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L’Université de l’Ontario Français juge «irrecevables» les recommandations d’experts sur sa viabilité |FRANCITÉ|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 23 novembre 2023

Dans une lettre adressée au président du groupe d’experts sur la viabilité financière des institutions postsecondaires en Ontario, le recteur de l’Université de l’Ontario Français (UOF) a exprimé de « sérieuses réserves » sur leur rapport publié récemment, notamment la partie consacrée aux universités et aux collèges Franco-Ontariens.

Pierre Ouellette, recteur et vice-chancelier de l’Université de l’Ontario Français – Gracieuseté

Après la réaction de Luc Bussières, recteur de l’Université de Hearst, c’est au tour de son homologue de l’UOF de réagir aux recommandations du rapport d’experts sur la viabilité financière de l’éducation postsecondaire en Ontario.

Locaux de l’Université de Hearst – Gracieuseté

Pour l’un comme pour l’autre, les experts ne tiennent pas compte ni de l’approche « par et pour les francophones » ni de la réalité et du contexte dans lesquels évoluent les universités Franco-Ontariennes.

Le recteur de l’UOF Pierre Ouellette est allé encore plus loin dans sa critique du rapport.

Informations erronées

« Le manque de compréhension et de rigueur du rapport sur la situation des universités de langue française, ainsi que le manque d’objectivité à leur égard sont décevants compte tenu de l’importance du mandat confié au groupe d’experts », déplore d’entrée de jeu Pierre Ouellette dans sa lettre rédigée en Français et en anglais.

Selon lui, le fait que les auteurs du rapport estiment que « la création de l’UOF n’avait pas fait l’unanimité » pose des questions sur leur intention et leurs éventuels biais.

De plus, le recteur de l’UOF précise dans sa lettre que le rapport contient des informations erronées qui aurait dû être rectifiée avant la publication de ce rapport la semaine dernière.

Par exemple, le nombre d’inscrits à l’UOF n’était pas de 29 étudiants, mais plutôt 226 en date de la publication du rapport.

Autre exemple, et non des moindres : environ la moitié des étudiants inscrits sont des canadiens, contrairement à l’information relayée dans le rapport selon laquelle la très grande majorité serait d’origine étrangère.

Locaux de l’UOF à Toronto – gracieuseté

« Les trois options que vous proposez sont irrecevables. Elles ne prennent aucunement en compte
le principe de la gouvernance « par et pour » les francophones, chèrement acquise après des décennies de revendications et de luttes acharnées de la part de la communauté francophone de l’Ontario. », poursuit Pierre Ouellette dans sa lettre.

Par ailleurs, le recteur de l’UOF indique que son institution et l’Université de Hearst ont proposé, il y a deux ans déjà, la création d’un Réseau des universités de l’Ontario français.

Un réseau qui permettrait de partager des cours et des programmes, de faciliter la mobilité étudiante et de partager certains services offerts à la population étudiante et aux professeures et professeurs, ainsi que d’offrir des appuis administratifs partagés.

Par ailleurs, Pierre Ouellette a mis en avant dans sa lettre les progrès réalisés par son université depuis son lancement et l’accueil de sa première cohorte en 2021 en plein pandémie.

Il s’agit principalement de l’élargissement de l’offre de formation, en ajoutant trois programmes de baccalauréat en éducation, en administration des affaires et en santé mentale.

« Monsieur le président, je vous demande de retirer la section portant sur le système d’éducation en français de votre rapport, ou au moins de rectifier les faits erronés publiés dans cette section. Ce manque d’objectivité plombe la crédibilité du rapport », plaide le recteur de l’UOF dans sa lettre.

Lire la lettre de Pierre Ouellette au complet