PAIN COURT – Dans la petite dépendance qui jouxte une grande maison autrefois centre de recherche agronome et témoin des années glorieuses de l’empire agricole franco-ontarien, Paul Roy feuillette des livres historiques et de témoignages relatant les origines de son village.
Nous sommes à Pain Court, un des nombreux villages ruraux de la municipalité de Chatham-Kent. Encore aujourd’hui quasi exclusivement tournée vers l’agriculture, cette contrée du Sud-Ouest ontarien a vu se faire et se défaire des empires francophones détenant les clés d’un secteur florissant, qui a connu une profonde mutation industrielle.
Pour témoigner de cette richesse francophone passée, M. Roy a créé un site internet qu’il s’efforce de mettre à jour au fil de nouvelles découvertes photographiques et généalogiques. S’appuyant sur de précieuses ressources documentaires et des témoignages, bonjourpaincourt.ca tente de reconstituer en français et en anglais le passé du village, de son peuplement au détour du 18e siècle à nos jours, en passant par son 150e anniversaire en 2004.
« De Pain Court sont partis de nombreuses de familles qui se sont installées à travers le monde. Certaines veulent garder leurs racines. C’est pour cela que je veux les leur transmettre », raconte ce natif du village.
À 82 ans, il est déterminé à ne pas laisser sombrer dans l’oubli l’héritage francophone de son village. Sa mission du moment : raconter l’âge d’or de l’agriculture franco-ontarienne et identifier une cinquantaine de lieux emblématiques du patrimoine local, de la croix de quartier aux écoles en passant par la forge ou bien encore l’hôtel. « Il reste beaucoup à faire », convient-il. « On aurait besoin d’un bon webmestre. »
Ne parvenant pas à engager un développeur francophone, M. Roy a entraîné dans sa passion un étudiant anglophone du coin capable d’actualiser le site web qui a franchi le cap de dix ans d’existence. Ces amis lui prêtent main-forte dans ses recherches, chaque fois qu’ils le peuvent.
AU COMMENCEMENT : UN CURÉ ET DES CHAMPS
Cet ancien vice-président au sein de la compagnie King Grain and Seed, qui a consacré sa carrière à la recherche et au développement de semences hybrides, raconte comment le curé a métamorphosé le petit village balbutiant et façonné son histoire francophone : « Il a construit l’église, le couvent et l’école. Tout est parti de là. »
CARLSBAD SPRINGS – La réputation de cet ancien village et son évolution dans le temps vont en étonner plus d’un. Devenu un quartier d’Osgood, lui-même un quartier de la Ville d’Ottawa, Carlsbad Springs semble en continuelle transformation. La résilience de ses habitants et la nature qui l’entoure en font un lieu surprenant.
Il est d’ailleurs difficile de situer les limites de ce quartier situé à environ 20 kilomètres du centre d’Ottawa. Son histoire montre à quel point il a été un lieu de prestige.
Connu sous le nom de « Cathartic » dans les années 1860, en raison des supposées qualités curatives de ses eaux, Carlsbad Springs possédait plusieurs sources d’eau, tourbières et autres ruisseaux. Son eau salée contenait du soufre et plusieurs sources contenaient du gaz naturel.
Au début de la grande ère ferroviaire qu’a connu le Canada, les visiteurs de Montréal, Ottawa et même d’Europe convergeaient ici pour soigner leurs maladies, des troubles tels que le rhumatisme, des problèmes dermatologiques, gynécologiques, neurologiques ou encore digestifs. Plusieurs hôtels de cures thermales accueillaient les curistes venus du monde entier pour séjourner dans ce lieu atypique.
UN LIEU APPRÉCIÉ DE JOHN A. MACDONALD
Cathartic est devenu Carlsbad Springs au début du 20ᵉ siècle. Si ce nom lui a été attribué, c’est qu’au début des années 1900 les aristocrates d’Europe centrale ne juraient que par la source naturelle de Karlsbad en Tchéquie. Avant ça, la municipalité avait changé de nom, deux fois : d’abord appelée Body’s Mill, puis Eastman Springs.
Les députés acadiens Serge Cormier et René Arseneault tentent de calmer le jeu et ils assurent que le gouvernement fédéral va continuer de financer les célébrations du 15 août au cours des prochaines années.
Depuis 2019, le gouvernement fédéral consacre 500 000 $ par année aux célébrations de la fête nationale de l’Acadie. Les fonds servent notamment à organiser le grand spectacle télévisé et des activités gratuites un peu partout.
Le président de l’organisme, Martin Théberge, revient à la charge ces jours-ci, à l’approche du 15 août. Il veut que le gouvernement rajuste le tir et annonce le maintien du financement.
Lorsqu’on parle aux politiciens, ils nous disent « non, c’est très important, on ne peut pas arrêter le financement pour l’Acadie si le financement pour le Québec demeure ». On reçoit beaucoup de messages d’encouragement. Mais jusqu’à maintenant, il n’y a eu aucune promesse, a dit-il jeudi lors d’une entrevue à l’émission La matinale d’Ici Acadie.
Martin Théberge note que les organismes et les municipalités peuvent difficilement commencer à organiser les célébrations du 15 août 2024 tant qu’ils ne savent pas si le gouvernement fédéral les appuiera.
Dans mon couple à moi, quand il n’y a pas d’argent dans mon budget pour aller au cinéma, je ne vais pas au cinéma. Et donc présentement, si je regarde le budget fédéral, il n’y a pas d’argent pour la fête nationale de l’Acadie. Je ne peux faire autrement que de m’inquiéter, dit-il.
