assurer qu’ils sont disponibles aux femmes francophones, a indiqué la secrétaire parlementaire chargée de l’équité entre les sexes, Kelli Paddon.

Important d’être reçue dans sa langue

Kelli Paddon a insisté sur l’importance d’avoir accès aux services sécuritaires [dans sa langue].

Une femme qui est en situation de violence est souvent très isolée et si on lui donne une barrière de la langue en plus, c’est encore plus isolant, a ajouté Jeanne Landry. La présidente a dit espérer pouvoir appuyer les femmes qui parlent français, qui ont besoin de s’exprimer en français pour les aider à sortir d’une situation de violence.

Cette subvention a été rendue possible grâce à l’Entente Canada-Colombie-Britannique sur les services en français par le gouvernement provincial.

Selon Inform’Elles, ce financement permettra d’appuyer la prestation de services de soutien aux femmes francophones.

Ce financement permet d’accroître les liens avec le réseau de services aux victimes et de programmes de counseling de la province pour mieux aiguiller les femmes francophones victimes de violence genrée.

Une citation de Inform’Elles (extrait du communiqué de presse)

Le mois dernier, d’ailleurs, le gouvernement britanno-colombien annonçait l’investissement d’une enveloppe de 29,1 millions de dollars sur trois ans pour élargir l’accès des victimes de violence conjugale à des services juridiques.

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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 16 mai 2024

Depuis 2007, la journée du 15 mai est reconnue par le gouvernement du Yukon comme étant la Journée de la Francophonie Yukonnaise.

Le Centre de la Francophonie de Whitehorse où siège plusieurs organismes Franco-Yukonnais. Gracieuseté : AFY

La Francophonie est en plein essor au Yukon. En effet, le territoire est le troisième État fédéré le plus bilingue au Canada en termes de pourcentage, après le Québec et le Nouveau-Brunswick.

De plus, le Yukon enregistre une hausse de près de 15 % de la proportion de francophones ayant le français comme première langue officielle parlée, selon les données du recensement 2021 publiées mercredi par Statistique Canada.

Diversifiée et en pleine croissance, la communauté franco-yukonnaise jouit d’une multitude de services en français : école francophone, services de garde, aide à l’emploi, cours de langue, activités artistiques et culturelles, etc.

Tout cela pour dire que la journée de la Francophonie yukonnaise se tient cette année sous le signe de la célébration de plusieurs exploits qui font de la communauté Franco-Yukonnaise un modèle inspirant pour les communautés francophones et acadienne du Canada.

Plus d’une centaine de personnes se sont rencontrées dans la salle du club de ski du mont McIntyre, à Whitehorse, pour célébrer la culture francophone au Yukon.
PHOTO : RADIO-CANADA / SARAH XENOS

« La communauté franco-yukonnaise est, à plusieurs égards, une histoire à succès au sein de la francophonie canadienne. En pleine croissance, partie intégrante de la société yukonnaise, elle illustre comment l’épanouissement du français, la célébration de la diversité et la réconciliation avec les peuples autochtones peuvent être complémentaires. », se réjouit Liane Roy, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA).

Le nouveau groupe Pink House, composé de Charlie-Rose Pelletier, Jeffrey McLean, Seth Brown, Gabe Mahamad et Juan Pablo Herrera, a offert son deuxième concert devant public à l’occasion des festivités de la Journée de la francophonie.
PHOTO : RADIO-CANADA / SARAH XENOS

Dans sa déclaration à l’occasion de la journée, la présidente de la FCFA mentionne plusieurs avancées comme la reconnaissance de la communauté francophone dans le projet de loi créant l’Office de la santé du Yukon.

« Nous sommes ravies et ravis de rassembler la communauté pour cette occasion spéciale », a déclaré Lorraine Taillefer, présidente de l’Association franco-yukonnaise (AFY) à l’occasion de la journée.

« La Journée de la francophonie yukonnaise est un moment privilégié pour célébrer notre culture et notre langue », a-t-elle ajouté.

