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ONFR+ – Pascal Vachon, publié le 30 mars et mis à jour le 2 avril 2024

[LA RENCONTRE D’ONFR]

Après près de 30 années à la tête de la Société franco-manitobaine (SFM), son directeur général Daniel Boucher a annoncé il y a quelques semaines sa retraite. Celui-ci quitte un paysage qui était fort différent à son arrivée en 1994, alors qu’on annonçait la création à ce moment-là de la Division scolaire franco-manitobaine qui gère aujourd’hui 24 écoles francophones dans la province. D’un plan stratégique sur cinquante années à la transformation de la francophonie manitobaine par l’immigration, nous avons discuté avec celui qui laissera son poste de directeur général de la SFM au mois d’août.

Crédit image: Dan Harper

«  Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre votre retraite?

Je pense que c’était tout simplement le temps. J’avais déjà anticipé un peu un plan il y a quelques années. J’ai eu 65 ans au mois d’octobre dernier alors j’ai considéré que c’était dans cette période de temps là que j’allais le faire. Deuxièmement, je pense que je laisse les dossiers entre bonnes mains et en bon état. Je suis optimiste pour l’avenir de la SFM.

Qu’est-ce qui vous a amené à rejoindre l’équipe de SFM au début des années 1990?

J’avais travaillé au gouvernement provincial auparavant pendant quatre ans, donc j’avais un certain goût pour la politique, mais je ne voulais pas en faire. Alors, c’est dans ce contexte-là que je suis allé à la SFM, dans les dossiers politiques. De savoir que j’allais être directeur général, je n’en avais aucune espèce d’idée et ce n’était pas dans mes plans au début. J’avais aussi un intérêt qui venait de ma famille, mes parents et d’autres mentors qui ont développé mon intérêt pour mon identité, ma langue, ma culture alors pour moi ça tombait bien.

On peut présumer alors que vous ne pensiez pas que vous pourriez occuper cet emploi pendant près de trois décennies?

Non jamais de la vie! C’était un essai dans un sens, car je ne savais pas ce que j’allais faire. Est-ce que j’allais retourner à l’université? C’est quelque chose que j’ai pensé, mais finalement j’ai pu finir mon premier degré à l’université. Mais non, je n’avais pas tracé ma destination encore, mais avec le temps, c’est devenu quelque chose que j’aimais beaucoup et qui m’intéressait. J’ai continué parce que j’aimais ça, ce n’est pas compliqué.

Crédit image : Dan Harper

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RADIO-CANADA – Publié le 1er avril 2024

Maude Cyr-Deschênes, originaire d’Edmundston, a décroché dimanche soir sa place pour la finale de l’émission de TVA La Voix.

Maude Cyr-Deschênes a interprété «Ordinaire», de Robert Charlebois.
PHOTO : BERTRAND EXERTIER

En demi-finale, la chanteuse de 24 ans a séduit le public en interprétant Ordinaire, de Robert Charlebois. Une grosse chanson que Maude Cyr-Deschênes classe dans les intouchables. Un morceau intimidant qui lui a donné du fil à retordre.

C’est une pièce au piano que j’ai eu de la difficulté à apprendre par cœur, raconte Maude Cyr-Deschênes, en entrevue lundi.

La chanteuse raconte qu’elle était très stressée avant sa performance pour ces motifs, mais également en raison de la chorégraphie qui accompagnait le numéro.

La chanteuse de 24 ans, originaire d’Edmundston, a séduit le public grâce à sa performance.
PHOTO : BERTRAND EXERTIER

La jeune femme devait monter sur un piano avec des talons hauts. Moi, je ne marche pas avec des talons hauts et le plancher était hyper glissant. Tout le long de ma toune [pendant les répétitions], j’avais peur de tomber. À force de chialer, j’ai obtenu qu’ils me passent des bottes sans talons avec de la grip alors là j’étais correcte! raconte en riant Maude Cyr-Deschênes.

Dès que je passe une étape, je suis super surprise

En regardant dans le rétroviseur son parcours dans l’émission, la musicienne se dit surprise et reconnaissante d’être arrivée en finale.

Quand je me suis embarquée dans l’aventure, je n’avais aucune attente, je ne m’attendais pas à me rendre loin parce que c’est un concours, c’est beaucoup de chance. Depuis le début, dès que je passe une étape, je suis super surprise.

Maude Cyr-Deschênes sur le plateau de l’émission «La Voix» diffusée le 24 mars.
PHOTO : BERTRAND EXERTIER

Tout ce que Maude Cyr-Deschênes espère, c’est vraiment de ne pas trop faire honte à l’Acadie.

Pour elle, il est important de représenter sa communauté. Elle met un point d’honneur à chanter le plus possible en français. C’est primordial, précise la jeune femme.

Dimanche prochain, la chanteuse donnera son maximum pour représenter l’Acadie et peut-être ramener la victoire au Nouveau-Brunswick, quatre ans après celle de l’Acadienne Josiane Comeau.

Avec des informations de Babatundé LawaniCommentaires

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ONFR+ – Rachel Crustin, publié le 23 mars et publié le 25 mars 2024

[LA RENCONTRE D’ONFR]

En 1978, un Franco-Ontarien de North Bay a rejoint l’une des formations les plus importantes de l’histoire de la musique québécoise. Mais Breen LeBoeuf, c’est beaucoup plus que le bassiste d’Offenbach. Toujours passionné après 55 ans de carrière, il tient l’affiche de la 51e Nuit sur l’étang de Sudbury, ce soir, quelques jours après être rentré d’un voyage professionnel en Floride. C’est de là qu’il s’est entretenu avec ONFR. 

Breen LeBoeuf à La Nuit sur l’étang 2024. Crédit image: Dominique Demers

« Qu’est-ce que vous faites en Floride?

