Les amis de Cayouche rendent hommage à un homme au bonheur simple |RADIO-CANADA|
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RADIO-CANADA – Publié le 30 mai 2024
Les hommages continuent d’arriver de partout à la suite du décès du célèbre chanteur acadien, Cayouche. L’auteur-compositeur-interprète, surnommé le « vieux hippy », a succombé à une brève maladie, mercredi, à Maisonnette, au Nouveau-Brunswick, à l’âge de 75 ans.
Le décès de Cayouche fait remonter de nombreux souvenirs à la surface pour Jean-Marc Dufour. Celui qui a été son premier gérant raconte avec le sourire le bon temps qu’il a eu avec son célèbre ami.
Il se souvient de sa première rencontre avec Cayouche, dans la Péninsule acadienne. Ce dernier faisait du pouce et Jean-Marc Dufour l’avait fait monter dans sa voiture.
Il a tout de suite noté que Réginald Charles Gagnon, le vrai nom de Cayouche, était un original.
Je voyais qu’il était un bonhomme pas mal différent.
Jean-Marc Dufour, premier gérant de Cayouche
Les deux se sont liés d’amitié et Cayouche lui a demandé de devenir son gérant.
C’est après le premier Congrès mondial acadien, en 1994, que le phénomène Cayouche a commencé à déferler. Plusieurs, dans la Péninsule acadienne, s’arrachaient ses cassettes.
J’ai fait venir des cassettes, j’ai mis ça dans mon char puis j’ai commencé à distribuer ça dans des dépanneurs
, se souvient Jean-Marc Dufour. Puis là ça s’est vendu au-delà de mes espérances.
Son plus grand legs
Pour Jean-Marc Dufour, le plus grand legs de Cayouche est l’émergence d’un réseau de distribution, ici, pour la musique.
On a fondé Distribution Plages
, dit-il. Notre seul artiste, c’était Cayouche. Ç’a grandi assez vite et finalement c’est devenu la maison de distribution de la plupart des artistes acadiens.
Un artiste près de ses fans
Mario LeBlanc, alias Fayo, était un autre bon ami de Cayouche. Il se dit inspiré et surtout reconnaissant par son legs. Il raconte qu’il prenait le temps de parler aux gens.
Aujourd’hui, c’est une légende Cayouche. Et je suis pas mal fier de ce qu’il nous a laissé.
Fayo, auteur-compositeur-interprète
C’était juste un personnage impressionnant, gentil, simple et quand tu regardes, surtout sur Facebook, c’est incroyable à quel point il a pris des photos avec ses fans.
Il voulait faire ce qu’il voulait
Barbara Losier, une amie très proche du chanteur, le décrit comme un homme généreux sur qui on pouvait compter quand les choses allaient mal.
Selon elle, les exigences et la pression de l’industrie de la musique l’ont incité à ralentir la cadence au cours de la dernière décennie.
Cayouche était un peu mal à l’aise parce qu’il voulait faire ce qu’il voulait
, dit-elle. Il disait « moi je compose puis je fais des shows, puis à un moment donné j’ai besoin de décompresser et décomposer ».
Cayouche c’était un homme au bonheur simple, là. Il aimait avoir ses chums, sa bière, sa guitare, son bicycle à gaz… et faire ce qu’il voulait.
Barbara Losier, amie de Cayouche
Je me rappelle de Cayouche qui dit « moi je n’aime pas ça être une vedette, ça me donne de l’eczéma »
, raconte Barbara Losier. Il avait de l’eczéma sur les mains, partout. Pour lui, ça traduisait le stress, la pression de toujours devoir performer et de toujours devoir être le meilleur de jour en jour.
Une des dernières fois qu’elle a vu Cayouche, Barbara Losier lui a rappelé qu’il avait mordu dans la vie à pleines dents
.
La fin finit toujours par arriver. C’est d’une tristesse infinie. Mais lui, il était serein avec ça. On le remercie pour tous les good times.
Avec des informations de La Matinale et de Frédéric Cammarano