Deux députés sont formels, les fonds seront conservés pour le 15 août
Le député d’Acadie-Bathurst, le libéral Serge Cormier, se fait rassurant. En entrevue, jeudi, il a expliqué que le financement est en cours d’évaluation. Il souhaite qu’il devienne permanent, comme celui d’autres fêtes importantes, comme la Saint-Jean-Baptiste et la fête du Canada.
Ce sera beaucoup plus facile pour les organismes acadiens de planifier leurs activités pour chaque fête nationale, année après année. Le financement va encore être là, ça je peux vous le garantir, a-t-il dit.
Selon lui, il reste à voir d’où proviendront les fonds et combien d’argent sera consacré aux fêtes du 15 août. Mais il assure que les Acadiens n’ont pas à craindre.
Il y a beaucoup d’enveloppes de disponibles, il y a beaucoup de fonds ici et là dont on peur se servir. Je suis persuadé que dans les prochaines semaines, les groupes seront contactés, on leur dira où et comment le financement sera accessible pour eux, a-t-il affirmé.
Le député libéral de Madawaska-Restigouche, René Arseneault, exprime sur sa page Facebook un avis similaire.
Je suis d’accord avec mon collègue Serge Cormier : les discussions ont déjà été entamées, et le financement sera disponible à nouveau, a-t-il indiqué.
Il reste que ces députés ne sont pas des ministres et qu’ils ne gèrent pas les portefeuilles d’où pourraient provenir les fonds.
Leur collègue Randy Boissonnault, ministre des Langues officielles, va moins loin qu’eux et se contente de garder la porte ouverte à un maintien du financement.
Le gouvernement du Canada reconnaît l’importance d’appuyer et de célébrer la culture acadienne, et pour cette raison, notre gouvernement étudiera la possibilité de continuer d’appuyer financièrement ces activités en 2024, lit-on dans une déclaration écrite.
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
RADIO-CANADA – Miguelle-Éloïse Lachance, publié le 3 août 2023
En entrevue à l’émission Le matin du Nord, trois intervenants du milieu de l’information ont partagé leurs avis et stratégies sur le début du blocage des contenus d’information canadiens sur Facebook et Instagram.
Julien Cayouette, rédacteur en chef du journal Le Voyageur, raconte qu’une infolettre gratuite avait été créée pendant la pandémie.
On essaie de la promouvoir, d’inviter les gens à s’inscrire pour rester informés.Une citation deJulien Cayouette, rédacteur en chef du journal Le Voyageur
Il croit que l’infolettre a un grand potentiel, surtout que Le Voyageur, basé à Sudbury, couvre l’ensemble du Nord-Est de l’Ontario.
Il note aussi que son journal n’est pas en position de force pour négocier une entente avec Meta, contrairement à d’autres médias.
Il ajoute qu’il y a encore des incertitudes concernant l’inclusion du journal Le Voyageur dans les négociations.
Si vous n’avez pas 2 journalistes, vous n’êtes pas une organisation journalistique reconnue au Canada, explique M. Cayouette, donc il y a une chance que Le Voyageur soit bloqué par Facebook et n’ait pas accès à l’argent du gouvernement si jamais il y en a.
On est perdant des 2 côtés et il faut trouver des solutions.
Une citation de Julien Cayouette, rédacteur en chef du journal Le Voyageur
Je ne suis pas trop inquiet, affirme pour sa part Steve McInnis, directeur général des Médias de l’épinette noire, qui comprennent le journal Le Nord et la station de radio CINN.
Nous avons quand même une radio qui est capable de passer le message pour ne pas faire oublier le journal, note-t-il.
M. McInnis envisage aussi de lancer une infolettre, à l’instar du Voyageur.
De son côté, Mélanie Tremblay, rédactrice en chef de Francopresse, explique être à la recherche de solutions pour rejoindre le public autrement, par exemple grâce à une présence sur YouTube.
Changer les habitudes
Steve McInnis est surtout inquiet concernant la capacité des journaux à atteindre les personnes de moins de 40 ans.
Les gens de 40 ans et plus de ma communauté sont abonnés au journal, ils vont fréquemment avoir notre site internet.
Une citation de Steve McInnis, directeur général des Médias de l’épinette noire
Nous allons devoir aller chercher puis prendre par la main un par un [les plus jeunes] pour les convaincre d’aller plus souvent sur notre site internet, de s’inscrire à l’infolettre, affirme M. McInnis.
Il faudra aller trouver [les lecteurs] ailleurs, c’est sûr que ça va faire un gros trou parce que Facebook, Instagram aussi, dans notre cas ça nous attirait quand même pas mal de lecteurs, renchérit Mélanie Tremblay.
Elle aimerait que les Canadiens développent des habitudes de consommation des nouvelles plus actives, en consultant les différents sites d’informations et en lisant les journaux.
Je pense qu’il faut que les gens se tournent davantage vers leurs journaux locaux parce que ce sont des journaux de confiance, dit Mme Tremblay.
Les réseaux sociaux sont des plateformes de diffusion de toutes sortes d’informations, de sources parfois douteuses, parfois de journalistes improvisés autoproclamés.
Une citation de Mélanie Tremblay, rédactrice en chef de Francopresse
Mais est-ce qu’on peut mettre la responsabilité sur les épaules des Canadiens qui, au cours des 30 dernières années, ont développé de nouvelles habitudes de consommation de l’information?, se demande Mélanie Tremblay.
La rédactrice en chef de Francopresse dit que le gouvernement fédéral a une grande part de responsabilité.
Elle rappelle que le gouvernement conservateur a décidé en 2006 de ne plus acheter de publicités dans les journaux de partout au pays.
Ça a créé déjà une première crise et ils ont fait migrer leur budget de publicité vers les plateformes numériques. Quand les libéraux sont arrivés au pouvoir en 2015, ils ont bonifié ce budget-là.