J’ai été invité par un ami qui produit des spectacles pour la francophonie. En Floride, il y a beaucoup de francophones, particulièrement des Québécois. C’est agréable de jouer pour eux. C’est rare que je me permets de sortir de mon coin.

Donc, vous avez un côté tranquille?

Je suis rendu pantouflard, sauf quand je joue de la musique. La vie est tranquille et j’aime ça comme ça. Ça a été très actif, c’était même trop actif à un moment donné. Ça fait du bien de vivre à un rythme plus dégagé.

Retournons au début. Comment c’était, de grandir comme francophone à North Bay?

Il y avait beaucoup de noms francophones : Perron, Guillemette, LeBoeuf… mais beaucoup de gens avaient partiellement ou complètement perdu leur langue, à force de vivre dans une communauté où la langue du travail, des patrons et de l’argent était l’anglais.

Ma mère, d’origine irlandaise, occupait deux emplois pour nous payer notre éducation en français et nos leçons privées, comme mes cours de piano. Je suis chanceux.

Breen LeBoeuf lors d’un spectacle Harley. Gracieuseté

Au secondaire, on avait seulement l’Académie de Notre-Dame-de-L’Assomption, une école privée tenue par les Sœurs de l’Assomption. Elles faisaient un très bon travail, mais elles n’avaient pas de budget.

Au primaire, on partageait l’école avec des anglophones, car il manquait de bâtisses. J’étais parmi les frogs. Il y avait souvent de la friction. J’étais parmi le groupe qui protégeait notre culture, notre nom de famille, notre langue.

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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 28 mars 2024

Fruit d’un travail de huit chercheurs franco-canadiens, l’anthologie Prise de parole explore l’histoire des communautés francophones minoritaires de 1867 à 2022 à travers une cinquantaine de documents.

Capture d’écran de quelques documents couvrant la période allant de 1968 à 1982 – www.parolefranco.ca

« Mettre les documents les plus emblématiques de l’histoire des francophonies canadiennes en situation minoritaire à la disposition d’un large public ».

Telle est la vision des initiateurs du projet d’anthologie virtuelle Prise de parole qui vise à faciliter la découverte de l’histoire des francophonies canadiennes. Celle-ci a été présentée hier mercredi lors d’une rencontre virtuelle.

Une cinquantaine de documents

Présentée sur un site web, l’anthologie virtuelle regroupe pour le moment 50 documents provenant des principaux centres d’archives sur les francophonies canadiennes. Ces documents sont classés dans quatre périodes historiques allant de 1867 à 2022.

Ces documents d’une grande valeur historique sont aussi classifiés selon 8 thématiques comme les arts et cultures, les droits scolaires ou l’histoire sociale.

« Les documents témoignent avec éloquence des nombreuses prises de parole par et pour les francophonies canadiennes en situation minoritaire. Certains d’entre eux dépeignent des francophones sur le pied de guerre, en colère et indignés; d’autres, en revanche, les présentent comme des collectivités soucieuses d’améliorer leur sort. Des documents mettent en lumière des francophonies de la solidarité, menant à bien des projets collectifs de grande ampleur », lit-on dans la présentation du projet.

Les historiens Joel Belliveau de l’Université York et Marcel Martel de l’Université d’Ottawa expliquent dans la présentation que leur travail a respecté plusieurs orientations fixés par le comité scientifique du projet.

À commencer le respect de la diversité régionale, thématique, chronologique, ethnique et de genre. Les chercheurs ont également jugé utile de prioriser des documents rédigés exclusivement par les membres des communautés ou qui pour la plupart n’ont jamais été publiés auparavant.

Par ailleurs, l’anthologie pourrait être enrichie avec d’autres documents suite aux suggestions du grand public. Ainsi, les chercheurs souhaitent que l’anthologie soit inclusive, puisque selon eux, les archivistes du passé avaient négligé de garder des documents concernant certains groupes comme les femmes, les travailleurs, les membres de la communauté 2ELGBTQI+ et ceux issus des minorités racialisées.

« Nous espérons que cette collection virtuelle s’avérera utile pour rendre vivante l’enseignement et l’apprentissage de l’histoire des communautés francophones du Canada », concluent Joel Belliveau et Marcel Martel.

Cliquez-ici pour visiter le site web de l’anthologie Prise de parole.

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ONFR+ – Pascal Vachon, publié le 27 mars 2024

TORONTO – Le gouvernement ontarien a annoncé mercredi son allocation des permis d’études à travers la province qui verra les inscriptions effectuées dans des programmes de langue française considérés comme « prioritaires ». 96 % des permis d’études seront décernés aux universités et collèges du système public, laissant une maigre part aux collèges privés.

Jill Dunlop, la ministre des Collèges et Universités. La Presse Canadienne /Chris Young

En janvier, le fédéral avait annoncé qu’il imposerait un plafond de deux ans sur le nombre de nouveaux étudiants étrangers au pays, soit de 360 000 en 2024. La décision revenait donc au gouvernement provincial de départager l’attribution des permis d’études pour chaque établissement postsecondaire.

La ministre des Collèges et Universités, Jill Dunlop¸, a annoncé ce mercredi les premières modalités de cette distribution. La priorité sera accordée « aux programmes dans les secteurs où la demande de main-d’œuvre est élevée, notamment dans le domaine des métiers spécialisés, des ressources humaines en santé, des STIM, de l’hôtellerie et de la garde d’enfants », précise le ministère par voie de communiqué.

« Les inscriptions effectuées dans des programmes de langue française seront également prioritaires, compte tenu de la demande croissante sur le marché du travail pour des travailleurs qui maîtrisent le français », explique-t-on par ailleurs.

