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Des solutions aux défis d’une école francophone en milieu rural au Manitoba |RADIO-CANADA|

Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.

RADIO-CANADA – Alexia Bille, publié le 29 mars 2023

L’École communautaire Saint-Georges accueille une quarantaine d’élèves de la région des berges de la rivière Winnipeg. Ce petit établissement rural de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) fait preuve de résilience et d’inventivité pour faire face aux défis qu’il rencontre, comme le nombre d’élèves et le recrutement de personnel.

Les projets sont nombreux à la Division scolaire franco-manitobaine pour offrir un avenir radieux à l’École communautaire Saint-Georges.
PHOTO : RADIO-CANADA / CARLA GEIB

Après la pandémie, on a voulu reprendre notre envol, explique le codirecteur par intérim, Paul Sherwood. On tente de collaborer avec la communauté pour faire rejaillir la vie étudiante qui a beaucoup manqué.

La COVID-19 n’a pas été la seule épine dans le pied de l’École communautaire Saint-Georges. Elle se trouve aussi à seulement cinq minutes de voiture de l’École Powerview, qui offre des programmes d’immersion en français.

Certains jeunes de Saint-Georges décident donc de changer d’établissement une fois au secondaire pour intégrer les diverses équipes sportives de Powerview ou pour suivre des programmes particuliers.

Cela n’enlève toutefois rien à la raison d’être de l’École communautaire, d’après M. Sherwood. Nous ne sommes pas en compétition, car nos missions sont différentes. On tente de créer des jeunes avec une identité profondément francophone, alors que Powerview fait d’eux des élèves bilingues.

Selon le directeur général de la DSFM, Alain Laberge, l’école est récemment entrée dans une phase de réflexion autour de l’offre de programmes et d’activités pour lui permettre d’offrir les meilleurs services possible à ses élèves.

Ailleurs, on a déjà des partenariats avec des écoles anglophones ou d’immersion. On est en pourparlers pour que l’École communautaire Saint-Georges puisse élargir son offre au niveau des sports. Nos élèves pourraient donc jouer dans l’équipe de hockey de Powerview par exemple.

Du côté des programmes, les cerveaux sont à l’œuvre pour tenter de trouver des cours qui puissent attirer les élèves francophones de la région.

« On veut exploiter la couleur locale. Saint-Georges, c’est la forêt, la verdure, la rivière. Il faut miser sur ces thèmes-là à l’école parce que c’est le milieu de vie des enfants. »— Une citation de  Alain Laberge, directeur général de la Division scolaire franco-manitobaine

Paul Sherwood étudie donc la possibilité d’offrir des cours sur la survie en nature ou le tourisme, par exemple.

Ils vont ressortir avec un éventail de connaissances. Certaines plus livresques et d’autres, moins traditionnelles, comme comment faire une randonnée en nature ou organiser un événement communautaire. C’est un mélange de talents utiles dans le monde d’aujourd’hui.

Paul Sherwood devant le logo de l'École communautaire Saint-Georges.
Le codirecteur par intérim Paul Sherwood s’est donné pour mission de rendre l’École communautaire Saint-Georges encore plus attractive pour les jeunes francophones de la région.
PHOTO : RADIO-CANADA / ALEXIA BILLE

Pour ce qui est du cursus plus traditionnel comme les maths ou les sciences, les élèves ne sont pas en manque. Il y a 11 ans, la DSFM a créé le Campus des petites écoles pour ses établissements ruraux.

Ce programme permet de donner des cours virtuels communs à des élèves de secondaire de six écoles. Une initiative qui a plusieurs avantages, selon le directeur de la DSFM, comme une meilleure connaissance des technologies ou la création d’un sentiment d’appartenance à la communauté francophone, au-delà du village.

Au début de l’année, on regroupe les jeunes à notre camp Moose Lake pour créer de l’interaction humaine […] À la fin de la 12e année, on organise une célébration, la collation des grades pour le petit campus. L’esprit de communauté est très important.

Pilier de Saint-Georges

Placée au centre même du village, l’École communautaire Saint-Georges est le cœur de la communauté. Elle accueille régulièrement des activités du comité culturel de Châteauguay dans son gymnase ou ses salles de classe.

On essaie de replonger l’école dans ce que j’appelle un bain francophone. On veut faire goûter les merveilles de la francophonie aux jeunes grâce à une programmation culturelle et identitaire, affirme Paul Sherwood.

Pour Christine Cyr, une résidente de Saint-Georges, la formule fonctionne. Elle a choisi d’inscrire ses 4 enfants de 4 à 12 ans à l’École communautaire Saint-Georges.

« Parfois, on peut se sentir loin du noyau central à Saint-Boniface et l’école nous aide à nous sentir connectés avec la communauté francophone au sens large. »— Une citation de  Christine Cyr, mère d’élèves

Un sentiment renforcé par la taille de l’établissement. J’adore le fait que c’est une petite école, ajoute Mme Cyr. Il y a des pour et des contre, mais nous on aime l’aspect familial. On se sent toujours le bienvenu dans l’école et le mot « communautaire » dans le nom de l’établissement le résume bien.

Une enseignante s'adresse à des enfants assis par terre autour d'elle dans une salle de classe.
L’École communautaire Saint-Georges mélange parfois les niveaux scolaires en raison de ses petits effectifs, un point positif pour certains parents.
PHOTO : RADIO-CANADA / ALEXIA BILLE

C’est d’ailleurs en partie grâce à cela que l’école peut pallier les difficultés de recrutement d’enseignants. Ici, les membres de la communauté mettent la main à la pâte pour divertir, enseigner et même servir les repas quand c’est nécessaire.

Le poste de directeur de l’École communautaire Saint-Georges est ouvert aux candidats, mais endeux ans, il n’y en a toujours pas eu, déplore Alain Laberge.

M. Laberge affirme que les problèmes de recrutement de personnel scolaire sont une réalité dans toute l’Amérique du Nord. Cependant, il est conscient que les communautés francophones rurales sont très affectées.

Le directeur de la DSFM ne désespère pas, Saint-Georges a beaucoup à offrir, selon lui. Les maisons sont moins chères et la vie est beaucoup plus en harmonie avec la nature.

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