Une citation de Mélanie Tremblay, rédactrice en chef de Francopresse
Mélanie Tremblay précise que les petits journaux n’ont pas l’achalandage nécessaire pour engranger des revenus avec leur plateforme numérique.
L’Ontario français se réjouit de la nomination de la première Franco-Ontarienne au poste de lieutenante-gouverneure de l’Ontario, Édith Dumont.
Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé la nomination de Mme Dumont dans un communiqué jeudi matin. [Édith Dumont] a consacré sa carrière à soutenir les communautés francophones en Ontario, au Canada et dans le monde entier, a-t-il écrit.
Mme Dumont travaille depuis plus d’une trentaine d’années dans le domaine de l’éducation. Elle occupait jusqu’à tout récemment les fonctions de vice-rectrice de l’Université de l’Ontario français. Son contrat de trois ans est arrivé à échéance dernièrement.
Édith Dumont est un excellent choix pour le rôle de lieutenante-gouverneure, pense l’ancienne députée provinciale Amanda Simard, qui a pleuré de joie en apprenant la nouvelle. Mme Dumont est authentique et passionnée, dit-elle.
C’est un poste taillé sur mesure pour elle : elle est excellente dans la communication et dans la représentation, estime Dyane Adam, l’ancienne présidente du conseil de gouvernance de l’UOF.
Mme Dumont a été la première femme à diriger le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO).
Je pense qu’elle va pouvoir envoyer des messages assez importants sur l’importance dans l’investissement en éducation. L’éducation c’est le futur et comme elle nous a inspirés au niveau du CEPEO, je pense qu’elle va pouvoir nous inspirer en Ontario, a dit en entrevue la présidente du conseil scolaire, Samia Ouled Ali.
Femme d’action et de conviction, nous comptons sur elle pour continuer, avec nous et l’ensemble des partenaires, à contribuer à l’essor de nos communautés francophones.
Une citation de Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens
Salutations de la classe politique
La classe politique d’Ottawa à Toronto a salué la nomination de l’éducatrice de longue date.
Félicitations à Edith Dumont en devenant la 30e lieutenante-gouverneure de l’Ontario et la toute première LG francophone de notre province, a écrit sur les réseaux sociaux la ministre des Affaires francophones Caroline Mulroney.
Elle a dédié sa carrière au service communautaire et à la défense des communautés francophones en Ontario et au Canada. J’ai hâte de travailler avec elle, a déclaré le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford.
Je suis certain qu’elle servira les Ontariens avec distinction et honneur à titre de lieutenante-gouverneure de l’Ontario.Une citation deRandy Boissonnault, ministre fédéral des Langues officielles
Je suis excitée de voir la grande expérience et la passion pour l’éducation et le leadership qu’elle amènera à l’Ontario, et particulièrement aux Franco-Ontariens, dans ce poste, a commenté la cheffe du NPD ontarien, Marit Stiles.
Je suis convaincue qu’elle continuera à promouvoir l’intégrité, la collaboration et l’innovation à Queen’s Park, tout comme elle l’a fait au sein du système d’éducation de l’Ontario, a écrit pour sa part le chef intérimaire libéral John Fraser.
Poste symbolique
Le poste de lieutenant-gouverneur est largement symbolique. La personne qui occupe ce poste est souvent appelée à participer à des événements publics dans la province, à des remises de distinctions, et elle doit accorder la sanction royale à tous les projets de loi adoptés à l’Assemblée législative.
La professeure de science politique au Collège militaire royal Stéphanie Chouinard note que Justin Trudeau ne voulait peut-être pas prendre un nouveau risque après s’être attiré les foudres des Acadiens en raison de la nomination d’une unilingue anglophone à ce poste au Nouveau-Brunswick.
Avec les nominations dans le passé, peut-être qu’on a appris et qu’on a vu l’importance, note Amanda Simard.
L’actuelle lieutenante-gouverneure de l’Ontario, Elizabeth Dowdeswell, est entrée en poste en septembre 2014. Cette dernière devait parler à Édith Dumont jeudi après-midi. La date de la cérémonie d’installation de la lieutenante-gouverneure désignée sera annoncée ultérieurement.
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
RADIO-CANADA – Raphaëlle Laverdière, publié le 2 août 2023
Le gouvernement provincial a annoncé, mercredi, qu’un contrat a été octroyé pour la construction de la nouvelle école de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) dans le quartier de Sage Creek, à Winnipeg.
C’est de très bonnes nouvelles, se réjouit le président de la Commission scolaire franco-manitobaine (CSFM), Bernard Lesage.
Il explique que, à l’issue de l’appel d’offres entamé au mois de février, l’entreprise Penn-Co Construction a finalement été retenue.
On attend maintenant depuis un certain temps pour démarrer la construction, ajoute-t-il.
La demande dans le secteur de la construction, la pénurie de main-d’œuvre et la hausse des coûts des matériaux auront toutefois eu raison de l’échéancier prévu, estime Bernard Lesage.
Les augmentations des coûts étaient évidentes. Il fallait revoir un peu le tout, affirme-t-il.
D’après le communiqué de la province, le budget pour la construction de l’école s’élève à 47 millions de dollars.
Je suis absolument heureux de voir que, finalement, les parents de ce quartier et les enfants vont avoir une école de proximité et pour la communauté franco-manitobaine dans ce coin de la ville, c’est de très bonnes nouvelles.Une citation deBernard Lesage, président de la Commission scolaire franco-manitobaine
La première pelletée de terre est attendue d’ici le mois de septembre, d’après M. Lesage.
L’ouverture, autrefois prévue pour 2024, devrait, elle aussi, être remise à plus tard. Je pense que l’échéancier va être repoussé. […] Je vois difficilement que l’école sera prête d’ici un an, affirme le président de la CSFM.