Les établissements ne pourront dépasser le nombre d’étudiants internationaux qu’ils ont acceptés en 2023. La proportion de permis d’études soumis par des étudiants étrangers délivrés à un établissement ne pourra excéder 55 % du nombre total d’étudiants canadiens de première année inscrits dans un établissement en 2023. Des exceptions pour les francophones et les secteurs mentionnés comme criants en besoin de main-d’œuvre pourraient s’appliquer à cette dernière règle, ajoute-t-on.

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RADIO-CANADA – Publié le 26 mars 2024

Dans son plus récent rapport sur les services en français, le gouvernement du Yukon souligne plusieurs améliorations, notamment dans la prestation des services et les communications. Pour l’Association franco-yukonnaise (AFY), la priorité demeure toutefois les services de santé en français et, à ce titre, « il reste encore du chemin à faire ».

L’ouverture du centre de santé bilingue fait partie des bons coups soulignés par le gouvernement, mais la clinique fait aussi face à des défis de recrutement de personnel bilingue.
PHOTO : RADIO-CANADA / SARAH XENOS

Le directeur des Services en français pour le gouvernement du Yukon, André Bourcier, note que les bons coups de la dernière année comprennent l’ouverture du centre de santé bilingue Constellation, ainsi que l’aide apportée pour permettre à l’organisme Les EssentiElles d’acquérir l’édifice dans lequel il se trouve.

Donc, 2022-2023, qui est le rapport annuel dont on discute, marque une année importante. C’est le milieu d’une entente pluriannuelle de financement qui va de 2020 à 2025, indique-t-il.

Pour nous, c’est important de faire le point, de dire exactement où on en est, ce sur quoi on travaille, et de regarder vers la fin de cette entente-là, de façon à pouvoir établir les nouvelles priorités pour 2025-2028, ajoute-t-il.

Les bons coups présentés sont toutefois à prendre avec un grain de sel, nuance la directrice générale de l’AFY, Isabelle Salesse.

C’est sûr qu’il y a le centre de santé bilingue qui a été ouvert. Le petit bémol que je mettrais, c’est que tout le personnel dans ce centre n’est pas bilingue; ça, c’est un problème, dit-elle.

À l’heure actuelle, le médecin et les trois infirmières praticiennes à l’emploi du centre de santé Constellation sont unilingues anglophones. Des services d’interprétation virtuels peuvent néanmoins être utilisés pour faciliter les échanges entre les patients et les professionnels de la santé.

On est loin de l’égalité réelle; on a encore du chemin à faire par rapport au service direct à la clientèle, c’est clair et certain.

Une citation de Isabelle Salesse, directrice générale de l’AFY

J’ai l’impression, parfois, qu’on fait un pas en avant et trois pas en arrière, parce qu’on dépend des individus qui sont embauchés, et comme ça tourne beaucoup, un jour, il va y avoir le service, et dans trois mois, il n’y aura plus le service, ajoute-t-elle.

Parmi les solutions à court terme qui sont envisagées par la direction des Services en français, la télémédecine et l’utilisation de technologies sont soulevées, afin de permettre à tous les francophones, peu importe où ils vivent, d’avoir accès à ces services.

Une des avenues que nous sommes en train d’explorer, ce serait vraiment d’utiliser la technologie pour voir de quelle façon on pourrait améliorer le service directement, en attendant de trouver les moyens de pouvoir s’assurer d’avoir du personnel bilingue, explique André Bourcier.

Pour Isabelle Salesse, il serait également important que la communauté francophone puisse se prononcer sur le projet de loi qui est actuellement à l’étude à l’Assemblée législative concernant la création d’un office de la santé.

On demande qu’il y ait des amendements qui vont inclure les francophones de façon plus forte dans ce projet de loi, parce que c’est très difficile d’avoir une influence quand on n’est pas au cœur des institutions, soutient-elle.

Le rapport 2022-2023 du gouvernement souligne également le besoin de promouvoir davantage les services et les programmes déjà existants en français. pour la population puisse en profiter.

Avec les informations de Claudiane Samson

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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 27 mars 2024

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) organise ce mercredi à Regina une foire d’emploi destiné aux nouveaux arrivants francophones afin de mieux faire connaitre les opportunités offertes dans les communautés rurales.

Pexels.com

Ce n’est pas seulement au Québec que l’immigration se concentre dans les grandes villes.

Cette tendance concerne aussi les communautés francophones en milieu minoritaire comme celle de la Saskatchewan. Dans cette province des prairies, il existe plusieurs communautés rurales francophones menacées par le déclin démographique. Conscient de cette réalité, le CÉCS a décidé de prendre le taureau par les cornes, en organisant une foire d’emploi à Regina.

Affiche de l’événement – Gracieuseté

Opportunités à saisir

« Au fil des années, la province de la Saskatchewan accueille de plus en plus de nouveaux arrivants/immigrants. Comme communauté, nous nous réjouissons que des gens de partout dans le monde choisissent notre belle province pour faire ou refaire leur vie. », peut-on lire dans la présentation de l’événement.

Le revers de la médaille est que les nouveaux arrivants choisissent très souvent l’une des deux grands centres urbains de la province, à savoir Regina ou Saskatoon.

Toutefois, « les milieux ruraux offrent plusieurs opportunités d’emplois qui peuvent faciliter une intégration socioéconomique des nouveaux arrivants », selon le CÉCS dont l’un des principaux mandats est de booster l’employabilité des francophones dans la province.

Durant toute la journée du mercredi, les chercheurs d’emploi auront l’occasion de croiser des employeurs potentiels des régions, des municipalités rurales et d’autres intervenants du terrain pour se faire une idée sur la vie en milieu rural.

Parmi les nombreuses communautés rurales Fransaskoises, la plus emblématique demeure sans conteste la petite ville du sud Gravelbourg.

Véritable berceau de la francophonie en Saskatchewan, la petite ville accueille le Collège Mathieu, la seule institution postsecondaire francophone qui offre des formations collégiales et de métiers.