Une section avec des jeux pour enfants a été aménagée, au plus grand bonheur des petits, qui ont pu profiter des jeux gonflables.
PHOTO : RADIO-CANADA / SARAH XENOS

« Notre gouvernement est fier de soutenir la vitalité de la communauté francophone du Yukon et les festivités de la Journée de la francophonie yukonnaise. À l’occasion de cette journée spéciale, j’invite toutes les Yukonnaises et tous les Yukonnais à célébrer la langue française et les cultures francophones qui occupent une place unique dans la communauté riche et diversifiée du Yukon. » a indiqué pour sa part John Streicker, ministre responsable de la Direction des services en français.

Le drapeau franco-yukonnais a été hissé devant l’édifice de l’Assemblée législative à Whitehorse pour souligner le 15 mai. PHOTO : RADIO-CANADA / SARAH XENOS

Depuis 2007, le gouvernement du Yukon a proclamé le 15 mai Journée de la francophonie yukonnaise.

Porte parole officiel et leader du développement de la communauté franco-yukonnaise depuis 1982, l’AFY vise à améliorer la qualité de la vie en français des francophones du Yukon.

Geneviève Tremblay a remporté le Prix Engagement exceptionnel pour sa contribution à la communauté en tant que coordonnatrice aux services à la petite enfance et aux familles multilingues ainsi que comme conseillère pédagogique à la commission scolaire.
PHOTO : RADIO-CANADA / SARAH XENOS

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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 15 mai 2024

Lancé il y a trois ans pour renforcer les liens entre les organismes francophones du Québec et ceux des communautés francophones et acadiennes du Canada, Mobilisation Franco a pris de l’ampleur durant sa 3e édition tenue à Montréal le 13 et 14 mai.

C’est l’heure du bilan pour Mobilisation Franco au terme de sa troisième édition. Avec plus de 100 leaders engagés pour le français, 92 organisations du Québec et des communautés francophones et acadiennes ailleurs au pays réunies sous le même toit et pas moins de 80 rencontres de vis-à-vis pour explorer des possibilités de projets communs, l’événement a tenu ses promesses.

Des organisations des quatre coins du pays étaient présentes à l’instar de TFO et Télé-Québec, les Salons du livre de l’Outaouais et de Rimouski, les sociétés historiques francophones de l’Alberta et de la Saskatchewan, l’Association franco-yukonnaise et la Fédération des chambres de commerce du Québec.

Trois projets inspirants ont partagé leurs expériences avec les participantes et participants de la 3e édition de Mobilisation Franco – Gracieuseté

« Cette troisième édition de Mobilisation franco est un réel succès ! Les deux journées ont assurément permis de faire fructifier de nombreuses initiatives de collaboration entre le Québec et la francophonie canadienne. » tranche Jean-François Roberge, ministre de la Langue française.

Jean-François Roberge, ministre de la langue française lors de l’allocution d’ouverture de la 3e édition de Mobilisation Franco à Montréal – Gracieuseté

Même son de cloche chez Liane Roy, présidente, FCFA du Canada. « En deux ans, nous avons presque doublé le nombre de participants et participantes à Mobilisation franco. Ça montre l’immense valeur que les francophones voient dans une telle occasion de prendre contact et de se connaitre. Être à Montréal pour cette édition de Mobilisation franco nous rappelle que le français est vulnérable partout au pays et nous motive à faire front commun pour notre langue. C’est un projet et une collaboration à la fois qu’on va réussir ce rapprochement », peut-on lire dans un communiqué publié ce mercredi par la FCFA.

Liane Roy, présidente de la FCFA lors de l’allocution d’ouverture de la 3e édition de Mobilisation Franco à Montréal – Gracieuseté

Pour sa part, le président du Centre de la francophonie des Amériques Michel Robitaille aborde dans le même sens et se félicite également du succès de la 3e édition.

« Mobilisation franco nous permet de bâtir des ponts entre la société québécoise et les communautés francophones et acadienne du Canada. Nous sommes ravis de constater qu’un nombre croissant d’organisations québécoises ont manifesté un intérêt pour participer à cet événement. L’engouement de part et autre illustre bien ce désir de rapprochement pressentis lors du lancement de la première édition en 2022. »

Par ailleurs, Mobilisation Franco a été marquée par l’organisation d’un panel jeunesse appuyé par la Ville de Montréal.

Organisé conjointement par la FCFA du Canada et le Centre de la francophonie des Amériques, Mobilisation franco un rendez-vous annuel qui vise à créer des liens de solidarité et de collaboration entre la société civile du Québec et les organisations francophones ailleurs au pays.