La nouvelle école, qui accueillera a priori 450 élèves, ouvrira ses portes en 2025, d’après lui.
Le plus d’élèves manitobains possible doivent avoir accès à une éducation en langue française de qualité, élément central de notre système d’éducation, déclare, quant à lui, le ministre de l’Éducation et de l’Apprentissage de la petite enfance, Wayne Ewasko.
L’École Sage Creek School répondra à la demande d’inscriptions actuelle et à la croissance anticipée du quartier Sage Creek dans la Division scolaire franco-manitobaine, précise-t-il dans le communiqué.
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
RADIO-CANADA – Jimmy Chabot, publié le 3 août 2023
Août 1923 marque la fondation du village de Strickland, une communauté majoritairement francophone du Nord de l’Ontario.
Aujourd’hui, ils ne sont plus qu’une soixantaine de personnes à vivre dans le village de Strickland, fusionné avec la communauté de Fauquier. Seuls la caserne des pompiers volontaires et le bureau de poste sont encore en activité. Les écoles et les magasins sont effacés du paysage et l’église est fermée depuis 2005.
Les premiers colons s’y étaient établis dès 1917, mais le village a été officiellement fondé en 1923 après l’arrivée de son premier prêtre, Jules Cimon. La première rentrée scolaire a suivi, dès septembre de la même année.
Les irréductibles résidents s’accordent à dire que Strickland appartiendra toujours à ceux qui ne l’abandonnent pas.
Ça nous tient tous à cœur. Quand on a été élevé quelque part, on veut que ça continue et qu’il y ait de la vie là encore pour longtemps, raconte Mona Bélanger, qui occupe le dernier emploi du village, maître de poste.
Elle occupe ce poste depuis 25 ans dans la maison familiale.
André Mainville habite une des 45 maisons desservies par le bureau de poste.
Il est toujours au rendez-vous à 14 heures pour aller chercher ses lettres et celles de son fils, Joseph, chef de la caserne de pompiers volontaires, qui vit avec lui.
C’est une place pour jaser en même temps, anciennement on jasait sur le perron de l’Église après la messe […] On vient jaser icitte.
Une citation de André Mainville, résident de Strickland
Dans la dernière année, Mona Bélanger a commencé à passer plus de temps à la maison familiale afin de prendre soin de sa mère Lucette, âgée de 90 ans.
Lucette Bélanger trouve que son village fait pitié et est loin de ce qu’il a déjà été avec trois magasins, deux pool rooms, un chip stand, il n’y a plus de ça. C’est tout parti, se désole-t-elle.
C’est moi qui ai fermé le dernier magasin [en 2018]. C’était rendu qu’on ne vendait plus, ça ne valait pas la peine de garder ça, ajoute celle qui est la mémoire du village.
Signe de nostalgie, le bureau de poste est aujourd’hui décoré par l’ancienne caisse enregistreuse du magasin général et des boîtes de nourriture de produits du milieu des années 1950, tirées de la collection personnelle de Lucette Bélanger.
Elle croit qu’un miracle pourrait encore sauver son village natal.
Ils ont toujours dit que Strickland était assis sur une mine, ça n’a jamais été développé. Si ça arrivait, un boom [démographique], dit-elle avec un brin d’espoir.
L’histoire qu’elle raconte est une légende qui circule au village depuis son enfance.
Je ne verrai jamais ça, je n’aurai pas le temps de le voir. Depuis que je suis petite que j’en entends parler. [Strickland] ne serait pas une « ghost town » comme ils disent, renchérit Lucette Bélanger.
Ça va disparaître de la carte, un jour
Jean-Louis Lévesque est moins optimiste face à l’avenir de son village natal.
Il n’y a plus rien, tout s’en va. Les bâtisses vieillissent, il n’y a plus personne pour remplacer le monde.
Une citation de Jean-Louis Lévesque, natif de Strickland
On est dans la grange que mon grand-père a construite au début des années 30. C’est tout prêt à craquer, c’est rendu tout croche. Un jour, un gros coup de vent, c’est terminé, rétorque l’homme dont la famille a eu des temps durs à leur arrivée au village en mai 1927.
Sa grand-mère Anna Labonté s’est éteinte à l’âge de 37 ans, trois mois après son arrivée à Strickland, en octobre 1927. L’eau contaminée du puits fut mise en cause, peut-on lire dans le journal de l’époque.
C’était un puit creusé à la pelle comme tout le monde avait dans ce temps-là. Ils ont commencé à être malades.
Une citation de Jean-Louis Lévesque, descendant de la famille Labonté
Mon grand-père a été malade un an et demi, précise-t-il sur cette tragédie qui a touché 10 personnes de sa famille, dont 3 qui en sont morts.
Jean-Louis Lévesque demeure maintenant à Smooth Rock Falls, mais retourne chaque jour de l’été sur la terre qui l’a vu grandir pour s’occuper de son immense jardin.
Les personnes qui sont restées à Strickland ont accepté les conséquences du déclin du village.
Les préparatifs vont bon train pour le Festival de l’Escaouette, qui aura lieu cet été à Chéticamp du 3 au 6 août.
Lisette Aucoin Bourgeois, la directrice générale de la Société Saint-Pierre, qui organise ce festival, dit que tout est prêt. Il ne reste qu’une préoccupation : la météo.
On regarde la météo tous les matins et tous les après-midis pour voir si ça va aller pour les quatre jours, confie-t-elle. Mais à part ça, le reste va très très bien.
La directrice est fière de présenter une programmation bien remplie et diversifiée avec des musiciens francophones de l’est du pays.