D’ailleurs, Gravelbourg fait partie avec Moose Jaw de la communauté francophone accueillante en Saskatchewan, un projet financé par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada pour offrir des services en français dans quatorze régions du Canada.

Vidéo promotionnelle de la communauté francophone accueillante de Moose Jaw-Gravelbourg – Gracieuseté IRCC

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ONFR+ – Sandra Padovani, publié le 26 mars et mis à jour le 27 mars 2024

TORONTO – Le budget de 2024 de la province révèle une augmentation du budget de base du ministère des Affaires francophones de 1 million de dollars ainsi qu’une augmentation globale à venir de 5,8 millions pour 2025. Décryptage des faits saillants pour la francophonie, dont une aide aux entrepreneurs, 10 millions de dollars pour l’amélioration de l’accès aux services en français et de nouvelles écoles francophones.

Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones de l’Ontario. Archives ONFR

Si comme l’année précédente les mentions à la francophonie se font rares dans les quelque 200 pages de l’exercice financier de 2024 de la province, un des faits notables en est l’augmentation du budget de base du ministère des Affaires francophones qui passe de 7 millions de dollars pour 2023 à 8 millions de dollars pour un total identique à l’année précédente qui bénéficiait d’un investissement de durée limitée de 1 million.

Une nette progression du budget total est en revanche à anticiper pour 2025 avec 600 000 $ du budget initial, soit 8,6 millions de dollars avec une nouvelle adition de 4,7 millions d’investissements à court terme pour un montant total de 13,3 millions de dollars.

Budget du ministère des Affaires francophones de l’Ontario de 2021 à 2025, en millions de dollars.
Source : Budget de l’Ontario 2024

Comment expliquer cette hausse importante? « La province s’est engagée à améliorer l’accès aux services en français dans l’ensemble de l’Ontario et à renforcer la vitalité des communautés franco-ontariennes », peut-on lire dans le document budgétaire, annonçant le renouvellement de l’entente fédérale-provinciale de 10 millions de dollars sur trois ans pour « élargir la prestation de services de qualité en français ».

Selon le gouvernement, cette entente relative aux services dans la langue de la minorité permettrait de soutenir le développement de programmes de formation bilingues, d’améliorer les perspectives économiques des entreprises francophones et de renforcer le soutien à la langue française dans les collectivités.

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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 26 mars 2024

Face à la pénurie d’enseignements francophones, le Conseil scolaire provincial francophone (CSFP) s’est tourné vers le recrutement international pour combler deux postes à l’École boréale qui se trouve dans la communauté éloignée de Happy Valley-Goose Bay au Labrador.

PHOTO : RADIO-CANADA

À l’instar du Québec, les communautés francophones en milieu minoritaire font face à une pénurie d’enseignants.

En milieu rural et dans les communautés éloignées, ce phénomène est accentué par l’attrait des grandes villes et centres urbains.

« Nouvel espoir »

L’une des solutions déployées par certains conseils scolaires francophones n’est autre que le recrutement à l’international.

C’est le cas de la petite communauté francophone de Happy-Valley-Goose bay à Terre-Neuve-et-Labrador. L’unique école francophone dans cette petite ville isolée a toujours eu des difficultés à attirer des enseignants de la province ou d’ailleurs au Canada.

« On a des appels de candidats qui souhaitent nous rejoindre mais seulement si le poste se trouve à St. John’s. On peut comprendre, ce sont des personnes qui viennent de grandes villes. Les conjoints des candidats s’inquiètent également de trouver un emploi dans des petites villes rurales », explique Sandie Redon, gestionnaire des ressources humaines du CSFP.

L’École Boréale, située à Happy Valley-Goose Bay, au Labrador, offre l’enseignement en français langue première, de la maternelle à la 12e année – Gracieuseté du CSFP

Pour recruter à l’international, le chemin n’a pas été sans embûches. Il fallait tout d’abord prouver l’absence de candidatures canadiennes avant d’identifier des enseignants dans des pays francophones, les recruter puis les accueillir, les former et faire en sorte qu’ils s’intègrent bien dans leur nouvelle communauté.

Autre défi de taille : ces enseignants doivent en plus de travailler quotidiennement en classe, préparer une certification qui leur permet d’exercer le métier sur le long terme. À noter que pour être certifié, il faut souvent revenir à l’université pour compléter certains cours.

Arrivés au Canada à Terre-Neuve-et-Labrador en février dernier, les deux enseignants originaires du Cameroun et de la Mauritanie ont passés quelques jours de formation à St. John’s avant d’aller à Happy-Valley-Goose-Bay.

« Un grand élan de solidarité a aussi été donné par toute la communauté à travers du covoiturage jusqu’à l’école ou pour tout autre besoin. Les parents ont également été très actifs pour proposer des évènements à Fadel et Naomi . À l’École, il y a eu une sorte de binômage pour leur expliquer la salle, le système de fonctionnement, les problématiques etc… Tout ceci a permis de faire une différence dans l’intégration et le bien-être de ces nouvelles recrues dans la communauté.», raconte la gestionnaire du CSFP.

Selon elle, le recrutement international suscite un nouvel espoir pour les écoles francophones de la province.

Notons, enfin, que le CSFP gère six écoles dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador dont deux dans la capitale de la province.

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RADIO-CANADA – Laurence Taschereau, publié le 26 mars 2024

Pour souligner la fin du Mois de la francophonie, le drapeau de la communauté franco-albertaine a été hissé lundi devant le parterre de l’Assemblée législative à Edmonton; un geste symbolique qui permet de renforcer des liens grandissants entre le gouvernement et la francophonie.