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RADIO-CANADA – Publié le 14 mars 2024

L’Université de Sudbury et le Collège La Cité ont conclu une entente d’expertise en techno-pédagogie pour le développement de cours en ligne.

Serge Miville, recteur et vice-chancellier de l’Université de Sudbury et Lise Bourgeois, présidente-directrice générale de La Cité, ont conclu une entente. PHOTO : AVEC LA PERMISSION DE L’UNIVERSITÉ DE SUDBURY ET DU COLLÈGE LA CITÉ

Dans un communiqué conjoint des deux établissements, on indique que l’entente s’inscrit dans le plan de l’Université de Sudbury de multiplier les partenariats avec l’ensemble des établissements postsecondaires francophones et bilingues de la province pour réduire les coûts liés au développement et à la prestation des programmes universitaires de langue française.

Dans une entrevue à l’émission Le matin du Nord, le recteur de l’Université de Sudbury, Serge Miville, a révélé que l’établissement est en train de rédiger une quinzaine de cours en ligne pour appuyer son offre de programme en septembre 2025.

Ce n’est pas tout le monde qui peut se déplacer à Sudbury pour suivre des cours. On pense aux gens partout dans le Nord de l’Ontario qui ont des engagements professionnels. Cette entente va faire en sorte qu’on va avoir l’expertise en techno-pédagogie pour être capable d’offrir la meilleure expérience en ligne.

Une citation de Serge Miville, recteur de l’Université de Sudbury

En mars, l’Université de Sudbury avait annoncé qu’elle s’était entendue avec l’Université d’Ottawa pour offrir des cours.

En mars dernier, l’Université de Sudbury, l’Université d’Ottawa et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario ont annoncé la mise en œuvre d’un protocole d’entente.
PHOTO : RADIO-CANADA / BIENVENU SENGA

Un partenariat apprécié

La direction du collège La Cité se dit heureuse de fournir son expertise à l’Université de Sudbury.

La Cité est un partenaire qui croit résolument aux approches collaboratives dans l’ensemble du secteur de l’éducation postsecondaire en langue française de l’Ontario comme solution afin d’offrir plus d’options et de services aux étudiants tout en tirant parti de ce que chaque établissement a de mieux à offrir.

Une citation de Lise Bourgeois, présidente-directrice générale de la Cité

L’Université de Sudbury n’a pas donné de cours depuis le printemps 2021, en raison de la dissolution de la fédération de l’Université Laurentienne.

Elle avait alors annoncé son intention de devenir une université par, pour et avec les francophones.

L’Université de Sudbury n’a pas donné de cours depuis le printemps 2021, en raison de la dissolution de la fédération de l’Université Laurentienne (Photo d’archives).
PHOTO : RADIO-CANADA / YVON THERIAULT

L’université a reçu des fonds du fédéral en 2022, mais une demande de financement auprès de la province a été refusée l’an dernier.

M. Miville réitère que l’Université de Sudbury conserve son autonomie, réagissant à certaines inquiétudes exprimées face aux partenariats avec d’autres établissements.

C’est nous qui prenons les décisions par rapport à la programmation, les ressources, comment on dépense nos fonds, affirme-t-il.

Le recteur indique que l’Université de Sudbury travaille à établir des ententes avec d’autres établissements postsecondaires offrant des services en français.

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ONFR+ – Lila Mouch-Essers, publié le 13 mai 2024

OTTAWA – Le 91ᵉ congrès de l’Association francophone pour le savoir (Acfas) débute ce lundi sous le thème « Mobiliser les savoirs en français », à l’Université d’Ottawa. Pas moins de 6 000 intervenants et chercheurs participent, jusqu’à vendredi, à plus de 220 colloques et conférences sur les enjeux de la recherche francophone au pays.

Le 91e Congrès de l’ACFAS, organisé en collaboration avec I’Université d’Ottawa se déroule jusqu’à vendredi, sur le thème « Mobiliser les savoirs en français ». Source: Canva

L’Université se transforme en un bouillon de culture et de connaissance pendant une semaine, dès ce lundi avec en plus des colloques, près de 400 conférences, des tables rondes, des ateliers, etc.

