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Un an après son élection, l’ACFO Ottawa attend plus de Mark Sutcliffe |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Benjamin Vachet, publié le le 24 octobre 2023

Si l’organisme porte-parole des francophones d’Ottawa reconnaît les efforts et salue la disponibilité du maire d’Ottawa, son président, Éric Barrette, espère plus d’actions concrètes de la part de Mark Sutcliffe et du conseil municipal.

Mark Sutcliffe lors de sa victoire, il y a un an. (Photo d’archives)
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / JUSTIN TANG

Il faut reconnaître l’écoute de la communauté francophone dont le maire d’Ottawa fait preuve et également la possibilité de le rencontrer, ainsi que son équipe, pour discuter des enjeux francophones, lance le président de l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO Ottawa), M. Barrette, en entrevue à Radio-Canada.

Toutefois, après un an d’exercice du pouvoir, le président de l’ACFO Ottawa attend désormais plus pour les trois prochaines années.

On est conscient que des changements ne peuvent pas nécessairement s’opérer du jour au lendemain, mais ce qu’on aimerait, c’est peut-être avoir plus de garanties ou plus de détails au niveau d’un échéancier sur certaines des propositions que la communauté francophone peut lui faire.

Le président de l’ACFO Ottawa, Éric Barrette (Photo d’archives)
PHOTO : GRACIEUSETÉ ÉRIC BARRETTE

M. Barrette cite notamment la mise en place d’un plan stratégique municipal pour la francophonie. Il souhaite aussi une révision de la politique de bilinguisme qui date de 2001.

Une place pour le français

Un an après sa victoire, le successeur de Jim Watson n’a pas ménagé ses efforts pour discuter avec les organismes francophones et participer aux événements de la communauté, acquiesce la directrice générale du Muséoparc Vanier et ancienne ministre provinciale, Madeleine Meilleur.

Il est sincère, il veut apprendre, il est à l’écoute et moi je suis très satisfaite. Je ne le connaissais pas beaucoup avant, mais il m’a donné confiance tout de suite en partant, glisse celle qui était la coprésidente de la campagne électorale de M. Sutcliffe. S’il veut un deuxième mandat, je serai là! ajoute-t-elle.

L’ex-ministre Madeleine Meilleur (Photo d’archives)
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / COLIN PERKEL

Lors de cette campagne, celui qui a fait carrière dans le monde des médias avait bénéficié de l’appui de francophones influents, comme Mme Meilleur. D’autres avaient toutefois milité pour son adversaire, Catherine McKenney.

À l’époque, l’avocat franco-ontarien Ronald Caza s’était rangé derrière M. Sutcliffe. Un an plus tard, il ne le regrette pas son choix.

[Avec] un groupe de chefs de file [de la communauté francophone], [nous avons] rencontré Mark et il nous a beaucoup impressionnés. Il nous a dit qu’il voyait le fait que la Ville soit bilingue comme étant un atout économique, raconte M. Caza qui souligne qu’il est rare que la communauté francophone se positionne de manière aussi claire pour un candidat.

L’avocat franco-ontarien remarque la collaboration du maire avec le Regroupement des gens d’affaires de la capitale nationale (RGA), dont font partie de nombreux entrepreneurs francophones d’Ottawa. Il souligne aussi l’habitude prise par M. Sutcliffe de toujours utiliser du français dans ses discours.

Le message que ça envoie à tout le monde, c’est que le français, c’est important! C’est important pour le maire, c’est important pour la Ville, donc c’est important pour moi, ça m’encourage à faire les efforts que je dois faire pour préserver ma langue et ma culture.

Lors de ses discours, il y a toujours une portion en français qui est plus longue que ce qu’on était habitué, par le passé, avec l’ancien maire.

Une citation de Éric Barrette, président de l’Association des communautés francophones d’Ottawa

Un avis que partage M. Barrette. On a vendu Monsieur Sutcliffe comme étant le meilleur choix pour les francophones, ayant déjà une certaine ouverture envers la communauté. Est-ce que c’était le bon choix? Ça reste quelqu’un qui est ouvert à la francophonie, qui fait un effort de s’exprimer en français lors des événements protocolaires et qui est à l’écoute des organismes francophones.

Engagements prudents

Durant la campagne électorale, Mark Sutcliffe est resté prudent dans ses promesses aux francophones. Dans son programme électoral, il avait toutefois promis d’augmenter le nombre de programmes récréatifs offerts en français et de s’assurer que les résidents d’Ottawa aient accès à un service à la clientèle en français lorsqu’ils utilisent les services de première ligne de la Ville d’Ottawa.

Interrogé sur le sujet – comme les autres candidats à la mairie -, il s’était aussi dit prêt à aller plus loin pour le bilinguisme de la Ville d’Ottawa ouvrant la porte à l’officialisation du bilinguisme de la capitale fédérale.

Quelques décisions à la Ville depuis son élection ont toutefois laissé un goût amer à certains francophones, comme l’embauche d’une nouvelle direction générale unilingue, alors même que M. Sutcliffe avait dit que le bilinguisme était une priorité pour cette fonction. La mise en place tardive du comité consultatif sur les services en français a également fait réagir.

Me Ronald Caza affirme que Jacques Blouin laisse derrière lui son énergie et son talent d’organisateur.
PHOTO : RADIO-CANADA

M. Caza assure toutefois que le maire Sutcliffe travaille sur les dossiers francophones. Outre l’aspect économique, il s’intéresse à la Maison de la francophonie d’Ottawa dans l’ouest de la ville pour offrir davantage de services aux francophones de ce secteur.

La Maison de francophonie dans l’ouest de la ville a un rôle crucial parce qu’il y a plusieurs francophones qui demeurent maintenant dans l’ouest et ils n’ont pas beaucoup d’infrastructures pour les aider à vivre en français, estime M. Caza.

La chose la plus importante, c’est que le maire nous a dit : moi, le fait français, je vois ça comme un atout pour la ville, je ne vois pas ça comme une obligation. Puis, il a agi comme si c’était un atout.

Une citation de Ronald Caza, avocat franco-ontarien

L’avocat indique également que l’équipe de M. Sutcliffe comprend des francophones bien au fait de la réalité de la communauté. Il encourage les résidents d’Ottawa à aborder le maire s’ils en ont l’occasion.

Le maire veut entendre ce que vous avez à dire! Si vous le voyez à des activités, allez le voir! Adressez-lui la parole en français! lance-t-il.

M. Caza reconnaît qu’il aimerait lui aussi que les choses avancent plus vite, mais il se montre optimiste.

Évidemment, on aimerait tous que les dossiers aillent plus vite. […] Mais je dois dire que ce qui nous aurait déçus énormément, c’est si le maire, après l’élection, avait cessé d’avoir des communications avec nous […]. Mais il les a maintenues. Un constat que fait aussi M. Barrette.

La première année a quand même bien été. On a eu la chance d’avoir des portes ouvertes du côté du bureau du maire, mais également du conseil municipal. Donc vraiment, les prochaines étapes, c’est de poursuivre les démarches avec lui et de réitérer les besoins de la communauté francophone.

Sollicité pour ce texte, Mark Sutcliffe a décliné une demande d’entrevue sur son premier bilan de maire d’Ottawa .

Avec les informations de Frédéric Pepin et de Rebecca Kwan

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