Melinda Chartrand, la conseillère « everywhere » en Ontario |ONFR+|
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ONFR+ – Rudy Chabannes, publié le 20 janvier 2024 et mis à jour le 24 janvier 2024
STE. CATHARINES – « You’re everywhere », lui glisse le ministre Stephen Lecce quand il la croise. Rodée aux rouages de l’éducation, tour à tour conseillère scolaire, présidente du Conseil scolaire catholique MonAvenir, de l’Assocation franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) et de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF), Melinda Chartrand explore un nouvel univers : la santé, avec l’Entité 2 de planification de services de santé en français.
« Qu’affectionnez-vous le plus dans la gouvernance et les politiques éducatives?
J’ai toujours attaché beaucoup d’importance au réseautage, à la collaboration, pour mener des projets à bon port. J’ai développé une passion plus particulière pour l’éducation francophone, avec toujours cette volonté de partager les meilleurs renseignements pour faire avancer des dossiers courants. J’ai continué dans cette même logique à la tête du conseil scolaire catholique MonAvenir et de la FNCS.
Quand on est présidente de conseil scolaire et qu’on veut faire bouger les lignes, qui est le plus difficile à convaincre : le parent ou le gouvernement?
Au début de son mandat, le ministre de l’Éducation Stephen Lecce me disait : « You’re everywhere ». C’est nécessaire d’être toujours là si on veut comprendre sa pensée et sa direction pour amener ensuite les renseignements dont le gouvernement a besoin. On doit lui montrer qu’on est là pour travailler avec lui et non pour l’attaquer. Pour les parents, c’est un peu différent. Ils veulent avant tout que ça fonctionne pour leur enfant. La relation entre eux et la direction de l’éducation est alors primordiale pour avancer dans la bonne direction.
Quelle est la clé de toute bonne décision à de telles responsabilités?
Ce qui est le plus compliqué à gérer quand on est à la tête d’un conseil est la taille du territoire que l’on couvre. Pour moi, il était important de comprendre le profil de chaque région pour saisir les besoins de nos élèves francophones et prendre les bonnes décisions.
Chaque nouvelle école est un combat politique et administratif… Lorsque la communauté et le gouvernement sont alignés, c’est parfois au niveau plus local que la machine s’enraye…
Oui et Hamilton en est le meilleur exemple. On attend la construction d’une école depuis 2013. On est revenu avec un projet commun aux deux conseils (MonAvenir et Viamonde) mais c’est tout un défi d’obtenir un permis quand le projet est très gros. MonAvenir travaille avec 24 municipalités : c’est gigantesque et parfois on bute sur des conseillers municipaux qui ne veulent rien savoir. Ça nous est aussi arrivé à Mississauga jusqu’à ce que la députée Kusendova s’implique dans le dossier pour le débloquer.
Qu’aimeriez-vous voir changer ou évoluer dans le domaine de l’éducation en milieu minoritaire?
Il faut intégrer encore mieux les élèves nouveaux arrivants car ils contribuent à l’essor de l’éducation en français. Nous avons encore beaucoup de travail pour favoriser leur intégration et aller chercher tous les ayants droit et familles exogames qui choisissent les écoles anglophones de proximité. Pour ne pas perdre toutes ces familles, on doit mieux mailler nos grands territoires et offrir les services nécessaires à la réussite de tous les élèves.