Radio-Canada résonne en Acadie depuis 70 ans |RADIO-CANADA|
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
RADIO-CANADA – Publié le 21 février 2024
Le 20 février 1954, CBAF Moncton entrait en ondes. Retour sur une période riche en événements et en réflexion portée par la première radio francophone de Radio-Canada hors Québec.
, se rappelle Louise Imbeault, qui a été journaliste et directrice à Radio-Canada Acadie.
Mes parents écoutaient les nouvelles en anglais. Ils m’ont dit qu’avant de commencer l’école, on aurait une radio francophone qu’on pourrait écouter chaque matin. Ils ont eu raison
Malgré ses cinq ans au moment de l’entrée en ondes de CBAF, elle se souvient très bien du grand jour où sa famille a enfin pu écouter les nouvelles en français.
Marie-Linda Lord, qui a travaillé à Radio-Canada et qui est aujourd’hui professeure en information-communication à l’Université de Moncton, insiste sur le fait que CBAF est devenue la première radio francophone en milieu minoritaire.
Je me souviens de la radio sur le réfrigérateur dans la cuisine. Ma mère écoutait l’émission locale. On entendait des noms comme Cormier, LeBlanc, Léger. On entendait l’accent acadien
, dit-elle.
70 ans à couvrir les combats acadiens
Difficile de relever tout ce que Radio-Canada Acadie a pu couvrir en 70 ans. Selon Marie-Linda Lord, la radio a été de tous les combats acadiens, à commencer par la montée et l’élection de Louis J. Robichaud, puis par la fondation de l’Université de Moncton, l’adoption de la Loi sur les langues officielles et même la création de La Sagouine, qui est née sur les ondes de la radio.
Si Radio-Canada n’avait pas été là, l’Acadie ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.
Une citation de Marie-Linda Lord, professeure en information-communication à l’Université de Moncton
De plus, Radio-Canada a fait avancer la féminisation de l’information à des postes clés, fait remarquer Marie-Linda Lord.
Quand on regarde tout ça, c’est vraiment une belle histoire, c’est quelque chose de vraiment précieux. Il faut apprécier ce moment qu’on peut évoquer, surtout en cette période de crise des médias
, indique-t-elle.
Louise Imbeault mentionne que Radio-Canada est davantage qu’une station d’information. C’est un agent de développement majeur de la culture acadienne, selon elle.
Le peuple acadien a pris conscience de la nécessité que l’Acadie ait une voix. Notre force est de parler à toute l’Acadie
, croit-elle.
Conserver l’intégralité de Radio-Canada Acadie
Avec la menace de compressions qui plane sur Radio-Canada, Louise Imbeault et Marie-Linda Lord estiment qu’il est plus important que jamais de conserver l’intégralité du service français de Radio-Canada en Acadie.
Il faut préserver l’information, estime Marie-Linda Lord. Nous avons besoin d’une information fiable, vérifiée, professionnelle et très crédible. Un tiers des postes en journalisme au Canada se trouvent à Radio-Canada/CBC. C’est un rempart qui fait que les Canadiens et les Acadiens sont bien informés.
Louise Imbeault ajoute que Radio-Canada doit demeurer le diffuseur culturel pour l’Acadie. Elle s’inquiète de la place de plus en plus forte du secteur privé dans la diffusion.
On donne de l’importance au secteur privé, mais on déshabille Radio-Canada. Oui, c’est essentiel de garder l’information, mais il faut aussi demeurer un diffuseur culturel, ce que Radio-Canada a été pendant des années
, pense-t-elle.
Depuis 70 ans, la voix de Radio-Canada Acadie résonne avec force dans la communauté acadienne et assure une vraie réflexion sur la démocratie, assure Louise Imbeault.
Avec les informations de L’heure de pointe Acadie