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RADIO-CANADA – Sarah Xenos, publié le 9 mai 2023
Il a 19 ans et déjà l’aisance d’un professionnel lorsqu’il se déplace sur scène pour y pratiquer ce qu’il préfère : la magie. Benjamin Déziel, ou Magic Ben de son nom d’artiste, a séduit la foule et les juges lors de son passage à l’émission de variétés Canada’s Got Talent, mais il a surtout suscité beaucoup de fierté dans la communauté franco-yukonnaise.
Je l’avais dit depuis toujours, la première journée que je l’ai vu, j’ai dit qu’il a du potentiel dans le sens qu’il a beaucoup à offrir comme humain
, raconte Daniel Blais, son ancien directeur à l’École CSSC Mercier, de Whitehorse, dont Benjamin a été l’un des trois premiers diplômés.
Oh, mon dieu, un petit garçon du Yukon qui est sur la plus grande scène au Canada, c’est extraordinaire! Là, avec les demi-finales qui s’en viennent, je suis tout excité, il y a toutes sortes d’émotions
, lance le principal intéressé, le sourire jusqu’aux oreilles.
Benjamin Déziel a grandi à Kangiqsujuaq, une petite communauté isolée du Nunavik, avant de s’installer au Yukon avec sa famille. À l’époque, il se levait aux aurores pour pratiquer ses tours de magie avant de se rendre à l’école.
Il nous a expliqué dès le début qu’il travaillait la magie. Donc, on l’intégrait dans les cours. Parfois, il allait dans certaines classes montrer un peu de magie
, explique Daniel Blais, qui décrit son ancien élève comme quelqu’un de particulièrement curieux et motivé à apprendre.
Magic Ben avait même mis sur pied un club de magie à l’école pour apprendre quelques tours à ses camarades de classe. Le jeune homme pratique le mentalisme et l’illusion, mais ses tours préférés brillent dans les jeux de cartes.
Son passage à l’émission Canada’s Got Talent est d’ailleurs suivi par la communauté et a été visionné à l’école durant l’heure du dîner.
« En regardant la réaction des élèves, tous les élèves de la 7e à la 12e ont reconnu Benjamin et ont senti un niveau de fierté. Ils étaient fiers non seulement pour eux, mais pour lui en particulier. »— Une citation de Daniel Blais, directeur de l’École CSSC Mercier
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La première fois que Benjamin Déziel a vu un spectacle de magie, il avait 9 ans. Alors qu’il essayait de comprendre comment des anneaux à l’apparence intacts pouvaient s’emboîter sans difficulté, son père lui a suggéré de devenir magicien pour le découvrir.
Le lendemain matin, j’apprenais mon premier tour de cartes, et cette journée-là, j’ai été accroché par la magie et j’adore ça comme quand j’avais 9 ans
, raconte Benjamin Déziel.
Il n’a jamais arrêté depuis, s’entraînant à faire des tours dès que l’occasion se présentait, lors de rassemblements ou de vacances en famille. À 14 ans, il s’est même rendu aux États-Unis pour poursuivre son apprentissage de la magie, dans une école qui aurait rendu jaloux les plus grands admirateurs de Harry Potter.
Ça a toujours été une fierté. Je me souviens, quand on vivait au Nunavik, on avait des rassemblements avec des amis et Benjamin était toujours là avec son jeu de cartes
, raconte sa mère, Julie Gagnon.
Aujourd’hui, il est entouré d’une équipe pour le soutenir, qui arbore le chandail à l’effigie de Magic Ben. Pour son prochain numéro, lors des demi-finales, pas moins de 14 magiciens lui ont prêté main-forte pour éblouir une foule de 5000 personnes.
Je me demande si on réalise vraiment sur le moment ce qui est en train de se produire. Même pour lui, ça va vite. Ça fait des années que Benjamin est convaincu d’une chose et l’on voit bien que, tranquillement, ça commence à se réaliser qu’un jour il va être un grand magicien
, conclut sa mère, avec dans les yeux les mêmes étoiles que son fils.