Elle invite tout le monde à la place du Pêcheur, au centre du village, jeudi soir pour l’ouverture officielle. Vendredi, ce sera le souper acadien à la salle des retraités, animé par Ronald Bourgeois. La fête se déplacera ensuite à l’extérieur pour le jam du Festival.
On a des artistes des Îles-de-la-Madeleine, Jocelyn Thériault et son groupe, dit-elle. On a des artistes du Québec, Capucines et Martin et des musiciens de la région aussi. Ça promet d’être une très belle soirée!
Ensuite, samedi, la journée sera axée sur les enfants pour qu’ils aient du plaisir. On a une parade d’enfants, des activités pour enfants, des jeux, du maquillage, toutes sortes de choses pour plaire aux jeunes, dit fièrement Lisette Aucoin Bourgeois.
Il faut noter que notre festival acadien a 48 ans alors que les gens sont habitués à leur parade le dimanche, tous les premiers dimanches du mois d’août!
Et un moment émouvant est prévu pour la fin du festival, dimanche soir. Juste avant la cérémonie de clôture, il y aura le gala du festival.
Cette année, on veut rendre hommage à des artistes de la région qui sont partis, explique l’organisatrice. C’est soit des membres de leur famille ou des amis qui vont interpréter leur musique sur scène lors du gala avec l’orchestre maison sous la direction de Scott McMillan à notre salle de la place du Conseil des arts à Chéticamp.
Beaucoup de choses à faire en très peu de temps, mais si vous ne pouvez pas vous imprégner de la culture acadienne de Chéticamp en fin de semaine, la communauté organise des spectacles francophones les mercredis soir de l’été au nouveau site de camping du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton.
On voulait souligner l’histoire des Acadiens quand ils vivaient à l’intérieur du parc, explique Lisette Aucoin Bourgeois. On a deux comédiens qui font de l’animation avec nos visiteurs pendant toute la journée et en soirée neuf mercredis pendant l’été.
C’est un autre endroit pour entendre de la musique française, danser et se rassembler pour découvrir la culture acadienne.
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
ONFR+ – Lila Mouch-Essers, publié le 1er août 2023
HAWKESBURY – Dans son œuvre Regards croisés sur la grève d’Amoco à Hawkesbury, Andréane Gagnon retrace cet événement éponyme, qui à bien des égards, évoque comment la communauté francophone a lutté pour un meilleur avenir, soutenue par la montée du syndicalisme dans la région de Prescott et Russell.
L’histoire franco-ontarienne est faite de succès, d’échecs et de luttes souvent. Toutes ses luttes s’inscrivent dans un réservoir d’histoires, qui ont façonné, à différents niveaux, la mémoire collective des francophones en Ontario. Si le souvenir de certains soulèvements est encore bien présent, d’autres – pourtant décisifs – semblent oubliés.
Pour Andréane Gagnon, comprendre la grève d’Amoco Fabrics est une façon de mieux appréhender les racines franco-ontariennes. Elle admet aussi que parler de cet évènement est un geste politique, susceptible d’engendrer du débat sur la situation actuelle des Franco-Ontariens. Dans cette discussion, il est question d’assimilation, de taux d’analphabétisme, de la réorientation des missions associatives et des institutions culturelles, mais aussi de l’accès aux services en français, etc.
Dans son œuvre, l’autrice donne la parole à des personnalités franco-ontariennes, qui, de près ou de loin, ont été témoins de cette grève en 1980. Robert Hudon, Jean-Marc Dalpé et Serge Denis (Québécois et professeur à l’Université d’Ottawa) analysent ce mouvement social qui aura plus d’impact qu’il n’y paraît.
Finalement, ce livre s’inscrit dans un désir de transmettre l’histoire ouvrière et populaire, « nécessaire aux renouvellements de la conscience politique des communautés francophones ».
Le ministère des Collèges et Universités défend la décision de ne pas approuver le financement de l’Université de Sudbury, affirmant que la province offre déjà un soutien à la communauté francophone à travers d’autres institutions postsecondaires.
Liz Tuomi, l’attachée de presse de la ministre Jill Dunlop, rappelle que le gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford a été le premier à avoir permis la création de deux universités francophones autonomes dans la province.
Elle fait référence à l’Université de l’Ontario français (UOF), qui a commencé à offrir des cours en septembre 2019, et à l’Université de Hearst, qui a obtenu son autonomie en 2021 après avoir été affiliée à l’Université Laurentienne, une université considérée bilingue.
La porte-parole du bureau de la ministre Dunlop ajoute que le gouvernement soutient aussi la Cité et le Collège Boréal comme options d’enseignement postsecondaire en français.
François Larocque, titulaire de la Chaire de recherche en droits et enjeux linguistiques, souligne que l’Université de Hearst existait depuis de nombreuses décennies, et que son autonomie a été rendue nécessaire par la crise à l’Université Laurentienne.
L’autonomie de l’Université de Hearst n’était pas un acte de création de la part du gouvernement.
Une citation de François Larocque, titulaire de la Chaire de recherche en droits et enjeux linguistiques
Ce que je n’entends pas dans cette lettre, c’est une sensibilité de la part du ministère par rapport au rôle que jouent ces institutions dans la pérennisation de la communauté minoritaire franco-ontarienne, affirme François Larocque.
Il affirme que le projet de l’Université de Sudbury est crucial pour les francophones du moyen-nord de l’Ontario, à plusieurs heures de route de Toronto ou Hearst.
Les inscriptions sous la loupe
Liz Tuomi écrit que le nombre d’inscriptions d’étudiants canadiens dans les universités de langue française est demeuré faible depuis 5 ans. L’Université de l’Ontario français et l’Université de Hearst comptent un nombre d’inscriptions d’étudiantes et d’étudiants canadiens qui est bas, soit respectivement 20 et 66 étudiants.
