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Il serait temps que Saint-Lazare ait son centre de services bilingue au Manitoba, dit Richard Chartier |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Catherine Moreau, publié le 19 juin 2024

Après avoir accordé la désignation bilingue au village, il y a 26 ans, l’auteur du rapport Chartier croit « qu’il est temps de passer à la prochaine étape ».

Richard Chartier, en 2019, alors qu’il était juge en chef du Manitoba.
PHOTO : RADIO-CANADA / THIBAULT JOURDAN

Alors que des résidents du village de Saint-Lazare soulèvent des préoccupations sur l’offre de services en français dans leur région, l’auteur du rapport Chartier, Richard Chartier suggère la création d’un centre de services bilingues pour servir ces communautés.

Qu’est-ce que le rapport Chartier?

En 1997, Richard Chartier, qui était juge à la Cour provinciale, est mandaté par le premier ministre de l’époque de revoir la prestation de services en français au sein du gouvernement.

Après de nombreuses consultations, il publie, en mai 1998, à l’Assemblée législative, le rapport Avant toute chose, le bon sens, couramment surnommé le rapport Chartier, dans lequel il affirme que les services offerts en français ne sont pas à la hauteur.

Les élus manitobains adoptent à l’unanimité les 29 recommandations du rapport, dont celle de créer six centres de services bilingues dans des secteurs où résidaient des francophones, les zones désignées francophones.

Voilà 26 ans déjà que l’ancien juge en chef du Manitoba, Richard Chartier, a accordé la désignation bilingue au village de Saint-Lazare, qui compte quelque 230 habitants et qui se situe à plus de 300 km de Winnipeg.

Radio-Canada s’est entretenue avec lui.

Comment réagissez-vous aux doléances exprimées par les résidents du village de Saint-Lazare?

Je crois qu’il est probablement temps de créer un mini centre de services bilingues pour servir ces communautés-là, même chose pour Saint-Georges/Powerview.

Ce mini centre pourrait servir un territoire plus large que la municipalité d’Ellice-Archie, un peu comme le fait l’école.

Lorsque j’ai écrit le rapport, j’ai utilisé la philosophie de l’amélioration continue des services. J’ai recommandé de revoir à chaque 5 ou 7 ans les services, s’assurer qu’on [satisfait] encore les attentes des communautés bilingues du Manitoba.

Pourquoi avoir désigné Saint-Lazare bilingue?

Pour écrire le rapport, j’ai été à la rencontre des communautés franco-manitobaines, dont Saint-Lazare. Je n’y étais jamais allé avant ça. J’ai vu la vitalité de cette communauté-là et j’ai dit, [il faut que je la désigne. Il y a vraiment une vie en français qui se vit ça et là , ça doit être respecté, reconnu et mis dans une politique gouvernementale].

Le village est désigné bilingue, mais a de la difficulté à obtenir des services en français, est-ce normal?

Je dois vous avouer qu’il aurait été très difficile à l’époque de vendre au gouvernement l’idée de mettre un centre de services bilingues d’une vingtaine d’employés pour servir une communauté qui est relativement petite.

J’ai désigné les six [endroits où on pouvait considérer d’ouvrir des centres]. Malheureusement, il y a des endroits que j’ai désignés bilingues, comme Saint-Lazare et Saint-Georges, où il n’y a pas de centre de services gouvernemental qui est tout près.

J’espérais que le gouvernement après quelques années dirait peut-être que ce qu’on peut faire, c’est créer un mini centre de services gouvernemental [dans ces communautés-là].

Qu’est-ce que cette désignation changeait pour la communauté?

Ce n’était pas que symbolique. Désigner le village de Saint-Lazare bilingue était une première étape importante. [Cette désignation] leur donne le droit d’approcher le gouvernement et de dire qu’est-ce que ça veut dire cette désignation? Vous avez accepté la recommandation, il faut que ça vaille quelque chose .

Si les Lazarois n’avaient pas été reconnus sur une carte et dans la politique gouvernementale du Manitoba, ils n’auraient pas l’occasion d’avoir cette discussion-là.

Puis j’ai l’impression que [les préoccupations soulevées dans les médias vont] peut-être réveiller quelques personnes pour dire c’est le temps qu’on aille à la prochaine étape pour la région de Saint-Lazare .

Le ministre responsable des Affaires francophones est natif de Saint-Lazare, alors je crois que c’est une occasion pour la communauté de convaincre le ministre de faire quelque chose, comme créer un mini centre de services bilingues.

NDLR : Les propos ont été édités pour faciliter la lecture.

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