Le Regroupement artistique francophone de l’Alberta veut aider ses membres à accroître leurs publics |RADIO-CANADA|
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RADIO-CANADA – Joëlle Bouchard, publié le 14 juin 2024
Le Regroupement artistique francophone de l’Alberta (RAFA) a dévoilé jeudi sa troisième Stratégie globale de développement de publics pour les arts à l’occasion du forum des arts et de la culture qui se tient durant deux jours à Edmonton.
Raphaël Freynet, directeur général du RAFA, souligne que la stratégie a été renouvelée avec l’objectif de mieux outiller les membres du regroupement à faire face aux habitudes de consommation des publics qui ont changé au sortir de la pandémie.
Les gens résistent encore à sortir de chez eux pour aller en salle, pour aller en public, pour aller voir des spectacles
, dit-il. On développe une stratégie renouvelée pour 2024 parce que, justement, il y a eu beaucoup de changements dans le monde des arts.
On voudrait que nos artistes, nos organismes, puissent être outillés pour aller chercher ces publics-là, puis faire valoir l’art d’ici, l’art francophone de l’Alberta. C’est pour ça qu’on développe des outils qu’ils peuvent utiliser pour aller chercher ces gens.
Raphaël Freynet, directeur général du RAFA
Parmi les priorités, encourager le retour en salle et fidéliser les spectateurs aux produits artistiques et culturels d’ici.
Comme toute science, le développement des publics évolue : de nouvelles approches se présentent selon l’expérimentation faite par le milieu artistique et les circonstances changent
, affirme Denis Bertrand, l’expert-conseil qui a rédigé chacune des trois stratégies de développement du RAFA publiées en 2009, 2016 et maintenant 2024.
La première édition abordait l’usage des réseaux sociaux et la deuxième se penchait sur la diversification des affichages.
Le contexte post-pandémique au cœur de la troisième version tient compte du fait que certaines personnes sont récalcitrantes à l’idée d’être en public, mais d’autres cherchent au contraire le contact social, explique Denis Bertrand.
Selon lui, la clé pour développer le public des arts est l’empathie.
Il s’agit d’accorder une attention toute particulière non seulement à ces personnes-là qui sont absentes présentement et qui pourraient revenir éventuellement, mais aussi s’attendre à l’accueil de nouvelles personnes qui, elles, ont le goût de découvrir les activités offertes par un diffuseur ou les produits offerts par un producteur
, précise-t-il.
De son côté, Raphaël Freynet, affirme que d’aller à la rencontre des gens et puis faire un effort de connecter avec ces gens-là, avec les gens qui viennent voir des spectacles, développer une relation avec eux vraiment sur le côté humain, puis sur le côté interpersonnel, c’est quelque chose qui est quand même assez universel
.
Dans un contexte linguistique minoritaire comme celui de l’Alberta, il faut garder en tête qu’une des raisons principales […] est qu’ils [les francophones et francophiles] veulent se retrouver en communauté. Ils veulent se retrouver avec des gens qui partagent leurs intérêts, qui leur ressemblent, qui s’intéressent à la francophonie.
Denis Bertrand, expert-conseil en développement de publics
Denis Bertrand maintient aussi que le développement de publics est un effort continu, qui doit provenir non seulement des diffuseurs et des producteurs, mais aussi des artistes. Une section entière du document leur est d’ailleurs destinée.
La stratégie a été renouvelée à l’occasion du forum des arts et de la culture qui se poursuit vendredi. Au programme, des tables de discussion sous le thème « Agir ensemble, penser grand : Actions collaboratives pour une communauté artistique dynamique ». Ces discussions sont suivies par l’assemblée générale annuelle du RAFA.
Le spectacle Polyfonik 35, présenté par le Centre de développement musical, clôt le forum en soirée.