L’approbation et le financement d’un troisième établissement francophone risquent d’exacerber ce problème, écrit Mme Tuomi.
Fabien Hébert, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, ne croit pas que ce soit juste d’utiliser les données des premières années de l’UOF pour refuser de financer l’Université de Sudbury.
Le gouvernement oublie qu’une université ne peut pas commencer avec 1000 étudiants du jour au lendemain, note-t-il.
En 1957, quand l’Université York a ouvert ses portes, il y avait 75 étudiants. […] Aujourd’hui, c’est une université de grande envergure.
Une citation de Fabien Hébert, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario
Je crois que ce qu’on a vu, c’est un exode des étudiants francophones vers les universités anglophones, avec les changements qui se sont produits à la Laurentienne, avance M. Hébert.
Il précise que son équipe est en train de compiler des chiffres pour démontrer cette impression.
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 1er août 2023
La petite ville emblématique de l’Ontario français célèbre son centenaire, en organisant la Semaine des retrouvailles du 3 au 9 août 2023.
Hearst a soufflé sa centième bougie en août 2022. En raison des restrictions sanitaires liées à la Covid-19, la ville a dû reporter les célébrations du centenaire pour août 2023.
En fait, la municipalité à majorité francophone que certains surnomment le village gaulois de l’Ontario a mis les bouchées doubles pour souligner ses 100 ans d’existence.
Au menu riche et diversifié de la semaine : jeux thématiques, visites guidées à divers lieux, soirées musicales et de comédie, ateliers de peinture, tournoi de golf, repas communautaires, diner-spectacle, exposition, excursions, et plus encore.
Résidents, anciens résidents, touristes et visiteurs de tous les âges et de tous les horizons sont invités à participer activement aux activités de la semaine.
Parmi les artistes conviés à la Semaine des retrouvailles, on retrouve aussi bien des vedettes locales, ceux de la région du Nord de l’Ontario que d’ailleurs, notamment du Québec.
Mitch Jean, Matt Lang, Simon Rivard, Claude Lapointe, Guy Morin, Les Rats d’Swompe, Chantons Hearst… sont autant d’artistes à l’affiche de l’événement.
Les férus d’histoire et de patrimoine ne seront pas déçus avec trois activités historiques à la fois pertinentes et amusantes, à savoir : « Archives à voix haute », « Les tournées pédestres » et « Les chemins de nos 100 ans ».
Par ailleurs, le centenaire de Hearst a été également l’occasion du lancement d’un livre intitulé « Cent regards sur 100 ans d’histoires, Hearst 1922-2022 ». Ce dernier passe au peigne fin les 100 années d’existence de la petite ville nichée au cœur de la forêt boréale. Un deuxième lancement du livre aura lieu durant la Semaine des retrouvailles.
Selon la Fiducie du patrimoine ontarien, les Canadiens français commencèrent à s’établir à Hearst en 1912 durant la construction du Chemin de fer National Transcontinental. La plupart d’entre eux étaient venus pour cultiver la terre, mais se tournèrent vite vers l’industrie forestière, plus lucrative.
Des scieries familiales créées par des Canadiens français prospérèrent pendant des décennies, avant de fusionner en de grosses sociétés de produits forestiers à la fin du 20e siècle.
Au fil des ans, la communauté francophone de Hearst – jadis une minorité – finit par représenter 89 % de la population, les Francophones assumant des rôles de chef de file dans les domaines culturel, économique et politique.
Des institutions comme l’Église catholique et l’Université de Hearst, fondée en 1953, jouèrent un rôle important dans l’éducation des Franco-Ontariens et au sein de la société franco-ontarienne.
Pour en savoir plus sur l’histoire de Hearst, vous pouvez également consulter cet article rédigé par Danielle Coulombe, archiviste et professeure à l’Université de Hearst.
Aujourd’hui encore, Hearst continue d’attirer des immigrants francophones comme par le passé, mais plus récemment, il s’agit principalement d’étudiants internationaux francophones à l’Université de Hearst.
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
TORONTO – La 41e édition de la Franco-Fête de Toronto s’est déroulée tout au long de la fin de semaine dans le quartier Dundas et Ossington. Vous l’avez ratée ? Voici dix temps forts du festival capturés durant ces trois jours de concerts.
TRIPLETTE DE LADIES AU PAINTED LADY
Jour 1, 18h30. Les Chiclettes lancent le coup d’envoi de la Franco-Fête au Painted Lady, pas peu fières de faire découvrir pour la première fois leur chanson C’pas juste un feeling, tirée de leur tout dernier EP, Goddess hors-la-loi. Et le public embarque, emporté dans l’exubérance de Geneviève Cholette, Julie Kim et Nathalie Nadon.
SALLE COMBLE DEVANT LES CHICLETTES
Dans la petite brasserie de l’Avenue Ossington dans l’Ouest torontois, impossible de trouver un siège de libre. Les retardataires n’avaient qu’à venir à l’heure ! Les textes engagés et l’humour bien dosé des Chiclettes sont parole d’évangile. En substance : les femmes ont toutes leur place dans cette société. Qu’elles s’en emparent !
LE ROCK ÉBOURIFFANT DE CAYENNE
À l’humour déjanté des Chiclettes succède le rock’n’roll de Stéphanie Bouchard, alias Cayenne. Entre temps, la petite brasserie s’est considérablement vidée. Pas de quoi décourager l’artiste de la Baie-Comeau (Québec) qui envoie tout ce qu’elle a, servi par des musiciens au diapason.