Franco-Ontarienne et membre abénaquise de la Première Nation d’Odanak, Michelle O’Bonsawin a été nommée présidente d’honneur pour ce congrès sous le patronage de l’UNESCO. En septembre 2022, elle est devenue la première autochtone à siéger au plus haut tribunal du pays.

Native de Hanmer à Sudbury et Franco-Ontarienne, Michelle O’Bonsawin est la première juge autochtone de la Cour suprême. Archives ONFR

L’ACFAS se considère comme un pilier dans le domaine de la recherche en français alors que les activités de recherche dans la langue de Molière diminuent depuis plusieurs années au Canada. C’est pourquoi, en marge cette 91ᵉ rencontre, l’organisme révèle ce lundi de nouvelles recommandations pour préserver et renforcer la publication scientifique francophone.

De nombreux chercheurs et étudiants de près 32 pays présenteront leurs recherches, mais ce sera aussi l’occasion de participer à des activités, dont certaines s’étaleront sur plusieurs mois.

Par exemple, une exposition de photographie numérique intitulée La preuve en image met en avant les clichés issus de recherches scientifiques dans tous les domaines du savoir.

De plus, des événements créatifs seront proposés, comme un atelier de bande dessinée Imaginons les soins virtuels en 2080, ouvert à tous. Ce projet invite à explorer un futur potentiel à travers deux scénarios décrivant les soins médicaux de demain. L’objectif est de concevoir les technologies futures répondant aux défis actuels.

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ONFR+ – Rachel Crustin, publié le 19 mai 2024

[LE FIL CULTUREL DE L’ONTARIO FRANÇAIS]
Cette semaine, on met de la nouvelle musique franco-ontarienne dans la voiture, en route vers un spectacle d’humour ou une nouvelle exposition. On se rappelle aussi la petite histoire d’un duo et la grande histoire d’une région. C’est d’ailleurs la dernière chance de voir cette anecdote de 1998 racontée de façon si spectaculaire…

Vaches, the musical tirera sa révérence le 11 mai à Rockland. Crédit image: Marianne Duval

Multidisciplinaire

Le chant du cygne des vaches de Casselman

La comédie musicale Vaches, the musical sera présentée pour la toute dernière fois ce vendredi à Rockland. L’histoire raconte comment un agriculteur de Casselman a aidé ses pairs de l’Est ontarien pendant la crise du verglas de 1998, permettant de sauver des centaines de vaches.

À la fois touchante, absurde et désopilante, la pièce réunit la crème franco-ontarienne, avec Stéphane Guertin, Constant Bernard, Geneviève-Roberge-Bouchard, Maxime David et Emma Ferrante. Le texte est signé Stéphane Guertin et Olivier Nadon, la mise en scène est de Dillon Orr, la chorégraphie de Janie Pinard et la musique de Brian St-Pierre. La dernière représentation prévue de Vaches, the musical est prévue ce samedi à la salle de spectacles Optimiste de Rockland.

L’équipe de création de Vaches, the musical. Crédit image : Marianne Duval

Rockland, le 11 mai. Billets sur la plateforme Eventbrite.

Du choix au MIFO

Alors que le Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) a dévoilé des pans de sa programmation 2024-2025 cette semaine, la saison en cours propose encore plusieurs choix. Une nouvelle exposition orne les murs de la galerie Eugène-Racette. Le vernissage de cette exposition solo de Fitabella aura lieu vendredi en présence de l’artiste. Canadienne d’origine congolaise, Fitabella intègre le pagne wax, tissu courant dans les cultures africaines, à ses peintures, auxquelles elle intègre aussi divers matériaux récupérés.

Le vernissage débutant à 18 h, il est possible de prévoir une soirée doublement culturelle puisque Richardson Zéphir, avec son charisme et sa proposition décalée, donnera son spectacle au centre de la rue Carrière à compter de 20 h. Toujours dans la série humour, la programmation du MIFO prévoit aussi un spectacle de Philippe Laprise le mercredi 15 mai, cette fois au Centre des arts Shenkman. Au moment d’écrire ces lignes, 88% des billets avaient déjà trouvé preneurs.

