Tor Bay en Nouvelle-Écosse retrouve son identité acadienne avec le projet d’école francophone |RADIO-CANADA|
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RADIO-CANADA – Adrien Blanc, publié le 3 mars 2023
Une nouvelle génération d’Acadiens de Tor Bay, dans la municipalité de Guysborough, découvre ses racines alors qu’un projet d’école francophone se concrétise.
Lola Sangster, 13 ans, et Kyle Delorey, 14 ans, parlent encore très peu le français. Pourtant, chaque matin, ils font le trajet de 100 km en taxi depuis leur communauté de Tor Bay jusqu’à l’école acadienne de Pomquet pour suivre les cours en français.
C’est tellement long, reconnaît Lola. Je ne fais pas grand chose. Je regarde le paysage par la fenêtre.
Si j’ai des devoirs, je révise, dit Kyle. Sinon, je dors. L’élève de neuvième année s’apprête à aller en classe.
Pourtant, les deux adolescents ont choisi de faire le trajet car ils veulent renouer avec la langue de leurs grands-parents.
« On travaille dur pour ramener le français à la maison. »
— Une citation de Kyle Delorey, élève à l’école acadienne de Pomquet
Le rêve de Kyle, c’est d’ouvrir une école francophone dans sa communauté de Tor Bay, reconnue comme une communauté acadienne en 2021.
Sa mère ne pouvait pas être plus fière. Mes grands-parents sont morts quand j’étais adolescente et le français dans notre famille est mort avec eux, regrette-t-elle.
Quand son fils lui a partagé son souhait d’avoir une école francophone à Tor Bay, elle a sauté sur l’occasion.
« Pour la communauté »
Jennifer Delorey a organisé des réunions et, avec d’autres parents, elle a recueilli les noms de 48 enfants qui sont prêts à intégrer l’éducation francophone dès la rentrée prochaine.
Le Conseil scolaire provincial a approuvé le projet samedi dernier et, quelques jours plus tard, il a envoyé une requête officielle au ministère de l’Éducation de la Nouvelle-Écosse.
Il était temps, dit le père de Lola, Brian Sangster. Ce serait génial pour la communauté et tous les enfants.
Mardi prochain, une délégation composée de représentants de la municipalité de Guysborough et du CSAP visiteront Tor Bay pour déterminer où les classes pourraient se tenir.
Une enseignante volontaire
Nicole Avery Bell, une Acadienne et consultante en numératie, ne doute pas que des enseignants francophones se porteront volontaires pour donner des cours dans la nouvelle école.
Il y a moi. Je viens d’ici, je suis encore dans le système. Il y en a d’autres qui ne sont pas trop loin, mais aussi, depuis la COVID, il y a vraiment un mouvement de gens qui cherchent des régions rurales pour s’installer et élever une famille, croit-elle.
Pour elle, il s’agit de donner aux petits Acadiens de sa région les occasions qu’elle n’a jamais eues.
Je n’ai pas eu la chance d’être éduquée en français. Il a fallu que je cherche des opportunités d’apprendre la langue à l’extérieur de chez nous, dit-elle. Je ne veux pas voir une autre génération avoir besoin de faire la même affaire.