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FRANCITÉ – Mehdi Jaouhari, publié le 31 juillet 2023
Aux yeux des Acadiens, la Fête nationale de l’Acadie représente une occasion unique pour célébrer l’identité acadienne et souligner ses différents aspects culturel et linguistique. Un peu comme la Saint-Jean au Québec et dans certaines communautés francophones en milieu minoritaire. Dans cette série d’articles, Francité vous fait découvrir comment les Acadiens des provinces atlantiques célèbrent leur fête nationale qui a lieu chaque année le 15 août.
La première fête nationale de l’Acadie a eu lieu en 1881. Ce fut l’année durant laquelle a eu lieu la première convention nationale acadienne à Memramcook, au Nouveau-Brunswick. Si la loi instituant cette fête n’a été sanctionnée qu’en 2003 par le gouvernement du Canada, les acadiens ont quant eux maintenu cette tradition au fil des décennies.
Si au Québec, l’Acadie fait d’abord penser au Nouveau-Brunswick voisin, il n’en demeure pas moins que la Fête nationale de l’Acadie bat son plein dans les trois autres provinces du Canada Atlantique. C’est le cas notamment de Clare en Nouvelle-Écosse, l’unique municipalité officiellement bilingue dans la province.
Le plus ancien festival acadien
Dans cette municipalité appelée communément la Baie-Sainte-Marie et qui se trouve à un peu plus de 3 heures de route de Halifax, cela fait 68 ans que le Festival acadien de Clare fait vibrer la région pendant l’été. Les festivités commencent à la fin du mois de juillet et se poursuivent durant la première semaine du mois d’août, avant de reprendre et se clôturer la journée du 15 août à l’occasion de la fête nationale de l’Acadie.
Soirées musicales sous différents thèmes, théâtre, comédie, foire, défilés, cérémonies religieuses, concours de bûcherons, activités jeunesses et ainés, défilés, sans oublier le fameux tintamarre sont autant d’activités au menu du Festival acadien de Clare.
Cette année encore, l’événement aura lieu du 29 juillet au 6 août ainsi que le 15 août lors de la journée de la Fête nationale de l’Acadie. Parmi les têtes d’affiches de cette 68e édition, on retrouve des artistes acadiens locaux, en plus de quelques-uns de la Louisiane et du Canada. Il s’agit entre autres du chanteur Waylon Thibodeaux et du groupe The Revelers originaires de la Louisiane.
Parmi les vedettes locales et régionales, nous retrouvons des groupes comme Peanut Butter Sunday, Beauxmont et Pieds à Terre ainsi que l’artiste jeunesse Art Richard. Pour sa part, l’artiste franco-canadienne Joëlle Rabu apportera un souffle de diversité aussi bien avec son genre musical que son répertoire bilingue.
D’après la direction du festival, l’événement mythique de la Baie-Sainte-Marie attire des acadiens de partout ainsi que des touristes internationaux férus de culture.
Offrant plusieurs activités gratuites ou à prix modique, le Festival acadien de Clare mise sur une équipe de bénévoles ainsi que des commanditaires aussi bien publics que privés.
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Le Nouveau-Brunswick et le Canada y délèguent des athlètes et des artistes, mais pas le Québec.
Une délégation du Nouveau-Brunswick et une du Canada participent aux Jeux de la Francophonie 2023, qui se déroulent du 28 juillet au 6 août à Kinshasa, en République démocratique du Congo.
Ce neuvième rendez-vous réunit plus de 3000 francophones âgés de 18 à 35 ans. Ils montrent leur savoir-faire dans une vingtaine d’épreuves sportives et concours culturels destinés à faire rayonner leur nation.
L’événement devait avoir lieu à Moncton et Dieppe au Nouveau-Brunswick, mais le gouvernement provincial s’est désisté en 2019, évoquant des coûts trop élevés.
Le Nouveau-Brunswick, qui fait partie de la soixantaine d’États membres de la Francophonie pouvant participer aux Jeux, envoie les lutteuses Tania Blanchard, Vivian Kutnowski et Elena Šehić; les lutteurs Raymond Hazell, Koen Poirier et Jonathan Sherrard, ainsi que deux artistes : Pierre-André Doucet représente la province en littérature et Guillaume Desrosiers Lépine en peinture.
Pierre-André Doucet, écrivain et pianiste de Moncton, en est à ses troisièmes Jeux de la Francophonie, après ceux qui se sont déroulés au Liban et en France.
Ce que je vois beaucoup à Kinshasa, c’est à quel point les gens sont accueillants, sont très heureux de nous avoir ici, a-t-il dit en entrevue à partir de Kinshasa.
Le gouvernement du Québec a décidé cette année de ne pas envoyer de participants en République démocratique du Congo (RDC), estimant que le pays n’était pas assez sécuritaire.
Avant de donner leur feu vert, le Canada et le Nouveau-Brunswick ont aussi eu des inquiétudes au sujet de l’organisation de l’événement. Les Néo-Brunswickois ont envoyé aux Jeux une délégation réduite.
La situation sanitaire ou sécuritaire n’est pas la même qu’elle est chez nous, a souligné Pierre-André Doucet.
Cela dit, c’est un État qui fait partie de la Francophonie, c’est un peuple qui fait partie de la Francophonie et qui a choisi de nous inviter. Moi, je pense que c’était très important pour nous, Canadiens, de venir ici et d’accepter cette invitation, dit le Néo-Brunswickois.
Sportifs, artistes et entraîneurs ont vécu un moment grandiose lors de la cérémonie d’ouverture, vendredi, au Stade des Martyrs.
La parade des délégations, ç’a été probablement un des moments les plus mémorables de ma vie, dit Pierre-André Doucet, le porte-drapeau du Nouveau-Brunswick.
Guyaume Bouliane, un Acadien de la Baie Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse, qui représente le Canada dans la catégorie contes et conteurs du volet culturel, a eu la chance de vivre cette expérience pour la première fois.