Félicité, l’une des oeuvres de Fitabella en exposition au MIFO. Crédit image : Fitabella

Ottawa, le 10 et le 15 mai. Détails et billets sur le site du MIFO.

Théâtre

Le Théâtre Tremplin présente la pièce Les Communords du 14 au 18 mai, à La Nouvelle Scène Gilles Desjardins (LNSGD). Écrite par le Sudburois Claude Belcourt, la pièce a vu le jour au Théâtre du Nouvel-Ontario en 1974. Il s’agit d’ailleurs de la deuxième œuvre à avoir été publiée aux éditions Prise de parole. La version 2024 est une adaptation dramaturgique de Lionel Lehouillier et une mise en scène d’Emily Payeur. L’histoire se déroule dans une commune queer, où les jeunes tentent de résister à la société capitaliste.

En activité depuis 1997, le Théâtre Tremplin est une troupe communautaire ottavienne qui présente des œuvres du répertoire franco-ontarien.

L’affiche des Communords a été créée par Laurie-Ming Goyette. Sourece : Théâtre Tremplin

Ottawa, du 14 au 18 mai. Billets sur la plateforme Simpletix.

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RADIO-CANADA – Thibault Jourdan, publié le 9 mai 2024

Deux ans après sa création, la concentration en accès à la justice en français de l’Université du Manitoba attire de plus en plus d’étudiants, dont plusieurs viennent d’autres provinces.

En tout, six étudiants sont inscrits en deuxième et troisième années de la concentration en accès à la justice en français mais, l’automne dernier, 12 personnes se sont inscrites en première année.
PHOTO : RADIO-CANADA / GRAHAM SCEVIOUR-FRAEHLICH

Les examens terminés, six étudiants s’apprêtent à recevoir leur diplôme. Parmi eux se trouve Marie Boyd.

La jeune femme originaire de Calgary a fait le choix de venir étudier le droit au Manitoba en raison de la concentration en accès à la justice en français, offerte depuis 2022 à la Faculté de droit Robson-Hall. L’Université de Calgary offre pourtant une certification de common law en français.

Le programme à l’Université du Manitoba était le plus flexible de ceux qu’elle a regardés, explique-t-elle. Dans la concentration, on peut faire quelques cours en français et quelques cours en anglais. Il y avait les deux et, comme le français est ma seconde langue, je pense que c’était plus en phase avec ce que je voulais, précise celle qui a fréquenté une école d’immersion en Alberta.

C’est aussi cette spécificité qui a attiré True Dash. Originaire de l’Ontario, mais ayant vécu plusieurs années au Québec, la jeune femme devait choisir entre Sherbrooke et le Manitoba.

L’avantage [ici], c’est qu’ils comprennent qu’on apprend la langue française. Dans les autres écoles, il y a une attente [selon laquelle] on parle couramment le français, dit-elle.

True Dash, étudiante en droit dans la concentration en accès à la justice en français à l’Université du Manitoba.
PHOTO : RADIO-CANADA / RON BOILEAU

Je voulais avoir quelqu’un qui donne du soutien quand on veut pratiquer le droit en français, parce qu’on doit aussi apprendre [la terminologie juridique] en français, ajoute-t-elle.

Travailler dans le système judiciaire de sa province en français

Pour les deux jeunes femmes, l’objectif est de pouvoir travailler dans le monde judiciaire en français.

Marie Boyd compte retourner en Alberta et offrir ses services à des francophones. Je pense qu’il y a un gros besoin et, pour moi, l’accès à la justice est vraiment, vraiment important, précise-t-elle.

Il y a beaucoup de nouveaux arrivants qui parlent seulement français. S’il y a des personnes qui ont besoin de services [juridiques] elles ont le droit de les recevoir [dans leur langue] et je veux faire partie de cela.

Marie Boyd, étudiante en droit dans la concentration en accès à la justice en français à l’Université du Manitoba.
PHOTO : FOURNIE PAR MARIE BOYD

True Dash, pour sa part, n’a pas décidé si elle resterait au Manitoba ou retournerait en Ontario. Elle est néanmoins sûre d’une chose : Je veux travailler en français, c’est ça qui est important.

Un programme de plus en plus populaire

En tout, six étudiants sont inscrits en deuxième et troisième année de la concentration en accès à la justice en français, mais à l’automne dernier, 12 personnes se sont inscrites en première année. La Faculté de droit compte en tout 316 étudiants.