C’est la ministre des Arts, de la Culture et de la Condition féminine, Tanya Fir (à gauche), qui fait aussi partie du conseil des ministres de la francophonie canadienne, qui a eu l’honneur d’élever les couleurs de la francophonie de la province, avec la présidente de l’Association canadienne-française de l’Alberta, Nathalie Lachance (à droite).
PHOTO : RADIO-CANADA / MARC-ANTOINE LEBLANC

Nous avons de très bonnes relations avec le gouvernement, soutient la présidente de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), Nathalie Lachance. Cette dernière croit qu’une collaboration grandissante se construit avec la ministre des Arts, de la Culture et de la Condition féminine, Tanya Fir, qui agit aussi comme représentante de la francophonie albertaine au sein du Conseil des ministres de la francophonie canadienne (CMFC).

La révision de la politique en matière de francophonie qui a eu lieu l’an passé joue un rôle important. […] Le momentum continue de croître au niveau des relations avec la province.

Une citation de Nathalie Lachance, présidente de l’ACFA

En plus de la levée du drapeau à Edmonton, Nathalie Lachance précise que des drapeaux ont été hissés partout en province pour le Mois de la francophonie.

La présidente de l’ACFA rappelle que ce geste est un symbole important : C’est une façon pour nous de souligner que nous existons, mais aussi de souligner notre apport à la communauté albertaine au sens large.

Plus de financement pour une communauté grandissante

L’Alberta a la troisième plus grande population francophone en dehors du Québec, selon la ministre Fir.

[Les Franco-Albertains] occupent une place de plus en plus importante, soutient la présidente de l’ACFA. Le nombre de personnes qui parlent français dans la province augmente considérablement. Selon elle, il y aurait à ce jour environ 261 000 personnes qui parlent français en Alberta.

Pourtant, affirme la ministre Tanya Fir, la province reçoit un financement inéquitable de la part du gouvernement fédéral pour les services et la culture en français.

J’en apprends de plus en plus sur l’histoire des francophones en Alberta, sur leur contribution à la culture et à l’économie. Ils jouent un rôle très important dans notre société.

Le lever du drapeau devait se dérouler plus tôt dans le mois, mais en raison du décès et des funérailles nationales de l’ancien premier ministre Brian Mulroney, la cérémonie a dû être repoussée.
PHOTO : RADIO-CANADA / MARC-ANTOINE LEBLANC

Le financement qui ira au Secrétariat francophone de l’Alberta augmentera de plus du double, comme cela est prévu dans le budget 2024. Il passera de 1,4 million de dollars à 4 millions de dollars, rappelle la ministre Tanya Fir.

Celle-ci soutient que le gouvernement de l’Alberta continuera à défendre la communauté francophone de la province jusqu’à ce qu’un financement équitable soit accordé à cette minorité linguistique pourtant bien présente.

Au début du mois, le gouvernement fédéral a annoncé des investissements de près de 5 millions de dollars en appui aux communautés de langue officielle en situation minoritaire partout en Alberta, c’est-à-dire aux associations franco-albertaines.

On a une francophonie partout à travers le territoire, et qui est très diverse.

Une citation de Nathalie Lachance, présidente de l’ACFA

Nathalie Lachance explique que 25 % de la population francophone est franco-albertaine, que près de 50 % viennent d’ailleurs au Canada – notamment du Québec – et qu’environ 28 % viennent d’autres pays.

Avec des informations de Marc-Antoine Leblanc

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ONFR+ – Mickael Laviolle, publié le 25 mars 2024

TORONTO – Treize personnes se sont vues honorer par la province l’Ontario à travers l’attribution de la Médaille du mérite civique de l’Ontario pour leurs actions bénévoles exceptionnelles, en ce lundi 25 mars. Parmi ces personnalités aux actions marquantes, Gilles LeVasseur, professeur de gestion et de droit à l’Université d’Ottawa depuis plus de 25 ans, représente fièrement les Franco-Ontariens en tant que lauréat de 2022.

Le professeur de l’Université d’Ottawa Gilles Levasseur. Gracieuseté.

« C’est un honneur et un privilège. Pour un Franco-Ontarien comme moi, c’est important de montrer qu’on peut être capable de prendre notre place dans ce sommet-là et d’avoir cette volonté-là. C’est important de montrer qu’avec de la volonté on est tous capable de faire de grandes choses », a confié M. LeVasseur interrogé par ONFR.

La Médaille vient récompenser plus de 25 ans de travail auprès de sa communauté. Il s’est notamment engagé auprès des francophones malentendants de l’Ontario, des personnes en soins palliatifs et des anciens combattants pour qui il a levé des fonds pour améliorer la qualité de leurs soins.

Gilles LeVasseur a également collaboré avec l’équipe des Blue Jays de Toronto pour permettre à des enfants handicapés de connaître la joie de jouer au baseball et de côtoyer leurs idoles par l’intermédiaire de la fondation Blue Jay Care.

Enfin, en tant que spécialiste en gestion et en droit, il a offert gratuitement des conseils juridiques sur les questions d’éthique et les droits des patients, tout en contribuant au combat pour la sauvegarde de l’Hôpital Monfort.

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RADIO-CANADA – Natalia Weichsel, publié le 20 mars 2024

Né de parents indiens, Amita Khandpur est aujourd’hui enseignante de français à Winnipeg. Pour elle, le fait de grandir avec le français et l’anglais comme langues d’usage a contribué à forger son identité culturelle. « Je suis francophone, j’ai appris ma langue et je vis en français », dit-elle.

Selon Amita Khandpur, découvrir son identité francophone en tant que personne ayant appris le français comme seconde langue est toujours un parcours compliqué.
PHOTO : RADIO-CANADA / NATALIA WEICHSEL

Elle raconte que ses parents ont décidé de quitter l’Inde au milieu des années 1970 pour s’établir au Manitoba.

