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Une nouvelle politique en immersion française fait son entrée dans les écoles du Manitoba |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Simon Deschamps, publié le 5 septembre 2023

Alors que les élèves seront de retour en classe au Manitoba, une nouvelle politique d’immersion française en éducation fait son entrée dans les écoles de la province.

Le ministère de l’Éducation veut rendre l’immersion française accessible à tous les élèves du Manitoba. (Photo d’archives)
PHOTO : SHUTTERSTOCK

Si on veut que le français avance au Manitoba, il faut que le programme d’immersion soit très robuste, lance le directeur général du Bureau de l’éducation française, Kassy Assié, lors d’une entrevue au début du mois d’août.

Depuis 2008, année de la dernière refonte de la politique d’immersion, environ 10 000 élèves supplémentaires se sont joints au programme, indique M. Assié.

La province précise pour sa part dans le document de la politique, dévoilée en mai, que plus de 28 000 élèves sont inscrits au programme d’immersion française.

La tendance de croissance en immersion va plus vite que les naissances [dans la province] ou les inscriptions dans le programme anglais. Les parents regardent et se disent que c’est une bonne option pour leurs enfants. On veut rendre l’accessibilité à l’immersion à l’école à la majorité de la population, autant que faire se peut, poursuit-il.

Il sera possible pour un élève d’intégrer le programme d’immersion, peu importe son année scolaire, grâce à des points d’entrée plus flexibles. Auparavant, il était possible de le faire en maternelle, 1re année, en 4e année ainsi qu’en 6e ou en 7e année.

Généralement, les nouveaux arrivants n’arrivent pas à ce point-là, alors que le programme d’immersion doit être ouvert à tous. On recommande donc aux divisions scolaires d’être plus flexibles, indique Kassy Assié.

Aussi, dit-il, des étudiants dans le cursus scolaire anglophone se découvrent une passion en français et pourraient vouloir poursuivre leur parcours scolaire en français.

Cependant, note le document de la politique, avant d’inscrire un étudiant dans le programme d’immersion, les divisions scolaires devraient considérer la motivation et la résilience de l’élève, le partenariat et la prise de décision partagée entre l’école et la famille et la capacité de l’école à fournir les soutiens scolaire et linguistique dont a besoin l’élève.

Un environnement « totalement » francophone

Autre manière d’encourager l’apprentissage du français, le ministère de l’Éducation aimerait miser davantage sur l’aménagement d’écoles où le programme d’immersion est le seul dispensé, contrairement aux écoles où l’immersion côtoie le programme régulier anglais.

Le document de la politique recommande que le modèle à voie unique soit considéré de la maternelle à la 12e année dans toutes les divisions scolaires de la province.

Un milieu linguistique riche et une exposition intensive à la langue française sont essentiels à l’acquisition d’une langue seconde. À cette fin, le modèle à voie unique offre une plus grande possibilité d’une expérience linguistiquement riche pour les élèves.

Selon le ministère de l’Éducation, dans ces écoles d’immersion à voie unique, le personnel parle couramment français, les interactions entre élèves et personnel se déroulent en français, tous les cours sont en français (sauf le cours d’anglais).

L’utilisation du français est également encouragée en dehors de la classe entre les élèves et les activités parascolaires se déroulent en français.

Multiplier les écoles à voie unique

Pour pouvoir donner la chance à tous les élèves d’être vraiment en immersion, il faut privilégier la voie unique, si [les divisions scolaires] le peuvent. Si elles ne peuvent pas, qu’elles créent des environnements dans leurs écoles à voie double pour que les élèves se sentent totalement immergés, affirme le directeur du BEF, Kassy Assié.

Toutefois, ce dernier reconnaît qu’il existe des défis pour transformer le système vers des écoles à voie unique dans les milieux ruraux en raison de la distance que certains élèves doivent parcourir.

Le plus de professionnels qui parle français, ou qui enseigne en français qu’on aura, le plus facile, ce sera de multiplier ces écoles à voies uniques dans ces endroits, estime Kassy Assié.

En attendant, le directeur du BEF affirme qu’il est possible pour les divisions scolaires d’améliorer l’expérience d’immersion des élèves en faisant preuve de créativité et de gymnastique. Il souligne notamment l’exemple de fusion entre deux écoles à voie double pour en faire une voie unique, comme c’est le cas pour l’École Arthur-Meigher, à Portage-La-Prairie.

Kassy Assié souligne qu’après les élections provinciales, les employés du Bureau de l’éducation française rencontreront les représentants des divisions scolaires pour leur présenter des outils pour leur réflexion pour les aider dans la pleine mise en œuvre de leur programme d’immersion.

Par ailleurs, il note que le BEF a créé une unité pour aider les divisions scolaires dans ce projet.

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