Les inscriptions pourraient augmenter à nouveau à la rentrée prochaine, puisque 13 étudiants [en première année] ont déjà indiqué un intérêt pour la formation, comme le précise Andréa Doyle, coordonnatrice du programme. 

La plupart des étudiants viennent d’immersion, et la plupart sont du Manitoba. Mais nous avons aussi des étudiants hors province.

Une citation de Andréa Doyle, coordonnatrice de la concentration en accès à la justice en français à l’Université du Manitoba

Andréa Doyle voit encore plus grand. À terme, elle aimerait doubler le nombre d’étudiants qui choisissent de suivre des cours dans la concentration en accès à la justice en français. Elle espère qu’il y ait un jour 20 ou même 30 étudiants en première année.

Premières campagnes de publicité dans d’autres provinces

Lorsque l’Université du Manitoba a formalisé sa concentration en accès à la justice en français en 2022, cela lui a permis de donner plus de visibilité aux cours qu’elle offre dans cette langue. Elle va maintenant plus loin : elle a élaboré une campagne de promotion à l’extérieur de la province.

On en rêvait, mais l’année passée, c’est la première fois que nous avons eu la capacité de le faire, explique Lorna Turnbull, directrice de la concentration en accès à la justice en français.

Lorna Turnbull, directrice de la concentration en accès à la justice en français à l’Université du Manitoba (à gauche) et Andrea Doyle, coordonnatrice de la concentration en accès à la justice en français à l’Université du Manitoba. PHOTO : RADIO-CANADA / AMINE ELLATIFY

L’Ontario et la Saskatchewan ont été les premières provinces visées et des publicités y ont été diffusées dans des journaux francophones.

Lorna Turnbull envisage maintenant la possibilité de promouvoir la formation plus loin dans l’ouest du pays, s’il le faut jusqu’en Colombie-Britannique.

Il y a un programme qui est offert par l’Université d’Ottawa, mais géré à Calgary, et on ne veut pas voler leurs étudiants. Mais je crois qu’il y a une complémentarité, c’est vraiment aider à renforcer la communauté francophone en dehors du Québec qui est pas mal bien servie en Ontario et au Nouveau-Brunswick, mais peut-être moins bien servie dans l’ouest, précise-t-elle.

C’est vraiment de reconnaître l’unité de la francophonie en situation minoritaire à travers le pays, dans les endroits où c’est peut-être moins servi par les grands centres.

Une citation de Lorna Turnbull, directrice de la concentration en accès à la justice en français

À terme, l’Université espère lancer une campagne sur les réseaux sociaux dès cette année pour rejoindre les étudiants à travers le pays.

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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 8 mai 2024

Cette année encore comme depuis 1893, les Franco-Manitobains de La Broquerie célèbreront la Saint-Jean Baptiste en grande pompe pour souligner leur attachement à la francophonie.

Deux jeunes participants au défilé de la Saint-Jean Baptiste – Gracieuseté

Plus de 1500 personnes sont attendues le 22 et le 23 juin prochains pour les célébrations de la Saint-Jean Baptiste à La Broquerie au Manitoba. La localité francophone qui se trouve à 72km au sud-est de Winnipeg préserve cette tradition contre vents et marées depuis 1893. Au menu des célébrations : un pique-nique, des jeux, des activités diverses, en plus d’une messe et d’un défilé.

« La Société Saint-Jean-Baptiste a été fondée en 1893. Le but étant de célébrer la joie de vivre des Canadiens français via la culture, la musique et bien entendu, la nourriture! », lit-on sur le site web de l’organisme qui organise la fête depuis plus d’un siècle.

Plus de détails à venir sur la programmation de 2024.

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RADIO-CANADA – Emmanuel Prince-Thauvette, publié le 7 mai et mis à jour le 8 mai 2024

Les organismes communautaires francophones de l’Alberta saluent le plan 2024-2028 du gouvernement de Danielle Smith.