Mes parents sont arrivés au Canada en 1974, dans le milieu de décembre au milieu d’hiver, explique-t-elle. Ça fait maintenant presque 50 ans qu’ils vivent ici.

Pour les parents Jogesh et Savita Khandpur, il était très important que leurs enfants apprennent le français et l’anglais. PHOTO : FOURNIE PAR AMITA KHANDPUR

Lorsque Amita Khandpur est née en 1983, Savita et Jogesh Khandpur ont décidé qu’à la place d’apprendre l’hindi, leurs enfants apprendraient l’anglais et le français.

Mme Khandpur explique que pour ses parents, l’idée d’être Canadien signifiait être capable de parler ces deux langues. Malheureusement je n’ai pas appris ma langue maternelle avec eux, raconte-t-elle, expliquant à quel point c’était une décision difficile pour ses parents.

C’était la notion qu’il faut que les enfants apprennent la langue du pays. Il faut être assimilé à la culture d’ici, parce qu’il faut qu’on soit plus comme tout le monde d’autre, dit Amita Khandpur.

C’était pour devenir plus blanc et pour être plus invisible dans la communauté.

Une citation de Amita Khandpur

Je ne sais pas comment rattraper cet aspect de ma culture, alors je vais dans la direction opposée et j’essaie de vivre la culture francophone, souligne l’enseignante.

Être fière de sa francophonie

Amita Khandpur a commencé à apprendre le français dans le cadre d’un programme d’immersion. Aujourd’hui, elle est enseignante d’immersion française à la 7e et 8e année au sein de la Division scolaire Seven Oaks, à Winnipeg.

Pourtant, l’enseignante diplômée de l’Université de Saint-Boniface explique que son parcours linguistique a été marqué par de nombreux doutes sur elle-même ainsi que des doutes sur son identité.

J’ai cru que je n’étais pas assez bonne pour aller à l’Université de Saint-Boniface, révèle Amita Khandpur. Elle explique qu’elle avait souvent l’impression de ne pas entrer dans le moule de ce qu’est un francophone.

Dans ma tête, je me demande si je suis assez bonne. Est-ce que je suis capable? Est-ce que j’ai la permission de parler ou de m’identifier d’une telle façon parce que je parle français? explique-t-elle.

Amita Khandpur, photographiée ici en première année, a commencé à apprendre le français dans le cadre d’un programme d’immersion.
PHOTO : FOURNIE PAR AMITA KHANDPUR

Selon elle, découvrir son identité francophone en tant que personne ayant appris le français comme langue seconde est toujours un parcours compliqué.

C’est vraiment difficile d’être si vulnérable avec quelqu’un pour dire à voix haute que je suis fière de mon acquisition de langue et de la façon dont j’ai travaillé pour garder cette langue et la façon que j’essaie de vivre dans cette langue au quotidien dans ma vie.

Amita avec les étudiants de sa classe.
PHOTO : FOURNIE PAR AMITA KHANDPUR

Une définition personnelle

Originaire de Sainte-Anne au Manitoba, le Commissaire aux langues officielles du Canada, Raymond Théberge, confirme qu’il a lui aussi a été confronté à des questions difficiles en fonction de sa propre identité linguistique.

Tout au long de ma vie, l’identité a évolué en fonction du contexte de la nation canadienne-française et franco-manitobaine et de la francophonie, confie-t-il.

Le fait demeure que dans mon cœur, c’est la langue et la culture qui nous définissent, qui me définit.

Une citation de Raymond Théberge, Commissaire aux langues officielles
Le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / ANGIE BONENFANT

Tout comme Amita Khandpur, il estime que la relation d’une personne avec son identité linguistique peut être compliquée.

C’est une définition personnelle, dit le commissaire. On a toute une relation personnelle avec la langue à partir de notre vécu et de nos expériences.

Je pense qu’aujourd’hui dans la francophonie canadienne, on reconnaît toute cette diversité et cette expérience.

Raymond Théberge croit aussi que l’investissement dans les services en français est essentiel pour garantir que la langue reste vivante dans les environnements linguistiques minoritaires.

Pour assurer l’épanouissement de nos communautés linguistiques en situation minoritaire, on doit appuyer le développement de ces communautés par le biais de l’éducation, dit-il.

L’importance de l’appui politique

La professeure de sociolinguistique à l’Université de Moncton Laurence Arrighi estime aussi que les services en français sont essentiels pour la communauté.

Pour que des locuteurs puissent s’épanouir, il faut garantir qu’il y a un appareil législatif qui leur garantit certains droits d’usage de leur langue, explique la professeure.

C’est important de pouvoir écouter de la musique en français, de pouvoir lire en français, mais en même temps, il faut que tu puisses gagner ta vie dans cette langue aussi, ajoute Laurence Arrighi.

La professeure de sociolinguistique à l’Université de Moncton Laurence Arrighi.
PHOTO : FOURNIE PAR LAURENCE ARRIGHI

Au Manitoba, la Loi sur l’appui à l’épanouissement de la francophonie manitobaine stipule que la francophonie manitobaine regroupe les personnes de langue maternelle française et les personnes qui possèdent une affinité spéciale avec le français et s’en servent couramment dans la vie quotidienne même s’il ne s’agit pas de leur langue maternelle.

Selon Laurence Arrighi, ce type de définitions générales rend ça difficile de chiffrer le nombre de francophones vivant dans le pays. Elle ajoute que c’est la raison pour laquelle l’autodétermination de l’identité linguistique d’une personne doit permettre la fluidité.

On peut accepter l’idée qu’il y a une fluidité identitaire à différents niveaux, comme on l’a compris par exemple avec la question du genre, estime Laurence Arrighi.

Il faudrait aussi accepter cette idée qu’il y a plusieurs façons d’être francophone.

