Des films francophones à l’honneur au festival DOXA de Vancouver |RADIO-CANADA|
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RADIO-CANADA – Lyne Barnabé, publié le 2 mai 2024
C’est jeudi que débute le 23e Festival du film documentaire DOXA de Vancouver. Plus de 80 films seront projetés dans diverses salles de la ville dans le cadre du plus important festival du genre dans l’ouest du pays.
Parmi ces films, on trouve, comme chaque année, des documentaires réalisés par des cinéastes francophones.
Sarah Ouazzani, directrice de programmation du festival DOXA, confie que, depuis son arrivée en poste en 2021, elle tente d’inclure dans sa programmation des films provenant de divers pays et régions francophones.
Je présente des films qui proviennent non seulement de la France, mais aussi de la Guinée et de Madagascar, car l’Afrique a quand même une des plus grandes populations francophones au monde
, rappelle la directrice d’origine marocaine.
De plus, j’aime diriger mon attention vers des pays et régions où les cinématographies ne sont pas aussi présentes qu’en Occident.
Une citation de Sarah Ouazzani, directrice de programmation du festival DOXA
Voici quelques suggestions de films francophones présentés cette année au Festival du film documentaire DOXA de Vancouver.
Au cimetière de la pellicule (The Cemetery of Cinema)
Armé de sa caméra et d’une passion contagieuse pour le 7e art, Thierno Souleymane Diallo sillonne son pays natal, la Guinée, à la recherche de Mouramani, un film réalisé en 1953 par le Guinéen Mamadou Touré.
Ce film, qui est considéré comme le premier créé par un cinéaste francophone d’Afrique noire, reste, encore à ce jour, introuvable.
Au fil de ses rencontres, le réalisateur découvre l’histoire d’un pays marqué par les ravages de la colonisation et l’instabilité politique qui ont détruit l’industrie cinématographique de la Guinée.
Ce film est comme un road movie lumineux et passionnant, dit Sarah Ouazzani. Et c’est fascinant de voir Thierno Souleymane Diallo mener son enquête jusqu’en France.
Touchant hommage à une époque révolue et un art perdu en Guinée, Au cimetière de la pellicule est présenté le 3 mai à la Cinémathèque.
Mambar Pierrette
Dans Mambar Pierrette, Rosine Mbakam, une réalisatrice camerounaise établie en Belgique, s’intéresse au quotidien d’une mère monoparentale, couturière, qui lutte pour s’en sortir à Douala, au Cameroun.
Cette femme courageuse et lucide est confrontée à une série de malheurs alors qu’elle tente de reconstruire son entreprise et de satisfaire ses clientes à l’approche de la rentrée scolaire.
Je suis une grande fan de Rosine Mbakam
, confie la directrice de programmation du festival qui explique que ce film est à la croisée de la fiction et du documentaire.
Les gens le considèrent comme un film de fiction. Mais moi, je dirais que c’est un film avec des empreintes documentaires.
C’est un film très doux, filmé avec beaucoup d’élégance.
Une citation de Sarah Ouazzani, directrice de programmation du festival DOXA
Mambar Pierrette est présenté le 11 mai à la Cinémathèque.
Rétrospective de l’œuvre de Cédric Dupire et Gaspard Kuentz
Le festival propose cette année une rétrospective du travail des documentaristes français Cédric Dupire et Gaspard Kuentz.
Ce sont des cinéastes que je suis depuis très longtemps, lance Sarah Ouazzani. Je trouve tous leurs films fascinants, d’où l’idée de cette rétrospective.
Les cinéphiles pourront notamment voir The Real Superstar qui raconte, sans aucun commentaire, la vie de la grande vedette du cinéma indien Amitabh Bachchan par le biais de ses rôles emblématiques.
The Real Superstar est uniquement un film de montage. Gaspard a monté des séquences issues de plus de 200 films que Amitabh Bachchan a tournés
, dit la directrice.
Parmi les autres films au programme de cette rétrospective : Prends, Seigneur, Prends, qui s’intéresse à ce temple de Panchwa en Inde, envahi chaque année par une foule en fête et We Don’t Care About Music Anyway… qui est une exploration de la scène musicale underground d’avant-garde de Tokyo,
indique la description du film.
Cédric Dupire sera de passage au festival entre le 2 et 5 mai pour présenter ses films et participer à une causerie.
Sitabaomba, chez les Zébus francophones (Where Zebus Speak French)
Ce n’est pas tous les jours que je reçois un film de Madagascar!
Dans ce documentaire du réalisateur Nantenaina Lova, on suit les mésaventures d’un riziculteur de Tananarive, la capitale, dont les terres fertiles sont désormais convoitées par des forces d’élite et des investisseurs étrangers.
Cette histoire de dépossession de terres est transformée par l’inventivité des villageois et d’artistes qui, grâce à l’art, enseignent aux enfants du village les causes qui importent à la petite communauté.
C’est un très beau film qui a fait l’unanimité du comité de programmation de DOXA
Une citation de Sarah Ouazzani, directrice de programmation du festival DOXA
Sitabaomba, chez les Zébus francophones est présenté le samedi 4 mai au VIFF Centre.