
RADIO-CANADA – Publié le 23 mai 2024
La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) choisira dans les prochains jours qui occupera la présidence de l’organisme. Trois candidats sont en lice : Nicole Arseneau-Sluyter, Luc Desjardins et Eric Dow. En entrevue-débat, ces derniers exposent leurs idées.

PHOTO : COURTOISIE
Si Nicole Arseneau-Sluyter, présidente par intérim de la SANB depuis septembre dernier, est élue, elle compte faire de la lutte contre l’assimilation à l’anglais son cheval de bataille. Selon elle, l’assimilation est de plus en plus constatée au Nouveau-Brunswick.
Nos services, partout dans la province, manquent de main-d’œuvre. On se fait servir de plus en plus en anglais
, clame-t-elle. Cette lutte est une mission
pour elle.

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De son côté, Luc Desjardins, avocat, ancien maire de Petit-Rocher et ex-président de l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick, veut que la SANB soit le chien de garde
des obligations linguistiques dans la province.
Elle doit se donner les ressources et les moyens de nous défendre et aussi de s’assurer que le gouvernement est gardé au pas
, explique Luc Desjardins.
L’artiste et chercheur Eric Dow croit aussi que la SANBa toujours besoin de jouer ce rôle de chien de garde juridique, médiatique et politique de l’Acadie du Nouveau-Brunswick
.
Selon lui, les dernières années ont montré que la communauté acadienne et francophone au Nouveau-Brunswick ne peut vraiment pas se permettre de se reposer sur ses lauriers.
Quelles priorités pour les candidats?
S’il est élu, Éric Dow compte mettre en œuvre ses trois grandes priorités
dans sa plateforme. Premièrement, le mandat traditionnel de la SANB de défenseur des droits de la communauté.
Deuxièmement, avoir une grande réflexion collective sur la gestion locale du territoire suite à la réforme de la gouvernance locale provinciale de 2023.
Je pense aussi qu’il faut qu’on arrête d’agir comme si les communautés autochtones n’existaient plus au Nouveau-Brunswick. Je pense qu’on voit avec les revendications de titre ancestral […] il faut qu’on commence à se questionner collectivement sur les impacts de ces décisions-là
, ajoute-t-il.

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Pour Nicole Arseneau-Sluyter, la priorité, c’est de continuer à défendre nos droits
et de toujours être le porte-parole, en tout temps.
L’une des priorités que moi j’aimerai vraiment accomplir puis finir puis compléter, c’est les états généraux. De vraiment faire l’état de la situation en Acadie avec nos Acadiens, Acadiennes et francophones au Nouveau-Brunswick, de voir où on est et où on veut s’en aller
, dit-elle.

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Du côté de Luc Desjardins, la plus grande priorité est plutôt de remettre en selle nos droits
.
Il explique que la Loi reconnaissant l’égalité des deux communautés linguistiques officielles au Nouveau-Brunswick existe depuis 1981, mais soutient-il, on ne s’est jamais vraiment assuré avec des outils à la SANB pour voir, est-ce que le gouvernement respecte ou pas cette loi-là.
Je pense que cela va devenir un élément central et il va falloir établir un consensus au sein de la communauté pour faire comprendre pourquoi c’est important
, clame-t-il.
Vers plus de militantisme?
Interrogée à savoir si la SANB soit être plus militante au quotidien, Nicole Arseneau-Sluyter croit que c’est certain qu’on peut toujours l’être plus, mais il faut le faire selon nos capacités et nos moyens aussi
.
Pendant son mandat par intérim, elle dit que l’organisme ne s’est pas positionné sur plusieurs dossiers chauds comme celui du changement de l’Université de Moncton pour ne pas s’ingérer dans les dossiers des autres organismes
.

PHOTO : RADIO-CANADA / YVES LEVESQUE
Pour Luc Desjardins, la SANB doit définitivement
être plus militante. La SANB a beau se faire une feuille de route, c’est souvent l’actualité qui dirige ce qu’elle va devoir faire parce que c’est son lot d’être présente
, dit-il.
Pour ce qui est du dossier de changement de nom de l’Université de Moncton, Luc Desjardins ne cache pas y être favorable. Il pense que l’institution a un rôle proactif à jouer à ce niveau-là
.
Pour sa part, Eric Dow croit aussi que la SANB se doit de demeurer militante autant sur la question du nom de l’Université de Moncton que bien d’autres dossiers
.
Dans une pique à Nicole Arseneau-Sluyter, il avance que depuis les derniers mois on ressent un certain recul de la SANB au niveau des médias
.
À compter du vendredi 24 mai et jusqu’au mercredi 5 juin, les membres de la SANB pourront voter pour élire leur futur chef par voie électronique ou par la poste. Les membres inscrits après le 15 mai ne pourront toutefois pas participer au vote.
Avec les informations de Karine Godin