Une citation de Laurence Arrighi, professeure de sociolinguistique à l’Université de Moncton

Transmettre l’identité francophone

De son côté, Amita Khandpur assume son identité francophone avec fierté. Selon elle, être francophone signifie être capable de faire tout ce dont on a besoin en français, même si ce n’est pas notre langue maternelle.

C’est une notion qu’elle essaye d’inculquer à ses élèves. Des fois, j’ai encore la misère de l’accepter pour moi-même, mais je dis toujours à mes élèves qu’ils sont francophones, qu’ils parlent et qu’ils vivent en français, explique l’enseignante.

Elle ajoute que ses élèves l’ont également aidée à se sentir plus sûre de son identité linguistique et culturelle.

Beaucoup de mes élèves viennent de familles immigrantes, puis leurs parents ont gardé leur culture à la maison et ensuite ils l’amènent dans la salle de classe, confirme Mme Khandpur.

Ils m’apprennent comment revivre ma culture indienne et ils m’enseignent des choses que j’ai perdues.

Une citation de Amita Khandpur

Au-delà de ses élèves, l’enseignante explique que sa fille, Aurora, est sa plus grande source d’inspiration.

Si je suis capable de donner cette langue à ma fille, je vais le faire parce que je n’ai pas eu ma langue. Je vais donc lui donner la langue que j’ai apprise, dit-elle. C’est mon droit comme maman, mais c’est aussi son droit comme ma fille.

C’est quelque chose qui m’inspire à continuer pour ne pas perdre mon français.

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ONFR+ – Sandra Padovani, publié le 18 mars 2024

WINDSOR – Le Nain rouge, la légende française racontant la naissance de la Ville de Détroit, qui y est célébrée chaque année, le Mardi gras local, rayonne désormais de l’autre côté de la rivière Détroit. Pour sa seconde édition, Windsor lui emprunte son folklore français. Francophones et francophiles se rassembleront lors du Festival Nain Rouge entre le 23 et 24 mars, côté américain et côté canadien, la foule déguisée et vêtue du rouge symbolique, pour conjurer les sorts de la créature mystique.

La Marche du nain rouge de Détroit. Crédit image : Page Facebook officielle Nain Rouge

Le Nain rouge, créature légendaire dont la venue est suivie de catastrophes, hanterait Détroit : l’incendie de 1805 ravageant la ville, les émeutes sanglantes de 1967 ou encore la faillite financière de la Ville en 2013. Depuis presque dix ans, chaque mois de mars, la Marche du Nain rouge rassemble les habitants qui se déguisent pour ne pas être reconnus de l’être maléfique lors de son passage et éviter ses sorts – une version locale unique en son genre de carnaval.

« Tout commence 15 ans en arrière, après l’Ouragan Katrina dévastant La Nouvelle-Orléans. Le premier Mardi gras de nouveau célébré après cette catastrophe naturelle était très important pour ses habitants. Les deux créateurs, Francis Grunow et Vince Keenan, inspirés par cette frénésie, ont alors l’idée de lancer une célébration similaire à Détroit, mais inspirée de son propre ADN, en allant chercher dans l’héritage français de la Ville », raconte John Cooper, un Américain francophone et francophile, acteur clé de l’histoire française de Détroit et des relations francophones avec Windsor.

« Ils découvrent un livre de 1872, Les légendes de Détroit, compilation de contes et mythes de la région et choisissent celle du Nain rouge – dont la tradition viendrait de Normandie – esprit malin dont les habitants doivent craindre le retour », narre-t-il.

Les légendes de Détroit (1872), une compilation de contes et mythes de la région. Gracieuseté

Lors d’un banquet organisé au Château Saint-Louis de Québec en mars 1701, une sorcière prédit son avenir à l’explorateur Antoine de la Mothe-Cadillac, le français fondateur de Détroit.

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AMBER O’REILLY – Poète, slameuse, autrice de théâtre, scénariste, recherchiste et animatrice d’événements multilingues, publié le 22 mars 2024

« Les étrangers sont rarement aussi étrangers qu’on le croit », a dit Gabrielle Roy, une figure qui nous incite à nous rassembler et à échanger en tant que Québécois et Franco-Canadiens. Aujourd’hui, 22 mars, son anniversaire de naissance, c’est la Journée québécoise de la francophonie canadienne.

J’ai envie de célébrer avec vous, en tant qu’artiste des Territoires du Nord-Ouest, l’apport et la force indéniable des différentes communautés francophones au Canada, pour qu’on soit des amis qui échangent en français, tout comme Gabrielle Roy et les gens à qui elle écrivait des lettres.

Gabrielle Roy est née au Manitoba et a vécu au Québec et en Europe. Elle fait partie de l’écosystème culturel qui m’a poussé à écrire, et ce, en français dans le Nord et l’Ouest canadien, où la majorité de la population ne peut me lire. C’est un choix irrationnel qui vient du cœur et qui me donne à la fois des racines et des ailes.

Dans nos communautés francophones en milieu minoritaire, on réussit à créer nos œuvres et à les faire voyager en composant avec plusieurs défis.

Le Québec est un pôle de diffusion important pour nous et pourrait l’être encore davantage. Comme Gabrielle Roy, on peut ensemble construire d’autres ponts. Elle a inspiré plusieurs collaborations interrégionales contemporaines dont La détresse et l’enchantement de Marie-Thérèse Fortin et Olivier Kemeid, Cet été qui chantait de Marie-Ève Fontaine et Le monde de Gabrielle Roy (tou.tv) : nous avons là des structures et façons de travailler qui gagnent à être adoptées à plus grande échelle. Que pourrait engendrer une mobilité accrue des œuvres, des artistes et des étudiants en arts entre le Québec et la francophonie canadienne, et ce, dans les deux sens ?

