Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
ONFR+ – Rudy Chabannes, publié le 30 mai 2023
[ENTREVUE EXPRESS]
QUI ?
Spécialiste de la politique canadienne, Frédéric Boily est professeur titulaire au Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta.
LE CONTEXTE :
Après la victoire du Parti conservateur uni (PCU) aux élections albertaines, la première ministre Danielle Smith s’apprête à former un gouvernement majoritaire.
L’ENJEU :
Le PCU a misé sur un programme tourné vers les enjeux économiques et sécuritaires, mais son programme reste flou sur la francophonie.
« Que faut-il retenir de ces élections ? Le maintien au pouvoir des conservateurs unis est-il vraiment une surprise ?
Non, ce qui aurait été une véritable surprise aurait été la victoire des néo-démocrates. Ceci dit, la victoire conservatrice annoncée dans les sondages se concrétise mais de manière moins nette qu’on aurait pu le croire. Malgré 53 % des voix en sa faveur, la majorité gouvernementale reste courte.
Les positions controversées de la première ministre sont-elles à l’origine de cette érosion électorale ?
Il y a eu un effet Danielle Smith qui a joué en défaveur du PCU. La campagne qu’elle a menée le montre d’ailleurs. On a vu qu’elle a mis de côté les déclarations controversées et ne s’est pas mise en difficulté lors du débat. On a réussi à mettre le couvercle sur la marmite au moment où ça aurait pu dégénérer.
Les électeurs ont-ils finalement été plus sensibles aux promesses de baisse d’impôt du PCU qu’à celles d’un meilleur système de santé du Nouveau Parti démocratique (NPD) ?
Le PCU est parvenu à imposer ses thématiques articulées autour du conservatisme économique et de la préservation de l’avantage albertain avec ce niveau de taxation faible qui permet de générer, du point de vue conservateur, la richesse qui va circuler du haut vers le bas de l’économie.
La victoire conservatrice est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle pour la francophonie albertaine ?
Pour le moment, la francophonie albertaine est en mode attente. Elle va devoir se chercher des alliés parmi les députés élus. Le problème depuis 2019, c’est que le parti au pouvoir a très peu d’assise du côté d’Edmonton où se trouve une importante communauté francophone. Il faudra voir si quelques élus vont prendre des responsabilités plus importantes comme Nate Glubish (Strathcona-Sherwood Park) qui s’exprime en français et fait partie de la grande couronne d’Edmonton. Il faut noter que, contrairement à Jason Kenney, Danielle Smith ne parle pas français.