C’est la première fois que je rentre dans un stade de plus de 80 000 personnes en train de cheerer. C’était intense, dit-il.
En entrevue à partir de Kinshasa, samedi, Guyaume Bouliane avouait que l’expérience qu’il est en train de vivre est surréelle.
Je suis venu ici sur une plane de l’autre bout de la planète, basically, pour raconter 15 minutes avec d’autre monde de partout autour de la planète, dit-il.
Le Canada a des athlètes dans les épreuves de judo et de lutte libre. Ses artistes sont inscrits aux volets hip-hop, danse de création, contes et conteurs, peinture et chanson.
Prenez note que cet article ne fait plus l’objet de mise à jour et pourrait contenir des informations désuètes.
RADIO-CANADA – Bienvenu Senga, publié le 29 juillet 2023
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) dépose une plainte au bureau de l’ombudsman contre le ministère des Collèges et Universités de l’Ontario.
L’organisme porte-parole des Franco-Ontariens reproche à la province d’avoir enfreint la Loi sur les services en français en refusant, le mois dernier, de financer l’Université de Sudbury.
L’AFO trouve que [le ministère des Collèges et Universités] a manqué de respect envers [ses] obligations [en vertu] de la Loi sur les services en français, selon le directeur général de l’organisme, Peter Hominuk.
L’Université de Sudbury n’est plus en [mesure] de répondre à ses obligations sous la Loi sur les services en français parce qu’elle doit offrir des baccalauréats en arts et elle n’est plus capable de le faire.Une citation dePeter Hominuk, directeur général de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario
Une plainte intéressante et bien fondée, estime un expert
Le bureau de l’ombudsman de l’Ontario confirme être au courant de ce développement, mais refuse de révéler le nombre de plaintes qu’il aurait déjà reçues dans cette affaire.
Il ne se prononce pas non plus, pour l’instant, sur l’ouverture d’une enquête en bonne et due forme.
En analysant les arguments de l’AFO, François Larocque, professeur de droit à l’Université de l’Ottawa, dit trouver la démarche de l’organisme intéressante.
Il souligne que dans son refus de financement, la province a mis de l’avant une logique financière et n’a fait aucune mention de la Loi sur les services en français.
Dans sa lettre au recteur de l’Université de Sudbury datée du 30 juin, le ministère des Collèges et Universités indiquait qu’il avait déterminé que la proposition de l’Université de Sudbury […] ne correspond pas à la demande actuelle et aux tendances relatives aux inscriptions, ni à la capacité actuelle des établissements postsecondaires existants à offrir une programmation en langue française dans le Grand Sudbury et aux quatre coins de l’Ontario.
Or, selon François Larocque, en rendant des décisions, la Loi sur les services en français oblige le ministère des Collèges et Universités de tenir compte des droits de la communauté franco-ontarienne et de l’esprit de la Loi sur les services en français qui est d’assurer pour l’avenir […] la pérennité du fait français en Ontario.
Or, la seule manière dont la communauté franco-ontarienne est garantie d’un avenir en Ontario, c’est par l’entremise d’institutions fortes comme celle qui était proposée par l’Université de Sudbury. Alors, je pense que la plainte de l’AFO est intéressante et elle me paraît bien fondée.Une citation deFrançois Larocque, titulaire de la Chaire de recherche sur la francophonie canadienne en droits et enjeux linguistiques de l’Université d’Ottawa
L’expert rappelle que l’ex-commissaire aux services en français de l’Ontario, Kelly Burke, avait blâmé, lors de son enquête sur l’Université Laurentienne, à la fois le ministère des Collèges et Universités et le ministère des Affaires francophones pour ne pas avoir suffisamment veillé à ce que l’Université Laurentienne n’enfreigne pas la Loi sur les services en français dans son processus de restructuration.
Au moment d’écrire ces lignes, le ministère des Collèges et Universités n’avait pas encore répondu à nos questions sur la plainte de l’AFO.
Une lueur d’espoir?
Cette semaine, la ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Caroline Mulroney, s’est exprimée publiquement pour la première fois sur le refus de la province de financer l’Université de Sudbury.
Elle a rappelé que le ministère des Collèges et Universités avait jugé la demande actuelle envers les programmes satisfaisante.
Aussi, nous sommes en train de travailler avec le Collège Boréal et [l’Université] Laurentienne pour s’adresser à la demande dans le Nord. Donc, il y a beaucoup de travail qui va continuer à se faire dans le domaine postsecondaire en français et on va continuer à parler avec l’Université de Sudbury concernant leur demande, a affirmé Mme Mulroney.
Mais pour Peter Hominuk de l’AFO, la communauté a été très claire en indiquant au gouvernement qu’on tient à des institutions homogènes par et pour les francophones.
J’entends encore de l’ouverture de la part de la ministre Mulroney, j’entends de l’ouverture de la part du premier ministre Ford et j’ai espoir que d’ici les prochains mois, on va voir ce dossier avancer comme il doit et qu’on va avoir des services en français au sein de l’Université de Sudbury.Une citation dePeter Hominuk, directeur général de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario
Mais pour l’instant, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario appelle ses membres à suivre la démarche de l’organisme et à soumettre à leur tour des plaintes au bureau de l’ombudsman.
Selon M. Hominuk, il en va du développement économique du Nord de l’Ontario.
On veut s’assurer qu’on puisse aider à garder les gens dans le Nord de l’Ontario. […] Il y a plein d’opportunités économiques qui ont lieu en ce moment dans le Nord de l’Ontario et qui vont venir […] surtout avec le Cercle de feu. Les gens du Nord, on veut les garder dans le Nord si c’est ce qu’ils veulent, note-t-il.