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Une entente fédérale-provinciale en éducation très attendue en Fransaskoisie |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Raphaële Frigon, publié le 19 janvier 2024

Les organismes fransaskois attendent avec impatience qu’un nouveau « Protocole d’entente relatif à l’enseignement dans la langue de la minorité et à l’enseignement de la langue seconde » soit signé entre le fédéral et la province. Selon l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), l’attention est particulièrement concentrée sur les fonds liés à cette entente.

Le président de l’ACF, Denis Simard, indique même que certains envisagent des licenciements si les sommes n’arrivent pas bientôt.

Les organismes fransaskois, c’est clair que leur situation est plus difficile. Ils fonctionnent dans des marges de financement, déclare Denis Simard.

Il y en a même qui considèrent peut-être regarder à devoir mettre à pied des employés, si jamais le financement n’arrive pas très bientôt, ajoute-t-il.

Le Protocole d’entente relatif à l’enseignement dans la langue de la minorité et à l’enseignement de la langue seconde existe depuis 1983. Il permet des transferts financiers entre le gouvernement fédéral et les provinces et territoires pour l’enseignement des langues officielles en situation minoritaire et l’enseignement de la langue seconde.

Cette entente a octroyé à la Saskatchewan plus de 6,7 millions par année de 2019 à 2023. Environ 40 % de cette somme était destinée à l’enseignement du français en tant que langue minoritaire, et près de 60 %, à l’enseignement de l’anglais comme langue seconde.

La dernière entente est venue à échéance en 2023. Elle est habituellement renégociée tous les trois à cinq ans par l’entremise du Conseil des ministres de l’Éducation.

Selon l’ACF, l’entente devait initialement être signée à la fin de 2023 : Originellement, on parlait d’avoir quelque chose cet automne, pas cet hiver.

Néanmoins une entente entre les parties serait proche. On parle possiblement de semaines et, donc, on espère que ça sera très bientôt, indique Denis Simard.

L’attente de la signature d’un nouveau protocole pour l’enseignement des langues officielles cause une inquiétude parmi des organismes fransaskois, selon le président de l’ACF, Denis Simard. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / LESLIE GARRIDO-DIAZ

L’équilibre budgétaire en péril

Le codirecteur général du Conseil culturel fransaskois (CCF), Dany Rousseau, explique que près de 20 % du financement global de son organisme provient de cet accord.

C’est tout un exploit, c’est acrobatique ce que le CCF doit planifier pour rester à flot.

Une citation de Dany Rousseau
Codirecteur général et directeur administratif du CCF, Dany Rousseau assure le financement, le développement organisationnel, les opérations numériques de l’organisme culturel. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / CHANTAL HAMON

Ces contributions permettent notamment au CCF de produire des ateliers et des spectacles scolaires, de publier le magazine éducatif Clin d’œil Jeunes Saskois et de produire le balado pédagogique déCLIC, en plus de couvrir les salaires de deux employés responsables des activités éducatives.

Dany Rousseau confie qu’il doutait que ces fonds soient disponibles à temps cette année, expliquant avoir été obligé d’optimiser les flux de trésorerie pour éviter que l’organisme ne se retrouve à découvert. Il reste moins de trois mois avant la fin de l’année et c’est tout un exploit, c’est acrobatique ce que le CCF doit planifier pour rester à flot.

Nous continuons à être vigilants, mais nous avons bon espoir que les fonds du ministère de l’Éducation rentreront dans les prochaines semaines et que la situation sera rétablie , dit-il sur un ton optimiste.

Néanmoins, il affirme qu’il ne serait pas étonnant que d’autres organismes n’aient pas pu équilibrer leur budget sans les actifs prévus au budget, surtout si leurs projets comptent principalement sur le financement du ministère de l’Éducation et qu’ils ont dû les démarrer au début de l’année scolaire.

Un retard qui a des répercussions

Le directeur général du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), Ronald Ajavon, indique dans une déclaration à Radio-Canada que l’entente fédérale actuelle ne prend pas suffisamment en compte les besoins uniques du CEF.

Il déplore également un retard considérable des fonds fédéraux qui a des répercussions significatives sur les flux de trésorerie de nos institutions.

Dans une déclaration envoyée à Radio-Canada, le ministère du Patrimoine canadien précise que le protocole en question est renégocié en tenant compte des investissements en éducation annoncés dans le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028.

Le ministère du Patrimoine canadien et les représentants du Conseil des ministres de l’Éducation sont pleinement mobilisés pour faire progresser ces négociations le plus rapidement possible , indique le Ministère fédéral.

Un porte-parole du ministère de l’Éducation de la Saskatchewan précise que le gouvernement travaille avec les Fransaskois pour améliorer l’éducation et atteindre les objectifs de diplomation et que des discussions sont en cours avec le gouvernement fédéral en vue d’un nouvel accord.

Bien qu’elle ne siège pas à la table de négociation, l’ACF dit tenter de se faire entendre auprès des parties fédérales et provinciales.

On continue à mettre de la pression avec le Ministère pour pouvoir avoir la signature et en plus même si l’argent du fédéral ne serait pas déclenché, on négocie aussi avec la province pour s’assurer que la province serait prête à avancer de l’argent aux communautés fransaskoises, précise Denis Simard.

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