La présidente de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), Nathalie Lachance (à gauche), la ministre de l’Alberta des Arts, de la Culture et de la Condition féminine Tanya Fir et Francois Eudes, le co-président du conseil consultatif de l’Alberta en matière de francophonie à Edmonton le 7 mai 2024.
PHOTO : RADIO-CANADA / EMMANUEL PRINCE-THAUVETTE

Avec ce plan-ci, on va au-delà de la traduction de service, on va vraiment vers une offre plus active, on va vers des appuis de façon plus constante auprès de certains organismes. On voit vraiment une belle avancée, s’est réjouie Nathalie Lachance, présidente de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA).

Je tiens à remercier l’ensemble du gouvernement pour ce Plan d’action, qui est beaucoup plus stratégique que les précédents et qui reflète des valeurs de collaboration et de dialogue, a-t-elle soutenu en présence de Tanya Fir, la ministre albertaine des Arts, de la Culture et de la Condition féminine qui est également responsable du dossier de la Francophonie.

Nous avons récemment conclu un accord avec le gouvernement fédéral, dont les détails seront rendus publics plus tard, où nous avons vu un accroissement important du financement, a expliqué Tanya Fir, sans faire de promesses financières associées à ce plan.

L’Alberta compte le troisième plus grand nombre de francophones en dehors du Québec, après l’Ontario et le Nouveau-Brunswick.

L’offre active et la visibilité des symboles

Dans son plan d’action 2024-2028 rendu public mardi, l’Alberta s’engage à ce que les services en Français existants du gouvernement provincial, visibles, accessibles et promus auprès de la communauté.

En d’autres termes, les services en français, lorsqu’ils existent, devraient faire l’objet d’une offre active, comme c’est le cas pour les services fédéraux bilingues.

L’Alberta veut aussi accroître la visibilité des symboles franco-albertains, dont le drapeau franco-albertain, devenu un emblème officiel de la province en 2017.

Le drapeau franco-albertain sur la ceinture fléchée patrimoniale
PHOTO : RADIO-CANADA / MARIO DE CICCIO

Le plan d’action comprend plus d’une centaine de mesures que les différents ministères veulent mettre en place dans les quatre prochaines années.

En matière d’éducation, le gouvernement s’engage à accroître l’accès à l’éducation postsecondaire en français, en plus de travailler avec les établissements, comme le Campus Saint-Jean, pour offrir davantage de programmes.

Dans le domaine de la justice, les autorités disent vouloir augmenter le nombre de jurés francophones en améliorant la collecte de données sur les compétences linguistiques en français par les services judiciaires.

Sans annoncer de sommes précises, l’Alberta souhaite aussi optimiser les investissements dans le réseau scolaire francophone afin de promouvoir le choix des parents en matière d’éducation.

Les obligations contenues dans la politique en matière de francophonie ne sont toutefois pas contraignantes pour le gouvernement, puisqu’il n’y a pas de Loi sur les services en français en Alberta, contrairement à l’Ontario, par exemple.

Le coprésident du Conseil consultatif de l’Alberta en matière de francophonie, François Eudes s’est tout de même montré confiant, car plusieurs ministères de la province ont fait partie des consultations.

On a beaucoup plus de chances d’atteindre le résultat désiré, sachant que chacun des ministères s’est proposé d’agir.

La ministre ne parle pas français

En Alberta, au sein du conseil des ministres, la responsabilité de la Francophonie et du Secrétariat francophone revient à la personne titulaire du portefeuille de la Culture.

Cependant, Tanya Fir, la députée de Calgary-Peigan nommée à ce poste il y a un peu moins d’un an, ne parle pas français : Je l’ai appris à l’école secondaire, je l’ai appris à l’université et je l’ai perdu.

Même si je ne suis pas bilingue, le dossier me tient à cœur et je veux bien le représenter, soutient Tanya Fir, ajoutant qu’elle envisage de suivre des cours dans un futur proche.

Un rôle de secrétaire parlementaire à la Francophonie avait été créé en 2019 pour faire le pont entre le gouvernement de l’Alberta et la communauté francophone et ses institutions. Tour à tour, les députés Laila Goodridge et Dan Williams ont occupé ce poste, qui a toutefois été aboli lors de la prise de pouvoir de Danielle Smith, en octobre 2022.

L’année dernière, le ministre des Technologies et de l’Innovation, Nate Glubish, qui parle français, a été nommé comme agent de liaison du gouvernement provincial avec la communauté francophone.

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