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RADIO-CANADA – Jimmy Chabot, publié le 1er décembre 2023
Simon Dubosq, propriétaire de La Boulangerie à Kapuskasing, prendra sa retraite dans les prochains jours, alors que Sean Boucher, un boulanger kapuskois avec qui il a travaillé à la fin des années 1980, a conclu un marché avec lui pour en faire l’achat.
C’est 23 ans de ma vie avec Simon et [sa femme] Louise
, s’émeut Carol Jetté, une employée de La Boulangerie depuis le début des années 2000.
Tout le monde en ville le connaît. Il n’y avait pas un client qui ne rentrait pas pour dire »dis bonjour à Simon ».
Carol espère que les clients poursuivront la tradition avec le prochain propriétaire, en s’arrêtant derrière le comptoir qu’elle travaille et qu’ils lanceront la phrase dis bonjour à Sean!
Pour Simon Dubosq, reconnu pour ses cream puffs il était clair que l’heure de la retraite avait sonné.
La communauté a alors eu des sueurs froides, s’imaginant perdre un commerce de proximité emblématique.
C’est nos clients qui nous tiennent aller, si ce n’était pas des clients qui nous aiment [pour] notre pain, nos pâtisseries et l’ambiance quand ils rentrent, je pense que ça ne marcherait pas
, explique Carol Jetté sur les raisons pour expliquer les succès de l’entreprise.
Simon Dubosq s’est aussi inquiété de voir son édifice être transformé en autre chose.
On aurait pu vendre [facilement] juste la bâtisse. De nos jours, toutes les villes ont besoin d’appartements, on s’est fait approcher plusieurs fois. La Ville espérait garder La Boulangerie aussi, alors on a fait l’effort
, raconte le boulanger depuis de près de 50 ans.
Le hasard fait bien les choses
Le sauveur
, comme Simon se plaît à le surnommer, a bien failli ne jamais arriver, si ce n’était d’une rencontre fortuite avec la mère de Sean Boucher.
Il a alors suggéré à celle-ci que son fils pourrait être intéressé par l’achat de la boulangerie.
Aussitôt que sa mère lui a dit [que c’était en vente], il m’a appelé tout de suite
, se remémore M. Dubosq à propos de cet évènement datant d’il y a 8 mois.
Le nouvel entrepreneur vient de s’établir, avec sa femme et son fils, à Moonbeam, à proximité de sa ville natale, après l’avoir quitté il y a une vingtaine d’années pour s’installer en banlieue de London.
Il a multiplié les allers-retours vers les mines du Grand Nord canadien pour le travail.
L’arrivée de son petit garçon, l’an dernier, a changé ses priorités et l’a ramené au travail de boulanger et vers son mentor en la matière, Simon Dubosq.
J’ai tout appris de cet homme
, affirme Sean Boucher.
Mes études en boulangerie ont été extrêmement difficiles. Travailler avec Simon était beaucoup plus facile que l’intensité de l’école. Il avait la patience de montrer et de m’enseigner et m’expliquer pourquoi on le fait de cette manière.
Une citation de Sean Boucher, nouvellement propriétaire de la Boulangerie
Simon ne sera pas loin pour rappeler à Sean les petits détails qui seraient sortis de sa tête, après une vingtaine d’années sans pratiquer le métier.