Miser sur la mobilité culturelle

Au fil de mon propre parcours, j’ai tenté de miser sur la mobilité culturelle pour enrichir et pérenniser mes communautés francophones. J’ai vécu à Yellowknife, Winnipeg et Montréal, à l’image de la trajectoire migratoire de Gabrielle Roy. En 2014, je suis devenue jeune ambassadrice de la francophonie des Amériques du Centre de la francophonie des Amériques, un honneur qui ne me quittera jamais où que je me trouve. L’existence même de ce réseau illustre le fait que les francophones ont tous besoin les uns des autres.

Lors de ma résidence indépendante en écriture dramatique à l’École nationale de théâtre à Montréal, tout comme je m’immergeais dans une réalité sociale et géographique québécoise, mes pairs se sont intéressés à ma propre francophonie et aux territoires dont je suis issue.

C’est exactement ce genre de rencontres d’humain à humain qui sont à la base des toiles de solidarité qui traversent les paysages de notre langue.

Aujourd’hui, mes collaborations artistiques et amitiés nées grâce au français s’articulent non seulement au Canada, mais aussi à l’international.

La francophonie en tant que mouvement a la capacité unique de dissoudre les frontières entre êtres humains. Parlons notre langue, la langue de Gabrielle Roy. Québécois et Québécoises, faites-vous des amis, amies, collègues, familles et repères culturels franco-canadiens. Venez échanger avec nous et avec nos créations.

N.B : la tribune est parue initialement dans La Presse à l’occasion de la Journée québécoise de la francophonie canadienne, célébrée aujourd’hui.

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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 19 mars et mis à jour le 22 mars 2024

À l’occasion de la journée québécoise de la francophonie canadienne, des leaders de la francophonie canadienne se retrouvent dans la capitale nationale tout au long de la semaine pour souligner la volonté de rapprochement avec le Québec.

La délégation de la FCFA devant l’Assemblée nationale du Québec – gracieuseté

Une forte délégation de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) se trouve présentement à Québec à l’occasion de la Journée québécoise de la francophonie canadienne.

Des représentants d’organismes membres de la FCFA et du réseau de la francophonie canadienne se donnent rendez-vous dans la capitale nationale pour participer à plusieurs évènements.

À commencer par la table nationale de l’immigration francophone s’est tenue à Québec du 19 au 20 mars 2024. Une première pour cette instance importante de concertation dans le secteur de l’immigration francophone à l’extérieur du Québec.

Travaux de la table nationale de l’immigration francophone le mardi 19 mars 2024 à l’Hôtel Château laurier à Québec – FRANCITÉ

C’est le cas également de la table des directions générales de la FCFA qui tient à Québec le 21 et le 22 mars 2024.

En marge de ces activités internes, les dizaines de leaders présents à Québec ont assisté à des activités de célébration de la journée québécoise de la francophonie canadienne.

Il s’agit de faire d’une pierre, deux coups : tenir des activités internes de la FCFA à Québec et participer aux célébrations de la Journée québécoise de la francophonie canadienne.

Dès mercredi à la fin des travaux de la table nationale de l’immigration francophone, la délégation de la FCFA a participé à une soirée spectacle de l’artiste néo-brunswickoise Émilie Landry, organisée par le Centre de la francophonie des Amériques à 20h au Grand théâtre de Québec.

La soirée spectacle d’Émilie Landry a été marquée par la présence de la délégation de la FCFA, du ministre de la langue française Jean-François Roberge ainsi que plusieurs amis québécois de la francophonie canadienne – Crédit photo : FCCF

La délégation a assisté le lendemain, jeudi 21 mars 2024, à une déclaration lors d’une session parlementaire pour souligner la Journée québécoise de la francophonie canadienne à l’Assemblée nationale du Québec.

Durant la même matinée du jeudi, une réception a été organisée à 11h30 par la FCFA à l’Hôtel Château Laurier à Québec, sous la présidence d’honneur du ministre Jean-François Roberge et en présence de députés québécois de l’opposition.

Liane Roy, présidente de la FCFA a ouvert le bal des discours lors de la réception organisée à Québec le jeudi 21 mars 2024 – Francité

En plus du ministre de la langue française qui s’est prononcé au nom du gouvernement du Québec pour souligner la journée du 22 mars, des représentants de l’opposition (PLQ et PQ) se sont également prêtés au jeu des discours.

Le ministre de la langue française Jean-François Roberge prononçant un discours lors de la réception organisée à Québec le jeudi 21 mars 2024 – Crédit photo : Francité
Le député de Jean Talon Pascal Paradis du Parti Québécois s’est prononcé au nom de sa formation politique pour souligner la journée québécoise de la francophonie canadienne – Crédit photo : Francité
La députée de Robert Baldwin du Parti libéral du Québec – Crédit photo : Francité

À l’unanimité, ministre du gouvernement Legault et députés de l’opposition ont rappelé l’importance du rapprochement entre le Québec et la francophonie canadienne au service du rayonnement de la langue française au Canada et dans les Amériques. Un consensus qui a rassuré les leaders de plusieurs communautés francophones en milieu minoritaire quant à l’avenir de la collaboration et la solidarité entre les francophones d’un océan à l’autre.

La délégation de la FCFA et les invités écoutent attentivement les discours – Crédit photo : Francité
De gauche à droite : Michel Morin, directeur de la FCFA à Québec, Alain Dupuis, directeur général de la FCFA à Ottawa, Jean-François Roberge, ministre de la langue française et député de Chambly, Louis Lemieux, député de Saint-Jean et la sous-ministre de la langue française Juliette Champagne – Crédit photo : FCFA

Lire la déclaration de la FCFA à l’occasion de la Journée québécoise de la francophonie canadienne

Lire la chronique de l’artiste Franco-Ténoise Amber O’Reilly parue dans La Presse à l’occasion de la Journée québécoise de la francophonie canadienne