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Une 3e université francophone en Ontario pourrait être de trop, dit la province |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Publié le 1er août 2023

Le ministère des Collèges et Universités défend la décision de ne pas approuver le financement de l’Université de Sudbury, affirmant que la province offre déjà un soutien à la communauté francophone à travers d’autres institutions postsecondaires.

L’Université de Sudbury, située sur le campus de l’Université Laurentienne, s’est vu refuser une demande de financement plus tôt cet été. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / FRANCIS BEAUDRY

Liz Tuomi, l’attachée de presse de la ministre Jill Dunlop, rappelle que le gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford a été le premier à avoir permis la création de deux universités francophones autonomes dans la province.

Elle fait référence à l’Université de l’Ontario français (UOF), qui a commencé à offrir des cours en septembre 2019, et à l’Université de Hearst, qui a obtenu son autonomie en 2021 après avoir été affiliée à l’Université Laurentienne, une université considérée bilingue.

La porte-parole du bureau de la ministre Dunlop ajoute que le gouvernement soutient aussi la Cité et le Collège Boréal comme options d’enseignement postsecondaire en français.

François Larocque, titulaire de la Chaire de recherche en droits et enjeux linguistiques, souligne que l’Université de Hearst existait depuis de nombreuses décennies, et que son autonomie a été rendue nécessaire par la crise à l’Université Laurentienne.

François Larocque en entrevue sur Zoom.
Le professeur François Larocque croit que le ministère des Collèges et Universités prend des raccourcis malhonnêtes pour démontrer son appui aux Franco-Ontariens. (Photo d’archives).
PHOTO : RADIO-CANADA

Il affirme que le gouvernement a manqué à son devoir envers les francophones en permettant à l’Université Laurentienne de se placer sous la protection des tribunaux.

L’autonomie de l’Université de Hearst n’était pas un acte de création de la part du gouvernement.

Une citation de François Larocque, titulaire de la Chaire de recherche en droits et enjeux linguistiques

Ce que je n’entends pas dans cette lettre, c’est une sensibilité de la part du ministère par rapport au rôle que jouent ces institutions dans la pérennisation de la communauté minoritaire franco-ontarienne, affirme François Larocque.

Il affirme que le projet de l’Université de Sudbury est crucial pour les francophones du moyen-nord de l’Ontario, à plusieurs heures de route de Toronto ou Hearst.

Les inscriptions sous la loupe

Liz Tuomi écrit que le nombre d’inscriptions d’étudiants canadiens dans les universités de langue française est demeuré faible depuis 5 ans. L’Université de l’Ontario français et l’Université de Hearst comptent un nombre d’inscriptions d’étudiantes et d’étudiants canadiens qui est bas, soit respectivement 20 et 66 étudiants.

L’approbation et le financement d’un troisième établissement francophone risquent d’exacerber ce problème, écrit Mme Tuomi.

Fabien Hébert, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, ne croit pas que ce soit juste d’utiliser les données des premières années de l’UOF pour refuser de financer l’Université de Sudbury.

Le gouvernement oublie qu’une université ne peut pas commencer avec 1000 étudiants du jour au lendemain, note-t-il.

En 1957, quand l’Université York a ouvert ses portes, il y avait 75 étudiants. […] Aujourd’hui, c’est une université de grande envergure.

Une citation de Fabien Hébert, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario

Je crois que ce qu’on a vu, c’est un exode des étudiants francophones vers les universités anglophones, avec les changements qui se sont produits à la Laurentienne, avance M. Hébert.

Il précise que son équipe est en train de compiler des chiffres pour démontrer cette impression.

Par ailleurs, le courriel du ministère ne répondait pas directement à l’AFO, qui a porté plainte auprès du Commissariat aux services en français concernant le refus de financement l’Université de Sudbury.

Avec les informations de Félix Hallée-Théoret

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